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4,11

sur 6345 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Petit roman par le nombre de pages mais si grand par la qualité de l'écriture et le sujet si ..."dépaysant" !
Rien que pour la page consacré à la description des mains du joueur, il faut le lire, mais aussi pour la passion aussi ravageuse qu'une mer, un océan en colère qui défait toute les dunes, tous les rivages, toutes les protections que les hommes tentent d'inventer contre les éléments déchainés. Alors, une femme mature et seule, quels remparts pour ne pas se laisser entrâner ?
"Dépaysant" parce que comment la comprendre cette femme ! En écrivant cela je pense aux films vus et inspirés de grands auteurs comme "La Marquise d'O... " d'Eric Rohmer adaptation d'une nouvelle d'Heinrich von Kleist, ou "Madame de… " de Max Max Ophüls adapté du roman de Louis de Vilmorin.
Et c'est bien là tout le talent de Stephan Zweig qui entraîne, passionne pour cette vieille lady qui va raconter, pour mieux comprendre et accepter la journée de sa vie qui lui a fait perdre tous ses repères, tomber toutes ses défenses confortées par quarante années d'exercice social. le jour d'une sorte de retour à la vie.
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Ces vingt quatre heures ? celles de la vie d'une femme ou celles d'un joueur invétéré qui brûle son existence dans les salles de jeux d'un casino ? celles d'une femme qui veut sauver un être de la perdition ou celles de ce fou dont les mains fiévreuses froissent les billets et jettent les pièces d'or d'un regard halluciné sur les tapis, signant son arrêt de mort ?
L'un ou l'autre ? non, l'un et l'autre, et Stefan Zweig excelle, comme à son habitude, à démonter les mécanismes qui animent les actions humaines. Qu'il s'agisse de cette femme prête à tout, jusqu'à sacrifier son honneur, pour sauver ce dément de sa passion mortifère, ou de ce jeune homme au visage tantôt possédé par l'avidité et la passion du jeu, ou alors doté d'une "expression de pure clarté, de pur sommeil à la sincère béatitude ..... un état de décontraction paradisiaque, allégé de tous poids intérieurs, un état de détente, un état de délivrance".

Point de redondance dans ce court récit, mais la quintessence même des remous de l'âme, exprimée dans un style épuré, comme Stefan Zweig, ce décrypteur attentif des passions sait le faire dans tous les joyaux littéraires intemporels qu'il a légués aux lecteurs, plongés dans l'enchantement de sa prose magique.

Ses écrits ont cent ans ou plus ? Qu'importe, ils demeurent d'une parfaite actualité tant l'auteur a su, de sa plume concise et inspirée, capter jusqu'au moindre frisson les états d'âme des personnages nés de son imaginaire, en leur insufflant l'essentiel de l'humain.
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Quel beau texte !

Empli d'émotion, de précision aussi.
Que ce soit pour traduire les tourments de cette femme qui se confie sur le tard à un inconnu ou que ce soit pour incarner les tourments d'un joueur acculé uniquement à travers la description de ses mains, la précision de la plume de Stefan Zweig est bluffante.
Je dois dire que j'ai plus été happée par les mains que par la femme qui, bien ancrée dans son époque, fait apparaître certains côtés trop mièvres pour la nôtre.

C'est épatant cette faculté qu'ont certains auteurs, avec une certaine économie de mots, de plonger le lecteur dans un décor impeccable, d'incarner des personnages comme s'ils étaient là, bien vivants tout en dévoilant ce qu'il se passe à l'intérieur de leur tête.
J'ai écouté ce titre, le jeu de la lectrice était "juste comme il faut", grâce à une voix souvent en tension, sur le fil, entre larmes et colère. Un texte que je prendrai plaisir à lire si le roman papier passe entre mes mains.
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Il peut arriver un moment dans la vie où tout peut basculer. Un geste de la main qui hypnotise, une curiosité qui s'éveille ou même sentiment de responsabilité envers l'humanité et tout peut changer.

Une rencontre, une croisée des chemins et une personne s'engagera peut-être dans une vie totalement différente.

À moins que ce moment d'égarement de soit qu'une parenthèse? Et qu'au bout de vingt-quatre heures, on retourne à une vie normale en tentant d'oublier cet écart passager?

C'est un peu ce que raconte ce très court roman de Zweig. C'est superbement écrit et ces brillantes descriptions du langage corporel me font penser que les auteurs de ce calibre sont aussi de très grands observateurs.

À lire pour mieux décoder les subtilités du non verbal ou pour se rappeler les moments de la vie où on a aussi choisi d'emprunter une route divergente ou de demeurer dans le droit chemin.
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Une courte histoire sur la confession d'une vieille dame : durant sa vie ,pendant 24h ,elle qui ne savait plus vraiment quoi faire de sa vie ,elle rencontre un jeune homme ,joueur compulsif,qu'elle entreprend de sauver.
C'est très bien écrit ,touchant ,surprenant et tout simplement captivant !
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Ami de 30 ans de Freud (de 1908 à 1939), Zweig a reçu les félicitations de ce dernier, pourtant avare de compliments, pour cette nouvelle ainsi que pour "La confusion des sentiments".

C'est l'histoire d'une rencontre qui ne dure que 24 heures, entre une femme de 42 ans, veuve déprimée, et un homme de 23 ans. Celui-ci est dévoré par le jeu de la roulette au casino. La description de ses mains quand il joue est éloquente. C'est d'ailleurs ce qui attire cette femme, pourtant froide et mesurée, et l'amène à s'intéresser à lui et le mot est faible.

Freud voyait le fantasme masculin de la mère initiatrice qui pourrait ainsi protéger son garçon de l'onanisme (symbolisé par le jeu). le lecteur lambda que je suis ne voit pas cela mais plutôt la passion d'une femme pour un jeune homme, pourtant indifférent à celle-ci, racontée de manière magistrale.
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Lors de vacances dans une pension familiale du sud de la France, une femme respectable sous tout rapport abandonne mari et enfants pour s'enfuir avec un jeune et bel inconnu.
Scandale, indignation et jugement sans appel.
Abandon et passion qui fait écho à l'histoire d'une vieille dame anglaise, qui a connu elle aussi jadis cet élan irrémédiable, envers un jeune homme sous l'emprise du jeu.

Stefan Zweig nous dépeint avec son habituelle virtuosité l'Obsession et la Passion dévorante, jusqu'à son paroxysme dramatique. La plume fait mouche (je garderai longtemps le souvenir de ces mains), l'émotion est omniprésente, exacerbée. Un très beau texte.
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Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme, c'est le récit haletant d'une vieille dame anglaise confié à un narrateur. L'élément déclencheur de cette confession est le départ précipité d'une pension de famille de Mme Henriette avec un homme qu'elle venait de rencontrer le jour même. Cet événement a fait un scandale parmi tous les résidents. Tous sont indignés de son comportement. Sauf Mrs C… et le narrateur qui ne partageaient pas le même point de vue que les autres.

Cette confession pourrait s'apparenter à une séance de psychanalyse. C'est l'impression que cela m'a donné, car le narrateur laisse le temps à la vieille dame de dérouler son récit, sans intervenir. Il la laisse faire ses propres conclusions. Elle-même semble apaisée, satisfaite de revenir sur les événements qui ont marqué sa vie au cours de ses vingt-quatre heures. Elle explique que cela lui permet de mieux comprendre les raisons de ses agissements à l'époque. Et puis, l'auteur ne nous laisse aucun indice quant à l'identité de ce narrateur. Ou bien est-ce que l'auteur se confond dans celui-ci. Je ne suis pas experte en littérature, c'est donc juste une impression que je vous confie.

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été fascinée par la description de la scène où Mrs C… observe les mains de ce joueur. Il y a de tels détails, cela semble si réel.

Alors pour ceux d'entre vous qui n'auraient pas encore lu des oeuvres de Stefan Zweig, je vous invite à essayer. Ces récits sont assez intenses, en peu de mots il sait révéler les émotions de chaque personnage. J'avais d'ailleurs apprécié « le voyage dans le passé ».
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Après avoir suivi les derniers jours de Stefan Zweig dans la magnifique bande dessinée adaptée du roman de Laurent Seksik, j'ai pu enfin découvrir la belle plume de l'écrivain autrichien avec une de ses nouvelles les plus connues.

Un fait divers secoue toute la bonne société en vacances sur la Côte d'Azur au début du siècle dernier. Il fait aussi revivre un vieux souvenir enfoui chez une Anglaise aux cheveux blancs qu'elle décide de confier en toute sincérité au narrateur.

C'est l'histoire d'une passion plus forte que la raison à laquelle on ne résiste pas car "On ne vit une heure pareille qu'une seule fois dans sa vie, et cela n'arrive qu'à une personne parmi des millions." Sur une centaine de pages d'une écriture raffinée et harmonieuse tout un condensé d'émotions; fascination et désir, honte et peur, colère et regret. Un récit très féminin d'une intensité inoubliable qui m'a impressionnée et beaucoup touchée. Un véritable coup de coeur.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ou comment je suis tombée amoureuse de Stefan Zweig!
C'est une merveille ce roman, du pur génie! La puissance d'évocation des mots de Stefan Zweig est vraiment remarquable mais surtout la sensibilité et la finesse avec laquelle il comprend et arrive à retranscrire les plus profonds et les plus intimes des sentiments humains sont bouleversantes! Cet homme là fait partie des grands sondeurs de l'âme humaine et son talent pour mettre celle-ci en mots reste selon moi inégalé!
Dans ce court roman traitant de la passion amoureuse, du jeu et du scandale, l'auteur nous offre un florilège de sensations et d'émotions humaines à vous faire frissonner et en quelques chapitres seulement, il nous offre un tour du monde de l'amour! Très très fort Monsieur Zweig! Bravo et surtout merci !
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