La mémoire de l'eau

Amada Montemayor lui servit un café dans un salon chargé de souvenirs. Les murs étaient recouverts de photographies en noir et blanc reproduisant sous tous les angles un lieu d'une grande beauté. De la même façon que certains artistes font et refont sans cesse le portrait de l'objet de leur inspiration, ces images figeaient les pierres et les arbres, les fontaines et les jardins, les avenues et de nombreuses constructions impériales. Il y avait dans cette obsession quelque chose d’asphyxiant. Álvaro se leva pour les observer, notant la passion de la femme pour les objets. Elle semblait s’intéresser plus au éléments inanimés qu'aux humains, rares sur les photographies. Sur l'une d'elles, il lut : La Isabela, Façade des thermes.