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Je ne m'attendais pas du tout à cela, et rien que pour cette raison, ce livre est un vrai bonheur. Une autobiographie ! Et le portrait haut en couleurs d'un écrivain (mais pas celui auquel on pense) et, ce faisant, une réflexion ludique sur l'inspiration. La conjonction "et" dans le titre est un piège dans lequel je suis tombée à pieds joints car la tante Julia et le scribouillard n'ont rien à voir l'un avec l'autre (ou si peu), si ce n'est le lien que l'auteur entretient avec eux. J'avoue que j'ai préféré l'histoire de la tante Julia que j'ai trouvée haletante. Celle de Pedro Camacho, une fois compris le jeu sur l'écriture de ses feuilletons, a perdu un peu de son sel : je l'avoue, j'ai sauté les derniers épisodes car je voulais avancer dans les aventures de Varguitas et de Julia. Cele n'empêche pas que j'ai trouvé ce livre passionnant car il possède tous les ingrédients que j'apprécie en littérature : sincérité de l'approche du sujet, profondeur de ce dernier, humanité dans la manière de peindre les personnages ; mais tout cela avec une distance qui fait que rien n'est dit et que tout est possible. Pas de poncif, pas de vanité, mais une aimable (et parfois hilarante) conversation entre l'auteur et son lecteur.
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Mario Vargas Llosa nous livre à travers ce roman une oeuvre double. Une partie autobiographique : sa relations amoureuse avec sa tante Julia, femme de 14 ans son aînée et divorcée, soeur de la femme de son oncle Lucho et une partie imaginaire se composant de nouvelles représentant les feuilletons écrits par l'excentrique Pedro Camacho, le Scribouillard.
L'auteur nous dépeint avec justesse la société péruvienne des années 50, le catholicisme très marqué, la sévérité de l'éducation qu'il a reçu. Il met en lumière la pauvreté des campagnes, la corruption, les relations compliquées avec l'autorité paternelle la bienveillante du reste de la famille malgré le scandale provoqué par son couple avec Julia.
J'ai été emportée par l'histoire d'amour forte et passionnée de Mario et Julia, tenue en haleine car le chemin qui aboutit à l'union des amants est pavé d'embûches mais avec une grande volonté, les obstacles sont franchis les uns après les autres.
En revanche, les chapitres dédiés aux feuilletons m'ont un peu perdue. La loufoquerie de ces passages est de plus en plus poussée au fil de la lecture, reflet de la perte de raison de Pedro Camacho qui mélange les histoires et les noms des personnages.
Les thèmes sont souvent récurrents : religion, relation contre nature, violences, catastrophes et mort… Si je les ai trouvé intéressants au début j'ai fini par me lasser.
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La tante Julia et le scribouillard, ce roman autobiographique de l'auteur péruvien Mario Vargas Llosa, dévoile un épisode de sa jeunesse. Dix-huit, à l'université (études de droit), sans le sou, il travaille dans une station radio en tant que rédacteur de brefs bulletins de nouvelles. Il aimerait bien devenir écrivain, écrire des nouvelles, vivre à Paris. Ah, les rêves de la jeunesse! Puis, un jour, débarque la belle et fougueuse tante Julia Urquidi (en fait, c'est la soeur de l'épouse de son oncle). Elle arrive de Bolivie et est une divorcée de dix ans son ainée. Au début, rien ne semble en ressortir, elle se moque de lui et, lui, orgueilleux, s'en pique. Toutefois, la famille s'attend à ce que le jeune homme montre la ville à sa tante, la sorte un peu. À force de se fréquenter, une certaine attraction (ou une attraction certaine) s'installe. Et cela ne plaira pas à tous. J'ai tout de suite accroché à cette intrigue. En plus d'en découvrir davantage sur les débuts difficiles d'un futur écrivain, prix Nobel en plus, on découvre le Lima du milieu des années 1950, un pays, une époque. Un univers, en somme : une génération de jeunes hommes rêvant d'un sort meilleur, travaillant à la dactylo, battant le pavé, rencontrant des vedettes, les enviant, se retrouvant dans les cafés, s'amusant, sortant avec les filles, allant au cinéma ou danser, avec en écho les actualités d'une période révolue.

Le hic, c'est que cette histoire que j'ai vraiment trouvé intéressante (même si elle était prévisible) était entrecoupée d'autres histoires mettant de l'avant des personnages complètement nouveaux, vivant des aventures n'ayant rien à voir avec celle de Vargas Llosa. Au début, j'ai cru qu'il s'agissait des brefs bulletins de nouvelles que le jeune employé de la station de radio transformait en nouvelles, qu'il écrivait dans ses temps libres et essayait de publier. Mais non. Elles sont le fruit de Pedro Camacho, un feuilletoniste nouvellement arrivé à la station de radio. C'est lui, le fameux scribouillard du titre, valsant ici et là comme s'il était une grande vedette. Il l'était probablement. de la même façon qu'il accapare la dactylo et l'espace de travail du jeune homme, il vole la moitié de son roman : ses histoires indépendantes entrecoupaient l'intrigue principale. Elles ne faisaient qu'en ralentir le rythme, constituait une entrave à une histoire d'amour dont je voulais connaitre la suite et qui en retardaient le moment. C'est doublement dommage parce qu'elles très bien écrites, intéressantes. Leur ton était très différent du reste du roman, parfois dramatique, parfois comique. Et leurs personnages, de milieux variés, tout autres que celui bourgeois de l'intellectuel Vargas Llosa. de vraies petites pépites qui prenaient vie sous mes yeux. Ces nouvelles auraient très bien pu trouver leur place dans un recueil de nouvelles distincts. Pour tout dire, parus séparément, ces deux oeuvres auraient gagné dans mon appréciation.

Ceci étant dit, dans l'ensemble, j'ai bien apprécié ce bouquin. La tante Julia et le scribouillard sont deux individus, deux personnalités qui ont profondément influencé Mario Vargas Llosa de manières différentes à une époque importante : celle qui marque le passage à l'âge adulte. Je me plais à croire qu'ils ont contribué à faire de cet homme le grand auteur qu'il est devenu. Ce livre est un hommage, en quelque sorte.
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La découverte de ce livre est une conséquence indirecte du confinement qui m'a fait déterrer des pépites des cartons de ma cave.
Ce roman autobiographique alterne les épisodes de la vie de l'auteur avec des feuilletons radiophoniques très en vogue à Lima à cette époque. Ces feuilletons, complètement rocambolesques critiquent de façon acerbe, piquante et humoristique bon nombre d'aspects de la société péruvienne : l'église, la police, la médecine, les femmes et le sexe, le justice, le racisme vis à vis des argentins...
Le plus beau pour moi est l'écriture, néanmoins assez complexe (préparez votre dictionnaire), mais non moins poétique, sensuelle et délicate. J'ai relevé de nombreux passages que je n'ai pas recopié dans babelio, car ils ne puisent sa beauté que dans le contexte de l'histoire.
Je dois avouer que, malgré mon intérêt passionné pour le roman, j'ai parfois un peu décroché. Il m'a fait beaucoup rêvasser, ce qui n'est pas fait pour me déplaire, j'ai passé un agréable moment et le conseille à tous.
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Marito ou Varguitos a 18 ans, il suit vaguement son cursus de droit en espérant devenir écrivain. Pour payer ses études et ses cafés, il rédige des bulletins informatifs à la radio, essayant de gommer le sensationnalisme de Pascual. C'est alors que débarquent dans sa vie Tante Julia et Pedro Camacho. Il tombe follement amoureux de la première, trentenaire et divorcée (en terme de scandale familial, on peut difficilement faire mieux), qui donnera à sa vie tout l'entrain qui lui manquait. Il observe, fasciné, le travail obstiné du second, le scribe bolivien, capable de retenir captif des milliers d'auditeurs péruviens grâce à ses feuilletons radios tellement rocambolesques qu'un auteur n'y retrouverait pas ses personnages.
Le récit est intelligent et drôle, il est parcouru de l'agitation de la jeunesse et des fourmis citadines, il est social et divertissant, surtout empli de musique et de rythme, il se fait photographie du Pérou des années 50 et cartographe des sentiments humains.
Vargas Llosa prouve encore une fois que les auteurs hispanophones sont les meilleurs à l'exercice de l'autofiction. Car dans ce roman, c'est une part de sa vie qu'il expose tout en interrogeant l'acte de création. J'ai mis du temps à me frotter à la plume de Vargas Llosa à la fois enlevée et exigeante.
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"La tante Julia et le scribouillard" de Mario Vargas Llosa.
Entre les vides greniers et les cadeaux des ami(e)s, je ne sais plus comment certains livres arrivent dans ma bibliothèque.
Dans tous les cas, ce fût une agréable surprise. Ce roman semi autobiographique d'un prix Nobel de littérature, nous conte les démêlés d'un jeune étudiant de 18 ans , épris de sa tante (par alliance) Julia, de son travail à la radio Panamérica, de son amitié avec un auteur à succès de feuilletons radiophoniques, dont certains épisodes délectables émaillent ce roman.
Ce n'est sûrement pas avec cet ouvrage qu'il a été nobelisé, mais il vaut quand même le détour.
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En Amérique latine, des millions d'hommes – et surtout de femmes – attendent le moment de tourner le bouton de la radio pour absorber leur dose quotidienne de rire, de larmes et de rêve.
Le rêve de l'homme moyen en Amérique latine?
A chacun son interprétation....
Ludovic
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En écrivant cette critique mon objectif est de convaincre tous ceux qui n'ont pas encore lu ce roman de le découvrir sans tarder. Il s'agit sans contexte d'un coup de coeur pour moi et de l'une de mes plus belles découvertes littéraires grâce à Babelio. Car je n'aurai probablement jamais lu ce livre si je n'y avais pas été incitée en participant à des challenges de lecture.
J'ai tout simplement adoré ce roman. C'est tout d'abord sa construction si particulière qui m'a beaucoup séduite. Quelle très bonne idée de la part de l'auteur que d'intercaler dans le récit de son histoire d'amour avec la tante Julia, les feuilletons écrits par Pedro Camacho pour la radio !

Les chapitres consacrés aux histoires écrites par le scribouillard nous présentent une galerie de portraits couvrant tous les milieux sociaux de Lima dans les années 50. Ils permettent de découvrir la vie de ses habitants sous couverts de fictions variées mais toutes aussi plaisantes les unes que les autres (même si certaines ont eu ma préférence).
Les autres chapitres nous content les débuts de l'histoire d'amour entre le narrateur qui n'est autre que l'auteur lui-même et sa tante Julia récemment divorcée et plus âgée que lui. Cette romance basée sur la vie de Mario Vargas Llosa apparaît comme un conte de fée moderne où l'amour est contrariée par la différence d'âge (“Varguitas” comme certains l'appellent n'a que 18 ans) et par l'opposition de la famille.
Avec ce roman l'auteur propose également une réflexion sur le métier d'écrivain et sur la littérature. Qui est vraiment le scribouillard ? Celui qui écrit de simples feuilletons pour la radio ou le narrateur ? Mais je n'en dévoile pas plus…

Le style de l'auteur m'a complètement emportée dans son univers pour me faire partager et vivre pleinement toutes ces tranches de vie entremêlées les unes dans les autres. Mais plus que tout j'ai adoré l'humour présent dans les deux parties du roman. J'ai beaucoup rit en lisant ce livre et cela m'a fait un bien fou. Si les autres romans de Mario Vargas Llosa sont de la même qualité littéraire, je vais les lire sans tarder car je n'aurai pas voulu passer à côté d'un tel chef d'oeuvre !
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Une découverte très plaisante : un roman en partie autobiographique (pour la partie histoire d'amour avec la tante Julia). Quant au "scribouillard" il s'agit de Pedro, chargé d'écrire des feuilletons radiophoniques ...
La partie romance est très jolie, une histoire d'amour à la Roméo et Juliette, les amoureux ayant plein d'obstacles à franchir pour vivre leur amour.
Chaque chapitre leur étant consacré est intercalé entre un épisode d'un feuilleton écrit par Pedro.
Ces nouvelles sont de plus en plus tragiques (remplie de catastrophes) ... mais cela est lié à l'auteur même (chut ! ...)
J'ai beaucoup aimé !
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J'ai lu ce roman il y a quelques mois déjà, à l'occasion d'un cercle de lecture amical. de Mario Vargas Llosa, j'avais lu Eloge de la marâtre, dans un style plus piquant, sensuel. Avec Tante Julia, on part sur une base autobiographique (le héros s'appelle Varguitas).
Le roman alterne les moments avec le scribouillard qui écrit des feuilletons radiophoniques et sa vie de jeune homme alors qu'il rencontre Tante Julia. La lecture est très agréable, les épisodes feuilletons sont bien amusants et originaux même s'ils laissent une part de frustration à la fin de chacun. Les moments qu'il passe avec Tante Julia sont moins passionants, plus les rencontres avec le scribouillard, il ne raconte pas tellement la passion entre eux deux juste leur envie d'être ensemble et le danger à être démasqués. Mario Vargas Llosa est bien bavard dans ses histoires mais ça donne de la matière vivante à l'ensemble. Dommage à la longue, il se répète un peu, l'impression de s'enliser (470 pages en poche, petites caractères) surtout avec le mélange des personnages même si ça explique l'état du scribouillard.
Un auteur que je continuerai à lire malgré tout pour son style appréciable.
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