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sur 2145 notes
Au début du siècle dernier, le narrateur reçoit les confidences d'un homme qui a embarqué sur le même bateau. Ce médecin, personnage assez médiocre, fait face à une demande inhabituelle d'une jeune femme. Enceinte, pas de son mari puisqu'il est absent depuis plusieurs mois, elle requiert son aide. Agacé, énervé sans doute par l'attitude de la jeune femme, il lui fait une proposition inacceptable. Les conséquences seront dramatiques, mais tous deux se révéleront d'une force de caractère peu commune, prêts à tout sacrifier pour ce qui leur est essentiel. Alors, certes, notre médecin aura un comportement plutôt incohérent, faute à l'amok (comportement meurtrier) nous dit le titre. Je n'en suis pas si certaine, ou du moins, ce n'est pas ainsi que je l'ai perçu.


Lettre d'une inconnue

Un homme reçoit une lettre d'une femme qui lui révèle avoir vécu dans son ombre, dès ses treize ans. Cette nouvelle gravit un cran dans la cruauté, à moins qu'elle ne soit difficilement compréhensible aujourd'hui. Faut-il y voir le sommet de l'amour romantique, celui d'une femme qui consacre sa vie à un seul être, qui — elle le répète assez — ne l'a jamais connue ou l'acte cruel d'une victime d'un amour maladif ? L'histoire est dérangeante, trouble aussi, malgré le bouquet de roses, symbole d'une vie qui se termine.

La ruelle au clair de lune
Notre narrateur est obligé de faire escale dans un petit port français. Il s'égare dans les ruelles. Attiré par une chanson en allemand, il entre dans un établissement où il rencontre une prostituée dont l'histoire va être racontée par un inconnu, pauvre diable, éternellement amoureux de cette femme. Folie et fatalité sont également au rendez-vous.

Lien : https://dequoilire.com/amok-..
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Trois superbes nouvelles. "Amok", "Lettre d'une inconnue", "La Ruelle au clair de lune". Ils sont hommes ou femmes et ils sont soumis à la passion amoureuse qui les dévore. Aveuglés, ils sortent logiquement du cadre de la normalité de la vie en société.
Ils se mettent en marge en mourant d'impatience de retrouver l'autre, l'aimé(e).

Mais la transe furieuse de cet amoureux (l'amok en malaisien) qui ne trouve pas sa moitié le pousse à l'autodestruction.
Stefan Zweig décrit ce processus dans ces trois nouvelles en variant les contextes.

Dans Amok, c'est le récit d'un voyageur désabusé, à bord d'un paquebot qui, une nuit, rencontre un médecin alcoolique qui lui raconte sa vie. (Un récit dans le récit).

Dans "Lettre d'une inconnue", (ma préférée), un écrivain à succès reçoit un courrier volumineux qui contient l'histoire d'une femme, son ancienne voisine, alors adolescente. C'est cette femme qui raconte passionnément son attente qui m'a le plus touché.

Dans "La Ruelle au clair de lune", un voyageur (encore désabusé, comme souvent chez Zweig) débarque dans un port et entre dans un bar interlope où il est témoin d'une scène dramatique.

Mais je n'en dis pas plus, en ai-je trop dit? Comme le dit fort justement Romain Rolland dans la préface, c'est une oeuvre qu'il faut humer, lamper!
"C'est un crime contre l'art, de la fausser, d'avance..."
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J'ai la chance de posséder ce petit ouvrage en Stock, et non pas en livre de Poche, qui est plutôt une maison d'éponge, de truc lavasse et mou qui s'efface en passant le doigt dessus. Alors si vous avez le choix, évitez.
Passé cette constatation, attaquons nous à Zweig.
En trois nouvelles, ou très courts romans, il étale tout son talent, sa passion de l'âme humaine et sa classe dans le développement littéraire de ces aspects de l'Homme.
Ce titre, Amok, m'a toujours attiré dans la bibliothèque parentale, mais je n'ai l'ai lu qu'aujourd'hui, hasard de la vie et de la lecture.
Je n'ai pas été déçu, on plonge dans la vie de ce docteur des colonies d'un coup, en apnée, pour n'en ressortir qu'après avoir vécu avec lui son calvaire.
Il en va de même dans les deux autres nouvelles qui composent le livre (il en manque un dans cette couverture, La ruelle au clair de Lune) où l'écriture de Stefan Zweig étale ses qualités. Justesse, simplicité, puissance évocatrice, construction rythmée de la narration ; nul besoin de s'étaler, d'autres l'ont déjà fait, à juste titre.
Il me faut simplement ajouter que j'aime moins l'ambiance des romans à celle que Zweig sait donner à ses biographie. je n'ai pas tout lu de cet auteur, néanmoins ce contraste me semble clair entre des Vies ou l'auteur sait donner vie à ses héros, ces personnages réels mais tellement forts qu'ils en deviennent plus fort que ceux d'oeuvres romanesques, et ceux qu'il invente.
Ces derniers baignent dans un espèce de spleen ou plutôt de sehnsucht, de mélancolie pour parler français ; ces histoires tapissent tout de suite le palais d'un goût acre, amer, forment devant les yeux une sorte de voile sépia, brumeux, donnant une ambiance tout à fait particulière et pas forcément sereine et agréable.
Cela colle parfaitement avec les personnages et les histoires racontées, mais empêche, pour moi au moins, d'en lire trop à la suite sous peine de sombrer dans la tristesse et la misanthropie !

Pourtant, la tonalité de chaque roman ne l'est pas, misanthrope, ou pas tant, mais je ne sais pas, cet effet surnage à la fin dans mon esprit... peut être à cause de la fin de Zweig, que je ne connais que trop bien...
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Bonjour, aujourd'hui nous allons voyager sur l'Océania, pour aller de Calcutta jusqu'en Europe.

Un homme arrive de justesse à avoir une cabine pour faire la traversée, bien qu'elle soit exiguë, il est ravi de l'avoir obtenue.

Alors qu'il recherche le calme de la nuit, il rencontre un homme près du pont, qui semble avoir un peu bu ; celui-ci lui raconte son histoire. C'est un médecin qui aimait trop une femme et a volé pour elle, sa carrière étant brisée, il a trouvé une opportunité et s'engage dans les colonies ; non pas par passion, mais pour se faire oublier et toucher la prime qui est versée aux volontaires.

Malheureusement, il a du mal à s'acclimater et s'ennuie de l'Europe et les années s'écoulent dans un mortel ennui quand soudain une femme blanche lui rend visite. Il lui refuse un service et cela aura de lourdes conséquences qu'il se reprochera toute sa vie.

Et l'amok ? C'est une sorte d'ivresse, une folie meurtrière…

Bref, une nouvelle de Zweig à ne pas manquer, qui bouleverse et laisse un goût amer…

À lire près du pont d'un bateau, près d'un port ou dans la salle d'attente d'un médecin, en dégustant des sablés avec une tasse de thé noir… Bonne lecture !


Amok est suivi par deux courtes nouvelles :


Lettre d'une inconnue : Une jeune fille de treize ans va tomber follement amoureuse de son voisin ; lui ne s'en apercevra pas ou peu. Cette jeune fille va grandir et garder cet amour tapi au fond de son coeur… À suivre…


La ruelle au clair de lune : Un homme déambule dans les rues près du port et se heurte à un inconnu qui scrutait l'intérieur d'une maison dans une ruelle sombre. Il s'approche et rentre dans la maison qui n'est rien d'autre qu'une maison close. Il s'avère que l'homme qu'il a bousculé et qui regardait dépité l'intérieur, n'est nul autre que le mari d'une des prostituées... À suivre…


Et voilà, trois nouvelles pour le prix d'une. C'est du Zweig, donc c'est très bien écrit, mais c'est émouvant et très triste. Sortez vos mouchoirs, et bonne lecture !

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Amok ou quand la rage tue!
Stefan Zweig, poète, essayiste, dramaturge et romancier, est connu entre autres pour sa foi inaltérable dans les sentiments les plus profonds et les plus intenses de l'humanité.

Comme à son habitude l'auteur autrichien peut passer de la hâte furieuse à la tiédeur ennuyeuse en un éclair.

Dans cette nouvelle, grave et tourmentée, la narration revêt un sentiment d'urgence avec un rythme d'une grande vivacité et d'une profondeur malaisante.
Par moments semblables à des rêveries, les mots nous attrapent en nous fauchant en simultané avec le personnage, nous polluant d'une inquiétude poisseuse qui nous permet de partager et de ressentir son malaise.

Ces 63 pages se transforment en une sorte de descente en montagne russe avec des creux et des pics de variation inattendues.
On a envie de secouer ce personnage qu'on juge, prématurément, trop fataliste, trop mou, trop perturbé, ainsi que sa façon de subir les événements dans un état de prostration extatique insupportable.

Tiré du malais "amuk", le terme "amok" désigne, dans l'ensemble du «monde malais» une rage meurtrière incontrôlable. Selon la tradition, c'est la réaction d'un homme humilié en public qui, pour prouver sa virilité et soigner son orgueil meurtri, se lance dans une tuerie de masse sans discrimination qui prend parfois la forme de meurtre-suicide.

L'auteur autrichien nous prend en otage d'un épisode de l'amok: un manque de contrôle, une impulsivité, un trouble dissociatif ou une psychose suivis d'une crise de violence et d'une sorte de décompensation extrême.

Stefan Zweig nous communique encore sa passion de connaître et sa curiosité jamais apaisée qui ont fait de lui un fin observateur des hommes et de leurs émotions.

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Voici une nouvelle qui monte en intensité comme une contagion et qui nous emmène dans les abîmes d'une passion destructrice.
L'environnement de ce médecin déprimé qui vit tel un ermite, apparaît comme moite, chaud, poisseux et sombre. La vie n'a plus d'intérêt pour lui dans un pays qu'il n'aime pas.
Ses seuls compensations sont l'alcool et les femmes "jaunes" qu'il méprise. Voilà qu'un jour se présente en consultation une européenne froide, distante et désagréable. S'engage alors entre eux un rapport de force plus que singulier.
Je pourrais avec beaucoup de plaisir disserter sur ce qui m'a semblé provoquer la folie de cet homme tant j'ai adhéré à l'écriture de Stefan Zweig. Cependant, ce n'est pas l'objectif premier de cette critique... Je ne vais donc pas en dévoiler d'avantage, car cette nouvelle bien qu'intense est assez courte. N'hésitez pas à la découvrir, c'est encore une fois du très bon Zweig !

CHALLENGE ABC 2014-2015
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Je viens de voir que 2 de mes amis, je nomme Rabanne et berni29 l'ont lu ou relu dernièrement. Amusant ! Encore un qui ne se périme pas. Et dire que j'ai pensé que Stefan Zweig resterait une lecture d'ados ! Comme souvent chez l'auteur, l'histoire démarre sur un bateau qui enclenche une confidence. Cette fois, c'est celle d'un médecin qu'un amour fou a porté jusqu'au ridicule en se fichant des conséquences. le lecteur est vite embarqué dans cette obsession...
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Un livre, trois nouvelles. Une que j'avais déjà lu : lettre d'une inconnue (que j'avais adorée) et deux découvertes : amok et la ruelle au clair de lune.
Ces deux histoires m'ont touché, je ne m'attendais pas à un tel dénouement.
J'ai donc passé une après-midi poétique (c'est tout le talent de Stefan Zweig), entrecoupée, de folie, d'amour (voire de passion), et d'issue insoupçonnée.

Un auteur magistral, plus je le lis, plus je collectionne ses oeuvres. (c'est le seul)

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Stefan Zweig fait selon moi partie de ces auteurs dont la plume se reconnait dès les premières phrases, moins par la syntaxe pure que par la psychologie des protagonistes ainsi que les démons qui les dévorent au fil des pages.
Amok raconte l'histoire d'un homme, médecin, qui pour des raisons aussi complexes que humaines refuse de venir en aide à quelqu'un.
Je ne dévoilerai rien d'autre ici, mais la grandeur du texte réside moins dans l'histoire elle-même que dans la profondeur humaine du récit et des sujets abordés, portés par la plume magistrale de Stefan Zweig.
Un classique à lire.
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J'aimerais pouvoir parler de ces hommes atteints de folie meurtrière, de ces hommes à la désespérance telle qu'ils en arrivent à tuer des inconnus et même leurs proches, de ces hommes ne supportant pas l'humiliation et qui d'un brusque désir de vengeance anéantissent tout ce qui fut leur vie.
Quand la passion atteint son paroxysme et que plus rien ne peut retenir la main fanatique et dévastatrice.

Difficile de parler de ces hommes, auteurs d'acte infâme, monstrueux, barbare...sans ressentir de l'aversion, et même parfois de la haine.

Quoiqu'il en soit l'incompréhension règne. Et les mots deviennent bien futiles et vains.
Si ce ne sont ...les mots de Zweig.

L'Amok, c'est ça. "C'est plus que de l'ivresse...c'est de la folie, une sorte de rage humaine...une crise de monomanie meurtrière et insensée, à laquelle aucune intoxication alcoolique ne peut se comparer." Ainsi parle de cette folie meurtrière un médecin ayant exercé en Malaisie, personnage de cette nouvelle de Zweig.
L'amok, c'est cet accès de rage qui provoque chez certains malais une course effrénée au cours de laquelle ils tueront tout ce qui se trouve sur leur passage.
Zweig s'appuie sur ce phénomène pour écrire "Amok ou le fou de Malaisie" avec toute la subtilité et le talent qu'on lui connaît. Subtile évocation de ces sentiments qui submergent, qui rendent fou, qui dépassent l'entendement au plus haut point et qui poussent l'individu tourmenté vers l'irrationnel, vers l'insensé.

Zweig est incontestablement le maître quand il s'agit de plonger le lecteur au coeur de "ce monde souterrain des passions" et c'est, avec bien sûr une certaine appréhension à chaque fois, qu'on le suit fébrilement et qu'on écoute docilement ses mots :
" Surgissez de vos ténèbres crépusculaires,
Et n'ayez pas honte des tourments qui vous plongent dans l'ombre ! "

Sage conseil et bien avisé sans nul doute, que je me permets de généraliser. N'est ce pas en prenant à bras le corps ces tourments inconscients et en les partageant qu'on peut espérer retrouver la lumière ?

Petite pensée émue pour cet auteur épatant qui je l'espère a finalement retrouvé la lumière...

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