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EAN : 9782815913577
272 pages
L'Aube (07/01/2016)
3.62/5   44 notes
Résumé :
Oran, Algérie. Le commissaire Kémal Fadil est appelé sur un chantier de rénovation du quartier de la Marine, où viennent d’être retrouvés des restes humains datant vraisemblablement des années 1960. Il semble qu’il s’agisse d’un enfant qui portait autour du cou un crucifix. L’enquête ne s’annonce pas simple ! En réalité, elle avait été commencée bien plus tôt, menée par des policiers français…

Cinquante ans plus tard, la vérité histo­rique est t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Oran, mai 2013. le vieux quartier espagnol s'apprête à faire peau neuve sous l'impulsion des promoteurs immobiliers qui veulent faire de la ville une Dubaï méditerranéenne, quand les défenseurs du patrimoine préféreraient restaurer les bâtiments anciens. Quoi qu'il en soit les bulldozers sont déjà à l'oeuvre et mettent à jour deux squelettes, a priori un homme et un enfant morts au début des années 60. C'est le commissaire Kémal Fadil qui est chargé de résoudre au plus vite cette enquête susceptible de bloquer les travaux, ce qui serait inacceptable pour les promoteurs. Un petit crucifix en or retrouvé sur le corps de l'enfant laisse supposer que les victimes ont vécu là lorsque le pays était encore un département français et le quartier habité par des colons. L'affaire se corse donc d'une délicate dimension politique et Kémal sait qu'il va devoir être rapide, discret mais aussi opiniâtre...en 50 ans, les pistes ont eu le temps de refroidir …

Quoi de plus approprié qu'un cold case pour découvrir l'histoire d'Oran et de l'Algérie à l'époque où l'indépendance commençait à titiller les esprits. le FLN commence à s'activer, les colons propriétaires terriens n'imaginent pas quitter une terre qu'ils croient leur appartenir et, en ville, les quartiers populaires pullulent d'une faune bigarrée, française, espagnole et d'ailleurs, venue chercher fortune dans le supposé Eldorado algérien. Dans un contexte qui se tend, l'enlèvement du fils d'un riche entrepreneur français, l'assassinat d'un propriétaire terrien un peu voyou sont des affaires qui occupent un temps la police, balayées ensuite par la guerre d'indépendance. C'est ainsi que le commissaire Kémal Fadil se retrouve avec deux cadavres sur les bras...
Si l'histoire est évidemment passionnante, se promenant entre le présent et le passé agité du pays, Ahmed Tiab a cédé à la facilité en amenant les évènements des années 60 sans véritable liant avec l'enquête en cours. du coup, si le lecteur sait parfaitement ce qu'il s'est passé, on ne comprend pas trop si le commissaire découvre lui aussi les faits ou s'il n'en a finalement qu'une connaissance partielle. Mais à part cela, Kémal, sa mère (qui a connu le Che dans sa jeunesse !), sa petite amie Fatou et son ami Moss, le légiste, sont suffisamment originaux et attachants pour qu'on ait envie de les suivre dans de prochaines aventures à Oran. Une lecture bien agréable dans l'ensemble.
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Un livre choisi après une autre rencontre bien sympathique au dernier Festival du Polar de Villeneuve-lès-Avignon, le 30 septembre 2017.
Un roman dédicacé par l'auteur « (…) Une histoire oranaise avec ses épines et son parfum de jasmin. Des femmes, des rires aussi (…) » C'est joliment résumé !
Ahmed Tiab vit en France depuis 1990, il enseigne les langues étrangères dans la Drôme mais il n'a pas oublié sa ville natale Oran qu'il met en exergue dans ce roman.
Une intrigue intéressante, des personnages attachants et surtout la joie de déambuler dans Oran, en compagnie du commissaire Kémal Fadil, qui ressemble étrangement au leader Ernesto Rafael Guevara. Avec lui, c'est un plaisir nostalgique de retrouver la magnifique corniche oranaise et ses plages ensoleillées ( il n'évoque pas le "Rocher de la vieille", qu'on a fait sauter depuis car il menaçait de s'effondrer sur la route), les villages et petites villes alentours .
Dans son exergue, Ahmed écrit " Les personnages de cette histoire sont fictifs. Seuls les lieux existent… parfois." Ces lieux existent effectivement, mais transformés - dénaturés ou embellis- par le temps, empreints de souvenirs… : le quartier de la Marine, premier coeur de la cité où l'ombre de Cervantes se projette toujours sur les murs délabrés, le Village nègre à la fois médina, souk, fondouk, ghetto, la Place d'armes, le boulevard Front de mer, le quartier d'Eckmühl, Canastel…
Trois petits croquis bienvenus : une carte sommaire de l'Algérie pour rappeler le positionnement d'Oran, seconde ville de l'Algérie, un plan succinct de la ville avec les principaux lieux impactés par le récit, le croquis de la corniche (Mers el Kébir, Rosseville, Bouiseville, Aïn el Turck, manque Cap Falcon !)
Et un petit clin d'oeil à Camus , moi, ça me fait toujours plaisir !
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Oran, mai 1913. le vieux quartier Espagnol est en pleine démolition. Contre l'avis des amoureux des vieilles pierres, partisans de la restauration d'une partie de ce quartier emblématique de la Marine qui souhaitent en faire une vitrine culturelle, les promoteurs immobiliers rêvent de vendre des bureaux et d'y installer des hypercentres commerciaux. Car dans ce pays on restaure peu, on préfère reconstruire "laisser causer la pelleteuse et le bulldozer". Lorsque le conducteur d'un engin d'excavation dégage sa grosse machine, le commissaire de police Kemal Fadil s'approche du trou pour y découvrir deux crânes, un adulte et un enfant ! Il appelle le patron du laboratoire de la police scientifique d'Oran qui déclare qu'il n'y a pas là de quoi faire arrêter le chantier pour dégager le site à la petite cuillère et au pinceau, ce ne sont pas des antiquités, les restes ne sont pas assez vieux, tout en lui glissant dans la main un minuscule crucifix en or découvert près des ossements. Quel sens donner à cette découverte qui laisse les policiers bienn perplexes...
Célibataire, Kemal vit avec sa mère, septuagénaire handicapée qui fume le cigare, dans le quartier "Européen" où vivaient les riches familles françaises. Son mari, arriviste inculte, l'avait racheté à bas prix à un couple de hauts fonctionnaires pressés de partir en 1962.
Ainsi débute ce roman qui s'articule entre la période contemporaine et la fin de la colonisation. Kemal et ses collaborateurs, dont certains se trouvent à Marseille, n'auront de cesse de rechercher la vérité. Une enquête policière qui s'avère compliquée plonge le lecteur dans l'Histoire de l'Algérie depuis les années 1950. On y retrouve "le français", Breton mal accepté, comptable au greffe du tribunal d'Oran, type un peu bizarre, redoutable bagarreur qui cherche la bonne affaire, s'est mis en tête de faire fortune et s'entiche de la fille d'un riche propriétaire terrien. le père de cette dernière a d'autres projets...
Un policier agréable à lire, qui fait revivre une époque pas si lointaine et rappellera bien des souvenirs aux plus anciens. C'est aussi une bonne occasion de découvrir une facette de l'Algérie d'avant l'Indépendance, et Oran aujourd'hui. Je ne peux que le recommander.
Après la lecture de ce roman, il apparaît que l'inspecteur Kemal Fadil va continuer ses enquêtes... un autre titre doit paraître, et je le lirai avec grand plaisir. Cette série me semble bien prometteuse
Je remercie les organisateurs de Masse critique et l'éditeur "L'Aube, noire" pour cet envoi.
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Kémal est commissaire. Il vit avec sa mère, paraplégique depuis un accident de voiture qui a coûté la vie à son père, dans un appartement relativement confortable. Attention ! Sa mère est en fauteuil roulant ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas parfaitement lucide. L'accident lui a fait perdre ses jambes, il lui a rendu sa liberté. Libre, d'ailleurs, elle l'a toujours été, il suffit pour son fils de regarder les photos de sa mère, jeune - même si elle ne lui dit pas tout de son passé, dont nous découvrons une partie au fil de l'intrigue.
Ce sont des travaux dans Alger qui mettent à jour deux squelettes, un homme, un peu plus grand que la moyenne, et un enfant, avec un crucifix autour du cou. J'ai pensé à une autre enquête en lisant ce livre, qui, mettant à jour des corps, font aussi remonter les heures les plus noires d'une ville : on ne laisse pas des corps sans sépultures sans raison.
D'ailleurs, de ces années-là, il est tant de choses qui sont, et seront sans doute toujours passées sous silence. Tant de personnes "disparues" dont on ne saura jamais ce qu'elles sont devenues. Pour deux d'entre elles, ici, nous le saurons, cependant, grâce à une grande partie du roman qui se passe dans les années cinquante/soixante et montre comment on en est arrivé là, comment la tragédie qui nous est contée est arrivée.
Puis, il y a le présent, et ce que l'on appelle la légende familiale. Il faut vivre avec, et parfois très bien, quand on a héroïsé un grand-père, un oncle. le patriarcat n'a jamais aussi bien son nom que quand un père décidait de façon expéditive ce qui était bon ou non pour sa progéniture. Il faut aussi, pour les enquêteurs, faire des choix, révéler ce qu'il est important de révéler, ne pas dire le reste.
J'ai lu plusieurs romans qui nous parlent de l'Algérie, et je trouve important d'en parler. J'aimerai que des auteurs en fassent autant pour l'Indochine.
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Le commissaire Kémal Fadil est appelé sur un chantier, où on vient de découvrir deux squelettes, dont un d'un enfant. C'est à Oran, de nos jours. le livre va raconter l'histoire de l'enquête, avec, en flash back, le récit des faits, juste avant la révolution algérienne.

Le roman est plutôt plan plan pendant les deux premiers tiers. Ce n'est pas mauvais, c'est un peu trop "pédagogique". En fait, l'auteur en fait presque un peu trop, en voulant tout expliquer, le milieu des colons pendant les "événements d'Algérie" et jusqu'au début 1962.

Ce qui a trait à Marseille, et aux collègues policiers français, dépositaires des archives des pieds noirs, fait référence à une enquête précédente. Soit il s'agit d'un autre livre de l'auteur, pour lequel il n'a pas trouvé d'éditeur, soit l'auteur en fait un peut trop.

A la limite, c'est presque trop compliqué.

Et puis, vers les deux tiers, ou alors c'est moi qui me suis habitué au style d'Ahmed Tiab, ça se met à couler tout seul, c'est enlevé, intéressant, fluide. Plus d'explication didactique un peu lourde, juste les deux récits qui se complètent et donnent enfin du corps au récit, à l'intrigue, aux personnages.

Je finis donc sur une bonne note, j'ajoute une étoile pour en mettre une quatrième, et si je trouve le temps, je lirai ce qui semble être la suite, puisque la quatrième de couverture parle d'une série.
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critiques presse (1)
LeDevoir
18 mars 2019
Adieu Oran est le cinquième livre d’une série où s’inscrit toute la problématique sociale et politique de l’Algérie au fil d’enquêtes.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Lotfi avait de quoi se distinguer : il était doté d'un physique particulièrement avantageux. [...]. D'autres, plus radicaux, ne l'entendaient pas de cette oreille ; ils considéraient qu'un flic reubeu et homosexuel, c'était trop. Il ne manquait plus qu'il soit végétarien et spectateur d'Arte pour qu'ils exigent une prime de risque !
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« Tu as l'air très préoccupé par cette affaire, reprend Léla en s'adressant à Kemal ; pourtant il y aurait prescription vu que les ossements paraissent anciens. Tu as plus à faire avec les morts récentes ou les vivants qu'avec les fossiles, tu ne trouves pas ?
- Oui, je sais, mais ce ne sont pas des fossiles, Maman. Moss est à peu près sûr maintenant : la mort date du début des années soixante. Je trouve que ce n'est pas banal d'exhumer des restes humains en plein centre-ville aujourd'hui dans un pays comme le nôtre.
- Pourquoi pas, finalement
- Mais... Tu imagines la question historique et les enjeux politiques que ça sous-tend ? Et puis il y a le point de vue religieux de l'affaire.
- Ah, nous y voilà ! J'imagine qu'un de tes bigots de chefs t'a donné l'ordre de traiter l'affaire avec doigté pour ne pas choquer nos chers compatriotes islamisés de frais.
- Maman, arrête avec ça ! Personne ne m'a rien demandé. De toute façon, on a pas les moyens adéquats poue ce genre d'enquêtes. Les trucs de séries américaines ne fonctionnent pas chez nous ; les analyses ADN, ici, on les fait à l'oeil nu. Nous sommes des experts en approximations, des pros de l'à-peu-près. Seules des techniques de police scientifique avancées, que nous ne possédons pas encore, permettraient de retrouver les propriétaires de ces ossements. Pour le moment, on est plus près des tiroirs marqués « oubliettes » que d'un début d'enquête sérieuse. »
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Oran, ville réputée pour son hédonisme, savait se préserver et se garder un espace où l'on pouvait s'adonner aux plaisirs élémentaires tels que la plage, les fêtes, la musique, les femmes et l'alcool. Même en temps de guerre, cette ville et ses habitants voulaient se ménager un temps pour le plaisir et l'amusement.
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Désormais, il pouvait mettre un nom sur une des dépouilles. Il était bouleversé que ce fût celle du petit squelette. A croire que la sortie de l'anonymat rendait les ossements plus humains, plus vivants.
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Manuel fumait, accoudé au bastingage du bateau qui les emmenait, lui et sa mère, vers le port d'Almeria. Une mouette surgit et s'agrippa au parapet en fer rouillé tout près de lui. Paladio lui avait dit un jour que ces oiseaux portaient l'âme des disparus en mer. Il savait qu'il passerait toute la nuit que durerait la traversée à regarder le ciel et à rêver de l'oliveraie du père Giménez, là-bas, au village.
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Video de Ahmed Tiab (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ahmed Tiab
Samedi 21 mai 2022, dans l'Antre des livres, table ronde d'auteurs : Littérature et policier Avec : Ahmed Tiab, Entendez-vous dans nos campagnes, éd. de l'Aube, Yves Chicouène, Rue Legendre, éd. Élan Sud Comment les deux auteurs ont-ils tissé leur intrigue en s'appuyant sur le passé pour expliquer le présent ? De nombreux points communs à découvrir. Animée par Roxane Bertrand. L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique. https://www.lantredeslivres.com
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