Ce roman est souvent défini "comme le plus poignant des romans d'amour de notre époque". En ce qui me concerne, je n'ai malheureusement pas accroché bien que j'ai tenté de le lire en livre papier, audio et même récemment en film. Il me semble vraiment farfelu et rempli d'une poésie qui me dépasse.
Colin est jeune, riche et a envie de tomber amoureux parce que son ami Chick est amoureux d'Alise (mouais... rivaliseras t'elle avec
Jean Paul Sartre ?) . Il rencontre Chloé dans une soirée, et parce qu'elle porte le nom de son morceau préféré de jazz, décide que c'est "Elle" et l'épouse.
Partie cohérente (métaphore d'un cancer) et mal exploitée selon moi par l'excès de fantaisie du roman :
Chloé tombe malade. On sait pas trop ce qu'elle a et après des examens, le médecin lui dit qu'elle a un nénuphar qui lui pousse dans le poumon. Pour la guérir, il faut mettre plein de fleurs autour d'elle afin que le nénuphar prenne peur et meure. Une fleur de vanillier réussit à venir à bout du nénuphar mais Chloé retombe malade et un deuxième nénuphar pousse. Colin y perd sa fortune. Chloé mourra et aura un enterrement de pauvresse.
Mais fallait-il vraiment que le roman soit constitué à 95% de passages tel que celui-ci dans lequel Nicolas, le cuistot de Colin, cuisine des anguilles qui sortent des robinets :
« Il y a une anguille – il y avait, plutôt – qui venait tous les jours dans son lavabo par la conduite d'eau froide.
– C'est curieux ! dit Chick. Pourquoi ça ?
– Elle passait la tête et vidait le tube de pâte dentifrice en appuyant dessus avec ses dents.
Nicolas ne se sert que de pâte américaine à l'ananas et ça a dû la tenter.
– Comment l'a-t-il prise? demanda Chick.
– Il a mis un ananas entier à la place du tube. Quand elle avalait la pâte, elle pouvait déglutir et rentrer sa tête ensuite, mais, avec l'ananas, cela n'a pas marché, et plus elle tirait, plus ses dents entraient dans l'ananas. »