Interview de la lectrice Kirzy
A la rencontre des membres de Babelio

Article publié le 14/09/2021 par Mélisande Cornec

Nous donnons régulièrement la parole aux membres du site pour qu'ils partagent avec nous leurs coups de cœur et nous dévoilent leur bibliothèque. Ce mois-ci, la rentrée littéraire est à l'honneur ! Nous donnons la parole à Kirzy, une membre assidue de Babelio et une grande chroniqueuse des romans de la rentrée.

Rencontre avec Kirzy, inscrite sur Babelio depuis le 9 août 2017

Quand et comment êtes-vous arrivée sur Babelio ? Quel usage faites-vous du site ?

En 2017, en me disant « pourquoi pas moi ? ». A force de lire les critiques des autres, cela m'a titillée de donner mon avis. Quatre ans après, je consulte toujours à fond les avis sur Babelio, un guide précieux pour m'orienter chez le libraire. Et puis, c'est tellement chouette de laisser une trace de ses lectures. J'adore l'idée d'avoir ainsi une bibliothèque virtuelle.

Pouvez-vous nous parler de votre bibliothèque (organisation, genres, apparence visuelle, etc.) ? 

Vaste sujet. Des livres, il y en a partout dans la maison, ça déborde, ça s'empile, ça se dilate. Disons que dans les grandes lignes, j'ai dans ma chambre une étagère de livres qui attendent, parfois désespérément d'être attrapés et lus : là, c'est le gros bazar, aucune discipline, le livre atterrit à un endroit mais aurait très bien pu avoir un autre voisin.

Dans le salon, trône la grande bibliothèque. Cette fois, c'est à peu près rangé par genres : littérature blanche contemporaine (avec une section japonaise et nord-américaine à part), polar, fantastique / SF / heroic fantasy / classiques. Et juste à côté, une bibliothèque pour les livres d'art.

Vous êtes au rendez-vous chaque année pour la rentrée littéraire d’automne, est-ce un évènement que vous attendez avec impatience ? 

Oui, j'adore ça, ce tourbillon de livres qui ne demandent qu'à vous emporter dans toutes les directions. J'adore découvrir les lauréats des Prix et compulser les listes de pré-sélectionnés. J'ai souvent envie de tous les lire et c'est à la fois très excitant et très frustrant parce que forcément, avec 521 sorties cette année, je ne vais en lire qu'une petite part et forcément passer à côté de certains qui m'auraient soulevée.

Comment choisissez-vous vos lectures de la rentrée parmi les centaines de livres publiés ? Y a-t-il des auteurs que vous attendiez ? Fonctionnez-vous plutôt par maisons d'édition ?

J'apporte beaucoup de soin à sélectionner ceux que je veux lire. Dès juin, je commence à visiter les sites des éditeurs pour savoir ce qu'ils vont nous proposer. Et il est vrai que je suis particulièrement attachée à certaines maisons d'édition comme Gallmeister, Le Tripode, La Manufacture de livres, L'Iconoclaste qui ont des propositions peut-être plus réduites que d'autres mais toujours très cohérentes et qui me déçoivent rarement. Côté auteurs, cette année, j'attendais vraiment très fort le Sorj Chalandon Enfant de salaud, le David Diop La porte du voyage sans retour et le Cécile Coulon Seule en sa demeure.  Cette année, j'ai également décidé de plus lire de premiers romans.

 
Est-ce que le Défi de rentrée Babelio vous a déjà permis de découvrir des pépites ? Et parmi vos lectures de la rentrée littéraire 2021, laquelle recommanderiez-vous à la communauté ? 

Pour le coup, non, je me fais mon propre défi de la rentrée avec ma sélection à moi. A ce jour, mon plus gros coup de cœur bat pour Lorsque le dernier arbre, du Canadien Michael Christie (Albin Michel, collection Terres d'Amérique), absolument éblouissant par la proposition romanesque pleine de souffle pour lier une saga familiale au destin écologique de la planète. Et dans un registre très différent, Le fils du professeur, de Luc Chomarat (La Manufacture de livres), un roman solaire sur l'enfance qui m'a fait un bien fou.

Vous êtes très active sur Babelio et avez publié un nombre très important de critiques (551). Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait d’écrire des critiques ? D’après vous, qu’est-ce qu’une bonne critique de lecteur sur Babelio ?  

Je suis quelqu'un de naturellement enthousiaste. Quand je me découvre une passion, j'y vais à fond. Et clairement, moi dont le métier n'a rien à voir avec l'écriture ou les métiers du livre, je me suis révélée à autant aimer coucher sur le papier mes ressentis livresques. Et puis, c'est tellement agréable d'échanger avec les autres Babelionautes par le biais des commentaires. Quand quelqu'un me remercie pour lui avoir fait acheter un livre et l'avoir aimé, c'est un moment délicieux.

Une bonne critique, selon moi, c'est une critique qui ne résume pas tout le roman de A à Z et sait laisser du mystère, tout en faisant comprendre le ressenti de son auteur, avec de vrais arguments même quand le feeling n'est pas passé.

Quelle est la perle méconnue tous genres confondus que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

Moi qui ne lis que très peu de poésie, j'ai envie de parler de Décomposée, de Clémentine Beauvais (collection Icono pop chez l'Iconoclaste), une relecture géniale du poème de Baudelaire, La Charogne. C'est très contemporain, stimulant, court avec une couverture pleine de peps.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Je ne suis sans doute pas la seule, mais clairement la comtesse de Ségur avec Les Malheurs de Sophie a été le premier auteur dont j'ai tout lu compulsivement. Et au lycée, la trilogie du Seigneur des Anneaux que je relis dès que je peux.

Quels sont vos quatre auteurs favoris tous genres confondus ?

Je suis une inconditionnelle de Jack London, Herman Melville, Gustave Flaubert et James Ellroy. Difficile de trouver des points communs entre eux parce qu'il n'y en a pas mais tous ont écrit une oeuvre qui résonne en moi très fort, pour des raisons différentes. Je peux piocher n'importe quoi chez eux et ça marche à chaque fois. Surtout, ils ont écrit chacun un des livres dans lesquels j'aime le plus me réfugier, comme un rituel magique :

Martin Eden, quintessence de la beauté et de la force des romans de Jack London, ce roman me bouleverse à chaque fois tellement la sensibilité de l'auteur y est éclatante, tout comme les valeurs qui ont été sa ligne de conduite dans la vie. 

Moby Dick m'a longtemps obsédée, je l'ai relu un nombre incalculable de fois. Il y a tout dans Moby Dick, entre tragédie grecque et drame biblique, aventures et quête existentielle.

Le Dahlia noir, c'est le roman noir premium, d'une classe folle, d'une rage absolue, d'une intelligence rare pour dire la condition humaine. Et puis, James Ellroy a une prose juste époustouflante.

Quel est votre endroit préféré pour lire ?

Pas très original mais mon lit est très très confortable. Ceci étant, je lis partout, dès que j'ai un moment même court. Le drame c'est lorsque je suis en plein pavé et que son poids me fait y renoncer pour prendre un bain.

Tablette, liseuse ou papier ?

PAPIER. Je n'ai pas de tablette ni de liseuse. Rien ne vaut la sensualité d'un livre entre vos mains.

Quelle sera votre prochaine lecture ? Comment l’avez-vous choisie ?

J'ai ma petite pile de romans de la rentrée... et j'y pioche au feeling. Donc je n'ai pas encore pioché même si quelques-uns me font de l'oeil : Le Fils de l'homme de Jean-Baptiste Del Amo ou Maikan de Michel Jean. A suivre.

Merci à Kirzy pour ses réponses ! Retrouvez tous nos entretiens ici.