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Pierre Gascar (Préfacier, etc.)Annie Picherot (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070372058
608 pages
Gallimard (24/06/1980)
3.44/5   81 notes
Résumé :

1640 : un procès en sorcellerie. Un bûcher. Un complot. Louis XIII défaillant d'amour, de culpabilité et de haine devant son jeune et gracieux favori. Richelieu remontant le Rhône dans un bateau tapissé de velours cramoisi qui traîne derrière lui l'embarcation où Cinq-Mars et de Thou enchaînés sont conduits au supplice : leur mort signifiera la fin de la vieille noblesse écrasée par le pouvoir et la raison d'Etat. Dans la foulée de Walter Scott et en att... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Jolie surprise que ce Cinq-Mars ! Je l'ai découvert dans une édition de 1937, reçue en héritage e ma gran-mère. Il traînait sa vieille couverture verte sous mes yeux depuis plusieurs années, alors je me suis décidée à l'ouvrir, croyant tomber sur un roman-tique, lourd et émodé. Et bien pas du tout, en fait j'ai été très vite happée par ce récit, premier récit véritablement historique de la littérature française.
Alors oui, bien sûr, les "personnages" historiques sont un peu caricaturaux, enjolivés ou noircis pour les besoins de l'histoire (Histoire?), l'esprit manichéen plane sur l'écrit à tout moment, mais on se laisse prendre par l'écriture finalement très moderne de De Vigny. J'ai vraiment été conquise, à ma grande surprise, par le style, vif, enlevé. J'ai beaucoup apprécié de découvrir plus en profondeur les aléas politiques de l'époque de Louis XIII, les persécutions dont étaient victimes les nobles, les religieux.
J'ai trouvé aussi particulièrement intéressant de pouvoir constater les "progrès" dans la littérature, concernant l'aspect psychologique des personnages. On voit qu'un grand pas a été fait à partir du XX ème siècle, avec une plus grande profondeur dans les caractères, plus d'ambiguité.
Instructif sur le plan historique, littéraire, et pourtant pas ennuyeux, que demander de plus ?
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Cinq-Mars ou Une conjuration sous Louis XIII est inspiré par le complot que le jeune marquis d'Effiat tenta pour destituer Richelieu. Ou comment faire un héros romanesque d'un jeune aventurier !
Un peu d'histoire …

Né en 1620 et exécuté le 12 septembre 1642, le marquis de Cinq-Mars était un « favori » du roi Louis XIII. Il était couramment appelé « Monsieur le Grand » en référence à sa charge de grand écuyer de France.

On le suit dans sa montée au pouvoir, soutenu par Richelieu lui-même. Rapidement, il devient favori et mène une vie dissolue. Mais le roi le lasse, dans son changement perpétuel et son incapacité à prendre des décisions face à Richelieu. Ce dernier le stoppe alors dans son projet d'épouser Marie de Gonzague-Nevers, ce que Cinq-Mars n'acceptera pas.

Il monte alors un complot avec François-Auguste de Thou et Gaston de France pour s'allier avec les Espagnols. Leur plan prévoit le renvoi ou l'assassinat de Richelieu, la signature de la paix avec l'Espagne avec une restitution réciproque de territoires. Les Espagnols massent une armée de18 000 hommes dans la région de Sedan pour intervenir aux côtés des conjurés.

Mais une correspondance secrète du marquis est interceptée par la police de Richelieu. Louis XIII et Richelieu le font juger puis décapiter à Lyon, avec François-Auguste de Thou, le 12 septembre 1642. La famille de Cinq-Mars est dépossedée, le château est rasé et sa famille bannie. de son côté, Gaston d'Orléans est privé de ses droits à la régence.
Le roman

Le roman de Vigny respecte les grandes lignes historiques, mais y rajoute des éléments trouvés dans la correspondance des différents protagonistes (correspondance restituée dans les annexes), en particulier sur les relations de Cinq-Mars avec le cardinal, la découverte du complot et l'exécution.

Sauf que Vigny se réapproprie Cinq-Mars pour en faire un vrai héros romanesque et romantique ! Il décrit ses relations d'enfance puis d'amour avec Marie de Gonzague, le déchirement de son coeur quand celle-ci est promise au roi de Pologne, la découverte de la légèreté de son aimée et le désespoir d'un jeune homme passionné prêt à tout : “pour elle je fus courtisan; pour elle j'ai presque régné en France, et c'est pour elle que je vais succomber et peut-être mourir“. Les dernières pages m'ont touché en plein coeur. “Quand la jeunesse et le désespoir viennent à se réunir, on ne peut dire à quelles fureurs ils porteront, ou quelle sera leur résignation subite; on ne sait si le volcan va faire éclater la montagne, ou s'il s'éteindra tout à coup dans ses entrailles.”

Cependant, il me semble que Vigny décrit Richelieu d'une manière beaucoup trop noire, faisant du combat de Cinq-Mars une marche pour la libération de la France des mains de ce tyran. Même s'il montre que Louis XIII n'est pas compétent et ne peut pas s'en passer, et qu'il rend justice au génie politique de Richelieu. Mais il critique le côté peu religieux du cardinal, sa cruauté parfois alors que Cinq-Mars reste pur jusqu'au bout : “Ma pensée entière, la pensée de l'homme juste, se dévoilera aux regards du roi même s'il l'interroge, dût-elle me coûter la tête.”

C'est tout de même un beau roman historique, quoique avec des longueurs lors de l'explication de la situation de la France et des débuts de Cinq-Mars. Ce fut donc un vrai plaisir, sans être un coup de coeur, d'être replongée ainsi au coeur de l'Histoire.

Avec Cinq-Mars, de Vigny est l'un des initiateurs du grand roman historique français. Il est souvent considéré comme le Walter Scott français, tout en plaçant cependant les hommes illustres au premier plan alors que pour Scott, l'histoire n'intervient qu'en toile de fond.

Vigny publie d'ailleurs sa théorie du roman historique dans la troisième édition de Cinq-Mars en 1827, dans une préface intitulée “Réflexions sur la vérité dans l'art”. Il défend l'idée d'un récit qui “perfectionne l'évènement pour lui donner une grande signification morale”. Il affirme que la liberté qu'il prend avec l'histoire est “la liberté que les Anciens portaient dans l'histoire même”, car “à leurs yeux l'histoire était aussi une oeuvre d'art”.
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« Cinq-Mars », publié en 1826, passe pour être le premier roman historique français. Je dis « passe pour » vu que la définition du roman historique est tellement élastique, ses contours tellement flous, que d'aucuns en font remonter l'origine à « La Princesse de Clèves » (Mme de la Fayette – 1678) d'autres à « La Chanson de Roland » (XIème siècle). Mais, me direz-vous avec votre sagacité habituelle, cela ne se peut, il y a eu quand même « Les Martyrs » De Chateaubriand, en 1809. Certes, mais, s'agit-il là d'un véritable roman historique ? L'Histoire n'y sert de prétexte qu'à une épopée relativement poussive (à mon avis) et à une démonstration de prosélytisme religieux, peu de mouvement, beaucoup de romantisme, mais pas cet engouement qui vous prend à remonter le temps avec des héros chevaleresques.
Alors oui, « Cinq-Mars » peut être considéré comme l'un des premiers romans historiques français avec « Chronique du règne de Charles IX » (Mérimée – 1829), « Les Chouans » (Balzac – 1829) ou « Notre-Dame de Paris » (Hugo – 1831).
Dans ce genre très particulier, il existe un point d'achoppement sur lequel butent tous les écrivains : l'équilibre entre la vérité (véracité, ou pour le moins vraisemblance) historique, et la diégétique romanesque (j'ai appris le mot il y a peu, c'est le processus d'écriture, en gros, du roman). Entre l'art et la vérité, en quelque sorte.
Exemple, in situ (qu'est-ce que je parle bien !) :
Le roman : Henri d'Effiat, comte de Cinq-Mars est un jeune homme beau et chevaleresque ; devenu un ami intime du roi Louis XIII, il se détache de celui-ci, et participe à une conjuration contre le Roi et le Cardinal de Richelieu. Découvert, il finit décapité. Très romantique dans le thème, les personnages et la manière.
L'Histoire (avec un grand H – et une grande hache !) : Cinq-Mars est un intrigant de première, manipulateur et sournois. Il se met dans la poche le faible roi Louis XIII, et est en guerre ouverte avec Richelieu. Il est l'âme de la conjuration. Richelieu fait peut-être preuve d'absolutisme, mais les conjurés sont bel et bien accusés et condamnés pour haute trahison et lèse-majesté.
Les critiques de l'époque ont mis en avant cette dichotomie entre le roman et l'Histoire. On peut y apporter deux éléments d'opposition : d'abord, les recherches historiques étaient moins avancées à l'époque qu'aujourd'hui. Ensuite, Vigny assume, dans sa préface, de préférer l'art à la vérité :
« Je n'ai point dessein de défendre ce dernier système de composition plus historique, convaincu que le germe de la grandeur d'une oeuvre est dans l'ensemble des idées et des sentiments d'un homme et non pas dans le genre qui leur sert de forme. le choix de telle époque nécessitera cette MANIERE, telle autre la devra repousser ; ce sont là des secrets du travail de la pensée qu'il n'importe point de faire connaître ».
D'une façon un peu plus directe, Alexandre Dumas dira un peu plus tard : « Il est permis de violer l'histoire, à condition de lui faire de beaux enfants ».
Mais si l'on se met à demander au roman historique de copier exactement l'Histoire, autant aller piocher directement dans les archives, les Mémoires, les documents historiques et les spécialistes de l'Histoire : il y a autant de vie parfois que dans un roman « romanesque ». Mais le propre justement, du roman historique, est de nous faire rêver à une époque, à des personnages qui ont vécu (ou auraient pu vivre) bien avant nous. Alors qu'importe si la vérité est un peu écornée !
John Ford disait : « entre l'Histoire et la légende, je choisis toujours la légende »
Vigny aussi, sans doute.
Ils ont raison tous les deux

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Fils d'un ancien officier des armées royales, Alfred de Vigny est élevé dans le culte de la monarchie et le regret du passé. Sa vocation, pense-t-il, est militaire. A la chute de l'Empire, il obtient d'être nommé sous-lieutenant de cavalerie. Mais le temps de l'héroïsme est révolu. le jeune officier s'accommode mal de la vie de garnison à Vincennes, à Rouen .. : il quittera l'armée définitivement en 1827..
Parallèlement à sa carrière militaire, il engage une carrière d'écrivain. Son premier texte : le Bal paraît en 1820. Il fréquente les salons parisiens et se lie d'amitié avec Victor Hugo ; la fréquentation des femmes est aussi du voyage.

En avril 1826 paraît le roman le Cinq- Mars qui va connaître un succès considérable .. C'est parti mon kiki .. Il initie quelque part le roman historique. Pour une femme, le jeune marquis de de Cinq-Mars -voilà pourquoi il ne faut pas l'écrire en chiffre-, obtient la faveur du roi Louis XIII en se faisant remarquer par un certain nombre d'exploits ..La suite sera riche en rebondissements ..
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Moi qui, de manière générale - et bien qu'il y ait des exceptions - n'aime pas les classiques, j'ai été servi avec ce pavé de 500 pages qui commence de manière à perdre (ou à ennuyer, je ne sais pas) le lecteur dès les premières pages. Mais je me dois de reconnaître qu'au fil des chapitres je me suis comme pris au jeu et cette lecture m'est - presque - devenue agréable.

"Cinq-Mars", au delà de simplement nous raconter la triste et fatale destinée de son protagoniste et de la conspiration dont il est à l'origine, livre un instantané de la période à laquelle il se déroule. On y voit les petites combines entres puissants, les enjeux et les préoccupations de l'époque - qui, vu d'aujourd'hui peuvent paraitre risibles mais qui font voyager le lecteur dans un autre temps. On y croise Corneille et René Descartes et on assiste à un (faux) procès pour sorcellerie. Bref, vous l'aurez compris, le lecteur à comme l'impression d'être à bord de sa machine à remonter le temps et d'observer tout ce petit monde aristocrate conspirer en tout sens. Et puis on retrouve le schéma classique du romantisme qui décrit la confrontation entre l'amour et la raison.

Mais évidemment, Vigny ne déroge pas non plus aux habitudes qui me déplaisent dans la littérature de ce siècle : lorsque le personnage principal monte un escalier ; bing, on a le droit à trois pages de description de l'architecture de celui-ci ; et quand il entre dans un château ; paf trois pages de description du domaine et de ses habitants depuis dix générations (j'exagère à peine). C'est avec cela que l'on voit tout de même que la littérature a, à mon sens, évolué, s'est fluidifiée... Comme pour le cinéma. Avant, les plans y étaient fixes, on posait la caméra et elle ne bougeait presque plus de toute la scène. Maintenant, les réalisateurs redoublent chaque fois d'ingéniosité pour rendre les plans les plus originaux possible. On peut trouver cela bien ou non, toujours est-il que cet aspect m'a toujours dérangé dans les classiques littéraires...

Bref, "Cinq-Mars" est donc plutôt une bonne surprise, bien que ce soit tout de même loin d'être un coup de coeur... !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Joseph avait peine à reconnaître en lui son ancien maître ; il sentit un moment le regret de s’être donné à lui, et crut que son étoile pâlissait ; mais, songeant qu’il était haï de tous les hommes et n’avait de ressource qu’en Richelieu, il le saisit par le bras, et, le secouant fortement, lui dit à demi-voix, mais avec rudesse :
— Allons donc, monseigneur, vous êtes une poule mouillée ; venez avec nous.
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Jamais le feu mis à la poudre ne produisit un effet plus prompt que celui de ce seul mot. Jeanne de Belfiel se leva subitement, elle se leva dans toute sa beauté de vingt ans, que sa nudité terrible augmentait encore ; on eût dit une âme échappée de l’enfer apparaissant à son séducteur ; elle promena ses yeux noirs sur les moines, Lactance baissa les siens ; elle fit deux pas vers lui avec ses pieds nus, dont les talons firent retentir fortement l’échafaudage ; son cierge semblait, dans sa main, le glaive de l’ange.
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– Grand Dieu, si tu m’entends, juge-moi donc, mais ne m’isole pas pour me juger. Regarde-moi entouré des hommes de mon siècle ; regarde l’ouvrage immense que j’avais entrepris ; fallait-il moins qu’un énorme levier pour remuer ces masses ? et si ce levier écrase en tombant quelques misérables inutiles, suis-je bien coupable ? Je semblerai méchant aux hommes ; mais toi, juge suprême, me verras-tu ainsi ? Non ; tu sais que c’est le pouvoir sans borne qui rend la créature coupable envers la créature ; ce n’est pas Armand de Richelieu qui fait périr, c’est le premier ministre. Ce n’est pas pour ses injures personnelles, c’est pour suivre un système. Mais un système… qu’est-ce que ce mot ? M’était-il permis de jouer ainsi avec les hommes, et de les regarder comme des nombres pour accomplir une pensée, fausse peut-être ? Je renverse l’entourage du trône. Si, sans le savoir, je sapais ses fondements et hâtais sa chute ! Oui, mon pouvoir d’emprunt m’a séduit. Ô dédale ! ô faiblesse de la pensée humaine !…Simple foi ! pourquoi ai-je quitté ta voie ?… pourquoi ne suis-je pas seulement un simple prêtre ? Si j’osais rompre avec l’homme et me donner à Dieu, l’échelle de Jacob descendrait encore dans mes songes !
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TOURAINE,JARDIN DE LA FRANCE:
Connaissez-vous cette contrée que l'on a surnommée le jardin de la France, ce pays où l'on respire un air si pur dans les plaines verdoyantes arrosées par un grand fleuve ? Si vous avez traversé, dans les mois d'été, la belle Touraine, vous aurez longtemps suivi la Loire paisible avec enchantement, vous aurez regretté de ne pouvoir déterminer, entre les deux rives, celle où vous choisirez votre demeure, pour y oublier les hommes auprès d'un être aimé. lorsque l'on accompagne le flot jaune et lent du beau fleuve, on ne cesse de perdre ses regards dans les riants détails de la rive droite. Des vallons peuplés de jolies blanches qu'entourent les bosquets, des des coteaux jaunis par les vignes ou blanchis par les fleurs du cerisier, de vieux murs couverts de chèvre-feuilles naissants, des jardins de roses d'où sort tout à coup une tour élancée, tout rappelle la fécondité de la terre ou l'ancienneté de ses monuments, et tout intéresse dans les œuvres de ses habitants industrieux."p.33-34
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Qui de nous n’a trouvé du charme à suivre des yeux les nuages du ciel ? qui ne leur a envié la liberté de leurs voyages au milieu des airs, soit lorsque, roulés en masse par les vents et colorés par le soleil, ils s’avancent paisiblement comme une flotte de sombres navires dont la proue serait dorée ; soit lorsque, parsemés en légers groupes, ils glissent avec vitesse, sveltes et allongés comme des oiseaux de passage, transparents comme de vastes opales détachées du trésor des cieux, ou bien éblouissants de blancheur comme les neiges des monts que les vents emportent sur leurs ailes ? L’homme est un lent voyageur qui envie ces passagers rapides ; rapides moins encore que son imagination ; ils ont vu pourtant, en un seul jour, tous les lieux qu’il aime par le souvenir ou l’espérance, ceux qui furent témoins de son bonheur ou de ses peines, et ces pays si beaux que l’on ne connaît pas, et où l’on croit tout rencontrer à la fois. Il n’est pas un endroit de la terre, sans doute, un rocher sauvage, une plaine aride où nous passons avec indifférence, qui n’ait été consacré dans la vie d’un homme et ne se peigne dans ses souvenirs ; car, pareils à des vaisseaux délabrés, avant de trouver l’infaillible naufrage, nous laissons un débris de nous-mêmes sur tous les écueils.

Où vont-ils les nuages bleus et sombres de cet orage des Pyrénées ? C’est le vent d’Afrique qui les pousse devant lui avec une haleine enflammée ; ils volent, ils roulent sur eux-mêmes en grondant, jettent des éclairs devant eux, comme leurs flambeaux, et laissent prendre à leur suite une longue traînée de pluie comme une robe vaporeuse. Dégagés avec efforts des défilés de rochers qui avaient un moment arrêté leur course, ils arrosent, dans le Béarn, le pittoresque patrimoine de Henri IV ; en Guienne, les conquêtes de Charles VII ; dans la Saintonge, le Poitou, la Touraine, celles de Charles V et de Philippe-Auguste, et, se ralentissant enfin au-dessus du vieux domaine de Hugues Capet, s’arrêtèrent en murmurant sur les tours de Saint-Germain.
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Vidéo de Alfred de Vigny
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : Alfred de Vigny, _Journal d'un poëte,_ recueilli et publié par Louis Ratisbonne, Paris, Michel Lévy frères, 1867, 310 p.
#AlfredDeVigny #JournalDUnPoëte #LittératureFrançaise #XIXeSiècle
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