AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 445 notes
5
18 avis
4
13 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Le Manuel, pris isolément, est une sorte de catéchisme de la morale stoïcienne, un recueil de préceptes très succinctement expliqués et, ce qui est plus gênant, très peu justifiés. Pas étonnant qu'il ait beaucoup plu aux moines du Moyen-Âge et qu'il reste furieusement utile dans les dîners en ville.

Sur un sujet aussi important que la conduite de sa propre vie, comment pourrait-on s'en remettre à l'application de règles dont on ne peut juger le bien fondé que parce qu'un sage estampillé par la tradition nous les recommande, quand bien même on se sentirait, de par son caractère propre, du genre stoïque, "en harmonie" avec l'esprit général qui entoure ces règles?

Les "Entretiens" du même auteur échappent assurément à cette réserve de par leur contenu, leur forme et leur ampleur. Au cas où ils nous auraient convaincu, conserver "sous la main" le Manuel peut alors présenter l'intérêt d'un mémento. Pour ce qui me concerne, je le rapporterai à ma bibliothèque publique.

Dans la notice du Manuel qu'offre l'édition de la bibliothèque de la Pléiade, il est indiqué que "quantité de passages du Manuel n'ont aucune correspondance dans les Entretiens tels que nous les lisons aujourd'hui", ce qui se comprend puisque seuls 4 livres des Entretiens sur les 8 rédigés par Arrien ont été conservés.
La même notice précise, en trouvant ce fait curieux, que "lorsque Pascal se propose de réprouver, de façon d'ailleurs sévère, la doctrine d'Epictète, c'est en général sur les Entretiens qu'il se fonde; quand au contraire, il veut l'exalter, c'est le Manuel qu'il invoque."
M'aventurant sur un terrain que je n'ai pas sérieusement balisé, je m'autorise cependant à remarquer que, sauf erreur de ma part, seul le Manuel (XXXIV) aborde la question du plaisir pour souligner la joie de s'en abstenir et seuls les Entretiens présentent le sage stoïcien comme le quasi-égal de Dieu, choses respectivement admirable et détestable pour notre philosophe du XVIIème.
Commenter  J’apprécie          100
Parcouru il y a une dizaine d'années lors d'un stage managérial qui s'appuyait sur des auteurs antiques, je me suis récemment régalée à la relecture de ce  manuel intemporel ...

La première phrase en dit long : 

"Il y a des choses qui dépendent de nous ; il y en a d'autres qui n'en dépendent pas.Ce qui dépend de nous, ce sont nos jugements, nos tendances, nos désirs, nos aversions : en un mot, toutes les oeuvres qui nous appartiennent.Ce qui ne dépend pas de nous, c'est notre corps, c'est la richesse, la célébrité, le pouvoir ; en un mot, toutes les choses qui ne nous appartiennent pas."   
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          80
Un petit livre, une des bases de la culture philosophique, qui permet de prendre du recul, de réfléchir sur soi-même, sur le monde et de se situer en cette période de zapping et de jugements rapides et à l'emporte pièce dans un temps long, intemporel.
Transcrit par Arrien puisqu'Epictète enseigna mais n'écrivit rien. Base de la pensée stoïcienne. Il faut différencier ce qui dépend de nous (nos jugements, notre vie intérieure, notre raison qui nous permet de maîtriser nos désirs et nos impulsions) de ce qui n'en dépend pas (richesses, corps, ce qui vient de l'extérieur ou des autres comme leurs jugements).
Si on ne désire que ce qui est à notre portée, si on ne s'attache pas à ce qui ne dépend pas de nous, à ce qui est éphémère, si nous travaillons nos jugements négatifs pour les modifier par la réflexion, nous serons heureux.
L'homme se différencie de l'animal par le logos, la raison dont il doit user pour ne pas subir les événements. La philosophie stoïcienne paraît ainsi bien moins déterministe que la façon dont on l'a présentée. Il ne s'agit pas seulement d'accepter son sort passivement mais de modifier notre représentation des choses, négatives en particulier et de ne s'attacher qu'à des choses qui dépendent de nous. En gros, revoir ses priorités. Bon, il faut reconnaître que ce que propose Epictète est parfois difficile mais sa lecture invite au moins à la réflexion.
Commenter  J’apprécie          60
Pas étonnant que la réligion se soit servi de ce manuel. La construction du moi ici se rapporte très nettement à la foi et à la pensée positive, comme cela s'entend dans cette pensée:
"Si un corbeau pousse un cri de mauvais augure, ne te laisse pas entraîner par ton imagination : définis ce dont il s'agit et dis-toi : « Rien de ce qui est annoncé là ne me concerne ; seule-ment ma petite carcasse, ma petite fortune, ma petite réputation, ma femme ou mes enfants. Quant à moi, pourvu que je le veuille, tous les présages me sont favorables : car, quoi qu'il résulte de ce signe, il est en mon pouvoir de faire tourner la chose à mon profit. »"
Un manuel où la philosophie se promène nue dans la rue, comme certains ont le dire un manuel qu'on bien près de soi. C'est vraiment une école de la vie. On y apprends de la sagesse mais beaucoup comment construire son moi ou plus simplement possible comment forcer sa personnalité. Comment avoir d'abord un vrai regard sur soi, ensuite savoir intégrer les autres...
Commenter  J’apprécie          50
Voici un livre utile parce que pouvant servir dans la vie de tous les jours, ce qui n'est pas toujours le cas en philosophie. Il s'agit, comme le nom l'indique, d'un manuel assez court constitué de conseils afin de mieux se conduire et de pouvoir aborder la vie de manière plus aisé et de façon plus sage.

Ce texte fut rédigé par le disciple d'Epictète, Arrien. le texte a, ensuite, traversé les siècles, au VIème siècle par les moines chrétiens qui en firent une version à leur goût religieux, les humanistes du XVème siècle qui le traduisirent en latin, les chinois du Père Ricci au XVIIème siècle qui le traduisirent également dans leur langue, Pascal et enfin Shafterbury au début du XVIIIème siècle.

Le fondement de sa philosophie est que certaines choses dépendent de nous et d'autres non. Ce qui dépendent de nous sont le jugement de valeur, l'impulsion à agir, le désir, l'aversion... Ce qui ne dépend pas de nous sont le corps, nos possessions, les opinions que les autres ont de nous...

Par exemple il est totalement inutile d'accorder de l'importance aux représentations que se font les autres de soi puisqu'elles ne dépendent pas de nous et sont bien souvent fausses. Il faut laisser les choses venir à soi ou bien les remettre à plus tard.

Chacun a un rôle qui lui a été attribué dès la naissance et donc il est très important de le jouer du mieux possible que ce soit celui d'un boiteux, d'un mendiant ou d'un homme ordinaire.

Considérer les possessions comme des choses prêtées, ainsi nous serons moins peiné si on les perd, idem en ce qui concerne la perte d'un proche, par la maladie ou un accident, car sa vie ne nous appartient pas.

Il y a aussi, dans le manuel, certaines idées un peu rétrogrades qu'il vaut mieux laisser de côté comme la virginité jusqu'au mariage, le patriotisme et un certain fatalisme conservateur qui veut faire penser que l'on ne peut influer sur l'évolution du monde.

Voici donc le résumé des différents préceptes servant à progresser dans le stoïcisme d'Epictète, il s'agit bien là d'une ascèse.
Commenter  J’apprécie          50
Un joli livre de philosophie très accessible et que l'on peut appliquer au quotidien.
Commenter  J’apprécie          50
Deuxième plongée pour moi dans l' univers des stoïciens.
Après les Pensées de Marc- Aurèle me voilà dans la découverte de l' enseignement stoïcien par notre bon vieux Epictete.
Toujours aussi intéressant et toujours aussi applicable.
Et c' est facile à lire en plus.
Attention c' est pas Martine a la plage non plus mais cet ouvrage est vraiment a la portée de tous.

A lire et à méditer.
Commenter  J’apprécie          41
Amusant pour qui n'est pas familier de l'histoire de la philosophie de remonter le temps et de constater que Spinoza et Nietzsche ne sont pas partis de rien. le stoïcisme n'est finalement pas seulement une antiquité de la pensée, et se révèle plus moderne que je le croyais avant de le connaitre. le texte conçu comme un manuel pratique est très abordable et cette édition qui le met en parallèle avec d'autres oeuvres plus récentes est très pédagogique.
Commenter  J’apprécie          40
Epictète n'est pas l'inventeur du stoïcisme. Il en est toutefois le représentant le plus célèbre et le plus influent. Pourtant, tout comme Socrate, Epictète n'a pas laissé de textes écrits de sa main. le Manuel (étymologiquement : livre qu'on garde à la main, portatif et indispensable) est un abrégé de ses Entretiens qui furent écrits par l'un de ses disciples, Flavius Arrien. À quoi l'exceptionnelle renommée de Epictète tient-elle dans un tel contexte ? Tout d'abord, il faut savoir que la doctrine stoïcienne, qui s'étend sur six siècles - du IV e avant J.-C. au II e ap. J.-C. avec l'empereur Marc-Aurèle (121-180) - a concerné une grande partie du bassin méditerranéen, influença les penseurs et les philosophes les plus éminents, jusqu'à Pascal et Descartes qui s'en inspirent partiellement tout en le critiquant. D'autre part, Epictète, tout comme Socrate à nouveau, offre l'image d'une unité exceptionnelle entre un enseignement théorique (il ne faut pas tenter d'entraver l'ordre du réel) et un style de vie qu'il est parvenu à incarner avec une force d'âme exemplaire. En un certain sens, Epictète est le philosophe par excellence. Dans le langage courant, « être philosophe », cela signifie être courageux, humble et réfléchi, comme un stoïcien : par exemple comme le fut Epictète. Epictète est né esclave à Hiérapolis en Phrygie vers l'an 50. Tout jeune encore, il fut déporté et vendu à Rome à un certain Hépaphrodite, lui-même ancien esclave affranchi de Néron. Parvenu jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir, celui-ci fut à la fois un courtisan servile et un maître brutal. Selon la légende, il frappa un jour Epictète si violemment qu'il lui brisa la jambe. le futur philosophe encaissa sans sourciller (« tu vois, tu y es parvenu » aurait-il seulement commenté !). Cette anecdote donne un aperçu du caractère bien trempé de cet esclave peu banal qui, affranchi à son tour, ouvrit sa propre école dans sa modeste cabane d'Epire et devint, jusqu'à la fin de ses jours, prédicateur moral.
De ses anciens maîtres, Epictète reprend les grandes lignes d'une doctrine pourtant à première vue sévère, car elle est axée essentiellement sur une morale « ascétique » (qui prône l'ascèse, c'est-à-dire la maîtrise des désirs et le contrôle de soi). Pour tous les stoïciens, le monde est soumis à une rationalité intangible devant laquelle nous ne pouvons que nous incliner. Notre existence est comparable à une pièce de théâtre, mais nous n'avons pas choisi le rôle qui nous est imparti. Ce rôle, celui d'un prince parfois, d'un esclave plus couramment, nous devons l'assumer et l'incarner avec le plus de conviction possible. le stoïcisme cependant n'est pas un « fatalisme » ni une forme de résignation. Epictète pense que chacun d'entre nous peut coopérer activement et joyeusement à l'ordre des choses à condition de n'attacher d'importance qu'à ce qui compte vraiment, à savoir ce qui dépend de notre volonté. le partage entre « ce qui dépend de nous » et « ce qui n'en dépend pas » est donc la clef du bonheur. Car, pour Epictète comme pour tous les stoïciens, l'homme est fait pour être heureux. Et même si les événements qui nous sont extérieurs, par définition, ne dépendent pas de nous, toutes nos pensées et nos états d'âme sont en notre pouvoir. Il nous appartient donc d'orienter notre vie avec intelligence et courage, de telle sorte qu'aucune circonstance accidentelle ne puisse nous affecter durablement.
Constitué d'une suite de maximes, restituant des échanges spontanés et improvisés, le Manuel n'est pas vraiment structuré.
La partie I expose le coeur de la doctrine, à savoir la différence entre «ce qui dépend de nous» et «ce qui n'en dépend pas». Les parties III et IV portent sur le bon usage de nos représentations. Les parties VII à XIV évoquent le destin et montrent que la liberté n'implique pas une révolte contre l'ordre du monde, tout au contraire. de la partie XV à la fin (partie LIII), Epictète explique comment et pourquoi le philosophe peut se libérer de la souffrance et de la peur de la mort. de ce point de vue il se rapproche des Dieux : « l'homme se divinise en adhérant à l'ordre du monde » (XV).
Lien : http://lenuki69.over-blog.fr..
Commenter  J’apprécie          40
Dans cet ouvrage, l'auteur nous présente une version un peu modernisée des textes d'Épictète. On y trouve les grandes lignes du Stoïcisme et la vision épurée et droite de cette philosophie.

J'avoue avoir eu un peu de mal avec l'adaptation moderne du texte, parlant football et euros... je suis un peu trop puriste, sûrement.
Cet ouvrage est accessible, et c'est le plus important !

Après tout, l'objectif est de s'imprégner du Stoïcisme, pas de jouer les latinistes érudits !
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (1413) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}