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Chroniques de La Montagne tome 2 sur 2
EAN : 9782221090428
1050 pages
Robert Laffont (08/09/2000)
4.65/5   26 notes
Résumé :
"Je n’ai jamais le temps de dégorger le vingtième de ce que j’accumule, et plus tard, ce sera trop tard". Pour répondre à cette urgence, Alexandre Vialatte (1901-1971) a créé un genre littéraire qu'il a poussé à la perfection : la chronique.
Depuis sa vingt et unième année et jusqu’à sa mort, il en a composé par centaines, pour "La Revue rhénane", "Le Crapouillot"," L’Intransigeant", "Le Moniteur", "L’Époque", "La Nouvelle Revue française", "Marie-Claire", "... >Voir plus
Que lire après Chroniques de La Montagne, tome 2 : 1962-1971Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Deuxième partie de ces indispensables chroniques pour qui aime l'humour (qui chez Vialatte n'est jamais méchant) et surtout qui aime la langue française qu'il manie avec une virtuosité incroyable . A noter aussi que dans cette édition de « Bouquins » les dessins de couvertures de Chaval correspondent merveilleusement à l'esprit du chroniquer de la Montagne.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Sans compter que chaque instant change une absence légèrement différente, parfois contradictoire ; comme le rose passe au vert sur un nuage ou sur une moire.
Ce n’est pas une absence immobile : c’est une absence mouvante, nacrée, frémissante comme une peau de cheval. Le temps se perd et mue à chaque seconde. Quelle est la couleur du temps perdu ?
Je l’ai retrouvé sur un mur blanc, à l’Orangerie, dans un tableau étonnant d’Utrillo qui représente La maison de Berlioz, et où ce mur occupe les deux tiers de la toile, presque oriental (en plein Montmartre) à force d’être blanc sur le ciel.
Mais d’un blanc si divers, bien qu’insensiblement, qu’on sent qu’il a capté toutes les nuances de l’heure. Et qu’il les ressuscite. Rien ne saurait les décrire. Personne. Du moins pas moi. Peut-être Colette, peut-être Proust, peut-être Chardonne.
C’est réellement un mur couleur du temps perdu.
(… ) Le temps perdu a tellement de couleurs, il bouge tellement qu’il défie le photographe. Le temps perdu ne se rattrape jamais.
Sauf, peut-être, sur ce mur d’Utrillo où le blanc joue avec le blanc, comme à cache-cache, et qui survit à tant d’images plus importantes, et qui est couleur du temps perdu, nous le sentons bien.
Chronique du désespoir du peintre - La Montagne – 22 mars 1966)
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Il est contraire à la décence, au sens commun, aux bonnes manières, à la syntaxe, à l'amitié qu'on a de toujours pour la grammaire, à la rapidité du style, à la clarté, au confort vocal et, d'une façon plus générale, à tout ce qui fait le plaisir d'être homme, d'employer le subjonctif à la suite d'« après que ». On ne dit pas « J'ai mangé du steak après que j'eusse mangé les frites », mais « après que j'eus » ; mieux encore : « quand j'eus » ; mieux encore « après avoir mangé les frites » ; et mieux encore « après les frites » ; et si l'on veut être parfait, « avec les frites », tout simplement. C'est bien meilleur. 
Chronique n° 465 – Chronique de l'homme absent de lui-même.
Page 9 .
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De même que la vie du soldat, disait Maurois, est une « vie pénible, parfois mêlée de réels dangers », la vie du voyageur est une vie monotone parfois coupée de spectacles charmants. Nous ajouterons à l'excuse des voyages, qu'ils sont splendides une fois finis. Et instructifs. Ils nous apprennent qu'il n'y a pas besoin d'aller en Chine quand on a un voisin de palier. Il suffit de frapper à son huis. L'exotisme commence avec son tapis-brosse. 
Chronique n° 476 – Trente ans à la une
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Il y a la Loterie nationale. Où l'on s'enrichit d'un seul coup. Les rois y avaient déjà pensé. Il y avait une Loterie royale. Ce fut même l'une des causes de la Révolution. Du moins me l'a-ton dit à l'école. Le peuple y laissait tout son argent. Aujourd'hui c'est le contraire, car au lieu d'une loterie où chacun a le risque de perdre, nous avons enfin une loterie où tout le monde a la chance de gagner. Voilà ce qui arrive quand on prend la Bastille.
(11 septembre 1962)
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On brise tout parce qu'on veut faire du neuf. On a donc l'illusion de pouvoir tout remplacer. Mais ce n'est pas vrai pour cent raisons. Ne fût-ce que pour celle-ci, qu'avec de la vitesse on fait tout, sauf de la lenteur. Et par exemple, on perd son temps beaucoup plus vite. Avec de la lenteur on perd son temps lentement ; donc moins. (22 mai 1962)
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Videos de Alexandre Vialatte (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandre Vialatte
Emmanuelle Bayamack-Tam et son invité, Frédéric Boyer.
À l'occasion d'une grande journée dominicale qui célèbre à La Criée les 40 ans des éditions P.O.L, Oh les beaux jours ! a convié l'un des grands noms de ce catalogue, Emmanuelle Bayamack-Tam, qui publie aussi des romans noirs sous le nom de Rebecca Lighieri, et dont l'oeuvre, dense et d'une folle liberté, échappe à toute tentative de classification. Récemment couronnée par le prix Médicis pour La Treizième Heure, l'écrivaine reviendra sur les thèmes récurrents de ses romans : la métamorphose, qui parcourt son oeuvre, mais aussi le rapport au corps – notamment lorsqu'il se transforme à l'adolescence –, la famille et le nécessaire requestionnement du rôle qu'on lui alloue dans nos sociétés, la religion et l'appartenance à une communauté, la question du genre et des identités multiples…
L'entretien explorera également le style Bayamack-Tam, sa capacité à mêler les voix en explorant les genres littéraires (poésie, récit, chanson…) jusqu'à les renouveler, son art singulier et assumé de laisser infuser dans ses romans toutes les lectures qui l'ont «enfantée» en littérature. La conversation portera également sur une pièce de théâtre en cours d'écriture, dont nous sommes allés filmer les répétitions, et sur son goût pour le cinéma, en particulier pour les films de Pedro Almodóvar. Il sera aussi question du roman graphique qu'elle a écrit avec Jean-Marc Pontier, et bien sûr de Marseille, ville de ses origines présente dans nombre de ses romans, avec une interview exclusive d'une patronne de bar bien connue des Marseillais…
À ses côtés, pour évoquer la richesse de son travail et sa double identité littéraire, son éditeur, Frédéric Boyer, apportera un éclairage sur cette oeuvre sans pareille.

À lire (bibliographie sélective) — Emmanuelle Bayamack-Tam, « La Treizième Heure », P.O.L., 2022 (prix Médicis 2022). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Arcadie », P.O.L, 2018 (prix du Livre Inter 2019). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Je viens », P.O.L, 2015. — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Si tout n'a pas péri avec mon innocence », P.O.L, 2013 (Prix Alexandre-Vialatte). — Emmanuelle Bayamack-Tam, « Une fille du feu », P.O.L, 2008. — Rebecca Lighieri, « Il est des hommes qui se perdront toujours », P.O.L, 2020. — Rebecca Lighieri, « Les Garçons de l'été », P.O.L, 2017. — Rebecca Lighieri, « Husbands », P.O.L, 2013. — Rebecca Lihieri et Jean-Marc Pontier, « Que dire ? », Les Enfants Rouges, 2019.
Un grand entretien animé par Chloë Cambreling et enregistré en public le 28 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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