~ Carpe Diem ~
“Nous sommes ici pour rire du destin & pour vivre une belle vie que la mort tremble en nous voyant arriver”
J'ai lu la nouvelle de Tolstoï en caressant la citation de
Bukowski, pour garder un semblant de positivité !
Ivan Ilitch, bourgeois de bonne famille, magistrat, époux & père exemplaire, bref un homme banal, qui va de manière anodine se faire mal en tombant d'une chaise en installant des rideaux, et par la suite en souffrir !
En une centaine de pages, Tolstoï décrit minutieusement la maladie, la dégradation, cette décente aux enfers, il aborde ce long cheminement vers la mort de façon nue & épurée, libérée de tout artifice romanesque. La longue agonie est incroyablement narrée, non seulement le personnage subit la douleur, mais cette dernière est accompagnée de l'effondrement de toute ses convictions, et sa solitude absolue face à la faucheuse.
“C'est toute ma vie, ma vie consciente, qui n'était pas ce qu'elle aurait dû être” ou encore : “Tout ce qui te faisait vivre et dont tu vis, - c'est mensonge, tromperie, qui te cachent la vie et la mort”
Un chef d'oeuvre qui fait envisager à chacun sa propre fin, où comment la mort hante la vie, la creuse, la mine & finit par l'envahir. C'est noir, macabre, douloureux. Saisissant & fascinant, à croire que Tolstoï en a déjà fait l'expérience, mais peut être qu'il nous demande juste de vivre amplement & d'en profiter au final !
" [...] son agonie avait duré deux heures. Dans sa poitrine quelque chose clapotait, et son corps épuisé avait des soubresauts. Ensuite le clapotement et les râles devinrent plus rares”
J'ai eu l'impression que ça prenait une éternité ! le livre renferme plusieurs nouvelles, mais je me suis arrêtée à celle-ci, histoire de m'en remette, j'ai appris à ne pas me forcer en matière de lecture, mais ça c'est un autre sujet.
Si cette nouvelle été un tableau, ça serait pour moi, "Saturne dévorant un de ses fils" de Goya !