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EAN : 9791021056558
384 pages
Tallandier (12/01/2023)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Vénérée pour la virtuosité de son jeu, son incroyable vaillance et ses audaces, ou dénigrée pour sa personnalité incandescente, son anticonformisme et ses outrances médiatiques, jamais star n’a autant déchaîné les passions que Sarah Bernhardt (1844-1923), dont le seul nom reste une légende.

Celle qui fut la muse des plus grands écrivains et des plus célèbres portraitistes de son temps, avant d’inspirer romanciers, dramaturges et cinéastes, ne fut pas ... >Voir plus
Que lire après Sarah Bernhardt : Scandaleuse et indomptableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Victor Hugo la surnomma la « Voix d'Or », Jean Cocteau inventa à son propos l'expression « monstre sacré ». Elle était « La Divine » et « La Scandaleuse ». Elle reste la plus célèbre des tragédiennes françaises, la première star connue dans le monde entier, pour ses talents et pour son extravagance. Hélène Tierchant la fait revivre dans une biographie documentée, fourmillant d'anecdotes pittoresques, qui nous replonge entre XIXe et XXe siècles, de la guerre de 1870 à celle de 1914 en passant par la Commune, dans un tourbillon où gravitent les plus grandes personnalités politiques et artistiques de l'époque.


Qu'elle est fascinante, cette femme qui, avec un panache n'égalant que son talent, explore tous les arts : théâtre, littérature, peinture, sculpture, et même le cinéma naissant, avec le même irrésistible succès. Fille sans père d'une courtisane – ce qui lui donnera l'occasion d'entretenir une dramaturgie toute d'affabulation sur ses origines et son identité –, très tôt déterminée à « mourir plutôt que de ne pas devenir la plus grande actrice du monde » et toute sa vie véritable bourreau de travail, elle entre à la Comédie-Française dès sa sortie du Conservatoire d'art dramatique de Paris, y triomphe avant d'en claquer la porte pour créer sa propre compagnie, sillonne les cinq continents dans de triomphales tournées où elle gagne des fortunes aussitôt dilapidées. Elle déchaîne les foules partout où elle passe, côtoie et inspire les plus grands : Victor Hugo, Emile Zola, Edmond Rostand, Pierre Loti, Jean Cocteau, Oscar Wilde, Marcel Proust…, et, toujours, fait preuve d'un art consommé de la mise en scène, au théâtre comme à la ville.


Sa vie privée est mouvementée. Femme fatale, elle collectionne les amants – dont l'empereur Napoléon III et le futur roi Edouard VII – sans exclure les relations rétribuées, s'éprend deux fois à la folie d'hommes voyous et drogués, n'aura qu'un fils, à vingt ans, dont elle prétendra qu'elle ne se souvient jamais si le père est « Victor Hugo, Gambetta, ou le général Boulanger ». Excentrique et passionnée au dernier degré, elle fascine autant qu'elle scandalise, se fait photographier dans un cercueil capitonné trônant en permanence dans sa chambre, abrite chez elle une vraie ménagerie – avec lionceaux, alligator, singe et boa –, organise une expédition punitive, poignard et cravache en main, pour saccager l'appartement de l'auteur de pamphlets à son encontre. Elle s'illustre par son courage patriotique lors de la guerre de 1870 en installant un hôpital au théâtre de l'Odéon. Elle soutient Louise Michel pour la cause des femmes, Victor Hugocontre la peine de mort, Emile Zola dans l'affaire Dreyfus. Amputée d'une jambe à plus de soixante-dix ans, elle continue à se produire sur scène et se fait porter jusque dans les tranchées pour soutenir les Poilus de la Grande Guerre.


Hélène Tierchant nous régale de son récit fluide et rythmé qui se lit comme un roman et qui, non sans humour, ne cesse de nous ébahir de ce portrait si détonant dans sa rigoureuse authenticité. Indomptable portant haut la devise « Quand même », Sarah Bernhardt continue à impressionner comme elle a subjugué le monde entier à son époque. Admirée ou détestée, elle n'a laissé personne indifférent, ni tsar, empereur ou prince, ni grands noms de la littérature, de Flaubert à Victor Hugo en passant par Tchekhov, Oscar Wilde et bien d'autres…

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Ayant récemment vu l'exposition Mucha et ses affiches notamment pour les pièces de théâtre ou joue Sarah Bernhardt, cela m'a donné d'en savoir plus sur cette actrice aux multiples facettes et talents.

Actrice, sculptrice elle a également peint des tableaux et cette faculté de rebondir sans cesse qu'elle possède, étant plutôt cigale elle est souvent juste niveau gestion financière.

Mais elle ne rechigne pas à la tâche, sa vocation d'actrice elle l'a chevillé au corps depuis toute jeune, mais c'est à force de persévérance et de travail qu'elle arrive au niveau ou elle va acquérir sa notoriété mondiale.

Car elle va également faire des tournées mondiales, pionnière également en ce domaine, elle a également côtoyé les plus grand auteurs de l'époque ou artistes.

Cherchant à s'affranchir également des normes de l'époque car elle a de nombreux amants et ne souhaite pas de l'aide de ses anciens amants.

Une biographie qui se lit toute seule, tellement la vie de l'actrice est passionnante.
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Hélène Tierchant, qui a écrit par ailleurs sur la vie de Musidora, nous propose ici une intéressante biographie de celle qui fut surnommée "La divine", Sarah Bernhardt.
De ses débuts mondains ou demi-mondains à la légende qu'elle fut, on découvre le parcours impressionnant que celle qui a été la première star au sens ou on l'entend pour le cinéma.
Plusieurs passages à la Comédie Française, dit le Français, par le Boulevard, et par d'énormes tournées en Angleterre, et surtout en Amérique jalonnent le parcours exceptionnel de cette comédienne entrée de son vivant dans la légende.
Le théâtre de la Ville, qui fut le sien, porte encore son empreinte, tout comme la brasserie qui porte son nom et qui occupe une partie de l'édifice.
C'est bien un monument que Sarah Bernhardt, mais il nous est conté simplement et on a moins l'impression de lire une biographie qu'un roman tant sa vie a été palpitante et bien remplie.
2023 est l'année du centenaire de sa disparition, une bonne occasion pour renouer avec cette figure de la fin du XIXème et du début du XXème Siècle.
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Sarah, une super star hyperactive !

Il y a souvent beaucoup d'intérêt à lire la biographie de personnages exceptionnels.

On y découvre des tempéraments forts, des aventures qui n'arrivent qu'à eux, du souffle, chances et malchances qui s'entremêlent, amours, passions, désamours, souffrances, drames cruels, avec pour cadre, le décor de plusieurs époques.
Souvent de vrais bouillons de culture rafraîchissant les images historiques enfouies dans nos mémoires.

Ainsi en va-t-il de la vie de Sarah Bernhardt .

Quelle femme ! Quelles époques ! Quelle vie ! Ou plutôt quelles vies ! Car, cette "assoiffée de défis", cette risque- tout, qui a surtout vécu pour la scène, a eu plusieurs existences, entre le second empire et 1923.

Elle n'était pas belle. « Elle était pire ! » peut-on lire.
Avec elle, tout est démesure. Star avant le star système, la rousse Sarah nous entraîne dans son ascension folle dans le monde du théâtre : celui de la création, de l'innovation artistique, de la mise en vie de personnages (féminins ou masculins) qu'elle habitera « divinement » et définitivement. Mais aussi, star mondiale adulée de tous, faisant et défaisant les modes, parcourant plusieurs fois tous les continents, dans tous les sens, s'y faisant le porte-drapeau de la langue française, à cette époque, langue de la culture, langue des élites.
Artiste prodigieuse, elle maîtrise tout: le théâtre sous toutes ses formes, mais aussi peinture, sculpture, musique… L'amputation de sa jambe ne l'arrêtera pas.

Diva fantasque, elle se permet toutes les excentricités, dépenses folles, caprices extravagants, luxe outrancier, imprévoyance assumée. Femme à hommes, elle les séduit tous, rois, princes, chefs d'Etat, écrivains, poètes, peintres, journalistes jusqu'au plus humble comédien, jusqu'au moindre gigolo.

Véritable combattante, elle saura défendre avec pugnacité sa vision de l'art, sa place en tant que femme, ses droits en tant qu'athée d'origine juive, la France et ses soldats en temps de guerre… Epoustouflante héroïne qui a porté avec vitalité ses convictions et ses désirs.

Sa biographie est riche. La narration est relayée par des textes de Sarah Bernhardt, de ses amis, de ses contemporains. L'ensemble nous donne à connaître en détail une femme hors du commun, hors norme, en lutte constante contre les systèmes, les idées reçues, les injustices sociales. Une femme qui a conduit sa vie de la façon la plus romanesque possible.


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En cette année de commémoration du centenaire du décès de @sarahbernhardtofficiel, Hélène Tierchant nous livre une belle et complète #biographie de la #Divine aux @editions_tallandier.
L'artiste est aussi mise à l'honneur dans une vaste #exposition au @petitpalais_musee à #Paris.

Sa devise était "Quand même" : il est impossible de refermer ce livre sans penser "Quand même quelle femme !".

L'écriture élégante d'Hélène Tierchant redonne chair à la première star à travers de rigoureuses recherches historiques.
#Artiste aux multiples talents : comédienne, #actrice de #cinéma, sculpteur (son oeuvre reste trop méconnue), écrivain elle a su devenir un mythe de son vivant alors même qu'elle ne partait pas forcément avec de bonnes cartes en main.

Femme mystérieuse, excessive, courageuse... : il ne faut pas oublier la femme engagée qu'elle a toujours été : infirmière pendant la guerre de 1870, dreyfusarde, engagée contre la peine de mort, se rendant sur le front pendant la Grande Guerre alors même qu'elle était malade et récemment amputée d'une jambe.

Ce qui est peut être le plus difficilement perceptible aujourd'hui est le succès mondial d'une femme qui joua sur tous les continents, d'une femme qui était accueillie partout par des milliers d'admirateurs et de curieux qui venaient applaudir ce monstre sacré (expression inventée pour elle par Jean Cocteau) alors même qu'ils ne comprenaient pas un mot de la langue française qu'elle jouait et embellissait de son talent !

Il est trop complexe de résumer une telle vie en quelques mots mais Sarah Bernhardt mérite d'être redécouverte ou découverte par certains et l'actualité qui est la sienne cette année est réjouissante !
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, « Sarah Bernhardt, pour s’amuser, a fait avec moi un compte approximatif de ce qu’elle avait gagné au cours de son existence. Elle estima le total à plus de quarante-cinq millions de francs-or [quelque 185 millions d’euros !]… Et elle ne possédait pas dix mille francs à elle », écrit Louis Verneuil, dans sa biographie de la Divine. « Imprévoyance tragique, mais qu’on peut aussi juger admirable. Toute sa vie, elle avait eu en son génie, en sa puissance de travail et aussi en son étoile, une telle confiance que jamais elle n’avait pensé à économiser. D’ailleurs, y serait-elle jamais parvenue ? »
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Son périple aura duré trente-deux mois au total, et en deux ans et huit mois, tous frais de troupe et de voyage déduits, elle aura gagné, net, trois millions et demi de francs-or, grâce à son génie. Un record en forme de défi, puisqu’elle se sera aventurée en pionnière dans des contrées où jamais une Melpomène française, ni même occidentale, n’avait jusqu’alors porté ses cothurnes.
Dressant le bilan de cet exploit hors norme, le dramaturge Edmond Haraucourt remarque finement : « Les cinq continents se tenaient pour suffisamment érudits s’ils connaissaient deux mots de notre langue, deux noms de notre Histoire : Napoléon, Sarah Bernhardt. » Et le critique Jules Lemaître a ce beau compliment : « Sarah Bernhardt aura connu la gloire énorme, concrète, enivrante, affolante, la gloire des conquérants et des césars. On lui a fait dans tous les pays du monde des réceptions qu’on ne fait point aux rois. Elle a eu ce que n’auront jamais les princes de la pensée. »
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Jusqu’à sa mort, qui devait survenir en 1905, de lettre en lettre, Louise Michel ressassera son adoration à la comédienne, terminant chaque missive par un fervent : « Je vous embrasse et vous aime de tout mon cœur. »
La communarde et l’actrice étaient toutes deux des enfants naturelles, des bâtardes nées de père « non dénommé ». Des déclassées, fille d’une servante analphabète pour Louise, d’une courtisane pour Sarah. Leur mal-être foncier avait fait d’elles des révoltées. Et l’une et l’autre allaient se révéler de forcenées féministes. Avec l’approbation militante de Victor Hugo, qu’elles admiraient pareillement et qui était très proche d’elles.
« Il est douloureux de le dire : dans la civilisation actuelle, il y a une esclave. La loi a des euphémismes : ce que j’appelle une esclave, elle l’appelle une mineure ; cette mineure selon la loi, cette esclave selon la réalité, c’est la femme. Dans notre législation telle qu’elle est, la femme ne possède pas, elle n’est pas en justice, elle ne vote pas, elle ne compte pas, elle n’este pas. Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent ; il faut qu’il cesse », martelait le poète, qui devait accepter en 1882 de devenir président d’honneur de la Ligue française pour le droit des femmes. Louise Michel, qui réclamait elle aussi les mêmes droits civils et politiques pour les deux sexes, était plus radicale encore : « La question des femmes est, surtout à l’heure actuelle, inséparable de la question de l’humanité… Notre place dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise. » Et, leur faisant écho, Sarah répétait qu’il faut « donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme ».
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La troupe allait donner vingt-sept représentations à New York, devant des salles combles. Peu d’Américains savaient pourtant le français. Mais Jarrett avait pris soin de faire traduire chacune des pièces. Pour quelques dollars supplémentaires, les spectateurs pouvaient, avant le lever de rideau, se procurer une brochure où figuraient les deux textes en regard, et ils s’évertuaient à suivre les dialogues en anglais. « Cela produit un effet assez curieux. Quand on parvient au bas d’une page, mille feuillets se tournent ensemble : on dirait le bruit d’une averse qui ne durerait qu’une seconde », avoue Sarah avec un rien d’agacement.
Marie Colombier devait quant à elle rapporter une anecdote hilarante. À Hartford, « on jouait Froufrou. Par erreur, les employés chargés de la vente des libretti avaient apporté ceux de Phèdre. Les portes du théâtre s’ouvrent… Au contrôle, on vend les livrets de Phèdre.
Le public a suivi consciencieusement le dialogue de Meilhac et Halévy dans les tirades de Racine. Personne n’a réclamé. Voilà comment ils comprennent ! Mais quoi : ils ont payé, ils ont pleuré. Que veut-on de plus ? »
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Elle revendique le droit d’être originale, d’être un être à part, crime de « lèse-banalité » pour les foules anonymes. Et refuse de courber l’échine, d’accepter la moindre compromission, crime de « lèse-société » aux yeux de la multitude bêlante. Elle sait qu’il vaut mieux être détesté qu’inconnu quand on brigue la gloire. Et elle recherche la bataille, exprès. Parce que « Mlle Révolte » – c’est le surnom que lui donne Perrin – fonctionne au défi. Elle n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle doit lutter, « aimant mieux mourir en plein combat que [s’]éteindre dans les regrets d’une vie manquée ».
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