Jeu de construction (de type Meccano),
le Vent Paraclet éclaire de biais la vie littéraire de
Michel Tournier. Assemblage disparate de souvenirs d'enfance, de réflexions au long court et de discours philosophiques (mythes, sagesse...), l'ouvrage laisse cependant dans l'opacité l'homme derrière l'écrivain.
Passionnant quand il évoque sa prime jeunesse, sa germanophilie ou encore quelques voyages à travers le monde,
Michel Tournier, gros matou sibyllin, finit toujours par ronronner les idées qui l'ont charpenté.
Ce qu'il cache, ce qu'il tait, c'est finalement ce que le lecteur, loin d'être abusé, cherche à déceler entre les lignes : qui était Tournier ? Un Robinson libre, dansant sous la lune ? Un ogre clandestin se repaissant de chair fraîche ? Un aventurier érotomane planqué sous la bonhommie d'une vieil ermite ? Un vampire, prédateur nocturne ? Juste l'homme simple qu'il donnait à voir ?
Les deux premiers chapitres ("L'enfant coiffé" et "
Le roi des aulnes") sont enthousiasmants : l'écriture précise, pleine d'humour et souvent provocatrice constitue un régal pour l'admirateur de Tournier. La suite, moins aimable, souvent fastidieuse, est, de fait, plus attendue de la part de ce discret (pudique ou prudent).
La première pierre d'un journal presqu'extime.
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