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Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782743622404
270 pages
Payot et Rivages (08/06/2011)
3.34/5   34 notes
Résumé :
Jack Pine, acteur célèbre et richissime, égocentrique, arriviste et décadent, se réveille un matin dans un tel état qu’il ne parvient même pas à se souvenir de ce qu’il a fait la veille pour en arriver là. Il a forcé sur les substances toxiques, sans aucun doute, mais encore ? Alors qu’il essaye de rassembler ses esprits, un certain Michael O’Connor, du magazine People, débarque pour l’interviewer. Jack ressent l’urgent besoin de se reposer, mais il faut bien ménage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est une antienne, les romanciers ont eu plus souvent qu'à leur tour affaire au monde du cinéma. On comprend aisément la logique derrière une telle association. Plus le nom du scénariste à l'oeuvre sur votre film est réputé, plus vous élargissez le champ d'attention qui lui sera accordé. En toute logique, un génie comme Donald Westlake fut très souvent courtisé par les pontes de grands studios. Parfois pour faire de simples passes sur une brassée de scripts déjà avancés, soit pour en livrer plusieurs de son cru mais qui n'iront jamais au delà de la phase préparatoire. de temps à autre, cela débouche. Avec Cops and Robbers par exemple en 1973, sauf que le film est loin d'être du goût de Westlake. Résultat inverse sur Les Arnaqueurs en 1990 qui est un tiercé gagnant. L'auteur adapte l'un de ses maîtres Jim Thompson, apprécie la collaboration avec le réalisateur Stephen Frears, et sera même nommé à l'Oscar de la meilleure adaptation. Un peu plus et il refilait à James Bond sa dix-huitième mission en 1995. Manque de pot, ses idées et son approche ne convainquent pas l'équipe en charge de ce qui deviendra Demain ne meurt jamais. Bref, beaucoup de projets, quelques bonnes surprises, pas mal de regrets, mais une expérience enrichissante comme on dit. À force de frayer avec les grands patrons et les stars, de regarder de "l'autre côté du rideau", l'écrivain n'a pas gardé de l'industrie une image des plus fameuses. L'origine de Monstre sacré ? D'une certaine façon, quoique les germes furent posés lors d'un de ses premier travaux pour le cinéma. En 1969, il livre un script intitulé Who Stole Sassi Manoon?, un thriller comico-dramatique voyant une starlette fatiguée de son train de vie se faire kidnapper (une aubaine pour elle). le long-métrage ne se fera jamais mais de cette nouvelle morte-née, on peut déjà y voir la vision désabusée qui va imprégner le roman publié en 1989.

Je le situerai parmi les travaux les plus aboutis de Donald Westlake. En à peine 270 pages, l'auteur signe un véritable OVNI dans sa carrière. Une fable insaisissable, littéralement protéiforme, simple mais complexe, drôle mais terrifiante. Un labyrinthe de chapitres, d'interludes, d'affabulations, de ruptures, de vrai, de faux. L'antre de la star déchue Jack Pine, véritable Xanadu sur les côtes californiennes, va autant être le lieu d'une grande introspection que la rétrospective peu enjouée sur un monde de l'illusion qui a petit à petit grignoté l'esprit de son hôte. Westlake peut donner l'impression de filer droit, on comprend qu'il y a quelque chose dans les angles morts. Des flashes indéterminés permutent la nature de l'entretien, le découpage en séquence jettent le doute sur la réalité de ce que raconte Pine, on en vient même à douter de Pine lui-même sans parler des partenaires, employés, amis ou de son interviewer. Nous voilà embarqué dans une plongée identitaire hors-norme, sur plusieurs niveaux de lecture et pas mal de zones troubles pour laisser l'esprit du lecteur s'interroger à son tour. Portrait sans concession du showbusiness ? Charge schizophrène d'un esprit à bout ? Farce horrifique sur la frontière illusion/réalité ? Et si c'était les trois à la fois ? Ou plus encore, la question reste posée en fin de livre. On a beau le reposer, il va continuer à nous travailler. C'est curieux mais Monstre sacré m'a pas mal rappelé certains romans signés Bret Easton Ellis, très en phase avec les dérèglements de la vie écrite avec des paillettes et pas mal de lignes de coke. La verve est folle, l'humour omniprésent, la tension croissante ; on achève la lecture avec pas mal de moments en mémoire. Et un trouble qui ne s'en va pas. Oui, il y a un point final certes mais qu'on peut aussi se voir comme un point d'interrogation. Zut, on est piégé. Tant mieux.
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Donald Westlake est surtout connu pour ses séries. Série Dortmunder, 15 romans, puis série Parker, 22 romans sous le pseudonyme Richard Stark.
Monstre sacré est un roman indépendant, pas forcément le meilleur.

Un acteur a succès complètement défoncé à l'alcool et aux médocs éprouve quelque difficulté à répondre aux questions du journaliste venu l'interroger au bord de sa piscine. L'état second dans lequel il nage va lui permettre de plonger dans ses plus lointains souvenirs, même les plus inavouables ...

Satyre de la société Hollywoodienne, Monstre sacré ne nous fait jamais vraiment décoller. Un "coup de théâtre" quasiment révélé 100 pages avant la fin, une succession de clichés sur la vie d'acteur (belles femmes et parasites), un humour en dessous de ce qu'a pu proposer ce magnifique auteur qu'est Westlake.
Reste tout de même ce style inimitable, ce talent pour camper des personnages en trois phrases, des situations hors du commun.
Une lecture d'été agréable ... au bord de la piscine !
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Michael O'Connor, journaliste du magazine People, débarque chez l'acteur Jack Pine et profite ce qu'il vient de se réveiller en mauvais état, encore sous l'effet de substances toxiques, pour obtenir des confidences compromettantes. La célébrité a eu en effet une relation très malsaine avec son ami d'enfance, Buddy Pal.
A travers cette histoire sordide, Donald Westlake nous montre l'envers du décor. Ce qui devrait être un monde merveilleux, fait de paillettes et de strass semble être bien au contraire un monde impitoyable où règne hypocrisie et rivalité nuisible. Mais heureusement la satire avec Westlake est toujours faite d'humour et d'ironie. Et ces personnage de salaud sont à la fois caustique et jubilatoire.Et "Westlake manie merveilleusement l'absurde.", comme le dit le New York Times. Ce qui est sûr c'est que Westlake est toujours original et c'est aussi un monstre sacré du polar américain

Lien : https://collectifpolar.com/
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L'histoire est simple puisqu'en apparence il s'agit du déclin d'une star qui se réveille un matin dans sa superbe propriété en bord de mer, bien mal en point après une nuit d'excès, semble-t-il, et qui, pour garder de bons rapports avec la presse, accepte de se confier à Michael O' Connor, dans une interview fleuve où les questions se font de plus en plus précises.
L'histoire tient dans cette improbable interview où le présent alterne avec des flash-back, sortes de gros plans sur les moments phares de la vie de Jack Pine.
Arrive la révélation finale des plus surprenantes quand bien même je me doutais depuis longtemps des multiples secrets dissimulés soigneusement par l'acteur et son entourage.
C'est original, cruel, ironique et dramatique, une critique féroce, pleine d'humour noir concernant le monde du spectacle et la toute puissance médiatique des people et du paraître. L'auteur est très habile. J'ai aimé la construction de son roman et la rapidité de son style nerveux et décontracté à la fois. Un bon moment de lecture en dépit des personnages bien peu amicaux.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Ce roman fait partie de ce que j'appellerais les romans orphelins. Point de Dortmunder, ni de Parker dans ce roman, mais un personnage de star du cinéma que l'on va adorer détester. Si le début peut surprendre par le sérieux de l'intrigue, le naturel de Donald Westlake revient bien vite au galop. Et je dois dire que l'on a encore droit à de formidables scènes comiques, comme seul Donald Westlake savait les inventer.

Il faut dire qu'il nous a créé un sacré personnage de salaud, prêt à tout pour réussir, dans un monde qui le vaut bien. La critique est acerbe, le ton est plus qu'ironique, franchement cynique. L'intrigue flirte avec la ligne blanche, on se demande comment il va s'en sortir, et c'est à ce moment là que le génie de l'auteur entre en jeu pour nous offrir de superbes pirouettes.

Je ne classerai pas ce roman parmi ses meilleurs, et ce n'est pas non plus par celui-ci qu'il faut découvrir cet auteur. Par contre, les fans vont prendre leur pied, et les autres y trouveront de quoi se divertir. Car, au final, on passe quand même un très bon moment de lecture. Et puis, la fin qui est excellente nous rappelle tout de même que c'est un polar, et que Westlake était un formidable auteur.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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critiques presse (1)
Lexpress
14 juin 2011
Inédit en français, publié en 1989 aux Etats-Unis, ce roman noir de feu Donald Westlake brosse un tableau cruel du monde du spectacle, non sans cet humour irrésistible et ce ton cru qui font sa marque.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ma biographie, c’est de la merde…une histoire pour livre de poche populaire. L’interlude religieux, le rapprochement raté avec les parents, l’épouvantable secret dans mon passé, les coucheries carriéristes, les trahisons, les lieux de tournage clinquants, les paillettes des mariages foireux, les problèmes liés aux anti dépresseurs et tout le bordel.»
Lorraine, une de ses femmes, la plus intellectuelle de toutes, lui a dit un jour en se promenant le long de la plage de Malibu où il habite:
- Tu possèdes un merveilleux talent, chéri. Ton talent t’a lancé mais maintenant c’est notre époque seule qui te fait aller de l’avant. Il y a un autre pilote aux commandes. Tu n’es plus sous ton seul contrôle.
- A bien des égards, tu es un monstre d’un appétit puéril vorace. Et cependant en même temps tu es le bouffon sacré de Dieu, le monstre sacré, l’innocent épargné par la cruauté de la réalité. Tu peux être le héros, incroyablement fort et cependant, même moi, je ne connais pas les abysses de ta vulnérabilité. Et cependant, chéri, à bien des égards tu peux aussi représenter le mal ; L’innocent et le pourfendeur de l’innocence étroitement imbriqués en une seule entité d’une grande puissance de séduction. Et cependant, avec quelle facilité tu portes ce fardeau.
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La plage ici, dans le brouillard, était déserte, inviolée, intemporelle.Il n'était pas possible de deviner quelle heure de la journée c'était, hormis pour affirmer que c'était bien le jour, car le soleil, quelque part, très loin, engendrait dans la brume une luminescence nacrée de sorte que chaque goutte d'humidité en suspension était distincte et différenciée comme autant de béryls d'un gris argent parfait.Dans cette lumière comme voilée d'une gaze, la large plage marron clair était aussi immaculée qu'au premier soir de la Création, et la mer qui clapotait sur le rivage dans un murmure discret, avait la texture grise du fusain rehaussée de traînées blanches.
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Maxim Jakubowski on Donald Westlake - Part 2 of 2
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