Attention !!! Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donnent rendez-vous chaque samedi à 14h00 pour vous faire découvrir leurs passions du moment !
Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici !
le Dipoilocus et autres dinosaures méconnus: et autres découvertes saugrenues de Lise Beninca aux éditions Hélium
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Encore plus de Dipoilocus de Lise Beninca et Clémence Lallemand aux éditions Hélium
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Prout ! Prout ! de Sandrine Lamour et Marianne Barcilon aux éditions Lito
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C'est super d'être petit ! de Hervé Eparvier et Soledad Bravi aux éditions EDL
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Moi, Mouth ! de Grégoire Solotareff et Soledad Bravi aux éditions EDL
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Les discours les plus éloquents - Décryptage en BD par Soledad Bravi de Soledad Bravi, Romain Boulet aux éditions le Robert
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Les Mauvaises Epouses de Zoe Brisby aux éditions Livre de Poche
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La Double Vie de Dina Miller de Zoé Brisby aux éditions Albin Michel
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le Lâche de Jarred McGinnis aux éditions Points
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Monsieur Vénus/Madame Adonis de Rachilde et Martine Reid aux éditions Folio Classique
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Rachilde, homme de lettres de Cécile Chabaud aux éditions Écriture
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Pour que chantent les montagnes de Phan Que Mai Nguyen aux éditions Points
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Là où fleurissent les cendres de Nguyen Phan Que Mai et Sarah Tardy aux éditions Charleston
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Lorsqu'elle retourne enfin au lycée en janvier 2003, l'adolescente est une autre. Elle ne veut plus sortir aux récrés, demande à rester enfermée dans une salle. Désormais, elle a peur de tout. Elle est obsédée par le faits divers à la télé. Dort avec la lumière et la télé allumées 24 h sur 24. Elle change de look. Ne met plus que des joggings informes. Se coupe les cheveux. Les teint. Ne se maquille plus. Et commence à grossir. Au lycée, cette année-là, elle décroche. Lorsqu'elle est chez elle, elle pleure toute la nuit, un de ses frères dormira au pied de son lit durant des années.
En ce début des années 2000, douze ans après la première série d’agressions à Maubeuge, la délinquance sexuelle est encore largement dans l’angle mort du récit médiatique. Sans que l’on sache qui de la source ou de la plume a choisi de taire ces faits, ni d’ailleurs pour quelles raisons.
Peur qu'on me juge. Peur qu'on trouve que ce n'est pas si grave. Peur de pleurer. Peur de tout en fait.
Ses mains restent accrochées au pupitre. Elle n'en a pas terminé. Elle veut s'adresse à la cour, dénoncer la manière dont sont traitées les victimes. Le président acquiesce, il sait, les autres ont déjà beaucoup raconté qu'elles n'avaient souvent pas été bien reçues dans les commissariats. Emilie l'interrompt. Non, pas seulement dans les commissariats. ici aussi, devant cette cour, en 2022? cela ne va pas. "Il faut que vous traitiez bien les victimes. Que vous soyez bienveillants". Le président plisse des yeux étonnés derrière ses lunettes cerclées. "Vous ne nous trouvez pas bienveillants ?". Emilie le regarde. Elle dessine doucement un non de la tête. Elle explique que le jour où la première victime est venue témoigner, la vieille dame à la canne sortie en pleurs, elle aussi a dû quitter la salle.
Il y a un "après" le témoignage d'Emilie. Pour tout le monde. Pour la cour. Pour les parties. Pour les victimes surtout. Elle a donné de la force à celles qui n'en avaient pas, ou plus. Emilie n'avait pas prévu de rester au procès, mais elle posera des congés et reviendra dans cette salle d'audience les autres jours. Elle accompagnera celles qui sont à bout. Petit à petit, une forme de solidarité se tisse entre les victimes, et ce qui ressemble à de la sororité. Elles se soutiennent. S'encouragent. Se comprennent. A elles toutes, elles viennent raconter une histoire plus grande que la leur. Celle d'une société et de ses institutions dysfonctionnelles face aux violences sexuelles. Ce sont elles qui maintenant tiennent l'audience.
La peine est à la fois maximale et dérisoire pour les victimes. Vingt ans. Moins que le nombre d'années passées par Dino Scala à agresser et violer des femmes, pointe l'avocat.
La plupart des victimes n'imaginent pas, lorsqu'elles sont entendues par une psychologue durant l'enquête que leurs confidences seront rendues publiques.
Certaines victimes refusent déjà de se porter parties civiles dans la procédure, elles veulent s'extraire de cette histoire. Parfois par peur de la médiatisation. Souvent pour ne pas devoir encore et encore raconter. Et peut-être avoir à se justifier. A prouver. Devoir affronter une mise en doute de sa parole. Encore une fois.
Êtes-vous bien sûre d'avoir été violée ?
Au début de l'été, un remaniement ministériel est annoncé. Deux figures du Nord entrent au gouvernement. Gérald Darmanin est nommé ministre de l'Intérieur. Et Éric Dupond-Moretti devient garde des Sceaux. Le symbole est insoutenable pour certaines victimes. Il y a quelque chose de confus et douloureux pour ces femmes qui cherchent à recouvrer confiance en la police et attendent tout de la justice, à voir ces deux hommes désormais en charge de ces deux institutions. Les deux nominations sont chargées différemment. L'un est nommé alors quil est accusé par deux femmes de viol et d'abus de faiblesse. L'autre a été l'avocat de leur violeur (et la plupart ignorent qu'il ne l'est plus).
L'enchaînement des entretiens avec les victimes fait petit à petit comprendre (....)la manière dont toutes les victimes ont été traitées, l'accumulation de négligences et la douleur à chaque fois intacte de ces femmes, douleur souvent teintée d'amertume