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4.5/5   4 notes
Résumé :
« Deux vieillards avaient fait voeu d’aller à Jérusalem en pèlerinage. L’un d’eux était un riche moujik : il s’appelait Efimrassitch Schevelev ; l’autre, Élysée Bodrov, n’était pas riche.

- Eh ! bien, compère, dit Élysée, à quand l’accomplissement de notre voeu? [...] »

Dans ce conte édifiant et naïf, Tolstoï enrichit encore notre connaissance de la vie pitoyable des pauvres moujiks.

Traduction : Ely Halpérine-Kaminsky... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le conte a été écrit en 1885. Il raconte le pèlerinage de deux vieux amis vers Jérusalem. Deux caractères opposés, celui qui compte ses sous et celui qui les donne. Ne vous laissez pas intimider par l'exergue. le message est simple : aider son prochain est la meilleure voie vers Dieu. le conte est très agréable à lire, vivant et fluide avec des descriptions savoureuses.

Le récit n'est pas sur la bibliothèque russe et slave ce jour. Je l'ai trouvé sur la beq dans la traduction d'Helperine-kaminsky ( 31 pages).
Commenter  J’apprécie          2015
Les Deux vieillards écrit en 1885 et publié à Paris en 1887 aux éditions Perrin traduit pas Halpérine-Kaminski.

Il s'agit d'un conte parabolique de 60 pages qui n'est pas sans rappeler, dans l'écriture du moins, Le Faux coupon.

A vrai dire, ce qui a suscité mon intérêt au départ, c'est que j'avais entendu du bien par rapport à cette nouvelle. Je m'étais mis en quête de la trouver. Ce ne fut pas facile, et je l'ai trouvée dans une vieille édition (française) qui a plus d'un siècle ..

Deux vieillards de statut social différent bien que issus de la campagne décident d'aller en pélérinage à Jérusalem.

'Voilà bien longtemps que les deux vieillards s'étaient entendus pour partir ensemble. Mais Elim (le riche moujik) différait toujours, ses affaires le retenaient : une terminée, une autre aussitôt s'engageait. Tantôt c'était le petit -fils qu'il fallait marier, tantôt le fils cadet dont il voulait attendre le retour de l'armée, tantôt une nouvelle isba qu'il était en train de construire.
Un jour de fête, les deux vieillards se rencontrèrent; ils s'assirent sur des poutres.
-Eh! bien, compère, dit Elysée (le pas riche), à quand l'accomplissement de notre voeu ?
Elim se sentit embarrassé.
-Mais il faut attendre encore un peu : cette année est justement des plus chargées pour moi. J'ai commencé à construire une isba. je comptais y mettre une centaine de roubles, et voilà que la troisième centaine est entamée. et je n'ai pas fini ! - Remettons la chose ) l'été ; vers l'été, si Dieu le permet, nous partirons sans faute.
-A mon avis, répondit Elysée, il ne convient pas de tarder davantage : il faut y aller maintenant. C'est le bon moment : voici le printemps.
-C'est le moment, oui, c'est le moment. Mais une entreprise commencée, comment l'abandonner ?
-N'as-tu donc personne ? Ton fils te suppléera.
- Mais comment fera-t-il ? Je n'ai pas trop de confiance en mon aîné : je suis sûr qu'il gâtera tout.
-Nous mourrons, compère, et ils devront vivre sans nous. Il faut bien que tes fils s'habituent.
-Oui c'est vrai. Mais je voudrais que tout se fît sous mes yeux.
-Eh, cher ami, tu ne saurais tout faire en tout et pour tout .."

On mesure déjà que pour les deux hommes à la vie finissante cette quête spirituelle est loin de s'engager de la même manière. du point de vue d'ici-bas.
Le chemin philosophique ne fait que commencer doublé d'inattendus qui vont suivre ! L'écriture est sublime, d'une simplicité biblique, comme expurgée de tous les détails décoratifs temporels qui jalonnent les vies de nos deux vieillards ..

A mettre au dessus du panier des nouvelles de Tolstoï
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es prophète.
Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous autres, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.
Jésus lui dit : Femme, crois-moi, le temps vient que vous n’adorerez plus le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem.
Vous adorez ce que vous ne connaissez point ; pour nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs.
Mais le temps vient, et il est déjà venu, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car le Père demande de tels adorateurs.
(Év. selon St Jean, ch. IV, versets 19-23)

I

Deux vieillards avaient fait vœu d’aller à Jérusalem en pèlerinage. L’un d’eux était un riche moujik : il s’appelait Elim Tarassitch Schevelev ; l’autre, Élysée Bodrov, n’était pas riche.
Efim était un moujik rangé. Il ne buvait pas de vodka, ne fumait pas de tabac et ne prisait pas ; il ne jurait jamais : c’était un homme grave et rigide. Il avait déjà été deux fois staroste [1]. Il avait une nombreuse famille : deux fils et un petit-fils mariés, et tous demeuraient ensemble. C’était un moujik vigoureux, droit, barbu : à soixante-dix ans, sa barbe commençait à peine à blanchir.
Élysée était un petit vieillard, ni riche ni pauvre. Il s’occupait jadis de charpenterie ; depuis que l’âge était venu, il restait chez lui et élevait des abeilles. Un de ses fils travaillait au dehors, l’autre à la maison. C’était un bon homme jovial : il prenait de la vodka, prisait du tabac, aimait à chanter des chansons ; mais il était débonnaire, et vivait en bons termes avec les siens et les voisins. C’était un petit moujik, pas plus haut que ça, un peu bistré, avec une barbiche frisée, et, comme son patron le prophète Élysée, il avait toute la tête chauve.
Voilà bien longtemps que les deux vieillards s’étaient entendus pour partir ensemble. Mais Efim différait toujours, ses affaires le retenaient : une terminée, une autre aussitôt s’engageait. Tantôt c’était le petit-fils qu’il fallait marier, tantôt le fils cadet dont il voulait attendre le retour de l’armée, tantôt une nouvelle isba qu’il était eu train de construire.
Un jour de fête, les deux vieillards se rencontrèrent ; ils s’assirent sur des poutres.
— Eh ! bien, compère, dit Élysée, à quand l’accomplissement de notre vœu ?
Efim se sentit embarrassé.
— Mais il faut attendre encore un peu : cette année est justement des plus chargées pour moi. J’ai commencé à construire cette isba. Je comptais y mettre une centaine de roubles, et voilà déjà que la troisième centaine est entamée. Et je n’ai pas fini ! — Remettons la chose à l’été ; vers l’été, si Dieu le permet, nous partirons sans faute.
— À mon avis, répondit Élysée, il ne convient pas de tarder davantage : il faut y aller maintenant. C’est le bon moment : voici le printemps.
— C’est le moment, oui, c’est le moment. Mais une entreprise commencée, comment l’abandonner ?
— N’as-tu donc personne ? Ton fils te suppléera.
— Mais comment fera-t-il ? Je n’ai pas trop de confiance en mon aîné : je suis sur qu’il gâtera tout.
— Nous mourrons, compère, et ils devront vivre sans nous. Il faut bien que tes fils s’habituent.
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Suite ..
(..)La question de l'argent revient sur le tapis.

-je fouillerai à la maison ; je ramasserai quelque chose, et pour compléter la somme, je vendrai une dizaine de ruches au voisin qui m'en demande depuis longtemps.
- Mais l'essaimage sera bon pourtant ; et tu auras des regrets.
- Des regrets ! mon compère, je n'ai rien regretté de ma vie, excepté mes pêchés. Il n'y a rien de plus précieux que l'âme.
- C'est vrai ; mais ce n'est pas bien, quand il y a du désordre dans la maison.
- C'est pis encore, quand il y a du désordre dans l'âme. Et puisque nous avons promis, eh! bien, partons :

Et Elysée persuada son mai. Elim réfléchit, réfléchit, et, le lendemain matin, il vint chez Elysée.
-Eh ! bien, soit, partons! dit-il. Tu as dit la vérité. Dieu est le maître de notre vie et de notre mort. Puisque nous sommes encore vivants, et que nous avons des forces, il faut aller.

D ans la semaine qui suivit, les vieillards firent leurs préparatifs. Elim avait de l'argent chez lui. Il prit pour lui cent quatre-vingt-dix roubles, et en donna deux cents à sa "vieille"

Elysée, lui, vendit à son voisin dix ruches avec la propriété des essaims à naître. Il en tira soixante-dix roubles .."
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... Suite.
Elysée était un petit vieillard, ni riche ni pauvre. Il s'occupait jadis de charpenterie ; depuis que l'âge était venu, il restait chez lui et élevait des abeilles. Un de ses fils travaillait au dehors, l'autre à la maison. C'était un homme jovial : il prenait de la vodka, prisait du tabac, aimait à chanter des chansons ; mais il était débonnaire, et vivait en bons termes avec les siens et les voisins. C'était un petit moujik, pas plus haut que ça, un peu bistré, avec une barbiche frisée, et comme son patron le prophète Elysée, il avait toute la tête chauve.(*)

On aurait dit aujourd'hui crâne d'obus !

j'admire toujours la profondeur, le relief que Tolstoï donne à ses personnages, et leur singularité ! Car pour l'essentiel Tolstoï observe autour de lui. Son oeil de lynx est extralucide; c'est bien parce qu'il a vu ça que l'artiste intervient au moment de jouer sa partition, et non pas l'inverse. La vraisemblance est une qualité indéniable chez l'artiste de Iasnaïa Poliana. Le romancier ne se serait pas hissé sur les sommets mondiaux sans cela !
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Deux vieillards
Deux vieillards avaient fait voeu d'aller à Jérusalem en pélérinage. L'un d'eux était un riche moujik : il s'appelait Elim tarassitch Schevelev ; l, 'autre, Elysée Bodrov, n'était pas riche.
Elim était un moujik rangé, il ne buvait pas de vodka, ne fumait pas de tabac et ne prisait pas ; il ne jurait jamais : c'était un homme grave et rigide. ll avait déjà été deux fois staroste. Il avait une nombreuse famille : deux fils et un petit-fils mariés, et tous demeuraient ensemble. C'était un moujik vigoureux, barbu, : à soixante-dix ans, sa barbe commençait à peine à blanchir..
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