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Martine Reid (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070343591
144 pages
Gallimard (01/03/2007)
3.95/5   40 notes
Résumé :
"Il s'agit de cette femme, ou plutôt de cette jeune fille, enfin de cette anglaise dont le curieux visage m'a plu pendant une heure. C'était un être bizarre. Lorsque je m'approchai d'elle pour la première fois, une grande bête dormait dans les plis traînants de sa jupe. La grande bête, dressant le museau, grogna de manière sinistre, au moment même où j'abordai l'intéressante inconnue. Malgré moi, je reculai d'un pas."
Connue sous le nom de Renée Vivien, Pauli... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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4,5 étoiles.

La Dame à la louve est un recueil de dix-sept nouvelles paru au début du 20e siècle, mais dont le style correspond plutôt à celui de la fin de l'époque précédente : le décadentisme, héritier du symbolisme. Les thèmes correspondent également à cette esthétique dite fin-de-siècle, avec ses dandys, ses femmes élégantes, les amours homosexuelles et un aspect très éclaté de l'intrigue. Ce dernier se marque surtout dans le rassemblement des divers récits : ceux-ci peuvent sembler très différents, par les lieux et les époques qu'ils mettent en scène (de l'Antiquité au 20e siècle, ainsi que dans des temps indéterminés, en Europe, en Amérique, sur terre comme sur mer), mais ont tout de même un point commun qui est la supériorité de la femme sur l'homme. Les rôles traditionnels semblent inversés dans ces nouvelles : les figures féminines y sont fortes, déterminées, courageuses, tandis que les hommes se montrent peureux, fuyants et faibles. C'est pourtant la plupart du temps à eux qu'est confiée la narration : y transparaît alors la peur, la haine, le mépris, mais aussi, presque malgré eux, l'admiration. Dans certains récits, apparaît également un retournement de situation, montrant peut-être que certains hommes s'en sortent mieux que d'autres (par la terreur qu'ils inspirent plutôt que par l'amour, néanmoins).

Entre ces deux premiers types de nouvelles, s'en dégage un troisième selon moi, moins narratif, plus descriptif et davantage centré sur les femmes entre elles que sur leur affrontement avec le sexe opposé. Dans Les Soeurs du silence par exemple, est décrit un « couvent » féminin, lieu idyllique où règne l'harmonie. Plus loin, Psappha, plus connue sous le nom de Sappho, est invoquée et est celle sous laquelle la narratrice (l'auteure ?) place sa destinée.

J'ai apprécié l'ensemble de ce recueil, tous types de nouvelles confondus : Renée Vivien a le sens de la formule, un style d'écriture oralisé, donnant l'impression d'écouter un récit au coin du feu et une plume très lyrique par moments. Tous ces éléments ont su me charmer et m'entraîner dans ces histoires féminines. Je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de ce texte peu connu, mais qui mérite de l'être.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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La Dame à la louve est un recueil de nouvelles voire de micro-nouvelles tirant son nom de la première qui est une de celles qui m'a le plus plu. Un point commun a toutes ces textes est la confrontation des genres et la remise en cause de la façon dont sont perçus les genres. le livre est publié au début du XXe siècle où commence à s'exprimer un féminisme radical. Ici les femmes sont fortes, courageuses et parfois inquiétantes mais uniquement pour les hommes, ceux n'étant pas spécialement à leur avantage, plutôt lâches, conformistes et imbus de la force. Un thème qui revient plusieurs fois est celui de la virginité et de la chasteté. C'est un thème peu traité finalement dans un mouvement qui réclame déjà la liberté sexuelle et se distingue par ses égéries ouvertement homosexuelles. Cette pensée radicale du rapport entre les genres (qui portent aussi le refus de la maternité) sera repris par Madeleine Pelletier et Arria Ly.
Ces nouvelles bénéficient d'une narration très poétique où les métaphores et les symboles abondent pour montrer comment les femmes peuvent vaincre la domination masculine, y compris parfois par la mort.
J'ai une préférence pour la nouvelle le Voile de Vasthi qui met en parallèle Lilith la rebelle et Ève la soumise, avec Vasthi, répudiée pour son opposition à son époux, et Esther (non citée dans le texte) la pieuse qui la remplacera auprès du roi Assuérus.
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J'ai beaucoup aimé les différentes nouvelles, assez sombres et mystérieuses, qui mettent en scène des femmes fortes et courageuses, notamment, face à la mort - contrairement à des hommes bien plus faibles, lâches et imbus d'eux-mêmes !

C'était très intéressant d'avoir, au travers de certaines nouvelles, le point de vue d'une femme et, dans d'autres, celui de l'homme.

La narration poétique est belle !

Pour terminer, le fait que ces nouvelles prônent un féminisme assez radical, une liberté sexuelle - forte pour l'époque - afin de se libérer de ce patriarcat, de cette domination masculine, cela est juste génial !
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La Dame à la louve est un recueil de dix-sept nouvelles de Renée Vivien, poétesse de la fin du dix-neuvième et du tout début du vingtième siècle aujourd'hui quelque peu oubliée. Certains récits sont très courts, n'excédant pas les deux pages ; autant vous dire que La Dame à la louve se dévore en un rien de temps.
Le recueil tire son nom du titre du premier texte. J'ai trouvé que c'était un très bon choix que de commencer l'ouvrage par cette nouvelle car elle donne le ton : il y a du mystère, c'est onirique, et cette fameuse dame à la louve, comme d'autres femmes dans le recueil, préfère la mort plutôt que devoir être contrainte à ce qu'elle ne veut pas, plutôt que de se voir enlever sa liberté.
L'une des choses qui m'a plu dans ce livre, c'est que certaines histoires sont racontées au travers du regard d'un homme, d'autres par celui d'une femme, ça varie et c'est plaisant. En revanche, quelques récits sont vraiment glauques et les hommes semblent tous être de véritables raclures. Heureusement, les héroïnes sont plaisantes à suivre car elles font preuve d'une certaine force, qu'elle soit mentale, physique, ou bien même morale. Mais surtout, le gros point fort, c'est la plume de Renée Vivien : même quand on se retrouve à lire les récits les plus sombres, ils n'en restent pas moins emplis de poésie. Cela crée parfois un sacré contraste mais le résultat n'en est pas moins réussi, bien au contraire.
Alors voilà, si La Dame à la louve est un recueil de nouvelles peu joyeuses – quel euphémisme -, il n'en reste pas moins qu'elles sont superbement écrites et nous font découvrir un univers sombre, torturé, avec des personnages féminins marquants.
Renée Vivien est une poétesse qu'il faut découvrir et dont je lirai d'autres oeuvres, c'est certain.
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Une ode à la femme

Renée Vivien est une autrice née en 1877 et décédée en 1909 des suites d'une longue maladie, probablement en partie causée par l'alcool et les troubles alimentaires. Elle est connue pour ses relations intimes avec des femmes, on la surnomme d'ailleurs « Sapho 1900 », mais aussi, et surtout, pour sa prose d'une grande érudition et ses mots d'une infinie beauté.

Dans ce recueil de nouvelles, les narrateurs sont souvent des hommes se retrouvant humiliés par l'indifférence des femmes; indifférence qui malmène leur orgueil, qui ne peut être apaisé que par la mort de ces dernières.

Le rapport entre les hommes et les femmes est toujours d'une grande violence sous la plume acérée de l'autrice; quand les relations entre femmes sont, elles, d'une agréable douceur.

J'ai aimé chacune des nouvelles qui composent ce recueil; j'ai été ébranlée plus d'une fois par la puissance de ses paroles; j'ai été surprise par l'érudition de l'autrice (cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu avec une encyclopédie à portée de main pour m'aider à saisir toutes les références qui parsèment une oeuvre).

Je suis très heureuse d'avoir enfin fait connaissance avec cette autrice que je ne compte plus cesser de découvrir.
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pourquoi j'entrepris de faire la cour à cette femme. Elle n'était ni belle, ni jolie, ni même agréable. Et moi, (je le dis sans fatuité, mesdames,) on a bien voulu quelquefois ne pas me trouver indifférent. Ce n'est pas que je sois extraordinairement doué par la Nature au physique ni au moral: mais enfin, tel que je suis, - l'avouerai-je? - j'ai été très gâté par le sexe. Oh! rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger un vaniteux récit de mes conquêtes. Je suis un modeste. Au surplus, il ne s'agit point de moi en l'occurrence. Il s'agit

de cette femme, ou plutôt de cette jeune fille, enfin de cette Anglaise dont le curieux visage m'a plu pendant une heure.

C'était un être bizarre. Lorsque je m'approchais d'elle pour la première fois, une grande bête dormait dans les plis traînants de sa jupe. J'avais aux lèvres ces paroles aimablement banales qui facilitent les relations entre étrangers. Les mots ne sont rien en pareil cas, - l'art de les prononcer est tout...

Mais la grande bête, dressant le museau, grogna d'une manière sinistre, au moment même où j'abordai l'intéressante inconnue.

Malgré moi, je reculai d'un pas.

"Vous avez là un chien bien méchant, mademoiselle," observai-je.

"C'est une louve," répondit-elle avec quelque sècheresse. "Et, comme elle a parfois des aversions aussi violentes qu'inexplicables, je crois que vous feriez bien de vous éloigner un peu."

D'un appel sévère elle fit taire la louve: "Helga!"

Je battis en retraite, légèrement humilié. C'était là une sotte histoire, avouez-le. Je ne connais point la peur, mais je hais le ridicule. L'incident m'ennuyait d'autant plus que j'avais cru surprendre dans les yeux de la jeune fille une lueur de sympathie. Je lui plaisais certainement quelque peu. Elle devait être aussi dépitée que moi de ce contre-temps regrettable. Quelle pitié! Une conversation dont le début promettait si bien!...

Je ne sais pourquoi l'affreux animal cessa plus tard ses manifestations hostiles. Je pus approcher sans crainte de sa maîtresse. Jamais je n'ai vu de visage aussi étrange. Sous ses lourds cheveux d'un blond à la fois ardent et terne, pareils à des cendres rousses, blêmissait la pâleur grise du teint. Le corps émacié avait la délicatesse fine et frêle d'un beau squelette. (Nous sommes tous un peu artiste à Paris, voyez-vous.) Cette femme dégageait une impression d'orgueil rude et solitaire, de fuite et de recul furieux. Ses yeux jaunes ressemblaient à ceux de sa louve. Ils avaient le même regard d'hostilité sournoise. Ses pas étaient tellement silencieux qu'ils en devenaient inquiétants. Jamais on n'a marché avec si peu de bruit. Elle était vêtue d'une étoffe épaisse, qui ressemblait à une fourrure. Elle n'était ni belle, ni jolie, ni charmante. Mais, enfin, c'était la seule femme qui fût à bord.
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L'aurore s'était levée, et quelle aurore, mon Dieu ! C'était un grelottement de lumière transie, une stupeur grise, un grouillement d'êtres et de choses larvaires dans un crépuscule de limbes...
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- Aucun homme n'est jamais revenu du désert, Maîtresse, et jamais une femme ne s'y est aventurée.
- J'y périrai peut-être de faim. J'y périrai peut-être sous la dent des bêtes sauvages. J'y périrai peut-être de solitude. Mais, depuis la rébellion de Lilith, je suis la première femme libre. Mon action parviendra à la connaissance de toutes les femmes, et toutes celles qui sont esclaves au foyer de leur mari ou de leur père m'envieront en secret. Songeant à ma rébellion glorieuse, elles diront : Vasthi dédaigna d'être reine pour être libre.
Et Vasthi s'en alla vers le désert ou les serpents morts revivent sous les rayons de lune.
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J'ai brûlé les pieds d'une vieille fermière qui ne voulait pas me dire ou elle avait enfoui son argent. Mais, comme elle a fini par me révéler la cachette du magot, je ne lui ai plus fait aucun mal. Je suis au fond un excellent drille. Cette odeur de chair cuite était, d'ailleurs, par trop insupportable.
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Mon interlocutrice me considérait de ses larges prunelles jaunes.

« Vous ne m’avez pas devinée. Vous vous heurtez stupidement à mon invincible dédain. Je ne sais ni haïr ni aimer. Je n’ai jamais rencontré un être humain digne de ma haine. La haine, plus patiente et plus tenace que l’amour, veut un grand adversaire. »

Elle caressa la lourde tête de Helga, qui la contemplait avec de profonds yeux de femme.

« Quant à l’amour, je l’ignore aussi complètement que vous ignorez l’art, élémentaire chez nous autres Anglo-Saxons, de dissimuler la fatuité inhérente aux mâles. Si j’avais été homme, j’aurais peut-être aimé une femme. Car les femmes possèdent les qualités que j’estime : la loyauté dans la passion et l’oubli de soi dans la tendresse. Elles sont simples et sincères pour la plupart. Elles se prodiguent sans restriction et sans calcul. Leur patience est inlassable comme leur bonté. Elles savent pardonner. Elles savent attendre. Elles possèdent cette chasteté supérieure : la constance. »
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Vidéo de Renée Vivien
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Jeanne Perdriel-Vaissière 1:17 - Marguerite Burnat-Provins 1:54 - Hélène Picard 4:05 - Jean Dominique 5:16 - Lucie Delarue-Mardrus 6:11 - Anna de Noailles 8:25 - Renée Vivien 9:41 - Générique
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Référence bibliographique : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908.
Images d'illustration : Alphonse Séché, Les muses françaises : anthologie des femmes-poètes (1200 à 1891), Paris, Louis-Michaud, 1908. Marguerite Burnat-Provins : https://christianberst.com/en/artists/marguerite-burnat-provins
Bande sonore originale : Arthur Vyncke - Uncertainty Uncertainty by Arthur Vyncke is licensed under a CC BY-SA 3.0 Attribution-ShareAlike 3.0 license.
Site : https://www.free-stock-music.com/arthur-vyncke-uncertainty.html
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