Alors là, je suis dans une situation un peu bizarre. Que je vous explique !! Quand j'ai refermé le livre, je me suis dit que ouais bof, ce roman il casse pas trois pattes à un canard.
Les heures souterraines est un roman qui m'a un peu déçu. Et puis, j'ai commencé à réfléchir à ce que j'allais en dire dans ma chronique, et je me suis rendu compte au fur et à mesure que finalement je n'avais pas vraiment de points négatifs à faire ressortir. Au contraire, il y a plein de petites choses qui m'ont plues. Et pourtant ! Paradoxalement, je suis toujours convaincue que ce roman ne m'a pas satisfait… mais je ne sais pas pourquoi.
Absurdité, quand tu nous tiens…
Nous suivons simultanément la vie de Mathilde et celle de Thibault, deux parisiens parmi tant d'autres : malmenés par leur vie sentimentale, et/ou leur quotidien au travail. Deux personnes qui tentent d'avance dans la vie comme elles peuvent, avec leurs forces et leurs faiblesses. Mathilde et Thibault se ressemblent et en même temps ils sont tellement différents !! Personnellement, j'ai été plus touchée par l'histoire de Mathilde que par celle de Thibault. Est-ce parce que c'est une femme ? Parce que les chapitres qui lui sont consacrés sont plus nombreux ? Ou bien parce que le harcèlement moral, froid, pernicieux, qu'elle subit au quotidien au boulot me fait plus froid dans le dos ? Un peu des trois, certainement. Parce que c'est vrai qu'ele en affronte des difficultés, Mathilde ! A travers son personnage, c'est une souffrance psychologique de chaque instant qui est montrée. Vous savez, cette souffrance qui n'est jamais nommée, mais qui s'insinue dans chaque phrase, chaque geste ou comportement. Alors oui, Mathilde paraît souvent subir ce qui lui arrive, elle semble confinée dans une sorte d'immobilisme et de pessimisme ambiant… mais peut-on la blâmer ? D'autant plus que l'auteure insère cette histoire dans une ambiance qui n'a rien de réjouissant. Parce que le métro parisien, ce n'est pas l'endroit le plus fun du monde. Si, si, je vous assure….
De son côté, Thibault a aussi une vie bien compliquée. Sentimentalement, pour commencer. En effet, vivre d'un amour non réciproque n'est certainement pas la chose la plus chouette sur terre. Alors oui, il va quitter Lila, mais une séparation est rarement facile. Et quand en tant qu'urgentiste tu te retrouves à côtoyer au quotidien toute la misère du monde, remonter la pente peut s'avérer bien compliqué.
Si d'un côté, le personnage de Delphine subit elle-même la violence, le harcèlement, c'est à travers le regard de Thibault et donc des personnes qu'il croise, que cette violence nous est présentée. Deux points de vue différents que nous proposent l'auteure, et que je trouve très forts dans leur complémentarité.
Les heures souterraines est un roman sombre, pessimiste, où l'on cherche la lumière au bout du tunnel. A l'instar des protagonistes, j'avais hâte de m'échapper de ce métro, de cette moiteur, de cette proximité étouffante, me demandant quand est-ce que enfin, je pourrai de nouveau respirer.
D'une certaine manière, le roman m'a touché, ou plutôt ses personnages m'ont touchés. Je n'ai rien détesté dans ce récit : ni les personnages, ni la fin du roman, que je trouve vraiment juste. J'ai aimé le fait que
Delphine de Vigan ne tombe pas dans le cliché tant attendu de la rencontre : ils se marièrent… Et pourtant… Je persiste à dire que ce roman ne m'a pas convaincue. Mais je suis incapable de vous en expliquer la raison…
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