Ru

Ce récit inspiré de la vie de l'auteure, raconte pourquoi et comment sa famille quitte le Vietnam comme « boat people », débarque dans un camp de réfugiés en Malaisie puis aura la chance d'être accueillie au Québec.
Sur un fond historique du Vietnam, la narration évoque, aux travers des odeurs et des sensations les événements, les incidents, les anecdotes, heureux et malheureux de ce périple.
C'est aussi un hommage à sa mère, qui par sa force, lui a transmis par son éducation, la capacité de rêver et la pugnacité nécessaire à cette survie.
Kim Thúy nous délivre quelques messages emplis de sagesse et de bon sens, entre les femmes qui portent le Vietnam en guerre et la chaleur accueillante des québécois.

Dans ce court récit (145 pages) Kim Thùy nous parle de ses premières années dans le Vietnam en guerre, des voisins, de sa famille partagée entre la branche nord et la branche sud …
Elle se rappelle du départ avec d'autres boat people, des diamants cachés dans un bracelet en acrylique rose, de la faim et du froid …
Elle se souvient de l'arrivée au Canada, dans le froid et cette langue étrangère, qu'enfant timide elle a mis du temps à comprendre …
Elle intercale ses souvenirs avec ceux de l'enfance de ses fils et de sa vie d'aujourd'hui, où elle est devenue une nord-américaine … changement ressenti d'autant plus vivement lors d'un séjour au Vietnam …
Un passionnant petit livre qui évoque bien ces tiraillements de l'immigration, confrontation de cultures et évolution …

Un auteur découvert l'année dernière avec Màn et dont je m'en vais rechercher les autres productions …
Lien : http://les.lectures.de.bill...

Ru est le premier roman de l'auteure québécoise d'origine vietnamienne Kim Thuy, qui évoque dans ce livre sa propre expérience d'expatriée.
A travers de courts chapitres (comme Charlotte Delbo dans Aucun de nous ne reviendra), l'auteur nous livre des souvenirs épars, des impressions. En ne suivant pas une chronologie précise, on part avec elle dans ses souvenirs, au gré du temps et cela rend son récit encore plus fort car toute l'intensité de ses émotions résident dans ces courts passages. Elle y évoque son passé aisé au Vietnam, sa relation familiale, son rôle de mère, son intégration au Québec… le tout avec beaucoup de pudeur et d'amour, en maniant magnifiquement les mots.
Ce roman n'est pas facile à raconter, il est plutôt à ressentir pour mieux se l'approprier. Un formidable roman plein de poésie qui évoque parfaitement bien la difficulté de trouver sa place dans un nouveau pays, et encore plus lorsque l'on est partagé entre 2 cultures.
Lien : http://lalydo.com/2012/08/pr..

Une certaine poésie, une grande pudeur, une immense émotion. Ce livre magnifique, bouleversant, un véritable électrochoc. On retrouve la délicatesse, la poésie d'une Wei Wei (Fleurs de Chine, La couleur du bonheur) ou d'une Khétévane Davrichewy (La mer noire). A lire absolument!!

L'auteur est née à Saîgon en 1968 pendant l'Offensive du Têt. le Nord, communiste, est dirigé par Ho Chi Minh et est allié à la Chine et à l'URSS contre le Sud, capitaliste et pro-américain, aux mains de Ngo Diem Diem. Une attaque surprise des troupes nord vietnamiennes eut lieu et la prise de l'ambassade américaine à Saïgon.
L'auteur a 10 ans, elle fuit le Vietnam avec sa famille, en boat people. Elle vit aujourd'hui à Montréal. Ce livre est le roman de ses origines et s'articule autour du mot "Survivre". Elle égrène ses souvenirs ou ceux de personnes qu'elle a connues, par courts chapitres, pêle-mêle, au fil de ses souvenirs :
- la fuite de Saïgon, les scellés sur les armoires.
- l'amour d'un père ou d'une mère qui se mesure à la capacité d'abandon de ses enfants pour qu'ils aient une chance de survivre.
-les gestes ancestraux des femmes dont les hommes sont partis prendre les armes, le dos voûté à force de porter le destin de leur pays.
- les remerciements à ses parents qui lui ont légué la richesse de la mémoire et la puissance du rêve.
- la difficukté du déracinement et de l'adaptation au pays d'accueil sans renier ses origines.
- les enfants de père GI et de mère vietnamienne amenés 30 ans après aux Etats-Unis où ils ont été incapables de s'adapter.
Enfin, elle rend hommage à tous ceux qui lui ont permis de survivre.
Texte sobre et poétique écrit avec beaucoup d'humanité.

C'est un assemblage de petites histoires, de bribes de mémoires plutôt qu'un roman. Ce livre très touchant raconte l'histoire de l'auteure, son enfance dorée, sa fuite du Vietnam avec sa famille, les camps de réfugiés, l'arrivée sur un nouveau continent dont elle ne connaissait pas la langue, ses enfants, dont un autiste, le tout avec grâce et poésie malgré les horreurs. Très beau !

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est d'une grande simplicité et d'une pureté pour décrire les sentiments de l'auteur. Elle mélange passé et présent en faisant des liens, des comparaisons riches de sens. On partage des brides de vécu dans les camps de boat people, des histoires de nouveaux émigrés, des histoires de famille.
C'est un livre à la fois tendre tout en étant objectif et l'on perçoit l'immensité d'expériences et de vécu derrière ces 120 pages.
Un beau livre.
Lien : http://patacaisse.wordpress...

Avec pudeur, sobriété et délicatesse, l'auteur des dévoile via la narratrice. Elle y raconte, au gré de ses souvenirs, son exil ; un exil que l'on devine douloureux. Ce roman- l'ouvrage est présenté comme tel- ne suit pas la construction habituelle d'un roman. En effet, de cours chapitres relatent dans un joyeux désordre le vécu d'une femme que j'imagine frêle, mais tellement solide par ailleurs.
Il n'y a aucune amertume, aucune rancoeur, aucune plainte dans ces souvenirs ; une leçon de vie, une ode à tous ceux que le destin chassent de chez eux.

De tout petit chapitres, qui se répondent, la fin de l'un en amène un autre. Comme le ferrai des perles sur le chapelet des souvenirs.
L'écriture est dense. Les émotions fortes. Il faut prendre le temps de digérer, de savourer, la lecture peut être rapide, elle offre le besoin de faire des pauses.
Et il faut le faire. Un livre qui donne envie de le relire et de piocher au fil des pages le ressenti des premières fois.

Devant un problème, je me plais à dire qu'il y a toujours pire que soi. En voici un bel exemple! Une lecture sur la résilience!