L'avis de la Plume Baroque :
Ayant déjà découvert les destins souvent tragiques mais toujours héroïques de célèbres explorateurs comme
James Cook,
Louis Antoine de Bougainville ou encore
Jean-François de la Pérouse, je n'ai jamais eu l'occasion d'en apprendre davantage sur Fernand de
Magellan, l'homme connu pour avoir fait, le premier, le tour du monde.
Le livre de
Stefan Zweig tombait donc à merveille entre mes mains de passionné de récits d'exploration. L'auteur m'a permis de découvrir, sous sa belle plume, l'épopée fantastique d'un navigateur talentueux et déterminé. Détermination qui lui a donné l'occasion de franchir l'Atlantique et de découvrir, le premier, le passage permettant de rejoindre l'océan pacifique, démontrant ainsi la sphéricité de notre planète, grand débat séculaire.
Car oui, «
Magellan » est bel et bien une biographie.
Stefan Zweig commence son livre par le chemin suivi traditionnellement par les épices d'Inde jusqu'aux marchés occidentaux au XVème siècle, nous révélant au passage la valeur d'un grain de poivre, d'un clou de girofle ou d'un bâton de cannelle. Une personne riche était à l'époque appelée « sac à poivre », signe de la rareté et de l'importance de ce qui pour nous est aujourd'hui si commun.
Ces épices poussent les rois et les explorateurs à découvrir de nouveaux passages maritimes afin de contourner les nombreux intermédiaires présents sur la route des épices. C'est l'une des motivations de
Magellan qui fait le projet fou de trouver le passage vers l'Ouest, raccourci vers les îles des épices. Personne ne croit à son projet à la cour du Portugal, il s'exile alors pour présenter habilement sa requête au roi d'Espagne, Charles Quint, qui finit par financer et autoriser cette expédition jamais réalisée auparavant.
L'auteur nous décrit les préparations titanesques mises en place par le navigateur. Faut-il se rappeler l'ampleur de la tâche à accomplir ? Partir vers l'inconnu, sans être assuré de réussir, pour une durée indéterminée, sans indication sur le climat ni sur la possibilité de revenir un jour. Les matelots sont partis sans même savoir quel était l'objectif du navigateur.
Magellan prépare méticuleusement ce voyage et un nombre considérable de provisions, révélant chez lui un caractère affirmé mais également solitaire.
Ce livre décrit à merveille ce voyage et ses nombreuses difficultés car autant dire que la découverte de l'océan pacifique n'aura pas été menée sans pertes et fracas. Je vous laisserai découvrir les nombreuses péripéties qui auront conduit
Magellan et une partie de son équipage à découvrir le « paso », le passage reliant l'océan Atlantique à la mer du sud, appelée « pacifique » par le navigateur du fait de son calme apparent.
« Telle la barque de Charon sur les eaux du Styx, ombres parmi les ombres, les navires s'avancent sans hâte dans ce monde des Enfers » et le détroit fut découvert.
J'ai été passionné par la vie et l'oeuvre de
Magellan racontées d'une main de maître par
Stefan Zweig, un voyage captivant et palpitant, le récit de vie d'un homme humaniste et pacifiste, tranchant nettement avec les actions d'un Cortez ou d'un Pizarro. L'impression d'être à bord, de suivre le voyage aux côtés de l'équipage, de subir les affres de la faim et l'inquiétude de l'échec et de la mort, le tout enrichi par l'écriture soutenue et le style captivant de l'auteur.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture si vous êtes passionnés de
voyages, d'explorations et d'Histoire car
Stefan Zweig nous transmet ici de la plus belle des façons un moment clé de l'Histoire de notre planète où l'homme a découvert que la terre était ronde et qu'il pouvait en faire le tour. Un véritable hommage aux hommes qui ont plongé dans l'inconnu au péril de leur vie ainsi qu'au caractère déterminé et pacifiste de
Magellan, contrastant avec les atrocités commises par d'autres au nom de l'exploration.
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