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3,42

sur 611 notes
Un prix Goncourt des Lycéens décevant.

Une découverte que cette histoire : En 1721, afin de maintenir la paix obtenue après la guerre de Succession d'Espagne, le régent du royaume de France, et pour ce placer sur le trône d'Espagne, Philippe d'Orléans, organise un « échange » de princesses royales : il envoie sa fille âgée de 12 ans en Espagne et reçoit la petite infante d'Espagne âgée de 3 ans à Versailles afin de la marier à Louis XV.

Mais ces unions ne se feront pas… Et les princesses retourneront dans leur pays d'origine !
Quelle horreur !

Ce livre démontre, encore une fois, que sous l'Ancien Régime, tout n'était qu'intrigues et utilisation des femmes pour assouvir les ambitions des rois !

Je n'aime pas le style épistolaire et dans ce roman, ce sont essentiellement les journaux des deux princesses qui décrivent leurs vies dans leurs nouveaux pays respectifs…. Alors, la lecture a été éprouvante, longue et ennuyeuse !

J'ai préféré le film superbement bien joué ! Notamment Juliane Lepoureau dans le rôle de Marie-Victoire, l'infante d'Espagne.
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1721 : sur l'île des Faisans au milieu de la Bidassoa, frontière entre les royaumes de France et d'Espagne, Louise-Élisabeth d'Orléans, douze ans, fille du régent Philippe d'Orléans est donnée en mariage à Luis, prince des Asturies, quatorze ans, fils du roi d'Espagne Philippe V en échange d'Anna Maria Victoria de Bourbon, quatre ans, fille de ce même roi d'Espagne, promise quant à elle à Louis XV, douze ans, roi de France. « Débile ou trop précoce, trop grosse ou trop maigre, sans volonté ou trop décidée, déjà usée ou trop jeune, ni l'une ni l'autre désormais ne peuvent plaire. »
Et déjà, en 1724, cet arrangement politique convenu entre les deux États afin de maintenir la paix, sans égard pour ces enfants issus de têtes couronnées, prendra l'eau sans avoir eu le temps de porter ses fruits.
Chantal Thomas possède ce don de s'insinuer dans les replis de l'Histoire afin de nous en révéler les côtés plus sombres ou cachés des événements passés. Et son écriture évocatrice contribue évidemment au plaisir de la lire encore et toujours.
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Deuxième incursion dans les romans de Chantal Thomas après « le testament d'Olympe » que j'avais beaucoup aimé.
J'ai été un peu déroutée par la forme de ce roman (en est-il vraiment un ?) car il m'a semblé plutôt être une étude scientifique romancée (Chantal Thomas est directrice de recherches au CNRS). La présence distanciée et perpétuelle du narrateur omniscient qui analyse en même temps qu'il raconte m'a en effet empêchée d'entrer dans l'histoire, à mon grand dam.

Car ce pan de l'histoire de France est passionnant : Philippe d'Orléans, régent de Louis XV, ne souhaitant pas quitter le pouvoir de suite (il y trouve la valorisation qui lui a manqué durant le règne de Louis XIV, qui n'eut de cesse de rabaisser son père, Monsieur), trouve un moyen de rallonger la régence : marier le jeune roi à l'infante d'Espagne, Maria Ana Victoria, âgée de quatre ans, qui ne pourra donc enfanter que dans de longues années. Parallèlement, il envoie sa propre fille, mademoiselle de Montpensier, épouser le futur roi d'Espagne.

Le roman est donc bâti sur ce double hyménée, à l'issue malheureuse pour les deux alors que les princesses sont si différentes : Maria Ana Victoria, le jeune ange blond, toujours de bonne humeur, gracieuse, jolie, va rapidement charmer la cour, tout de moins le temps qu'elle représente une nouveauté et que Louis XV ne change d'avis et la répudie, tandis que mademoiselle de Montpensier, taciturne, revêche, déséquilibrée psychologiquement, ayant décidé dès le départ que tout se passera mal et qu'elle ne fera aucun effort d'adaptation, va se mettre à dos le roi d'Espagne et sa femme, tout en réussissant (pourtant !) à charmer le futur roi d'Espagne. Malheureusement, celui-ci meurt rapidement, donnant l'occasion à l'ancien roi, poussé par sa femme Élisabeth Farnèse (pas particulièrement sympathique), de reprendre le pouvoir. L'échange des princesses aura donc lieu une nouvelle fois.

Un document historique passionnant, qui permet d'apprendre beaucoup de choses (en tout cas quand on n'est pas spécialiste de la période) sur les cours espagnole et française, les moeurs de l'époque, sur le délicat exercice diplomatique, mais un peu maladroit dans ses techniques narratives (à l'exemple de ce procédé romanesque un peu étrange et qui revient régulièrement, de manière souvent impromptue : les pensées des poupées de l'infante d'Espagne enfermées dans un coffre. J'avoue, je n'ai pas compris à quoi il servait. Était-ce une manière de montrer le malaise d'une jeune enfant, trop jeune pour intellectualiser les choses ?).
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1722, l'infante espagnole est envoyée en France pour épouser le futur Louis XV, alors que la fille du Régent part pour Madrid épouser le futur roi d'Espagne. Un roman au coeur des enfances royales, des éducations au pouvoir et à la soumission aux règles, des innocences bridées et des amitiés intéressées. Un récit historique et romancé intensément documenté, riche en citations et qui pourtant émeut devant ces destins sacrifiés pour des raisons politiques.
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1721 : la France et l'Espagne « «échangent » leurs princesses pour deux mariages croisés franco-espagnols à des fins « géostratégiques » comme on dirait aujourd'hui.
Sur cet événement historique Chantal Thomas jette un double regard :
- un regard sans complaisance sur deux familles royales (en réalité il s'agit d'une seule et même famille du fait des mariages croisés et de la consanguinité dominante).
- un regard attendri sur ces enfants « royaux », manipulés, formatés pour un monde d'apparences, instrumentalisés à des fins politiques. le vrai sujet du livre est là : l'enfance maltraitée, chez les « grands », comme elle doit l'être chez les petits, proie de la misère sociale.
Le portrait des adultes est cruel, seule la princesse Palatine plus authentique et plus humaine s'en sort.
Un beau livre, qu'il faut lire.
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Histoire édifiante de deux enfants sacrifiés (Louis XV , alors âgé de 11 ans et la toute jeune infante d'Espagne, Anna Maria Victoria, 4 ans !) sur l'autel des combines politiques. L'écriture de C. Thomas est plus ironique et plus mordante que d'habitude : les anecdotes sont savoureuses et les portraits très vivants (en particulier, celui de la Princesse Palatine). Un très bon moment de lecture que je conseille et pour l'histoire et pour le style, toujours impeccable, de Chantal Thomas.
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Un beau roman historique, très romancé d'ailleurs, une belle écriture simple, fluide... Lu avec plaisir.

Mais avouons-le, l'absurdité des faits de l'époque est à son comble dans cette histoire : marier le roi de France qui n'a que douze ans avec une infante espagnole de...quatre ans! Bon, ça a permis aux deux pays de signer un pacte de paix et à l'époque, tout était bon pour parvenir à ses fins... Pauvres enfants!

J'ai bien aimé cette lecture, le livre est en ligne pour le prix Goncourt mais d'autres ont ma préférence.

Ce n'est là bien sûr que mon avis...

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J'aime beaucoup les romans historiques, surtout quand ils s'attachent à des faits que l'on connaît moins parce qu'ils sont peu « scolaires ». C'est ce que m'avait attiré en lisant le résumé de « L'échange des princesse » : l'idée du Régent Philippe d'Orléans de marier sa fille Louise Elisabeth avec le prince Luis d'Espagne et l'Infante Anna Maria Victoria d'Espagne avec roi de France Louis XV, un échange de princesses afin de sceller la paix entre les deux pays. L'Infante a 4 ans, Louis XV en a 11, Louise Elisabeth et Luis en ont à peine 12 et 14 ans mais qu'importe. Ainsi va la destinée des rois et reines... Je rêvais de crinolines et du faste des cours européennes du XVIIIe siècle. Et vu le titre, je m'étais dit que, peut-être, il y aurait derrière ce fait historique, une critique de ces mariages arrangés, témoins d'une autres époques, qui faisait de la femme un objet d'échange.

Mes attentes étaient sans doutes trop élevées...

J'ai trouvé ce roman creux. L'auteure accumule les petits faits, les anecdotes, sans rien creuser, sans donner de corps à son récit, pour en arriver à démontrer, en le répétant à l'envi pendant 300 pages, que cet échange était voué à l'échec parce que l'Infante n'est rien d'autre qu'une enfant charmante amoureuse d'un roi qui ne l'aime pas et Louise Elisabeth n'est qu'une folle trop aimée par son époux immature. Les personnages sont grotesques, à la limite de la caricature, ils n'ont aucune profondeur. Aucune description ne « donne à voir » réellement le décor dans lequel ils évoluent, impossible pour le lecteur de s'imaginer être à la cour de France ou d'Espagne au XVIIIe siècle et de se plonger pleinement dans le cadre historique. Chantal Thomas a sans doute voulu émailler son récit d'ironie et d'humour mais c'est lourd et creux à la fois et un brin lassant. le style n'est pas agréable : l'emploi du présent de la narration est très déstabilisant (je ne suis pas parvenue à m'y habituer, cela m'a perturbée pendant toute ma lecture), il n'y a aucun dialogue mais l'auteure accumule par contre les extraits très brefs de correspondances (qu'elle certifie authentiques à la fin de son ouvrage) et de la « Gazette de France ». L'insertion de sources historiques dignes de foi appuie la réalité historique du récit, certes. Mais, en même temps, trop de passages semblent de pure fiction. Cela fait de ce livre un ouvrage hybride, mi fiction romanesque mi chronique historique, mélangeant allègrement les codes de l'un et de l'autre. C'est déstabilisant, trop pour moi sans doute...

Bref, je me sens toujours un peu mal à l'aise de dire que je n'ai pas apprécié (pire, que j'ai plusieurs fois « piqué du nez » en laissant choir) un livre écrit par une très éminente membre de l'Académie Française. Je sais pourquoi je fuis d'ordinaire les ouvrages écrits par ceux et celles qui occupent les sièges de cette très honorable institution...
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1721. le Duc d'Orléans qui assure la régence jusqu'à la majorité du jeune roi Louis XV de 11 ans, décide de consolider les liens avec le royaume d'Espagne en mariant le jeune roi de France à l'infante espagnole, 3 ans, fille du roi d'Espagne et pour faire bon poids, de marier également sa propre fille, Mlle de Montpensier, au futur roi d'Espagne et frère de l'infante.

Ces mariages croisés vont donc donner lieu, littéralement, à un échange de princesses qui se fera en grande pompe à la frontière entre les deux pays, chaque princesse abandonnant tout, famille, pays, attachements… pour rejoindre son époux.

Chantal Thomas se base sur des faits historiques et documentés. On y retrouve des extraits de lettres et de correspondances entre les différents protagonistes et des anecdotes du quotidien. Peu de réelle action dans ce roman car il relate la vie de cour telle qu'elle se déroulait à l'époque mais j'ai trouvé que cela se lisait très bien car il s'agit d'une histoire qui raconte l'Histoire, et c'est ce que j'aime.

J'ai également apprécié que le récit se fasse par le prisme des princesses : cela donne une vision intimiste et originale, différente des récits habituels, plutôt centrés sur le roi, la politique, les conquêtes etc…

Ces princesses, des enfants, presque des bébés, mariées pour raison d'état, envoyées en pays étranger sans espoir de retour, arrachées à leurs familles, m'ont fait un peu de peine je dois le dire. Les sentiments maternels et paternels tenaient peu de place en ce temps et dans ce milieu, et ces princesses, en apparence adulées, n'étaient rien de moins qu'une monnaie d'échange pour tisser des alliances et consolider des royaumes.
Une lecture agréable pour ceux qui aiment les romans basés sur des faits historiques.
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Voici une idée de génie ! Dans les années 1720, il est décidé de l'échange de deux princesses afin de pacifier les relations entre la France et L'Espagne. Ainsi, la jeune infante espagnole âgée de 4 ans épousera Louis XV et la fille du régent se mariera à l'héritier du trône espagnol. L'âge peut avancé des époux permet au régent de France, Philippe d'Orléans, instigateur de cette machination, de voir venir. Beaucoup de choses et d'événements peuvent advenir d'ici les mariages et d'ici que les jeunes rois et reines puissent donner un héritier...
Les jeunes princesses sont déracinées et chacune est envoyée dans le pays voisin, au cours d'un très long et dangereux périple en calèche, afin de faire connaissance avec son futur époux qui fera d'elles des reines. Elles affrontent le froid, l'isolement et les épidémies.
Ce roman est surprenant et nous plonge dans cette époque lointaine. On y voit toute l'absurdité de traiter ses enfants comme des adultes et de les couper du monde du jeu et de l'innocence.
Le contexte historique est intéressant. La petite vérole fait rage alors et tue massivement. On se rend compte de l'omniprésence de la religion. Entre plusieurs parties de chasse, les messes dictent le quotidien et se succèdent.
J'ai beaucoup aimé les deux personnages féminins, au destin dicté par l'histoire avec un grand H. La jeune infante, qui malgré ses pouvoirs et ses caprices reste une fillette et donne la parole à ses poupées. La jeune fille du régent, délurée et libre, qui entend des voix et qui refuse de se plier aux exigences et à la bienséance de la Cour espagnole. Les personnages masculins, qui sont moins développés, m'ont parus plutôt fades en comparaison.
C'est le premier roman de Chantal Thomas que je découvre. Une très belle plume, précise et imagée à la fois.
J'ai écouté ce roman en livre audio. J'ai parfois eu un peu de mal à identifier les personnages secondaires qui sont nombreux, mais je pense que c'est lié à mon peu de connaissances historiques ainsi qu'à l'écoute qui ne permet pas d'imprimer les personnages aussi facilement que la lecture.
Belle découverte ! Je ne connaissais pas ce (triste) épisode de l'histoire que l'auteure nous permet de découvrir ici. J'ai hâte de voir le film qui a été adapté de ce roman.
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