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Paul Valéry (Traducteur)Florence Dupont (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070394487
352 pages
Gallimard (23/05/1997)
3.96/5   67 notes
Résumé :
Dans une forme parfaite, élégante, raffinée, Virgile a composé sa première grande œuvre, Les Bucoliques. Il y a dans ces dix courts poèmes assez de sensibilité et de talent pour que, avec ce seul ouvrage, Virgile mérite d'être placé au premier rang des poètes latins. Virgile veut lutter, avec Les Géorgiques, contre l'abandon des campagnes, trop souvent délaissées pour les guerres lointaines ; il tente de remettre à l'honneur les travaux des champs. Cet hymne à la na... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je conseille à tout hasard cet opus car la traduction est celle de Paul Valéry, et ce sont des alexandrins.
Elle s'adressera éventuellement aux étudiants ou « thésards » pour la qualité des expressions et les efforts pour coller le plus près possible à l'original.
Quel autre poète en effet pouvait rendre un plus grand hommage à Virgile que le Père du Symbolisme ? Je n'ai pas trouvé meilleure traduction ni meilleur sentiment confraternel. Eh oui, même si Valéry a opté pour une traduction versifiée. Seul un poète pouvait se le permettre
Les commentaires du genre « il faut lire dans le texte original » m'ont prodigieusement amusée
Je rappelle que pas même les profs d'université actuels sont capables de lire et comprendre (ou traduire) « couramment » dans le texte. Et que les lecteurs ordinaires ne connaissent pas le latin. Alors, un peu de modestie et d'intelligence, SVP.
Quant à Virgile, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais cela est une autre histoire.
Un génie de notre Rome éternelle.
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Son premier recueil poétique, les Bucoliques, met en scène des bergers qui devisent, échangeant leurs idées, et faisant part de leurs états d'âme.
Voilà qui permet à Virgile de chanter son amour pour la nature qui est à la fois une source de nostalgie et d'épanouissement. Mais c'est également, pour lui, l'occasion d'exprimer son désarroi face aux troubles civils de l'époque.
Les Géorgiques conservent le décor campagnard. Ce poème a, contrairement au recueil les Bucoliques, un aspect didactique. L'auteur décrit les travaux de la terre en dégageant leurs techniques, et surtout, en vantant leurs charmes méconnus.
En donnant en exemple aux citadins la vie champêtre dont il loue la simplicité et le caractère sain, Virgile apporte, en quelque sorte, sa contribution à la politique de l'époque !
Mais il ne s'abaisse pas à une sorte de propagande simpliste.
Les Géorgiques sont comme un hymne aux valeurs essentielles, un grand chant de la beauté et de la grandeur de la nature. Cet effort que fait le poète pour s'élever au-dessus des contingences se manifeste encore de façon plus nette dans son oeuvre maîtresse, L'Enéide, épopée à la gloire du peuple romain.
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1.BUCOLIQUES

Ecrit en hexamètres dactyles, les Bucoliques sont une série de chants assez courts, en dialogues et en monologues, lamentations et exaltations de jeunes bergers (Mélibée Tityre, Alexis…) perdant leur troupeau ou leur amant, à la gloire de la campagne de la Rome antique. Texte fondateur qui inspira la trilogie de Pan de Giono mais aussi Pagnol qui fut l'un des nombreux traducteurs de Virgile.
Ici, dans cette édition Folio c'est Paul Valéry qui s'y colle. Pour traduire un poète, il fallait bien un poète. La métrique de Valéry est précise, en alexandrins et en vers blancs, on imagine bien ce vert paradis rêvé par Virgile dans lequel il raconte une part de sa vie et remercie ses mécènes, Mécène justement. Il utilise la métrique de l'épopée et convoque quelques mythes grecs pour agrémenter le tout. le latin de Virgile, en regard de la traduction de Valéry me semble à la fois simple et bien agencé. C'est cela que j'ai admiré : cette versification parfaite qui peut presque rassurer sur son niveau de latin car, Valéry l'écrit lui-même à la fin du volume dans « Variations sur les Bucoliques », sa connaissance du latin n'allait pas au-delà du lycée et n'était qu'un souvenir lorsqu'on lui a proposé cette traduction.
Arbres odorants, cigales, lait des brebis, printemps éternel, flûtes des bergers qui préludent, labours, moissons, rivières enchantées c'est un concentré de nature méditerranéenne qui s'offre au lecteur. C'est un monde imaginé où les nymphes habitent encore les arbres, les dieux de la nature qui se donne participent aux activités des hommes qui s'ébattent sous un soleil bienfaisant. Virgile recrée à son goût les poèmes de Théocrite faisant de la Rome augustinienne, une héritière des mythes grecs auxquels le Latin ajoute quelques lettres de noblesse.

2. GEORGIQUES

Divisé en quatre parties, les Géorgiques sont considérées comme une sorte de traité d'agronomie en vers. La première partie traite des moissons et comment rendre son champ fertile, la deuxième s'intéresse aux arbres, aux vergers, aux greffes, la troisième est consacrée aux troupeaux, aux animaux de la ferme, moutons, vaches etc. et enfin dans la quatrième Géorgique, les abeilles sont à l'honneur et comprend une digression du côté de la mythologie avec l'histoire d'Aristé qui perdit ses ruches pour avoir poursuivi Eurydice et causé indirectement sa mort, car, dans sa fuite, elle marcha sur un serpent venimeux qui la tua. Suit toute la narration d'Orphée aux enfers qui va récupérer sa moitié mais cause aussi sa perte en se retournant.
Souvent mis à la suite des Bucoliques, les Géorgiques n'ont, dans cette édition, pas le même traducteur. Ici il s'agit de l'abbé Delille, latiniste distingué du XVIIIe siècle, donc celui des Lumières dans lequel le savoir encyclopédique avait son importance et dans lequel aussi les physiocrates représentaient un mouvement non négligeable. le texte de Virgile est traduit en alexandrins rimés, à mon sens un jeu dangereux pour qui n'est pas vraiment poète. Autant Valéry a relevé le défi avec les Bucoliques, autant cette traduction des Géorgiques me paraît pompeuse et emphatique. de plus je soupçonne le brave abbé d'apporter de l'eau à son moulin en décrivant une nature toute empreinte de divinité et de valeurs chrétiennes. le texte est donc assez vite ennuyeux et endormant.
On remarque que le texte latin de Virgile est d'une grande concision et la mise en miroir des deux langues montre combien le traducteur en rajoute jusqu'à déplacer certains passages.
Intéressant mais à lire dans une traduction moins éloignée du texte latin.

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Magnifique oeuvre qui vise un retour aux sources primaires en faisant un éloge à la cueillette, à l'élevage et enfin à l'agriculture ; en bref une magnifique hymne à la Nature au temps de l'âge d'or des poètes latins ! Il évoque en effet un certain nombre d'entre eux en chantant leurs louanges.
J'ai toujours eu un peu de mal à faire une critique sur des ouvrages de poésie car, à mon humble avis, tout est question de sensibilité. Soit on est sensible à tel ou tel texte, soit on ne l'est pas (attention cela ne veut pas dire que, parce qu'on n'est pas réactif ç certains textes de poésie, on ne peut pas être quelsu'un de sensible dans la vie...loin de moi ces propos) mais si vous voulez savoir si j'ai été sensible à cet ouvrage en particulier ; eh bien oui. Bien que ma lecture date d'il y plusieurs années déjà, je la considère comme l'oeuvre majeure de Virgile et ne peut que vous en recommander la lecture !
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"Intéressant ce lire ces textes romain pour approcher la place la nature dans l'antiquité.
Mais il vaut surement mieux lire dans le texte en latin, car la traduction perd tout le rythme poétique."
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Que d'arbres en tous lieux multipliés par nous!
Ah! du moins plantez-les, puisqu'ils croissent sans vous.
Pour nos jeunes chevreaux les alisiers fleurissent,
Du suc des pins altiers les flambeaux se nourrissent.
Mais pourquoi te parler de ces rois des forêts?
Tout sert, même le saule et les humbles genêts ;
Le miel leur doit des sucs, les troupeaux du feuillage,
Les moissons des remparts, les pasteurs de l'ombrage.
J'aime et des sombres buis le lugubre coup d'oeil,
Et de ces noirs sapins le vénérable deuil ;
J'aime à voir ces forêts qui croissent sans culture.
Où l'art n'a point encor profané la nature :
Ces bois même, d'Athos enfants infructueux,
Et l'éternel jouet des vents impétueux,
Dans leur stérilité sont encore fertiles.
Pour former nos lambris leurs arbres sont utiles :
Ici, taillés en char, là, courbés en vaisseaux,
Ils roulent sur la terre, ils vogues sur les eaux.
Le saule prête aux ceps sa branche obéissante ;
L'orme donne aux troupeaux sa feuille nourrissante ;
L'if en arc est ployé ; le cormier fait des dards ;
Le myrte de Vénus fournit des traits à Mars.
Le tilleul cependant cède au fer qui le creuse ;
Le buis, au gré du tour, prend une forme heureuse ;
L'aune léger fend l'onde ; et des jeunes essaims
Le vieux chêne en ses flancs recèle les larcins.
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Je chante les moissons : je dirai sous quel signe
Il faut ouvrir la terre et marier la vigne ;
Les soins industrieux que l’on doit aux troupeaux ;
Et l’abeille économe, et ses sages travaux.
Astres qui, poursuivant votre course ordonnée,
Conduisez dans les cieux la marche de l’année ;
Protecteur des raisins, déesse des moissons,
Si l’homme encor sauvage, instruit par vos leçons,
Quitta le gland des bois pour les gerbes fécondes,
Et d’un nectar vermeil rougit les froides ondes ;
Divinités des prés, des champs et des forêts,
Faunes aux pieds légers, vous, nymphes des guérets,
Faunes, nymphes, venez ; c’est pour vous que je chante.
Et toi, dieu du trident, qui de ta main puissante
De la terre frappas le sein obéissant,
Et soudain fis bondir un coursier frémissant ;
Pallas, dont l’olivier enrichit nos rivages ;
Vous, jeune dieu de Cée, ami des verts bocages,
Pour qui trois cents taureaux, éclatants de blancheur,
Paissent l’herbe nouvelle et l’aubépine en fleur ;
Pan, qui, sur le Lycée ou le riant Ménale,
Animes sous tes doigts la flûte pastorale ;
Vieillard, qui dans ta main tiens un jeune cyprès ;
Enfant, qui le premier sillonnas les guérets ;
Vous tous, dieux bienfaisants, déesses protectrices,
Qui de nos fruits heureux nourrissez les prémices,
Qui versez l’eau des cieux, qui fécondent les champs,
Ainsi qu’à nos moissons présidez à mes chants !
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Voici l’abeille emplir les fourrés et les bois.
Goûtant aux riches fleurs, à fleur d’onde elle boit.
Légère. Alors joyeuse, une douceur l’habite.
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Ainsi le souple osier et le genêt flexible.
Le tremble, le blanc saule et son feuillage glauque.
Tel sort d’un germe au sol : c’est le haut châtaignier,
feuillage cher au Dieu, géant des bois le chêne,
ou le rouvre qu’en Grèce on croit riche d’oracles.
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C’en est fait ; un coup d’œil a détruit son bonheur ; Le barbare Pluton révoque sa faveur
[...]
Eurydice s’écrie : « Ô destin rigoureux !
Hélas ! Quel dieu cruel nous a perdus tous deux ? [...]
Adieu ; déjà je sens dans un nuage épais
Nager mes yeux éteints, et fermés pour jamais. Adieu, mon cher Orphée ! Eurydice expirante
En vain te cherche encor de sa main défaillante ; L’horrible mort, jetant un voile autour de moi, M’entraîne loin du jour, hélas ! et loin de toi. » Elle dit, et soudain dans les airs s’évapore. Orphée en vain l’appelle, en vain la suit encore...
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