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EAN : 9782246793762
266 pages
Grasset (13/06/2012)
4.4/5   5 notes
Résumé :
Publié pour la première fois il y a plus de quatre siècles, Vies des artistes est un ouvrage fondateur de l'histoire de l'art. Vasari, peintre lui-même et ami des plus grands artistes de la Renaissance, en a dressé de savoureux portraits.

Le présent volume réunit dix-neuf vies aussi importantes que celles du sculpteur Luca della Robbia ou du peintre Piero della Fracesca.
Vasari raconte l'enlèvement et la séquestration de Filippo Lippi par des ... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Paolo décora ensuite le devant de l’autel de saint Cosme et de saint Damien, de la chapelle de San-Girolamo, dans l’église del Carmine.

Il avait un goût particulier pour les oiseaux, ce qui lui valut le surnom d’Uccello (oiseau). Sa maison était pleine d’études de chiens, de chats et d’autres animaux que sa pauvreté l’empêchait d’avoir vivants.

Chez les Médicis, il peignit des Lions s’attaquant avec une fureur épouvantable. Mais on admire surtout un tableau où il représenta le Combat d’un lion contre un serpent dont les yeux et la gueule lancent un noir venin. Dans le lointain, on aperçoit une paysanne qui s’enfuit épouvantée, oubliant le bœuf confié à sa garde.

Nous conservons dans notre recueil le dessin de ces deux dernières figures, exécuté par Paolo lui-même. Il couvrit ses autres toiles du palais de Médicis, de portraits de cavaliers de son temps.

Dans le cloître de Santa-Maria-Novella, il laissa plusieurs tableaux, parmi lesquels on remarque la Création des animaux, des poissons et des oiseaux. Il exprima parfaitement, dans cette composition, la fermeté des lions, la vélocité et la timidité des cerfs et des daims. La création de l’homme et de la femme, et leur désobéissance, lui fournirent les sujets de deux autres tableaux, où il traita les paysages avec talent. Le premier, il perfectionna cette branche de l’art, qui, de nos jours, est arrivée à une si grande perfection. Il reproduisit soigneusement en perspective les divers objets que lui offrait la nature ; mais il tomba dans une manière sèche et coupante, qu’il aurait évitée s’il ne se fût pas attaché à des détails mesquins et superflus. Dans le même cloître, il représenta l’Arche de Noé flottant sur les eaux soulevées par la tempête. À la lueur des éclairs et de la foudre, on voit les arbres qui se brisent, un corbeau déchiquetant les yeux d’un cadavre, un enfant noyé, dont le corps gonflé d’eau forme un arc livide ; deux cavaliers qui assouvissent leur rage l’un contre l’autre, sans songer à la mort qui les menace ; un homme et une femme montés sur un buffle qui bientôt va s’engloutir dans les flots. Au-dessous de cet ouvrage, qui fut justement admiré, Paolo peignit Noé ivre et tourné en dérision par son fils Cham, sous les traits duquel on reconnaît Dello, peintre et sculpteur florentin. Il représenta aussi le Sacrifice offert à Dieu par Noé et ses enfants, pendant que des chambres de l’arche s’échappent toutes sortes d’oiseaux. Au-dessus de l’autel de Noé, plane le Seigneur. Cette figure, en raccourci, est exécutée avec une vigueur étonnante. Noé est entouré d’une foule d’animaux d’une rare beauté. C’est là, sans contredit, le chef-d’œuvre de Paolo.
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Les premières peintures de Paolo furent un saint Antoine, abbé ; un saint Cosme et un saint Damien, qu’il exécuta à fresque, dans une niche oblongue de l’hôpital de Lelmo. Dans un monastère de femmes, connu aujourd’hui sous le nom d’Annalena, il laissa deux figures. À la Santa-Trinità, il peignit à fresque plusieurs traits de la vie de saint François, au-dessus de la porte que l’on rencontre à gauche en entrant dans l’église. À Santa-Maria-Maggiore, dans la chapelle qui renferme le tableau de Masaccio (2), près de la porte latérale qui conduit à San-Giovanni, il fit à fresque une Annonciation où l’on remarque un édifice qui, dans un petit espace, offre l’illusion d’une grande étendue ; artifice jusqu’alors inconnu aux peintres de l’ancienne école. À San-Miniato, hors de Florence, il représenta, dans un cloître, la Vie des saints Pères. Ces compositions sont loin d’être harmonieusement coloriées ; car il imagina de faire les paysages bleus, les fabriques et les maisons rouges et de diverses couleurs.

On raconte que, pendant qu’il était occupé de ce travail, l’abbé du monastère ne lui donnait à manger que du fromage. Fatigué de cette nourriture, Paolo n’osa se plaindre, mais résolut de ne plus retourner au couvent. L’abbé l’envoya chercher plusieurs fois inutilement ; et si, par hasard, Paolo apercevait des moines dans la ville, il se mettait aussitôt à fuir à toutes jambes. Un jour, il fut poursuivi et atteint par deux jeunes moines qui étaient curieux de savoir pourquoi il les évitait avec tant d’obstination, et refusait d’achever ce qu’il avait commencé. À leurs questions pressantes, Paolo répondit : « Je me sauve de vous, parce que vous m’avez bouleversé le corps, de telle façon que je ne peux plus passer devant les boutiques des menuisiers. Votre abbé m’a bourré de tourtes et de soupes au fromage, avec si peu de discrétion, que j’ai peur que les menuisiers ne fassent de moi une colle au fromage[1]. En vérité, si je continuais, je ne serais plus Paolo, mais fromage ». Les moines le quittèrent en riant, et racontèrent la chose à l’abbé, qui le rappela en lui promettant et en ayant soin de ne plus lui donner de fromage.
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Paolo s’appliqua donc sans relâche aux parties les plus ardues de son art. Il parvint à tirer le plan et le profil des édifices, jusqu’au faîte des corniches et des toits, au moyen de l’intersection des lignes. Il trouva des règles certaines pour indiquer, par la fuite ou la diminution des objets, leur éloignement plus ou moins grand. Enfin, il n’y a sorte de perfectionnement qu’il n’ajouta à cet art, soit pour mettre les personnages de ses tableaux à leur plan, et en raccourci, soit pour représenter des voûtes, des plafonds ou des colonnades. Ces études abstraites le rendaient excentrique et fantasque. Il demeurait des semaines et des mois entiers enfermé dans sa maison, sans se laisser voir à personne. Certes, il aurait excellé dans le dessin, s’il eût donné à cette partie si importante de son art tout le temps qu’il perdit dans des travaux qui le laissèrent pauvre et obscur. Aussi, lorsqu’il montrait des couronnes, des boules à soixante-douze faces et à pointes de diamant, et d’autres semblables bizarreries tirées en perspective, à son ami Donato, le sculpteur, celui-ci s’écriait : « Eh ! Paolo, ta perspective te fait quitter le certain pour l’incertain. À quoi cela te mènera-t-il ? Veux-tu donc faire de la marqueterie ? »
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Paolo Uccello, peintre florentin

Depuis Giotto, on n’aurait vu aucun peintre aussi ingénieux que Paolo Uccello (1), s’il eût consacré aux figures d’hommes et d’animaux les heures qu’il perdit dans ses recherches sur la perspective. Sans doute, cet art est beau et précieux ; mais celui qui en fait une étude trop exclusive gaspille son temps, se fatigue l’esprit, finit par adopter une manière sèche, stérile, mesquine, hérissée de difficultés, et risque de tomber dans l’isolement, l’extravagance, la mélancolie et la pauvreté, comme Paolo Uccello.

Cet artiste, doué d’un génie subtil et capricieux, tourna tous ses efforts vers la perspective, qui lui fit négliger les figures, de telle sorte que dans sa vieillesse il ne cessa d’aller de mal en pis. L’homme qui se livre à un travail excessif violente la nature, et produit des ouvrages dépourvus de cette gracieuse facilité que rencontre naturellement celui qui sait se modérer et éviter certaines minuties qui offrent je ne sais quoi de raide, de forcé et de pénible.
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Giorgio Vasari : Vies des peintres
Olivier BARROT, depuis l'ermitage Sainte Catherine, sur le Lac Majeur en Italie, présente "Les vies des peintres), reportagemoderne et concret sur la vie des grands peintres écrit par un contemporain, Giorgio VASARI, édité pour la première fois en 1750.
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