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sur 1076 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Cette histoire-là, c'est celle que je connais. L'histoire est peut-être lourde, mais je voulais utiliser une touche presque poétique. Je voulais créer des tableaux impressionnistes. » a dit Kim Thuy pour Radio Canada.
J'ai été immédiatement sensible à ces courtes pages, voire des moitiés de pages qui se succèdent, racontant l'enfance de Kim Thuy, au Vietnam, sur un bateau bondé, dans un camp de réfugiés en Malaisie, au Canada enfin. Par petites touches, pas forcément selon une chronologie rigoureuse, Kim Thuy fait se succéder des images qui restent, celle de la cale d'un bateau éclairée d'une unique ampoule, celle d'une cabane abritant vingt-cinq personnes dans des conditions sanitaires épouvantables, celle d'une boîte porté précieusement dans un train et remplie de viande de porc séchée.
C'est l'histoire très émouvante de ces familles qui ont fui le Vietnam, pour vivre en tant que réfugiés dans un autre pays, une histoire faite d'une multitude de petits souvenirs, qui la rendent tellement vivante, tellement présente. Comment revivre ou survivre après de tels épisodes dramatiques, tel est le sujet du roman, abordé avec beaucoup de pudeur et sans porter de jugement sur ceux qui les ont chassés de leur pays.
L'écriture de Kim Thuy est pleine de simplicité, poétique, musicale et légère, même dans le grave.
Un vrai coup de coeur !
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Ce livre m'a bouleversé... La narratrice nous partage son enfance à Saïgon au Vietnam, la fuite après l'arrivée du communisme et de la guerre, l'internement dans un camp de réfugiés, l'arrivée inespérée au Quebec. Les souvenirs se mêlent et se mélangent, tantôt précieux, tantôt ils s'échappent. C'est le livre des chamboulements, de l'égarement. Quelle est ma place quand je dois fuire mon pays natale ? Est-ce toujours ma culture quand je suis si loin des miens ?
En moins de 150 pages, Kim Thuy nous émeut, nous surprend, et nous apprends la compassion.
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J'ai découvert cette autrice l'an dernier avec son roman Em qui m'avait énormément touchée.
J'ai été une nouvelle fois très sensible à son écriture et aux thèmes qu'elle aborde. J'ai eu une petite préférence pour ce premier roman. Dans mon souvenir, j'avais été parfois confuse lors de ma lecture de Em.
J'ai retrouvé ici une plume simple, percutante. Des chapitres très courts, qui suivent la pensée de la narratrice. La chronologie est brouillée, ce sont plutôt les thèmes qui lient les différents chapitres. Ca m'évoque beaucoup mes souvenirs de Virginia Woolf et de Ocean Vuong, ce côté "flux de conscience".
C'est une nouvelle fois une lecture difficile par les thèmes qu'elle aborde, avec des passages parfois très crus et violents.
En résumé, une autrice qui me touche au plus profond de moi-même, qui m'entraine dans une réelle réflexion sur moi, ma famille, mes sentiments d'appartenance flous entre la France et les pays d'origine de mes parents.
Bref, coup de coeur. J'ai hâte de lire l'ensemble de sa bibliographie.
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Je fais partie de ceux qui n'ont pas aimé son roman. Pourtant, l'histoire est émouvante. L'autrice raconte ses souvenirs au Vietnam ( son enfance ). Je n'ai pas aimé la construction , ce sont de courts chapitres. L'histoire est racontée de façon pêle-mêle. Quel dommage.
L'autrice se raconte ses souvenirs, son enfance son arrivée en Malaisie sur les boat-people, sa vie au Canada un peu plus tard. Elle a quitté son pays natal à 10 ans et nous suivons son histoire.
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Le souffle chaud et humide qui traverse les écrits de Kim Thuy a secoué mon corps qui se confronte normalement au froid canadien.
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Ses fragments de texte frappent comme autant de balles d'émotion : écrire le départ, écrire le combat, la peur, la résilience, écrire ce qui n'a pas été écrit, l'histoire des vietnamiens, ceux qui n'intéressent personne.
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C'est cela qui intéresse Kim Thuy, et qui rend ses livres si beaux : retracer, mot par mot, les lignes de vie que le destin a brisé, déchiré. Faire des points de suture avec la ponctuation. Rappeler ce qui n'est plus par des souvenirs.
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Reconstruire.
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Je sais. C'est la troisième fois que vous la voyez apparaître sur mon feed.
Mais je l'aime si fort…
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A hot and humid wind blows through Kim Thuy's writings and shook my body - now used to canadian weather.
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Her fragments of texts hit like bullets of emotions : write the departure, the fight, the fear, the resilience, write what hasn't been written, the Vietnamese's story, those who don't interest anybody.
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That's what interests Kim Thuy, and what makes her books so beautiful : redrawing, word by word, the broken lines of lives, torn apart by destiny. Suturing with punctuation. Recall, with memories, what no longer exists.
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Rebuild
Lien : https://www.instagram.com/tv..
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Kim Thúy relate son histoire à partir du moment de l'arrivée des khmers dans sa maison, puis son intégration au Canada, et enfin comment elle vit avec ses enfants.

Elle raconte par petites touches, comme un peintre, avec des allers retours entre l'enfance et l'âge adulte. Chaque touche est un fait évoqué, qui ne dure  jamais plus d'une page, retracé avec une infinie délicatesse.

Ce petit livre est dense en émotions et, grâce suprême, fait rire par moments.

La langue est fluide, superbe, ce n'est pas la langue maternelle de l'auteur puisqu'elle a écrit le livre en français, mais c'est un français complètement acquis dans toutes ses nuances, ses subtilités.

Enfin ce récit est une grande leçon d'humanité et de dignité, témoignage d'une enfant boat people qui fait écho aux réfugiés d'aujourd'hui.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Du Viet-Nam au Québec, un itinéraire...


A petites touches, piochant dans ses souvenirs à partir des petits détails du quotidien, avec légèreté et grâce, Kim Thuy reconstitue l'histoire familiale, son histoire.



Après avoir vécu dans l'opulence au sud Vietnam avant l'arrivée au pouvoir des communistes, elle va connaître le plus extrême dénuement au cours de la fuite qui va la mener jusqu'au Canada.



Kim Thuy maîtrise à la perfection l'art d'évoquer l'ambiance d'un lieu, de restituer en une phrase l'atmosphère d'un moment de partage entre deux êtres : « en une seule seconde nous avons pu constater notre ambivalence, notre état hybride : moitié ci, moitié ça, rien du tout et tout en même temps. »



Un texte superbe !


Kim Thuy sur TV5 Monde à propos de Ru...
Lien : http://www.youtube.com/watch..
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L'auteur est née à Saîgon en 1968 pendant l'Offensive du Têt. le Nord, communiste, est dirigé par Ho Chi Minh et est allié à la Chine et à l'URSS contre le Sud, capitaliste et pro-américain, aux mains de Ngo Diem Diem. Une attaque surprise des troupes nord vietnamiennes eut lieu et la prise de l'ambassade américaine à Saïgon.
L'auteur a 10 ans, elle fuit le Vietnam avec sa famille, en boat people. Elle vit aujourd'hui à Montréal. Ce livre est le roman de ses origines et s'articule autour du mot "Survivre". Elle égrène ses souvenirs ou ceux de personnes qu'elle a connues, par courts chapitres, pêle-mêle, au fil de ses souvenirs :
- la fuite de Saïgon, les scellés sur les armoires.
- l'amour d'un père ou d'une mère qui se mesure à la capacité d'abandon de ses enfants pour qu'ils aient une chance de survivre.
-les gestes ancestraux des femmes dont les hommes sont partis prendre les armes, le dos voûté à force de porter le destin de leur pays.
- les remerciements à ses parents qui lui ont légué la richesse de la mémoire et la puissance du rêve.
- la difficukté du déracinement et de l'adaptation au pays d'accueil sans renier ses origines.
- les enfants de père GI et de mère vietnamienne amenés 30 ans après aux Etats-Unis où ils ont été incapables de s'adapter.
Enfin, elle rend hommage à tous ceux qui lui ont permis de survivre.
Texte sobre et poétique écrit avec beaucoup d'humanité.
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Subtil, envoutant, évanescent, émouvant.
Beau comme un haïku.
Magnifique.
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Ce livre est le témoignage d'une femme forte, qui partage avec nous ses souvenirs d'enfance, marqués par la douleur de la guerre, par les difficultés de l'exil. Tout est écrit et décrit avec élégance ,qu'elle nous raconte les conditions de vies dans les camps de réfugiés , l'incompréhension des us et coutumes de son nouveau pays , les difficultés de son rôle de mère ou de la complexité de revenir dans son pays d'origine après un long exil . L'auteur nous fait partager tous les enseignements qu'elle a tiré de toutes ces situations, sans jamais vouloir se positionner en tant que victime, juste pour nous apporter son témoignage .
J'ai beaucoup apprécié également le fait que le livre ne soit pas divisé en chapitres , que chaque nouvelle page soit un passage ( aléatoire ) de sa vie .
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