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4,11

sur 6326 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que pourrait-on ajouter comme critique à ce livre mythique qui ne peut manquer à la culture littéraire de tout lecteur qui se respecte? On ne critique plus non plus le style Zweig. Tout a été dit, écrit, pensé. Pour moi, il est un de plus grands écrivains de tous les temps. Quel gâchis! Quelle fin tragique! Il nous aurait certainement encore livré quelques belles pages. En tant que femme j'ai bien sûr aimé ce livre. Je pense que beaucoup de femmes ont du vivre l'instant exaltant d'un désir et la déception qui s'en suit lorsque rien ne se produit. J' ai eu beaucoup de compassion pour cette pauvre femme qui aurait vendu son âme et ses biens contre un peu d'amour. Je pense aussi que pas mal d'hommes sont tels que le héros de Zweig.
Interprétation très personnelle.
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Sur un livre aussi connu, avec autant de lecteurs et autant de critiques sur Babelio, il serait bien compliqué d'avoir un point de vue original ou d'écrire une critique se hissant à la hauteur de certains des lecteurs et lectrices ici présents... Il me sera bien plus simple de dire ceci: Zweig mérite sa réputation de grand, très grand écrivain.
Que vous ne l'ayez jamais lu parce que vous craigniez que ce soit barbant, que vous l'ayez déjà découvert et que cet opus là vous ait simplement échappé, que vous l'ayez déjà lu mais il y a si longtemps que votre souvenir se fait flou....n'hésitez plus, cela vaut de vous le procurer de toute urgence! Vingt-quatre heures de la vie d'une femme est une longue nouvelle de toute beauté sur la passion, les passions plutôt, le jugement de notre prochain, et c'est le brio d'une grande plume qui donne tout son sel au texte.
A découvrir sans hésitation!
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Dans une pension de famille de la Côte d'Azur, à la Belle Epoque, une femme mariée s'enfuit avec un jeune homme tout juste rencontré en abandonnant derrière elle époux et enfants ; et, marquée par l'événement, une vieille dame aux cheveux blancs raconte au narrateur les vingt-quatre heures qui, des années auparavant, bouleversèrent sa vie en en brouillant tous les repères...

Stefan Zweig se retrouve tout entier dans cette nouvelle racontant sans détour la passion (et non l'amour) dévastant le coeur d'une femme sans histoire. Sa grande ouverture d'esprit est bien celle du narrateur qui écoute la confession de la vieille dame sans être amené à la juger ; et son besoin immodéré de liberté, qui amena l'écrivain à tellement voyager et à souvent faire le vide autour de lui pour se consacrer à l'écriture, sympathise avec cette femme forcée par les carcans de l'époque à correspondre à l'image que les autres et elle-même se font d'une dame respectable. La virtuosité extraordinaire avec laquelle Zweig dépeint la confusion des sentiments et des émotions agitant les coeurs et les âmes n'étonnera pas non plus le lecteur. Grand intellectuel doté d'une culture étendue, l'écrivain était aussi et surtout un esprit vibrant aux échos de toutes les douleurs humaines.

Un court récit mais indéniablement une grande oeuvre.
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Vingt quatre heures de la vie d'une femme /Stefan Zweig
Les feux mal éteints d'une passion foudroyante
Je viens de relire avec délice ce bref et fascinant roman de Stefan Zweig. Après « Amok », « la Lettre d'une Inconnue » et « La confusion des sentiments », je me suis encore replongé dans l'atmosphère toujours passionnelle des romans de Zweig.
le thème : la fugue inopinée de Madame Henriette avec un jeune homme ravive chez Mrs C. les feux mal éteints d'une passion foudroyante vieille de quarante années environ. Elle se confie au narrateur et lui conte avec exaltation la brève et fulgurante histoire de cette passion, et de ce bonheur extrême et fugace sans que jamais le mot « amour » soit prononcé.
On retrouve la technique narrative habituelle de Zweig : le narrateur comme s'il était l'auteur s'exprime donc à la première personne et va mettre en scène le personnage principal Mrs C. consécutivement à un fait divers qui sert de prétexte. La fugue de Madame Henriette introduit l'histoire de Mrs C.
Comme toujours, le style est concis et dense et surtout la traduction d'une très grande qualité. Les descriptions sont somptueuses. Et bien sûr le chapitre sur l'évocation des mains du joueur est un moment d'anthologie. « le jeu révèle l'homme » et Zweig d'ajouter : « …et sa main le révèle plus nettement encore ; elle révèle sans pudeur ce que veut cacher le visage… »
L'addiction au jeu tel une drogue est particulièrement bien décrite psychologiquement parlant.
Un très beau roman, certes bref mais ô combien poignant et émouvant.
Et Mrs C. de conclure son récit : « Vieillir n'est pas autre chose que n'avoir plus peur de son passé ». En se confiant au narrateur, elle a exorcisé cette journée fabuleuse qu'elle avait tenue secrète toute sa vie durant.
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Début XXème siècle sur la Côte d'Azur dans une pension de famille, plusieurs personnes sont là en villégiature.
Or, scandale, l'épouse de l'un des clients s'enfuit avec un jeune homme venu passer une journée.

Les discussions s'enchaînent, on s'offusque de cette attitude de peu de moralité.. hormis notre narrateur qui cherche à comprendre ce qui s'apparente bien à un coup de foudre ?!

Une vieille dame anglaise très distinguée rejoint ces conversations.
Elle confie ensuite à notre narrateur, souhaiter lui raconter un épisode de sa vie.

Tout commença un jour, il y a de cela vingt-quatre ans...
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

"...le battement de mon coeur s'arrêta, je retins mon souffle comme si j'avais pu par là mettre fin à ma vie et surtout à ma conscience, à cette conscience claire, d'une clarté épouvantable, qui percevait tout et qui, cependant, ne comprenait rien."

La passion foudroyante, dévorante et insensée au coeur de ce récit où la beauté des sentiments, les tourments de l'âme, sont exprimés avec une infinie justesse, d'une extrême délicatesse.
C'est sublimement bien (d)écrit.
Quelle belle littérature d'émotions !

"La gratitude rend heureux parce qu'on en fait si rarement l'expérience tangible ; la délicatesse fait du bien, et, pour moi, personne froide et mesurée, une telle exaltation était quelque chose de nouveau, de bienfaisant et de délicieux."
*
Une lecture que j'ai trouvée magnifique.
Stefan Zweig m'évoque la musique de Mahler et les poèmes de Verlaine.
*

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Un roman absolument remarquable, tant par l'écriture de Stefan Zweig, qui sait admirablement décrire les sentiments, les émotions des personnages et des femmes particulièrement, que par son style envoûtant, riche, semblant si limpide. le lecteur est littéralement emporté , happé par les confessions de la narratrice sur ces vingt quatre heures déterminantes dans sa vie. À dévorer tout simplement !
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Une journée, une toute petite journée dans la vie d'une dame de soixante-sept ans. C'est rien, c'est tout.
Et pour le lecteur, cela donne lieu à deux heures de pur émerveillement.

Que s'est-il donc passé en 1879 dans le casino de Monte-Carlo pour que, vingt-cinq ans plus tard, une dame anglaise, bien sous tout rapport, cède au désir de raconter un souvenir ancien et inavouable mais toujours très vif et précis à un inconnu ?

Nous sommes en 1904, dans une pension très bourgeoise de la Riviera. Les langues vont bon train au lendemain d'un événement qui a fortement ému ces pensionnaires très bon chic - bon genre : un monsieur bedonnant au cou de taureau appelle à grands cris sa femme Henriette, partie sur le bord de mer et disparue depuis. Malgré les recherches, rien. Henriette a disparu. Tout comme - et ce n'est pas un hasard - un jeune Français élégant et aisé, qui « rappelait d'abord une de ces figures de cire rose et à la pose recherchée qui, une élégante canne à la main, dans les vitrines des magasins de mode, incarnent l'idéal de la beauté masculine ».

Il faut bien s'en faire une raison : la bourgeoise mariée et le play-boy croqueur de jupons se sont envolés ensemble !

Seul parmi les convives outrés par ce qu'il faut bien appeler une amourette aussi brutale qu'inattendue, seul donc à ne pas jeter l'opprobre sur la femme indigne et sur le jouvenceau voleur d'épouse, se trouve le narrateur. Sa retenue dans le jugement, sa modération et son incompréhensible compréhension lui valent les cris d'orfraie de la bonne société en villégiature.

Tous le huent et cela va mal tourner. Tous, sauf une. Une dame âgée, digne et pleine de retenue, vêtue du noir des veuves qui, étonnamment, s'adresse à lui en a parte et lui demande un entretien particulier pour, dit-elle, mettre enfin en mots un secret qui lui vrille le coeur depuis des lustres

Alors un second récit s'enchâsse dans le premier et nous sommes au 19ème siècle, au casino de Monte-Carlo. Mrs C. assiste, hallucinée, et nous avec elle, à une scène extraordinaire, ou plutôt une scène sans doute usuelle en ce lieu mais peinte de façon quasi mystique par Zweig.

Sous le regard de la dame anglaise, des mains se nouent, s'attachent, se tordent, s'ouvrent puis se joignent comme en prière en fonction de ce qui se passe sur le tapis vert de la roulette. La caméra est braquée en plan serré sur ces deux mains, les scrute, les dissèque visuellement de son oeil implacable. Sue la piste verte, la boule comme un oeil brun roule et capte le regard jeté par l'iris noir du joueur fasciné par le jeu. Si l'angle de vue change, c'est pour mettre en lumière le visage de celui qui possède et ces mains et ces yeux. Visage halluciné, crispé, exalté, animé de toutes les émotions qui le traversent au fil du jeu. Exacerbation, passion incontrôlable du jeu. le jeune homme semble un vieillard, il n'a que vingt-quatre ans.

Ruiné, sans issue, il quitte la table pour un funeste destin que pressent Mrs C. L'homme se lève et s'en va « à la mort ». Lignes sublimes d'un écrivain qui plonge au fond de l'âme du joueur. Ce qui, en d'autres circonstances, éveillerait chez moi une empathie raisonnable ici me bouleverse. La langue est magicienne, les images et les points de vue, quasi cinématographiques, touchent au coeur.

La suite est assez prévisible : empathie de la dame pour ce desesperado de la roulette, on jette aux chiens des années de bonne tenue, et le rang à tenir et la réputation à protéger ne sont plus que des mots.

Amour imprévisible, désir fou de sauver un naufragé, satisfaction d'ego à être celle qui aura délivré un addict au jeu pour redevenir ensuite une dame distinguée, pleine de beaux sentiments et digne de son éducation. Quel romantisme !

La fin de l'histoire n'est peut-être pas celle qu'on voudrait, tant pis.

Il y a quelque chose de grand dans ce partage d'une journée magique, sublime et douloureuse. Il y a du génie à savoir restituer avec autant de force l'emprise de l'addiction sur l'être humain. Sans jamais juger.

Un roman court, dense, manifestement bien traduit, émaillé de références littéraires et de propos en français ou en anglais, une évocation saisissante de ce milieu bourgeois de la fin du 19ème siècle.
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Quel bonheur ! Quelle lecture ! Stefan Zweig est un narrateur hors pair, un poète dans la description des sentiments humains. Un livre court qui se dévore mais qui nous touche. le sentiment de la précision dans les mots, cela ne peut être dit autrement ni mieux.
Quant à l' histoire, elle est pour moi intemporelle dans la description de la condition féminine, dans le poids des conventions, du regard de l' autre...
C'est un livre magnifique. Merci
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Dans un hôtel de la Côte d'Azur, une femme abandonne subitement son mari et ses enfants our disparaître avec un inconnu. Ce comportement provoque bien sûr des réactions parmi les pensionnaires de l'hôtel.
Une cliente, une dame d'un certain âge, très distinguée, se sent très émue par un tel comportement. Elle fait part de ce qu'elle en pense à un client de l'hôtel et, chose surprenante, commence à lui raconter un épisode similaire qu'elle a vécu, il y a de nombreuses années, se confiant ainsi.
Je ne vous dévoilerai pas cette confidence. Elle est à la fois irritante et très émouvante.
Le grand écrivain qu'est Stefan Zweig a l'art et la manière pour décrire les situations.. il sait tenir le lecteur ou la lectrice en haleine, lui donner envie de poursuivre sa lecture jusqu'au point final.
Un trè beau roman. Une histoire touchante qui ne concerne pas seulement les sentiments, mais également les addictions.

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Une nouvelle lecture d'une oeuvre de Stefan Zweig, un nouveau ravissement. Dans sa structure, cette nouvelle m'a fait penser au ''Joueur d'échecs'' : un narrateur anonyme rencontre une personne quelque peu mystérieuse qui, après un évènement insolite, va se mettre à lui raconter un pan de son passé. La comparaison s'arrête là car ici on va suivre le récit d'une journée vécue par une dame âgée plus de 20 ans auparavant, ou comment la passion peu facilement et sans prévenir prendre le pas sur la raison. La psychologie de Zweig fait encore mouche, sa description des sentiments humains est remarquable, ici d'autant plus qu'il a dû se mettre dans la tête d'une femme. J'ai pour le bémol ressenti une ou deux petites longueurs, mais qui n'ont entamés en rien le plaisir de la lecture. L'une des oeuvres les plus connues de Zweig, non sans raison.
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