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En fait, je l'avais déjà lu. Il y a très longtemps. Plus de deux décennies. Ce qui ne nous rajeunit pas…
C'est JeffreyLeePierre qui, grâce à une de ses critiques, m'a donné envie de reprendre ce bouquin. J'en avais un souvenir tellement vague qu'il ne flottait plus dans mon esprit qu'une impression. Celle d'être passé à côté, de m'être un peu ennuyée malgré la pétulance d'un récit qui semblait exiger l'inverse. du haut de mon âge mûr, j'ai mis sur le compte de l'adolescente impatience cette rencontre presque manquée.
Ceci n'est donc pas la critique d'un livre, c'est plutôt une rêverie autour de la permanence de mon identité de lectrice. Parce que blanc bec ou plus, je me suis ennuyée presque tout pareil. J'avais imaginé que j'avais été trop obsédée par la relation amoureuse entre Varguitas et la tante Julia pour trouver du sel au reste. Et c'est vrai que sur cette seule trame romanesque, on ne capitalise qu'un intérêt limité : elle se moque de lui, finit par l'aimer mais ce ne sont pas les subtilités de caractère ou les raffinements d'analyses psychologiques qui étouffent le roman.
Les personnages sont des portemanteaux campés avec beaucoup de dérision et ce serait un contre sens de chercher autre chose en eux que les archétypes qu'ils incarnent. On est plutôt dans la fresque picaresque, le comique d'une course poursuite burlesque, le jeu savoureux d'une fiction entrelardée d'épisodes feuilletonesques délirants.
Parce que, bien sûr, l'essentiel de l'intrigue, la véritable quête du roman n'est pas l'amour et aussi appétissantes soient les formes de la tante Julia, le graal est bien davantage littéraire que plastique. Alors, le véritable héros du roman, c'est bien le double glorieux et misérable de notre scribouillard, c'est Pedro Camacho. Grandeur et décadence d'une plume toute puissante. Lorsque l'engouement du romanesque est capable de vous mener aux confins de la folie et de la ruine. Mise en abyme spectaculaire pour nous lecteurs qui réclamons toujours plus de péripéties, notre dose de fiction à n'importe quel prix.
A ce titre, sans doute que cette dernière lecture en date aura bénéficié de celle du Don Quichotte que je n'avais pas encore faite tandis que je découvrais La tante Julia et le scribouillard la première fois. Et à qui il arrive, peu ou prou les mêmes mésaventures. Sans doute aussi que j'ai été plus sensible cette fois à l'affectueuse tendresse qui se dégage des scènes familiales.
Il n'empêche que ni l'adolescente ni la femme adulte que je suis devenue n'ont été subjuguées. Visiblement, on ne se refait pas.
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Lima, années 50.
Un chapitre sur deux est "autobiographiquement" narré par Mario, jeune journaliste de radio, étudiant à ses heures. Il rencontre et aime Julia, une parente éloignée et divorcée, au mépris des conventions familiales. D'autre part, Mario est fasciné par Pedro, auteur de nouvelles radiophoniques, bourreau de travail et gloire de la station de radio.
Les autres chapitres sont, justement, ces nouvelles radiophoniques, pleines de fantaisie mais également descriptives de la société péruvienne.
Le tout en errant d'un quartier à l'autre, à la découverte des rues de Lima.
Le titre est trompeur : la tante Julia n'est là que "pour faire joli", elle n'a ni personnalité ni centres d'intérêt qui lui soient propres ; elle n'intervient que pour apporter des rebondissements dans une narration somme toute totalement narcissique (alors que la véritable Julia était écrivaine, tout de même). Pedro le scribouillard, par contre, occupe beaucoup plus de pages, et du temps de cerveau de Mario.
L'auteur traite avec légèreté et pas mal de distance (du fait sans doute de ses origines bourgeoises ?) des problèmes sociaux au Pérou, de la place des religions et du sort des femmes - soit machines à enfanter, soit prostituées.
On ne va pas se mentir, la première moitié du livre je me suis ennuyée. Mon intérêt ne s'est éveillé qu'aux nouvelles radiophoniques, encore qu'elles soient inégales. La seconde moitié, je voulais tout de même savoir comment le roman se terminait (bien que la quatrième de couverture soit un résumé qui vous divulgâche la fin sans aucun scrupule, tout comme le "résumé éditeur" de Babelio).
Bref, je m'interroge encore sur ce que j'ai manqué dans cette oeuvre, qui reçoit tant d'avis élogieux.
Traduction pas toujours impeccable d'Albert Bensoussan.
Challenge Globe-Trotter (Pérou)
Challenge Nobel
LC thématique de novembre 2022 : "Videz vos PAL !"
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LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD de MARIO VARGAS LLOSA
Un retour il a quelques semaines m'avait donné envie de lire ce Llosa que je ne connaissais point. En partie autobiographique, c'est l'histoire d'un jeune garçon amoureux de sa tante( par alliance et qui narre l'évolution de cette improbable relation. Entre chaque chapitre, c'est la vie de ses amis, tous plus ou moins dans le journalisme, tirant souvent le diable par la queue mais tous passionnés par les lettres, l'écriture. L' histoire de Pedro Camacho, feuilletoniste vedette et adulé, moitié fou, vaut à elle seule la lecture de ce roman truculent sur fond de vie quotidienne péruvienne.
Un excellent Llosa.
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Un très bon cru du Vargas Llosa narquois et égrillard, celui que je préfère.

Virtuose aussi. Il maëlstrome peu à peu son ordonnancement de chapitres enchâssés. Mécanique qu'il dévoile d'abord peu à peu (« large front, nez aquilin, regard pénétrant, esprit plein de bonté et de droiture »), qu'il nous expose tout à coup au détour d'une anodine phrase de dialogue (« la tragédie d'un jeune homme qui ne peut dormir parce qu'à peine ferme-t-il les yeux, il recommence à écraser une pauvre fillette »). Puis il nous annonce le bouquet final à venir (« il se paie la tête des gens, il fait passer les personnages d'un feuilleton à l'autre ») et tient sa promesse.

Pour davantage brouiller les pistes - fausse confession ou pirouette ultime ?, son jeune narrateur est appelé Marito (petit Mario) par les unes, Varguitas (petit Vargas) par un autre.

Il y a aussi, par les archétypes présentés, quelques réflexions sur ce qu'est la littérature, quel type d'écrivain louer.

Le tout dans un roman qui se laisse lire comme un roman feuilleton, avec sa dose de bonté et de violence, d'érotisme et d'amour, d'ironie et d'humour. Roman total (quasiment toutes les couches sociales et tous les types de caractères passent dans ces lignes), teinté de régionalismes sud-américains (par exemple, les différents quartiers de Lima, ou encore les Argentins comme motifs de risée des « petits » pays alentours). Et en plus, c'est très drôle. de la belle ouvrage.
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Dans quel emballement on se retrouve dans ce roman!
Dès les premières pages, on se laisse emporter, emballer par la verve très prenante de Mario Vargas Llosa, oscillant entre humour et folie, légèreté et sagacité!
En tout cas, je n'ai pas pu me détacher de ce livre Je crois que c'est dû au titre il nous pique et éveille en nous cette soif de découvrir la tante Julia, cette étonnante femme, divorcée d'une trentaine d'année. qui prend le coeur de notre jeune narrateur tout doucement jusqu'aux troubles..
Et bien évidemment on voudrait en savoir plus sur le Scribouillards, et c'est toute une série de nouvelles passionnantes qui hausse en couleur la lecture de ce roman…
Et le Pérou… en lui-même comme toile de fond… ça ne fait que nous fasciner…
Véritable régal!


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Je me suis régalée ! Un roman autobiographique rempli d'humour, d'amour, d'amitié et de pas mal de dérision, sans parler de la peinture de la société péruvienne de cette époque.

J'ai particulièrement aimé les épisodes des feuilletons qui dérivent au gré de la folie du Scribouillard et j'ai tellement ri que j'ai dû plusieurs fois faire une pause !

La structure du récit est intéressante et fait monter crescendo le suspens quant à l'histoire d'amour (même si on connait le dénouement) et celle des feuilletons radios en les intercalant tout du long ! On y retrouve aussi ce qui fait le sel de la littérature sud-américaine : tout est empreint d'une aura qui fleurte avec le magique !

C'était une relecture que je ne me priverai pas de refaire, ce roman est devenu pour moi un incontournable ! Je ne peux qu'en recommander la lecture.

Challenge ABC 2021/2022
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge XXème SIECLE
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J'ai encore le sourire en pensant au plaisir que j'ai pris à lire ce roman, à l'enthousiasme éprouvé à chaque fois que je savais que j'allais le retrouver, aux surprises qu'il me réservait par cette multitude d'histoires enchevêtrées!
C'est un roman qui s'explique difficilement, baroque comme peut l'être l'art latino-américain avec ces personnages haut en couleur (en particulier ce fameux scribouillard!) et ces récits rocambolesques.
Un roman construit avec une grande maîtrise également, dans lequel les différents récits finissent par se télescoper avec bonheur sous la plume démente de Camacho mais aussi du démiurge Vargas Llosa, un roman donc où on s'amuse à retrouver les correspondances, à imaginer comment ces récits sont racontés à la radio (puisque c'est leur destination première).
Et puis, ce pays et cette culture, en filigrane, où la religion tient une place primordiale, avant les fameuses télé novelas à venir.
Enfin, tout simplement, la belle histoire d'amour (autobiographique!) entre le très jeune "Varguitas" et la tante Julia qui en dit long sur la personnalité de l'auteur!
Sans aucun doute mon coup de coeur de l'année!
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Vargas Llosa est, avec Borges, le plus grand écrivain sud-américain. Pourquoi ce restrictif géographique d'ailleurs ?
Il a reçu un des rares Prix Nobel de littérature justifié.
Je l'aime particulièrement parce qu'il est le plus français des écrivains sud-américains. Parmi tous ses livres, c'est certainement celui-ci que je préfère.
Outre ses qualités littéraire du, il en a une que je mets très haut. Et Dieu sait que l'humour fait partie des choses qui peuvent contribuer à faire supporter le monde ! S'il y a des livres qui aident à se sentir bien, ce sont ceux là.
Tout ce qui touche aux feuilletons radieux des années 50, avec leurs intrigues délirantes qui s'entremêlent et dont les personnages passent d'une série à l'autre tient du chef d'oeuvre
Et bien sûr nous avons aussi les amours et les aventures tragi-comiques du jeune Mario.
Tout cela n'est pas très sérieux ? Justement.
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Un roman délicieux ! je ne sais si c'est le terme qui convient ? qui parle d'amour : une histoire vraie qui alterne avec des nouvelles nous transportant au Pérou des années 50 , nous racontant le quotidien des Péruviens , toutes classes sociales confondues.
Un roman qui interroge sur la création littéraire ,sur la jeunesse qui prend dans ce roman beaucoup de risques tant professionnels qu'amoureux .Un roman jubilatoire ,plein d'humour ,baroque , comme souvent la littérature latino américaine et le réalisme magique .
Je crois savoir car il n'a pas été traduit en français et a eu moins de succès que le livre de Vargas ,que la tante Julia a écrit de son côté un récit un peu différent de leur histoire d'amour .....
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Manifestement je suis en plein cycle "j'ai failli arrêter au début et c'aurait été une bêtise tant j'ai aimé ce livre" !!!
Vous l'aurez compris, j'ai eu un peu de mal au début... au point de m'interroger sur la continuation de la lecture. Et finalement, j'ai continué et très rapidement je n'arrivais plus à lâcher ce magnifique livre.

Ce texte entremêle deux histoires :
- celle de Tante Julia, récit autobiographique de l'auteur, son histoire d'amour avec la soeur de l'épouse de son oncle (donc aucun lien de sang, mais elle est divorcée, shocking !, et plus âgée, re-shocking !)
- les récits radiodiffusés (courtes nouvelles) écrit par le "scribouillard" du titre
Et le Pérou bien sûr comme décor de fond....

Je me suis régalée du début à la fin. J'ai particulièrement aimé les nouvelles, mais progressivement, j'ai été touchée par l'histoire entre Mario et Julia.
Un très roman qui m'aura fait découvrir cet auteur nobellisé que je n'avais jamais lu !
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