Debout les morts

Fred Vargas sait créer des personnages tout en poésie. Lire un roman de cette autrice c'est entrer en nonchalance, en indolence.
Quelques esprits chagrins diront que les dialogues, certaines situations sont peu crédibles. Mais ce n'est pas l'important. L'important c'est cette envie de ne pas quitter Marc, Lucien, Matthias et le vieux commissaire. C'est d'avoir envie d'entrer dans la baraque pourrie er d'y manger une tranche de pain avec ces apôtres. C'est de de renfermer ce livre apaisée des soucis quotidiens.

Après l'homme à l'envers, j'ai continué mon exploration de l'univers de Fred Vargas avec ce debout les morts.
Je n'ai pas été déçu encore une fois, beaucoup d'excellents dialogues, des personnages savoureux, une poésie certaine, avec ces 3 historiens vivant à des étages différents de leur maison délabrée.
Je trouve très fort d'accrocher tout de suite, à ces personnages qui sont différents de ceux rencontrés dans le premier opus que j'ai lu ; et pourtant à leurs descriptions sommaires mais très intelligentes j'ai eu du plaisir à les retrouver au fil des pages, ayant tous un côté un peu décalé, l'obsédé de la Grande Guerre, celui qui adore se promener nu, celui qui coupe des tranches de pain, le flic breton qui s'inquiète des tempêtes en mer.
L'intrigue policière est très chouette, mais pour moi elle est passée au second plan tant les personnages présentés sont finement troussés.
Très content de cette deuxième lecture.

Bien que j'aie finalement apprécié cette lecture et que les talents de l'autrice soient indéniables, j'ai mis beaucoup de temps à entrer dans l'histoire, à en reconnaitre les qualités.
Pourquoi ?
Parce qu'au début, j'avais la désagréable impression de tourner en rond, de faire du surplace. L'atmosphère qui règne dans cette "baraque pourrie" est pesante, lourde de secrets, comme une sorte de huis clos.
Et puis, ce quatuor de personnalités atypiques évolue, la disparition de la voisine, la découverte de cadavres les plongent dans une enquête où ils s'investissent totalement.
Et là, le talent de l'autrice s'affirme : le style est original, fouillé, "personnalisé", chaque détective se démarque par sa façon de réfléchir, de s'exprimer en fonction de sa formation d'historien ou de policier. Les personnages secondaires entrent en scène et apportent une nouveauté, un mystère. le suspense est rondement entretenu par des rebondissements inattendus et, si j'avais découvert le pot aux roses, les circonstances (très bien décrites !) m'ont surprise. L'amitié qui lie ces 4 hommes que tout opposait, est vraie, touchante, respectueuse et moi qui avais eu du mal à adhérer à leurs personnalités, je les ai trouvés attachants avec un brin de mystère resté sans réponse !
De petites doses d'humour sont également présentes dans cette histoire, humour décalé ,mais de nombreuses réflexions , des situations m'ont fait sourire et détendent l'atmosphère de ce roman dont le titre, très bien choisi, ne prend son sens qu'au dénouement !

Ah ! Je suis content de retrouver l'auteure pour une nouvelle enquête, j'avais adoré plusieurs de ses romans avant ça, son style est toujours aussi bon. le début un peu lent mais c'est pour mieux poser son intrigue et une fois qu'elle démarre plus rien ne l'arrête, même pas la fatigue d'avoir lu six heures de suite en pleine nuit.
L'intrigue est la suivante, un soir, un hêtre apparaît dans le jardin d'une cantatrice, cette dernière demande l'avis d'historiens pour comprendre d'où il vient, ce que j'ai trouvé un peu étrange comme demande mais passons, un jour Sophia disparaît et un cadavre est retrouvé. Fred Vargas arrive à me donner la trouille d'un pauvre hêtre ! Plus sérieusement, son intrigue est bien ficelée et très originale surtout, j'ai aimé cette approche autour du mystère de l'arbre. Les personnages sont supers, bien travaillés comme toujours me direz-vous mais là ils sont vraiment exceptionnels, je me demande où l'auteure est allé les chercher. Il y a beaucoup d'étrangetés, de bizarreries qui se dégagent du récit et j'adore ça ! C'est un bon thriller mais surtout un bon roman policier, noir comme je les aiment.
Je pense que c'est un de ses livres les plus abouti que j'ai lu, il n'y a rien à jeter, dedans, outres les excellents personnages, l'enquête se déroule de façon réaliste, il n'y a pas d'expert en machin qui débarque et joue les je-sais-tout, non, Fred Vargas vaut mieux que ça, elle sait utiliser les clichés avec parcimonie. Je le recommande sans réserve.

Les évangélistes et le parrain s'installent dans leur maison entre une ancienne cantatrice chez qui un arbre vient d'apparaître mystérieusement et une belle restauratrice. L'enquête progresse doucement au gré des révélations ou des meurtres. Intéressant, amusant,reposant, agréable à lire.

Un matin, l'ancienne cantatrice grecque Sophia Siméonidis découvre un nouvel arbre dans son jardin. Personne ne semble savoir d'où il vient, il est juste apparu comme ça, comme par magie! Inquiéte et agacée par le désinterêt de son mari, elle charge ses trois nouveaux voisins de creuser au pied de l'arbre mais les trois historiens font chou blanc. Peu après, la cantatrice disparait mystérieusement...

Fred Vargas nous emmène dans les méandres de son univers si particulier, mêlant intrigue policière, (anti)-héros excentriques et une bonne dose d'humour pince-sans-rire. Il est compliqué de ne pas s'attacher aux trois "évangélistes", à la fois doués et maladroits, qui mènent l'enquête en s'inspirant de leur période historique de prédilection. le récit, bien qu'habilement ficelé, souffre bien de quelques longueurs mais rien qui n'empêchera les amateurices du genre de passer un très bon moment.

Paru en 1995, c'est le premier de la trilogie des Évangélistes, quatre ans après le premier de la série Adamsberg et quatre ans avant le deuxième de cette même série. Elle finira la trilogie entre-temps. le plaisir de lecture s'accroît progressivement au fur et à mesure de ses romans. Les personnages s'étoffent et deviennent plus attachants. le déroulement des évènements est prenant. Les réparties originales se teintent de ce que nous allons pouvoir apprécier bientôt, humour et finesse. Là, il restent encore quelques toutes petites pesanteurs. Elles sont pardonnées d'avance, quand comme moi, on a déjà lu toute son oeuvre.

Grâce au challenge ABC, j'ai enfin pour lire un Fred Vargas, ce n'est pas les opportunités qui manquaient mais belle est bien la motivation. Je dois avouer que j'ai pris ce bouquin sur une brocante uniquement parce qu'il me permettait de compléter un lot, par la suite je l'ai oublié sur une étagère puis je l'ai ouvert 2 ou 3 fois sans aller plus loin que la 1ère page, grossière erreur.

Fred Vargas nous mène par le bout du nez du début à la fin et c'est franchement pas désagréable je dois le reconnaitre, car non seulement l'intrigue est là, mais en plus c'est formidablement bien écrit. Puis que dire de Saint Mathieu, Saint Luc et Saint Marc nos 3 évangélistes adorés si ce n'est qu'ils sont touchants et absolument complémentaires.

Merci Dame Vargas pour ce bon moment.

En 1995, Fred Vargas délaisse le commissaire Adamsberg pour créer une nouvelle série. Ainsi naissent "les évangélistes" et "debout les morts" est leur première aventure. Les historiens sanctifiés, personnages attachants, tendres et loufoques, apparaîtront par la suite dans deux autres romans qui mettent aussi en scène Louis Kehlweiler, autre héros vargasien. Pour l'heure, Marc Vandoosler, médiéviste dans la merde, Matthias Delamarre, préhistorien nudiste, et Lucien Devernois, spécialiste de la grande guerre toujours cravaté, tous deux également dans la merde, investissent une bicoque délabrée de quatre étages en compagnie d'Armand Vandoosler, ancien flic plus ou mois ripoux un brin cynique, oncle et parrain de Marc. Dans la maison voisine vit Sophia Siméonidis, ancienne cantatrice qui découvre avec stupeur, un matin, un jeune hêtre dans son jardin, et qui n'y était pas la veille. Cela l'inquiète et elle demande à ses voisins gentils mais un peu illuminés de voir se qui se cache dessous. Rien bien sûr ! Mais lorsque Sophia disparaît, les événements prennent une tournure nouvelle d'autant que l'on retrouve le cadavre calcinée d'une femme. Est-ce celui de Sophia ou bien l'interprète d'Elektra a-t-elle été rejoindre un ancien amant ? l'arrivée surprise de la nièce de Sophia, qui pourrait gagner gros en héritant de sa tante, en fait un suspect idéal mais d'autres personnages comme le mari de la cantatrice, qui a une maîtresse, la voisine et amie restauratrice et son frère un peu ours bourru ou un inconnu qui enquête sur le passé de la chanteuse lyrique pourraient avoir des mobiles et l'opportunité d'avoir commis l'éventuel crime. A l'intrigue somme toute classique, s'ajoute une description haute en couleur des personnages et de leur caractère pour une oeuvre tragico-comique comme sait les trousser l'auteure.

Lecture : hiver 2019. Emprunt dans mon CDI.
Amis d'Adamsberg passez votre chemin, le célèbre commissaire de Vargas ne traîne pas ses savates usées dans ces pages.
Ici vous trouverez, l'autre série de personnages utilisée parfois par l'auteur et vous pourrez pénétrer leur intimité, leurs vies et leurs valeurs. Ici nous sommes au moment où le préhistorien, le passionné de la guerre de 14-18 et le médiéviste se rencontrent et choisissent leur maison.
Ces personnages farfelus se découvrent une voisine très intéressante, une ancienne cantatrice, victime d'une sauvage manipulation. Un arbre, un cèdre, apparait en une nuit dans son jardin, son mari paraît l'abandonner totalement, une lointaine parente surgit soudain accompagnée d'une enfant... Et la cantarice disparaît.
Les voisins s'interrogent, d'autant que l'un d'eux est neveu d'un ancien commissaire. Encore un personnage étrange et fascinant.

Décidément, Maître Vargas, encore une fois, bien joué !