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EAN : 9782352876045
600 pages
Archipoche (05/03/2014)
3.95/5   66 notes
Résumé :
Clara Amedroz, toujours célibataire à 25 ans, est la seule fille du vieux châtelain de Belton Castle (Somersetshire). Ce dernier a dilapidé sa fortune pour assouvir les extravagances de son fils, qui vient de se suicider, de sorte que le domaine doit revenir à son cousin par alliance Will Belton.
Aimable et généreux, quoique rustaud, celui-ci offre d’épouser Clara. Sensible à ses qualités, elle ne s’en croit pas moins éprise du très courtois mais fuyant capit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Encore une pépite de ce bon vieux XIXème siècle !
Et qui vérifie une fois de plus le proverbe "C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures".

La très belle plume d'Anthony Trollope sert ici une romance tout en passion et en sensibilité, et qui n'est pas sans rappeler l'excellent "Avec vue sur l'Arno" ; je gagerais que E. M. Forster s'est inspiré des amours de Clara avant d'imaginer celles de Lucy.

1860, Norfolk.
Clara est une jeune bourgeoise vivant avec son père à la campagne, dans la demeure familiale, le domaine de Belton. Comme souvent à cette époque, la loi et l'absence d'un héritier mâle contraignent le propriétaire à léguer son bien à son plus proche parent, déshéritant ainsi sa ou ses filles. Ici, c'est à William Belton, cousin de Clara, gentleman farmer énergique et déterminé, que doit échoir terres et manoir. La meilleure solution pour tout le monde serait que Clara épouse son cousin, encore célibataire, mais voilà, Clara n'est plus une toute jeune fille, elle a vingt-cinq ans, des habitudes d'indépendance et des sentiments qui depuis quelques temps ont pris pour orientation un autre homme...

J'ai dévoré ce très beau roman aux personnages principaux et secondaires très bien rendus, aux descriptions concises et efficaces et à la psychologie à la fois fouillée et accessible. Un premier contact avec cet auteur majeur de la période couronné de succès.

Très gros coup de coeur.


Challenge XIXème siècle 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge ABC 2016 - 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge PAVES 2016 - 2017
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La situation des jeunes Anglaises au XIXe siècle n'avait rien d'enviable, surtout que le frère de Clara, a ruiné la famille. La tante qui s'est occupée d'elle décide de faire de son neveu son héritier, aux dépens de Clara.
Par chance, si l'on peut dire, Frederic Aylmer tombe amoureux d'elle et comme chacun sait, il n'y a d'espoir pour une jeune fille que dans le mariage (ou devenir institutrice, ou écrivaine, mais ce sont d'autres histoires).
L'auteur nous dépeint, avec conscience, une situation défavorable aux femmes. Sans oublier une note d'humour.
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Je ne m'attendais pas à rire en ouvrant ce livre. L'histoire est assez dramatique en elle-même, celle d'une jeune fille ruinée et qui se retrouvera sans rien à la mort de son père !

Histoire banale pour l'Angleterre du 19ème siècle où les héritages étaient transmis à des mâles qu'ils soient ou non descendants directs du défunt et où les femmes à moins d'être mariées ou dotées se retrouvaient sans ressource !

Le domaine Belton est dans cette situation à la suite du suicide du frère de Clara Amedroz, célibataire à 25 ans et ruinée, son père ayant dépensé leur fortune à tenter d'aider son fils. L'héritier sera donc un cousin lointain et inconnu, riche fermier qui porte le nom du domaine.

Clara est amoureuse du capitaine Aylmer, fils cadet d'une haute famille mais son cousin Belton devient éperdument amoureux de la jeune femme et fera tout son possible pour réussir à se faire aimer d'elle.

Le narrateur nous dit en aparté que c'est une très mauvaise idée de vouloir épouser la famille Aylmer et parfois il prend même à témoin ses lecteurs sur les erreurs de discernement commises par Clara.

Ces apartés sont croustillants au possible, remplis d'humour tout autant que ses descriptions des personnages détestables. J'ai adoré cette façon de faire participer le lecteur à cette histoire, tout j'ai particulièrement apprécié le féminisme de Trollope.

Il a fait de Clara une jeune fille au caractère bien trempée, indépendante et déterminée à ne pas se laisser dominer, très consciente des désavantages d'être femme ! Son orgueil ne fait pas toujours d'elle une personne censée mais cela donne l'occasion à Anthony Trollope d'exprimer ses convictions sur l'inégalité homme/femme tout en restant un témoignage sur les moeurs, l'amour et les conventions.

Une lecture plaisir et éclairante sur le 19ème siècle sans le côté coincé et moralisateur d'autres écrivains !

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE SOLIDAIRE 2020
CHALLENGE XIXè SIECLE 2020

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"Je pense qu'il serait bien mieux d'étrangler toutes les femmes non mariées quand elles atteignent trente ans, di Clara avec une véhémence qui effraya sa tante."

Anthony Trollope nous invite à voir une année de la vie de Clara Belton, vingt-cinq ans, une jeune femme de bonne famille désargentée, célibataire, au coeur de la campagne anglaise victorienne des années 1860.
Son frère, perclus de dettes, s'est suicidé après une courte vie de débauches.
Son père, en mauvaise santé, s'inquiète de l'avenir de sa fille sans pouvoir y faire grand-chose.
Sa tante par alliance décide que le capitaine Aylmer sera son héritier au détriment de Clara, mais que tout devrait s'arranger si ledit capitaine avait le bon goût d'épouser sa nièce.
Arrive son cousin, William Belton, héritier du domaine de Balton conformément à la loi anglaise, qui vient visiter son futur bien et connaître sa famille. Il tombe éperdument amoureux de sa cousine.

Par un concours de circonstances, Clara se retrouve, en peu de temps, avec deux prétendants qui se déclarent, le premier qu'elle éconduit en lui demandant d'être comme son frère, le second qu'elle encourage tout en étant gênée de son attitude envers elle et de ses conseils quant aux personnes qu'elle fréquente.

Clara changera souvent d'avis, et nous la suivrons dans toutes ses volte-faces, à en avoir le tournis !

Quelle finesse dans ce portrait d'une jeune femme qui ne peut ni se marier, ni rester célibataire, parce qu'elle n'en a pas les moyens !
Quelle lucidité sur le sort des femmes, éternelles mineures, toujours sous la coupe d'un père, d'un frère, d'un mari, d'un cousin ou même de l'époux d'une amie !

Et quel caractère, finalement, que celui de Clara Belton, qui malgré toutes ses pirouettes, fuites et tête-à-queues, résiste aux pressions sociales, ne verse pas dans le fossé et garde la main sur ses choix, amicaux comme amoureux !

Anthony Trollope ne rate rien des travers de son époque et de la société dans laquelle il évolue, mais c'est avec infiniment de justesse et d'humanité qu'il décrit ses personnages et leurs motivations.
Tout y sonne vrai.
Il donne son avis, aussi, intervenant ici et là, comme au milieu d'une déclaration pour trouver que le prétendant s'y prend comme un pied, pardon, comme quelqu'un qui, " ayant facilement gagné ses éperons, n'avait pas pris la peine de les attacher, et s'apercevait, à sa grande surprise, qu'il était sur le point de les perdre" !

C'est une mécanique de précision intelligente et drôle.
Je me suis prise à rire un bon nombre de fois, autant qu'à plaindre Clara ou William, ou le capitaine Aylmer, alternativement.

Un excellent moment de lecture, vite croqué faute de temps, mais vraiment apprécié.

Je voudrais remercier Foufoubella qui, avec l'avis posté à propos de Quelle époque ! d'Anthony Trollope il y a deux jours, m'a donné envie de revenir à cet auteur que j'avais injustement oublié.
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Oh quel dommage ! Livre fini.... Livre dont j'ai aimé chacune des pages...
Un grand merci au Challenge Solidaire et à son organisatrice, Gwen21. Car en effet je n'avais jamais entendu parler d'Anthony Trollope. Pourtant grand écrivain anglais du 19e siècle, mais inconnu à mon niveau.

Pourquoi ne pas essayer un livre de cet auteur ? C'est l'occasion ! Là j'avoue j'ai choisi au hasard. Merci cher hasard car je me suis régalée !
Oh amoureux d'actions trépidantes, passez votre chemin. Ici on est dans la description et l'épanouissement des caractères. 3 personnages centraux : Clara et ses deux prétendants, Will et Frédéric. le récit s'attarde sur chacun d'entre eux, développe leurs relations, leurs interactions, en prenant comme dans la "vraie vie" son temps. Ces deux hommes aux caractères très différents permettent une description de la société anglaise du 19e. Quant à Clara on découvre avec elle l'iniquité de la situation des femmes de l'époque.

Un livre délicieux, étonnamment féministe ("étonnamment" car UN auteur ET du 19e !), à savourer tranquillement, posément. Tout en douceur, tout en questionnement sur l'amour et la société du 19e.
Un très beau livre, une heureuse découverte.

Challenge solidaire 2020
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque les deux cousins furent seuls dans le parc, Ils parlèrent encore quelque temps de mistress Askerton et de sa singulière ressemblance. Will, tout en causant, considérait à part lui comment il amènerait le sujet qui l’intéressait sans se nuire par trop de précipitation.

En quittant le cottage, ils avaient pris à travers le parc un chemin conduisant à un rocher élevé d’où l’on découvrait la mer d’un côté, et de l’autre une grande étendue de pays. Arrivés là, ils s’assirent.

« Cet endroit est le plus joli de toute l’Angleterre, dit Clara.

— Je n’ai pas vu toute l’Angleterre, répondit Belton.

— Allons, Will, ne soyez pas si positif. Je dis que c’est le plus joli endroit d’Angleterre et vous ne me contredirez pas.

— Et moi je dis que vous êtes la plus jolie fille d’Angleterre et vous ne me contredirez pas. »

Cette manière de parler déplut à Clara. Elle trouva que son incomparable cousin n’était pas aussi parfait qu’elle le pensait.

« Je vois, dit-elle, que si je dis des enfantillages, j’en serai punie.

— Est-ce une punition pour vous de savoir que je vous trouve jolie ?

— Il m’est très-désagréable d’entendre traiter ce sujet. Que penseriez-vous si je me mettais à vous adresser de sots compliments ?

— Ce que je dis n’est pas sot, et il y a une grande différence entre nous. — Clara, je vous aime plus que tout au monde. »

Elle le regarda, mais elle ne le crut pas encore : était-il possible qu’elle se fût méprise à ce point !

« J’espère que vous m’aimez, dit-elle, vous y êtes obligé. N’avez-vous pas promis d’être mon frère ?

— Mais cela ne me suffit plus, Clara. — Clara, je veux être votre mari.

— Will ! s’écria-t-elle.

— Maintenant vous savez tout. Pardonnez-moi si j’ai été trop brusque.

— Oh ! Will, oubliez ce que vous venez de dire. Que tout ne soit pas rompu entre nous.

— Pourquoi y aurait-il rien de rompu entre nous ? Pourquoi serait-ce mal à moi de vous aimer ?

— Que dira mon père ?

— M. Amadroz a déjà donné son consentement. Je le lui ai demandé dès que j’ai été décidé, et il m’a dit que je pouvais m’adresser à vous.

— Vous avez parlé à mon père ! Que vais-je devenir ?

— Vous suis-je donc si odieux ? »

En disant cela il se leva et resta debout devant elle. C’était un homme grand et bien fait. Son attitude et ses traits prenaient une grande expression de noblesse quand il était ému comme en ce moment.

« Odieux ! ne savez-vous pas que j’ai appris à vous aimer et à me confier en vous comme si vous étiez vraiment mon frère, mais tout est fini maintenant.

— Vous ne pouvez pas m’aimer comme votre mari, alors ?

— Non. »

Elle ne prononça que ce monosyllabe. Et il s’éloigna d’elle comme si ce petit mot tranchait la question alors et pour toujours. Il s’éloigna d’elle peut-être de deux cents mètres, comme si l’entrevue était terminée et qu’il demeurât sans espoir. En le voyant s’en aller, elle souhaita qu’il revînt pour lui adresser quelques paroles de consolation, bien qu’elle ne pût lui dire le seul mot qui l’eût consolé. Quand son cousin lui avait fait son aveu, elle avait d’abord été fâchée contre lui. Il avait trompé son attente et elle lui en voulait. Maintenant sa colère avait fait place à de l’attendrissement. Elle était touchée de son amour et l’en aimait davantage, et cependant elle ne pouvait l’aimer comme il le désirait.
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Quelle est la chose désirée qui ne perde pas la moitié de sa valeur par une trop facile possession ? [...] Si Clara Amadroz avait été plus difficile à obtenir, peut-être eût-il prisé davantage sa conquête. Le fruit qui tombe de lui-même est peu apprécié du jardinier ; mais qu’il faille l’aller chercher, au péril de sa vie, sur la branche la plus élevée de l’arbre, alors on en fera grand cas, quand même il ne serait pas mûr.
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Le château de Belton est une jolie résidence située au milieu d’un parc bien boisé, au pied des collines de Quanton, dans le comté de Somerset. Les maisons de la petite ville de Belton sont groupées aux portes du parc.

Peu d’Anglais connaissent bien les beautés de leur pays, et cette partie du comté de Somerset est une des plus ignorées. Rien de charmant pourtant comme ses riches vallées, ses ravins au fond desquels court une petite rivière aux eaux profondes, et sur les pentes abruptes ses vieux chênes dont la vie semble s’être retirée depuis des années, mais qui chaque printemps se couvrent encore d’un maigre feuillage.
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Belton arriva au château comme à sa première visite, dans le cabriolet de Taunton. Mais alors il était venu au grand jour ; les chars à foin encombraient la porte ; il faisait chaud et l’on était environné de toutes les grâces de l’été. Maintenant c’était l’hiver. Il y avait eu un commencement de neige dans la matinée, et le vent gémissait dans la vieille tour. À mesure que le jour baissait, le squire commença à s’inquiéter et à donner des ordres pour l’arrivée de Will, comme si Clara dans sa préoccupation ne pouvait songer qu’à son rival. M. Amadroz, qui n’avait pas quitté sa chambre depuis bien des jours, monta s’assurer que le feu était allumé chez Will.

« Je voudrais pouvoir aller le recevoir, dit M. Amadroz d’un ton plaintif, j’espère qu’il ne se formalisera pas.

— Vous pouvez en être sûr.

— Il est si bon ! personne ne serait si bon pour moi que lui. »

Clara comprenait très-bien ce que cela voulait dire et que les éloges donnés à son cousin impliquaient un blâme pour le capitaine Aylmer et pour elle-même qui l’avait accepté. Enfin la voiture s’arrêta devant la porte, et Belton entra dans le vestibule, enveloppé jusqu’aux yeux dans son pardessus humide.

« Comme c’est bon à vous de venir par un pareil temps ! dit Clara.

— Je trouve que c’est un bon temps pour la saison, » dit-il. C’était la même voix cordiale et franche qui avait disposé en sa faveur, lors de sa première arrivée à Belton. Vingt-quatre heures ne s’étaient pas écoulées depuis qu’il avait parcouru les rues de Londres dans un tel désespoir qu’il avait presque maudit le jour où il était né. Son chagrin était le même, mais sa voix était joyeuse. On prétend que les oiseaux se cachent dans des trous pour y mourir seuls, et que les animaux blessés s’écartent de leurs semblables pour n’en pas être vus. Les hommes ont le même instinct pour dissimuler leur faiblesse.

M. Amadroz reçut Will avec ses plaintes accoutumées.

« Je ne vous gênerai plus longtemps, dit-il. Vous aurez bientôt la propriété sans payer la ferme.

— J’espère que ce jour n’arrivera pas de longtemps, répondit Belton.

— Pourquoi désirerais-je vivre quand j’aurai vu ma fille établie ? »
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Clara savait que les hommes et les femmes ont des opinions très différentes sur l’amour. Elle, ayant aimé une fois, ne pouvait changer, que son amour fût heureux ou malheureux ; mais son cousin, bien que sincère dans son offre, s’était consolé, en une nuit, du refus qu’il avait éprouvé.
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