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Françoise Cadole (Autre)
EAN : 9791035413897
Audiolib (01/03/2023)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
4.12/5   1117 notes
Résumé :
Entre une mère et sa fille, l’amour reste toujours fragile. Entre bienveillance et malentendus, envie d’être ensemble et désir d’émancipation, portraits croisés d’une mère célibataire et de sa fille unique. D’abord fusionnelle, leur relation se distend quand l’école puis l’ascension sociale de la fille viennent heurter les rêves plus modestes de la mère.

Un roman touchant, beau et émouvant sur l’amour filial, qui interroge les différences de classes,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (199) Voir plus Ajouter une critique
4,12

sur 1117 notes
Chronique version audio
« L'envol » est l'histoire d'un amour fusionnel entre une mère et sa fille, en somme l'histoire de la vie d'une famille monoparentale. Un enfant qui naît, que l'on rend autonome, qui va à l'école, qui suit des études et qui finit par aller voler de ses propres ailes. Pour ce roman, Aurélie Valognes a choisi une construction parfaite pour raconter les existences de Lili et de Gabrielle. Deux « Je », qui prennent chacune à leur tour la parole, deux monologues qui successivement racontent le même événement ou les conséquences de cet événement, chacune de son point de vue. « L'envol » pourrait se résumer par cette citation de Bernard Werber : « Entre Ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous avez envie d'entendre, Ce que vous comprenez… il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même… » Autant vous le dire tout de suite, la version audio est une réussite totale pour cette construction : vivante, captivante et tellement pleine d'émotions ! Chacune exprime ses exaspérations, ce qui ne peut se dire, ce qu'elle voudrait dire… Une suite de pensées qui font toute la complexité d'une relation. Dans la version audio, Lili est incarnée par Aurélie Valognes, Gabrielle par Françoise Cadol : un duo de choc qui fonctionne à merveille !

« L'envol » décrypte un portrait croisé mère-fille construit en cinq parties. À la fusion des premiers mois de vie et de l'entrée à l'école, à la crise d'adolescence, à la séparation pour les études, et à d'autres crises que je ne vous révélerai pas, « L'envol » est le reflet réel d'une relation « normale » entre une mère et sa fille. Gabrielle a tout sacrifié au bonheur de Lili : une évolution professionnelle possible, l'amour éventuel d'un homme, ses économies pour des vacances annuelles à la mer. Les fins de mois ne sont pas toujours faciles, mais malgré cela, il y a entre mère et fille une complicité et une harmonie qui fait pâlir d'envie. Puis, la vie se charge de « tester » cette « jeune » relation trop parfaite, parce que l'enfant que l'on met au monde n'est jamais tout à fait celui que l'on voudrait qu'il soit, il choisit sa propre voie. Gabrielle n'a pas fait d'études, elle a l'intelligence pratique des choses de la vie, elle aime apporter du soutien à ceux qui en ont besoin. Lili a soif d'apprendre, elle veut être la première en tout. Plus elle grandit, plus elle s'acharne, plus elle travaille, plus elle s'épuise dans cette course infernale contre elle-même.

Le fossé se creuse… inexorablement… Cette mère à l'intelligence émotionnelle ne comprend pas ce besoin de s'exténuer à la tâche, de vouloir toujours plus et toujours mieux… de vouloir à tout prix sortir de son milieu. C'est une femme aux valeurs traditionnelles, Gabrielle, qui a basé toute l'éducation qu'elle a transmise sur de vraies valeurs qui n'ont rien à voir avec la réussite sociale ou l'argent. Car c'est aussi l'enjeu de « L'envol ». Lili a de l'ambition à revendre, une tête bien faite qui va lui permettre de déjouer tous les plans faits pour elle, par sa mère, par ses professeurs de prépa, par ses camarades qui la traitent de « transfuge ». Car sans le savoir, Lili cherche sa place. Où est sa place ? Une question qui la hante, encore et toujours, même au sommet, même lorsqu'elle a torpillé tous les enjeux imaginés pour elle.

Le plus troublant pour celui qui écoute la version audio de « L'envol » est de se sentir parfois proche de la mère, et parfois proche de la fille. L'empathie balance entre les deux en fonction des moments et des épreuves, mais les émotions, elles, sont omniprésentes. Comment ne pas faire de parallèles avec l'éducation reçue, l'éducation transmise, l'incompréhension face aux décisions de ses propres enfants, la certitude de savoir qu'ils se trompent de chemin sans pouvoir le leur dire ? J'ai ri et eu les larmes aux yeux, senti mon coeur de mère se serrer en écoutant ce texte qu'il m'a été impossible de lâcher tant l'analyse faite par Aurélie Valognes de la relation mère-fille est conforme à mon propre ressenti. Les voix des deux protagonistes et les émotions qu'elles font passer apportent un atout inestimable au texte. C'est comme si elles avaient noué une véritable relation mère-fille, comme si elles étaient les porte-parole de leurs vécus respectifs.

« L'envol » est le roman de l'intime qui questionne l'enfant qui grandit suffisamment pour quitter le nid et qui cherche sans relâche à mériter sa place dans la société. Alors forcément, lorsque les voies empruntées diffèrent, la communication se rompt, le naturel de la relation s'estompe. On n'ose plus dire ni questionner. On cache. On arrive à un moment de la vie où il devient difficile de se comprendre. Il faut parfois des drames pour retrouver l'essentiel du sel de sa vie, créer sa place, mesurer les compromis afin qu'ils ne coûtent pas trop cher et surtout parvenir à vivre avec soi-même sans se dédire.

Vous le savez, je crois aux rencontres entre un livre et son lecteur, je crois au moment parfait où il vous tombe entre les mains. Pour vous éclairer. Pour vous ouvrir les yeux. Pour vous venir en aide quand les dissensions deviennent trop fortes, ou les déceptions trop vives. J'ai été profondément remuée par ce texte d'une extrême sensibilité qui fait réfléchir sur notre parcours de parent. Une leçon de vie, une leçon d'amour. Et deux voix remarquables, éblouissantes de justesse et d'humanité pour incarner Lili et Gabrielle.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Après avoir lu le résumé de L'envol, j'ai tout de suite su que ce roman allait me parler. J'étais émue de me plonger dedans, surtout en ayant découvert qu'il y avait une part autobiographique. Lu en à peine une petite journée, L'envol m'a marquée.

Nous suivons la vie de Lili et de sa maman Gabrielle. Celle-ci est auxiliaire de vie et élève seule sa fille, dans un petit HLM en banlieue parisienne. Si les fins de mois sont difficiles, Gabrielle veille à ce que Lili ne manque de rien et s'épanouisse. La mère et la fille sont très complices et malgré leur quotidien simple, elles sont heureuses. Mais en grandissant, Lili est de plus en plus curieuse, elle rêve d'un beau métier et d'une grande carrière. Petit à petit, de l'incompréhension naît entre Gabrielle et Lili, leur relation se tend, des mots qui blessent sont prononcés et la distance s'installe…

Aurélie Valognes aborde le sujet de l'envol de l'enfant, des choix qu'il fait en quittant le nid familial. Il est question de classes sociales, de transfuge de classe et de cette désagréable impression d'être parfois un imposteur. Évidemment, l'autrice fait la part belle à la relation mère-fille et aux désaccords inévitables. C'est un roman très intime que nous propose Aurélie Valognes. J'ai été profondément émue par la justesse de ses mots. J'ai un parcours très similaire à celui de Lili, je me suis souvent reconnue en elle, comme par exemple dans les passages où elle évoque ses mois en classe préparatoire littéraire et cette horrible impression d'avoir moins de valeur que les autres, qui sont des fils et filles de et ont eu accès très tôt à la « bonne culture »… Je crois que c'est la première fois qu'un roman résonne autant en moi…

Alors merci Aurélie Valognes pour ce beau roman, qui m'a beaucoup touchée et m'a fait réfléchir à mon propre chemin. J'ai souvent eu l'impression que vos mots, forts et sincères, racontaient une partie de mon histoire. Merci d'avoir écrit avec tendresse et honnêteté sur cette relation mère-fille pas toujours évidente à entretenir et préserver, malgré la bonne volonté, lorsque L'envol a eu lieu. Merci d'avoir écrit sur cette volonté d'être différent de ses parents et de faire autrement même si on les aime. Votre roman restera longtemps gravé en moi et je ne manquerai pas de le relire dans quelques années, si j'ai un jour la chance de devenir maman. L'envol est ma plus belle lecture depuis le début de l'année 2023 !
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Ecriture originale et agréable pour ce livre d'Aurélie Valognes. Deux personnages, Gabrielle, la mère, et Lili, la fille, racontent leur vie fusionnelle dans un H.L.M. de la banlieue parisienne. Mère et fille se suffisent à elles-mêmes, mènent une vie très modeste, mais elles sont fortes de leur amour mutuel. Lili, fillette très douée et animée par une volonté farouche, va évoluer bien au-delà de son milieu d'origine, et, de malentendus en non-dits, une distance va s'installer entre les deux femmes. Mais finalement l'amour et l'estime ne sont jamais très loin, et permettront de gommer les incompréhensions.
Ce livre est touchant, les deux personnages sont très attachants, La structure, faite de petit chapitres alternant les analyses de Gabrielle et celles de Lili, rend la lecture très agréable et dynamique. Un peu comme dans un tableau impressionniste, de multiples petites touches s'additionnent et se complètent pour former un ensemble coloré et cohérent.
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Son père enfui pendant sa conception, Lili est éduquée par sa mère Gabrielle, auxiliaire de vie.
Dès son plus jeune âge, son caractère bien trempé, sa soif de découverte et son envie insatiable de réussite, va, à la fois, rendre fière sa mère mais,en même temps, créer un fossé entre les deux...
À travers ce roman, Aurélie Valognes nous dresse son constat sur l'herméticité des classes sociales et l'inégalité des chances, nos principes fondamentaux devenant inexorablement de plus en plus utopique...
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Je dois vous avouer quelque chose. Avec ma manie de ne jamais lire les résumés avant l'histoire – ou de les survoler, je n'ai, au départ, pas forcément compris le titre du roman – disons que je n'ai pas tout de suite fait le lien entre le titre et la quatrième de couverture (que j'ai survolé, comme d'habitude) ; puis, dès les premières pages, c'est devenu évident.

La construction de l'histoire est parfaite, très rythmée. Les chapitres et les paragraphes sont courts, c'est un véritable page turner – on ne s'ennuie jamais. Aurélie Valognes nous offre une alternance de point de vue entre Lilly, la fille, et Gabrielle, la mère. Deux « Je », deux monologues. Une seule temporalité. Lilly et Gabrielle racontent les mêmes évènements, mais chacune selon son propre point de vue. Et, c'est véritablement déroutant de voir à quel point une mère et sa fille, liées par une relation au-delà du fusionnel, peuvent vivre et ressentir les évènements de manière aussi différente.

En outre, il s'agit d'un récit très réaliste, intimiste, sans aucune fioriture, plein d'empathie et d'humanité.

Au-delà des thèmes de la vie de famille monoparentale ou de celui du lien indéfectible entre une mère et sa fille, Aurélie Valognes nous parle aussi d'inégalité des chances, d'« imperméabilité » des classes sociales, mais surtout, de déterminisme social, de volonté et de travail (acharné).

Beaucoup ne retiendront de ce livre que la distance qui se fait entre Gabrielle et Lilly, au fur et à mesure de la vie de cette dernière et surtout, de son ascension sociale. Car Lilly a soif d'apprendre, certes, mais elle a surtout une seule idée en tête : « Quand on veut, on peut ». Et ce qu'elle veut, Lilly, c'est réussir par elle-même ; c'est réussir sa vie ; c'est s'élever socialement, sortir de son HLM de banlieue parisienne.

Mais, à mon sens, cette distance qui se créée entre Gabrielle et Lilly est, justement, un passage obligatoire pour que Lilly réussisse effectivement sa vie, pour qu'elle prenne conscience et qu'elle puisse revenir à l'essentiel, à ce qui la rend heureuse ; sa famille.

J'ai découvert la plume d'Aurélie Valognes avec ce roman. Dynamique, claire, fluide et incisive. Il aurait été difficile de ne pas l'aimer, et ce pour toutes les raisons déjà évoquées. Je l'ai lu en quelques heures seulement ; et, c'était vraiment un plaisir.

De quoi me donner d'autant plus envie de me plonger dans « La Lignée ».
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Citations et extraits (200) Voir plus Ajouter une citation
La force est dans l'amour que l'on donne aux autres. Tout ce qu'on est prêt à faire pour autrui. A se dépasser, à ne pas s'écouter, pour faire ce qu'il y a à faire. Ce que l'on doit faire. Sans gémis, sans se plaindre.
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Comment peut-on se satisfaire de naître, grandir, vivre et mourir au même endroit ? Sans avoir envie de voir autre chose. Comment peut-on ne pas avoir envie de vérifier que l'herbe est pas plus verte ailleurs, quitte à revenir ensuite ?
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Il n'y a pas d'école pour être parent, on fait comme on peut. Du mieux qu'on peut.
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Quand on a pas de frères et sœurs, avec qui se dechire-t-on ? Avec soi-même
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Il en faut du courage pour accepter de se décevoir
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Videos de Aurélie Valognes (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélie Valognes
Aurélie Valognes est écrivaine. C'est alors qu'elle avait 29 ans que l'écriture fait irruption dans sa vie. Son premier roman, Mémé dans les orties, a d'abord été publié sur une plateforme d'auto-édition et a connu un très grand succès. Cela l'a alors encouragée à l'envoyer à des éditeurs. Il est paru en grand format chez Michel Lafon, puis en poche au livre de poche, et a dépassé le million d'exemplaires vendus. Dix ans après cette entrée en écriture, elle a publié dix romans. Dans ses livres, parmi lesquels on peut citer La Cerise sur le gâteau, Né sous une bonne étoile ou encore La Ritournelle, avec humour, elle brosse le portrait de personnages attachants et aborde des thèmes de société qui nous touchent tous : l'échec scolaire, la solitude des personnes âgées, les questions environnementales ou encore les droits des femmes. Et puis, depuis son neuvième roman, L'Envol, elle est entrée dans une nouvelle phase, avec des textes plus intimes.
Au cours de cette rencontre, Aurélie Valognes nous parle de son nouveau roman, La Lignée, qui nous plonge dans une relation épistolaire entre deux écrivaines, Louise et Madeleine. Elle s'exprime donc sur son propre rapport à l'écriture, revient sur son parcours, sur ce que c'est qu'être une femme écrivaine, et sur le lien qui se crée avec les lecteurs de livre en livre.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23340248-la-lignee-aurelie-valognes-fayard
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
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