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C'est un roman foisonnant, loufoque mais très poétique qui raconte les premières années de la vie d'adulte de l'auteur, alors qu'il a 18 ans, vit à Lima dans son Pérou natal et qu'il tombe amoureux fou de Julia, sa tante par alliance de 15 ans son aînée. Les personnages sont truculents, leurs mésaventures sont décrites avec beaucoup de drôlerie. Et surtout, c'est incroyablement bien écrit, j'ai pris beaucoup de plaisir à me laisser porter par ce style fluide et fleuri.
C'est un grand de la littérature sud-américaine.
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D'inspiration autobiographique, un roman jubilatoire, qui ne cesse de nous surprendre par là où on ne s'y attend pas. Sous la plume habile de l'auteur, le scribouillard n'est peut être pas celui qu'on pense.

Du même auteur, j'avais adoré La ville et les chiens, récit troublant et chaotique de la vie de jeunes garçons dans un collège militaire au Pérou. Je n'avais encore alors jamais rencontré une forme aussi déstabilisante de roman, avec ses multiples voix narratives pas toujours identifiables, ses récits mêlés et sa bizarre gestion de la chronologie. Plus tard, j'ai eu le même coup de coeur, la même admiration pour le bruit et la fureur de Faulkner.

Ainsi, je m'attendais à quelque chose d'aussi original et même si j'ai mis du temps à prendre mes marques, je n'ai pas été déçue par Tante Julia.

Le héros, Marito, 18 ans, est un étudiant en droit par obligation et un écrivain en herbe, par vocation. Il occupe en complément un poste peu reluisant dans une radio péruvienne et ne tarde guère à s'éprendre de Julia, sa tante par alliance, deux fois plus âgée que lui. Scandale!

Premier leurre, le scribouillard relié à Julia par le 'ET' du titre, ce n'est pas Marito. Il s'agit en fait d'un auteur bolivien de feuilletons radiophoniques, personnage décalé qui m'a tout de suite fait penser au Hercule Poirot d'Agatha Christie. Et tandis que les textes du jeune homme dont nous ne connaissons qu'à grands traits la teneur passent les uns après les autres à la poubelle ou sont moqués par ses amis, tout le talent de Vargas Llosa consiste à nous faire profiter pleinement des épisodes radiophoniques retranscrits dans des chapitres intercalés entre ceux de l'intrigue principale.

Très vite, j'ai été agacée par la romance à deux balles du Marito et j'attendais avec impatience les feuilletons qui - encore un trait de génie - ne sont pas la suite les uns des autres mais reprennent à chaque fois une histoire nouvelle pour nous laisser sur une fin qui n'en est pas une, bourrée de questions qui instillent un suspens atroce, comme toute bonne fin d'épisode de feuilleton... Frustrant, frustrant, grrrr! Et vous pouvez vous brosser pour connaître le fin mot de l'histoire!

Mais ce n'est pas tout, car c'est le propre d'un grand roman que de réserver jusqu'au bout des surprises. Dans le dernier tiers du roman, tout a basculé, le suspense a changé de côté et je me suis enfin attachée aux mésaventures du petit couple tandis que les feuilletons, consécutivement à un rebondissement dont je n'ai pas l'intention de vous faire part, cessaient tout à fait de m'intéresser et viraient au grand n'importe quoi. Frustrant aussi mais pour d'autres raisons.

En conclusion, retenez qu'il est assez agaçant de s'identifier à la ménagère moyenne, l'oreille scotchée à son poste de radio, avide d'histoires rocambolesques alors même qu'on est en train de lire une oeuvre indubitablement littéraire. J'ai la forte impression que tout ceci se paye notre tête dans une grande bonne humeur!
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Quatrième de couverture : "A dix-huit ans, "Varguitas" fait mollement des études de droit, travaille un peu à la radio, écrit des nouvelles et est éperdument amoureux de la tante Julia, belle divorcée de quinze ans son aînée. Malgré les obstacles, leur amour triomphera."

La moitié du roman, fort autobiographique, raconte les débuts de Vargas Llosa dans l'écriture, ses rêves (beaucoup se sont réalisés), c'est tonique, et défilent une jolie galerie de personnages, famille, amis et collègues...

Parmi ces collègues, le fameux Pedro Camacho, auteur de feuilletons radio. Nous sommes dans les années cinquante, et au Pérou tous ou presque sont pendus à leurs postes pour connaître la suite des aventures rocambolesques des "créatures" de cet auteur voué à son art.

Le lecteur aura droit lui aussi à ces pièces mémorables voire jubilatoires, alternant avec l'histoire de Vargas Llosa, et s'interrompant au moment critique! Héros toujours parvenus "à la fleur de l'âge : la cinquantaine. C'était un homme au front pénétrant, large nez, regard aquilin, esprit plein de bonté et de droiture, et d'un élégance physique qui répondait à sa bonté morale." Avec en leitmotiv des piques contres les Argentins. Et Lituma revient aussi, sous divers uniformes.

Mais au fil du temps, insidieusement d'abord, des personnages d'un feuilleton glissent dans l'autre, pour finir par changer de nom d'un paragraphe à l'autre, ressusciter, et aboutir à des finales grandioses, tremblements de terre, incendies, etc... C'en est trop pour le directeur de la radio!

Plaisir de lecture au plus haut, à lire absolument.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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On s'y perd un peu, mais j'ai passé un bon moment aux côtés d'une histoire farfelue écrite avec beaucoup de talent !
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Pas terminé encore, mais je ne peux pas attendre pour vous recommander de lire la scène de l'interrogation du chapitre VI. Une pièce d'anthologie comique hilarante!!!
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Ce roman est structuré entre les chapitres impairs et les chapitres pairs.
Dans les Chapitres impairs Nous découvrons l'histoire de Varguitas, jeune homme de 18 ans vivant chez ses grands-parents entouré d'une nombreuse parentèle, oncle, tante…Arrive La tante Julia, divorcée venue de Bolivie pour se trouver un nouveau mari bien nanti. Ce trame entre Varguitas et Julia un petit flirt qu'ils cachent à la parenté et qui petit à petit se transforme et grandit. Il faut dire que Julia a 30 ans et Varguitas 18 !!!! A cette époque, cela ne pardonnait pas, pensez, en plus une divorcée !!! Nous suivons, au fil des chapitres impairs la montée de leur amour avec l'apothéose finale.
Mais, dans les chapitres pairs, nous découvrons un personnage clé de ces années 50…. le feuilletoniste radio. Pas n'importe lequel : Pedro Camacho venu de la Bolivie voisine. Nous découvrons ses histoires et son histoire. Tout commence benoitement pas une historiette pour aller jusqu'à l'apothéose et la destruction finale de tous les héros de ses feuilletons. Pedro, être malingre et difforme ne vit que pour ses histoires qui peu à peu le détruisent.
Je suis de suite entrée dans ce roman, mais au second feuilleton, j'étais un peu lasse de ces extraits radiophoniques. Pas envie de cette littérature de feuilleton et j'ai stoppé ma lecture. Mais….. à un certain moment, j'ai repris et là, il a fallu que je remonte aux premiers car, il y avait du crescendo dans le feuilleton jusqu'à la catastrophe finale !!!
Mais qui est vraiment le scribouillard ???? Pedro Camacho le feuilletoniste ou Varguitas qui s'essaie à écrire des nouvelles qu'il jette aussitôt ???? D'après le titre on sait que c'est Varguitas, mais le feuilletoniste, art majeur dans l'Amérique du Sud des années 50, n'en est-il pas un également ? En tout cas, Vargas Llosa nous décrit de belle façon les affres de l'écriture et des débuts d'un écrivain.
Ce livre, difficilement racontable est une belle photo du Pérou des années 50 et, si j'aligne mes souvenirs, c'était quelque peu la même chose chez nous. le milieu bourgeois qui a vu naître Varguitas (autrement dit Mario Vargas Llosa) y est très bien décrit. Ces feuilletons radiophoniques du début d'après-midi, très prisés par toute la société sud-américaine perdurent avec les feuilletons télévisés, ces fameuses telenolevas.

Ce n'est pas un coup de coeur, mais un très bon livre d'une très belle écriture nerveuse ou languide selon les moments. Je n'ai pas boudé mon plaisir malgré une longue interruption qui m'a paru nécessaire car je m'y enlisais
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J'avais aimé le film du même nom, où Peter Falk interprétait à merveille un scribouillard difficile à cerner. Alors j'ai essayé le livre. J'étais un peu inquiété par l'ombre officielle du prix Nobel qui planait sur Mario Vargas Llosa, et par l'âge du livre, que je craignais marqué par son époque.
Alors quelle bonne surprise de découvrir ce texte fin, léger, plein d'humour et loufoque à souhait, avec juste ce qu'il faut de sentiments passionnés.
Le loufoque, c'est Pedro Camacho, écrivain de feuilleton radiophonique, qui l'incarne. le texte y revient très régulièrement puisqu'il navigue entre les aventures pseudo autobiographiques de Varguitas et des tranches de feuilletons radiophonique. Et pendant que la liaison amoureuse entre Varguitas et sa tante Julia prend corps, les feuilletons de Camacho larguent les amarres et virent au délire.
Je me suis régalé.
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C'est le premier livre que je lis du prix Nobel de littérature 2010 et je dois dire que je n'ai pas été aussi impressionné que je l'imaginais. Cependant, j'avoue que je me suis laissé prendre par une astuce de l'auteur. le premier chapitre pose la trame, les personnages, la tante Julia, le narrateur, et enfin Camacho, un auteur de feuilletons radio, mais il laisse rapidement la place à un second chapitre sans aucun rapport avec le premier. Et le troisième chapitre reprend la suite du premier et laisse de la même façon place au suivant, sans rapport non plus. Et il s'avère au fil de la lecture que ces nouvelles successives sont celles qu'écrit l'auteur de feuilletons radio, un homme étrange, rigide, imperturbable, ne vivant que par ses inventions radiophoniques. La relation entre le narrateur (Vargas Llosa sans doute...) et sa tante Julia sont amusantes, mais c'est surtout les feuilletons qui sont surprenants, d'autant que Camacho finit par mélanger les héros de ses histoires, ce qui m'avait effectivement interpellé sans que je comprenne qu'il s'agissait d'une seconde astuce de l'auteur. on ne s'ennuie pas, mais c'est un livre sans beauoup de prétentions littéraires.
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L'édition que j'ai eu sous les yeux (Gallimard, 1979) souffre d'une traduction parfois fautive ou qui obscurcit le texte jusqu'à le rendre difficilement compréhensible. Voici deux exemples parmi une douzaine dans ce livre:

- " Je n'ai jamais été aussi sûr de rien dans ma vie" au lieu de "Je n'ai jamais été aussi sûr de quelque chose dans ma vie".(p. 333)

- Assis devant ce bureau et cette machine qui lui allaient si grands. (p.58)

Cette faiblesse de la traduction est doublement incompréhensible: elle provient des éditions Gallimard qui ne manquent pas de relecteurs et Albert Bensoussan, le traducteur habituel de Vargas Llosa , ne nous avait pas habitué à de telles lacunes dans ses traductions.

Pour en finir au sujet des récriminations, la jaquette (France Loisirs) mentionne Cochabamba (Bolivie) comme lieu de naissance de l'auteur, or il semble bien que ce soit Arequipa (Pérou) comme l'affirment la préface et le narrateur du livre.

Malgré toutes ces faiblesses, la lecture demeure agréable et l'intérêt ne faiblit pas au long des 470 pages de ce récit original.
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Livre formé de vingt chapitres, La Tante Julia et le scribouillard alterne un roman à forte teneur autobiographique(chapitres impairs) et des histoires totalement indépendantes (chapitres pairs). Cette écriture peut dérouter au début, mais reste malgré tout cohérente quand on aperçoit les correspondances qui s'effectuent entre les deux types de récits retraçant les débuts dans la vie d'un jeune homme péruvien fort proche de l'auteur.
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