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Critiques de Alain (82)
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Propos sur le bonheur

Le passage à vide est un cercle vicieux ; le bonheur est un cercle vertueux. Plutôt que d’attendre passivement que le bonheur tombe de lui-même au fin fond de nos gosiers affamés, Alain nous encourage à utiliser nos forces pour le dévoiler. On commence à s’activer en croyant que le bonheur est la destination et pour peu que l’on persiste, on finit par découvrir que le bonheur est le trajet en lui-même.





« Quand [le bonheur] paraît être dans l'avenir, songez-y bien, c'est que vous l'avez déjà. »





Alain se trouve dans la continuité de Spinoza qui rejetait le libre-arbitre et la contingence pour valoriser une philosophie de l’action. Il ne connaîtra sans doute jamais les causes exactes de ses agissements, mais il voudra ce qu’il agit, et c’est en cela que connaître et vouloir ne font qu’un. Alain développe particulièrement ce que Spinoza avait évoqué plus laconiquement et mystérieusement dans son Ethique lorsqu’il écrivait par exemple :





« Celui qui a un Corps apte à un très grand nombre de choses, celui-là a une Ame dont la plus grande partie est éternelle. »





Alain propose une pratique de la connaissance intuitive du corps en soulignant l’importance du travail corporel, de la posture et de l’écoute de ses rythmes, flux et créations physiologiques, loin de la dualité réductrice qui sépare corps et âme.





D’autres similitudes se retrouvent. Lorsque Spinoza avait écrit que : « l’homme libre, qui vit parmi les ignorants, s’applique autant qu’il le peut à éviter leurs bienfaits », Alain déplore la sollicitude venimeuse :





« Je plains l’homme sensible et un peu poltron qui est aimé, choyé, couvé, soigné de cette manière-là. Les petites misères de chaque jour, coliques, toux, éternuements, bâillements, névralgies, seront bientôt pour lui d’effroyables symptômes, dont il suivra le progrès, avec l’aide de sa famille, et sous l’œil indifférent du médecin, qui ne va pas, vous pensez bien, s’obstiner à rassurer tous ces gens-là au risque de passer pour un âne.

[…]

Le remède ? Fuir sa famille. Aller vivre au milieu d’indifférents qui vous demanderont d’un air distrait : « Comment vous portez-vous ? », mais s’enfuiront si vous répondez sérieusement ; de gens qui n’écouteront pas vos plaintes et ne poseront pas sur vous ce regard chargé de tendre sollicitude qui vous étranglait l’estomac. Dans ces conditions, si vous ne tombez pas tout de suite dans le désespoir, vous guérirez. Morale : ne dites jamais à quelqu’un qu’il a mauvaise mine. »





Malgré tous les rapprochements qu’il est possible de faire entre L’Ethique de Spinoza et les Propos sur le bonheur d’Alain, les deux livres sont loin d’être identiques –on ne peut pas rendre de meilleur hommage à Spinoza qu’en s’extrayant de ses influences premières pour devenir son propre créateur. Plus proche de nous et entravé par moins d’obstacles sociaux et politiques, Alain écrit dans une langue plus accessible et imagée. Les chapitres sont brefs et indépendants, mais ce serait une erreur de vouloir les lire ponctuellement et avec désinvolture. Si les chapitres ne sont pas classés par ordre chronologique de rédaction, c’est que leur enchaînement est implicitement porteur de sens.





Lorsque je reviens sur ce texte en picorant par-ci, par-là, je ne trouve pas la même intensité qu'en le lisant d'un bloc et dans l'observation de l'épanouissement de la pensée. Alain a crée un émerveillement souterrain qui ne peut se découvrir que dans la continuité, et non dans la discontinuité du picorage. Lus d’une traite ou presque, Les Propos sur le bonheur accélèrent le rythme cardiaque, entraînent une surconsommation d’oxygène et déclenchent l’émission bienfaisante d’endorphines. J’ai envie de faire lire ce livre à tous les gens qui sont tristes mais surtout à ceux qui se sentent encore capables de faire déborder leurs forces hors d’eux-mêmes.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Propos sur le bonheur

Emile Chartier , dit Alain , est écrivain , philosophe ,professeur et journaliste .

Il est connu comme étant un démocrate et un pacifiste

En 1925, furent publiés ses"Propos sur le bonheur",qui sont une anthologie thématique .Il s' agit d' un assemblage d' un certain nombre de "Propos"parus précédemment dans la presse .Cet assemblage des "Propos", a été réalisé avec un tiers .Ce que l' on apprécie chez ce philosophe c' est son optimisme d' où le titre du roman :"Propos sur le bonheur" .

Ses "Propos" sont de petits billets quotidiens qui paraissent de façon quotidienne dans la presse et ceci me rappelle un peu le billet de Robert Escarpit dans le quotidien du soir "Le Monde" durant les années soixante mais différents de par leurs thèmes car ce n' était qu' un exemple sur le billet quotidien .Lorsque je suis un peu déprimé , je me lance dans la lecture de "Propos" car ils agissent comme des antidépresseurs et ils reposent et soulagent .La lecture des "Propos" , nous rend sereins et

détendus .Ils nous laissent voir les choses et les aléas de la vie avec moins de crispation et de nervosité .

"Propos sur le bonheur" est mon livre de chevet .En cas d' insomnie , je le trouve à côté de moi et il me réconforte .Merci à Alain .



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Propos sur le bonheur

Il est où le bonheur il est où ?...lalalllalala

Il est là ! à lire et à relire à s'en abîmer les yeux

sur les dires et les propos philo

de Ce pertinent philosophe

Cela devrait être déclamé

Dans toutes les cours de récré

Aux pauses à la machine café,

Ce foutu Bonheur : HEU -REUX ..

mais c'est quoi au juste, nom de lapin !

ÊTRE sur des ronds points ?

De la poudre de perlimpinpin ?



Non C'est ALAIN !

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Du bonheur et de l'ennui et autres textes

Emile Chartier, dit Alain, s'est engagé volontairement à 44 ans dans la première guerre alors qu'il était pacifiste. La guerre, pour lui, est l'expression mauvaise des passions. A l'approche de la deuxième guerre, il pensait la France très forte.

Alain semble désabusé sur la nature humaine, et porte un jugement sévère et rigoureux.

Ce petit livre est un ensemble d'idées sur les passions dans une première partie, et puis sur les vertus ensuite.

.

Le titre trompe le lecteur, il n'y a pas que le bonheur et l'ennui, mais de superbes phrases comme il sait les faire, sur différentes passions et vertus.

Je n'ai pas aimé la présentation en "vrac", comme le font souvent les philosophes. Il y a bien une classification des valeurs, mais j'ai l'impression de ne pas avoir de "fil rouge".

Alain me fait un peu penser à Nietzsche par son désordre au milieu duquel surgissent des fulgurances :



"Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante" ( F. Nietzsche. )

.

Parmi les plus belles phrases que j'ai retenues dans les six ou sept concepts qui me sont chers, sur 25 évoqués, je les ai mises en citation, elles concernent :

.

- dans les passions :

l'orgueil qu'il appelle l'ambition, où il n'y a naturellement pas d'ennui (pensez à Adolf ) ;

l'avidité qu'il appelle avarice, mais sur laquelle je ne le trouve pas très clair, louant presque les personnages de Balzac : Grandet et Gobseck... il fustige néanmoins l'homme prodigue, celui qui veut paraître ;

.

- dans les vertus :

la justice, qu'il appelle égalité, et dans laquelle il martèle que la partie adverse ne doit pas être considérée comme insouciante, naïve et contente ;

l'art de connaître l'autre, qu'il développe en lisant Balzac, Stendhal, mais aussi en se posant des questions sur les actes des personnages ;

enfin, dans l'art de se gouverner soi-même, il encourage les gens à penser.... ce qui, à mon avis, ne peut être que bénéfique : )
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Propos sur le bonheur

Les propos sur le bonheur d'Alain n'ont vraiment pas fait le mien.

Sous le pseudonyme d'Alain et sous forme de « propos », Émile-Auguste Chartier aura donné à ses lecteurs des réflexions plutôt triviales, très subjectives et pourtant très peu originales sur divers sujets tirés du quotidien de l'homme occidental ordinaire de son époque.

Il écrit pourtant très bien. Les phrases sont concises et élégantes, les formules sont faites pour être frappantes et les possibilités qu'il met de l'avant sont toujours fort plausibles, mais leur contenu n'est franchement pas à la hauteur. On trouve déjà maintes réflexions incomparablement plus profondes et originales sur les mêmes sujets chez les penseurs antiques.

Il y a certains passages que j'ai trouvé sympathiques, certes, mais c'était moins en fonction de leur qualité intrinsèque que de leur moins grande banalité par rapport à ce qui les entourait.

Il est toutefois fort possible que mon opinion aurait été très différente si je l'avais lu plus jeune, alors que je n'avais pas encore lu tous ces auteurs tellement plus stimulants. Alain est peut être un philosophe pour adolescents?
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Propos sur le bonheur

Admiré d'André Comte-Sponville, celui-ci n'en n'est pas revenu quand des lettres d'Alain au contenu antisémite ont été révélées récemment au public.



Toujours est-il que ces réflexions sur le bonheur sont parfois plaisantes, elles offrent des propos concis, notamment sur la réussite, même si cela prête à discussion. Les propos sur les femmes (à la maison), datés de plus d'un siècle sont étonnantes et font tiquer maintenant.

J'ai trouvé idéal le format d'une page environ pour chaque propos. Mais, m'accrochant à l'exemplarité des donneurs de leçons, ces contenus perdent de leur portée et de leur puissance suite aux dernières révélations.

C'est étrange cette propension de certains grands penseurs à aller vers la bassesse et le racisme même si ces pensées étaient dissimulées pour Alain.

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Propos sur le bonheur

"Penser c'est vouloir."

Vouloir c'est maîtriser.

Maîtriser humeur et politesse (les marottes d'Alain), c'est pouvoir faire émaner la joie.

Et paf, tu flirtes avec le bonheur.



D'après Wiki, le bonheur est un état ressenti comme agréable, équilibré et durable.

Le durable me paraît le plus ardu à obtenir, et il me semble que c'est bien là que réside l'intérêt de ces quatre-vingt treize textes argumentés sous forme de mini-démonstrations. Ils permettent de comprendre le raisonnement qui amène à ces conclusions bénéfiques et ainsi pouvoir y revenir seul, plutôt que de se nourrir bêtement de maximes, adages et proverbes qu'on nous vend comme des parfaites recettes du bonheur. Si c'était réellement le cas, écouter M. Levi's nous dire "Vis comme tu danses", nous aurait suffit à kiffer la vie. Sauf que ça ne fait sourire qu'éphémèrement...



Alors il est vrai que ces textes datent d'il y a un siècle. Pour preuve, Alain aime bien faire des analogies entre les jeux de carte et le plaisir des hommes, ou entre le pouponnage et le plaisir des femmes.

Il n'empêche que lire une réflexion d'Alain avec son café matinal, c'est parfaitement opportun pour commencer la journée positivement. Et durablement.
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Propos sur le bonheur

Pourquoi ai-je abandonné la lecture de ce livre ?

L’égarement du lecteur à partir de la troisième de couverture ne date pas d’aujourd’hui.

Là c’est le titre de l’ouvrage qui m’a trompé : « Propos sur le bonheur »

Mais qu’est-ce que le bonheur ?

Pour l’occidental c’est la satisfaction des désirs.

Pour l’oriental c’est l’extinction du désir.

La distinction est grande. La pérennité du but aussi.



Ces propos d’Alain en sont loin, de l’un comme de l’autre.

Sont statut de philosophe – dans ce recueil – en est loin aussi.

Tout au plus sommes-nous devant un recueil de recette répétitives et insipides de « cuisine de vie » afin, non pas d’atteindre le bonheur, mais tout au plus une légèreté, un apaisement, voire une joie.

Une sorte de « feel good » avant l’heure.



Alors pourquoi pas ne pas le lire ?

Mais c’est qu’à mes yeux l’ouvrage est entaché d’une double peine. Non seulement les propos sont, disons, sans grande saveur philosophique ; mais le style de l’auteur est lourd, difficile à aborder et desservi, dans cette édition, par une présentation sans espace, sans sauts de lignes.



Bref une source d’inconfort et une perte de temps dont je me suis épargné.

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Connais-toi et autres fragments

Ces textes sont extraits de "Propos sur le bonheur" et me semblent en donner une bonne idée. Ce que je retiens, c'est que pour le philosophe Alain, le bonheur devrait être obligatoire. On passe son temps à se plaindre, à geindre, à pleurer sur sa petite personne. Alors que bien souvent, voir les choses du bon côté nous apporterait une vision de la vie beaucoup plus satisfaisante. Surtout dans nos relations avec les autres. Tout est une question de choix. Il se réfère souvent aux stoïciens, Marc-Aurèle, Diogène... Se satisfaire de ce qui est, de ce que l'on ne peut pas changer.

Alain, comme Spinoza, encense la vie, la joie d'être vivant. Mais le bonheur se conquiert, il ne se présente pas automatiquement. C'est à nous de le trouver.

Le dernier chapitre "Du devoir d'être heureux" écrit en 1923 est éloquent.

Lui qui à cette époque a déjà vécu la première guerre mondiale, voit dans les animosités qui perdurent entre la France et l'Allemagne des "enfants robustes , tourmentés et mis hors d'eux-même par une poignée de méchants gamins".

Au vu de notre situation, son propos reste très actuel, mais je ne le partage que partiellement, car il se résume à toujours voir les choses de manière positive. Alors que bien souvent, la vie nous réserve quelques désagréables surprises que nous devons affronter. le bonheur d'Alain me semble être une posture, pour soi, pour les autres. Mais je ne suis pas certain qu'il suffise de vouloir le bonheur pour l'obtenir face à n'importe quelle situation. Voir les choses telles qu'elles sont et les affronter si besoin, au-delà de l'idée de bonheur ou malheur, me semble plus juste.

Ce n'est que mon avis, rien de plus.
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Propos sur le bonheur

Bon sens, philosophie, sagesse, c’est ce que l’on peut retenir de ces propos d’Alain. Il n’est pas question de nier le malheur, de faire comme si l’existence humaine n’était qu’un long fleuve tranquille…mais de ne pas en rajouter. Éviter le pessimisme systématique, la mauvaise humeur et le raidissement du corps ; adopter le sourire, prendre les choses et les hommes par leur côté positif, faire de la gymnastique, manger sainement. Et arrêter de croire que le sort s’acharne sur nous. Ce n’est souvent qu’un simple mal d’estomac.



Tout cela peut sembler bien simpliste, voir naïf et agaçant : encore des recettes pour le bonheur mais ce sont toujours les mêmes qui possèdent tout…Or en fait, à bien y réfléchir, il y a beaucoup à puiser dans la force de la volonté humaine. La tristesse n’est qu’une maladie lorsqu ‘elle est sans raison et mieux vaut sourire car la joie est contagieuse. La mauvaise humeur s’alimente elle-même car ses motifs sont infinis. On s’y complait et s’y détruit. Et avec l’imminence de l’automne, n’oublions pas que « c’est surtout en temps de pluie que l’on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps. » Ne pas hésiter à lire et relire ces conseils pour le bonheur. Et à le conseiller aux éternels mécontents, ronchons, insomniaques, mal lunés de tous bords...

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Propos sur le bonheur

« Propos sur le bonheur », un petit livre, quatre-vingt treize petits essais où propos ; une forme qu’ Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier, reprendra à plusieurs reprises.



Comme beaucoup, c’est avec ces « propos sur le bonheur » que j’ai pris contact, adolescent, avec la philosophie ; certes, pas celle des grandes théories… mais plutôt celle du quotidien :. une série de variations, au sens musical du terme, sur le bonheur et sur la faculté que nous avons tous à le créer, pour nous et par conséquence, autour de nous.

Comment ? Spontanément … en écoutant les joies simples de la vie quotidienne : « Du pain sur la table… Des coudes qui se touchent… Voilà le vrai bonheur » disait Julos Beaucarne.



A lire et à relire : un vrai bonheur !

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Propos sur le bonheur

Connaissez-vous Alain ? Découvert à travers la lecture de livres et de revues ou dans des citations parues ici et là, j’ai voulu en savoir un peu plus sur lui. Alain est un nom de plume. L’auteur s’appelle, en fait, Emile Chartier. Professeur de philosophie dans les années 1890 – 1930, de Pontivy en Bretagne au lycée Henri IV à Paris, il marqua plusieurs générations d’élèves. En parallèle de son métier de Professeur, il exerça la fonction de chroniqueur dans plusieurs journaux de l’époque. Ses chroniques intitulées « Propos du dimanche » donnèrent naissance à un genre journaliste nouveau : le propos. Il s’agissait d’articles inspirés par l’actualité et dans lesquels on retrouvait une certaine dimension philosophique.



A la lecture de ces écrits, j’ai découvert quelqu’un de profondément optimiste.



Parmi les nombreux ouvrages d’Alain, Propos sur le bonheur. Je viens de refermer la dernière page de ce livre qui reprend plus d’une centaine de Propos. La lecture de ce livre (7€, une place de cinéma !) fait du bien. Chacune de ces chroniques parues dans les années 1905 – 1925 tient en deux pages. Les textes sont simples et efficaces, bien qu’il s’agisse de tournures de phrases dont nous n’avons plus l’habitude (nous sommes au début du XX° siècle). Tous les sujets sont abordés : l’amitié, la famille, le couple, la passion, le temps, la mort, la destinée, la fatalité, la paix, la guerre, l’optimisme, la mélancolie, le savoir-vivre, la politesse…. A travers ces chroniques, un fil rouge : le bonheur se trouve dans l’action, l’initiative, l’invention, la volonté, la maîtrise du corps. Ces chroniques ne se lisent pas à la file. J’en ai fait l’expérience, lisant une ou deux chroniques à 4 heures du matin, une ou deux autres au réveil, une ou deux autres dans le train…. ! C’est un livre à avoir à portée de main.
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Mars, ou, La guerre jugée (1921)

Quoi de plus absurde qu'une guerre menée de manière absurde, et regardée comme une activité admirable (presque normale), avec des obligations de résultats en termes de nombre de soldats tombés au champ d'honneur !? Et prétendre même qu'il puisse y avoir de l'honneur dans ces affrontements, c'est bien le comble.

Je ne connais pas de texte plus meurtrier contre la guerre que ce recueil de très courts chapitres tous plus incisifs les uns que les autres, écrits par un philosophe dont on sent bien qu'il n'a pas vu de plus vaine effusion de sang que la grande hécatombe de la Grande Guerre et qui a brocardé ceux qui pensaient la conduire pour le bien de leur nation et de leur patrie.

À relire en cette période de commémoration du déclenchement de cette grande boucherie suicidaire.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Éléments de philosophie

Emile Chartier, radical antifasciste et pacifiste, cartésien et humaniste, nous invite à l'ouverture d'esprit et à la tolérance, et à savoir se révolter quand il le faut. Il le fait à partir de références philosophiques somme toute classiques.



Dans ses Eléments de philosophie, il aborde en fragments des thèmes aussi diversifiés que l'illusion de sens, la mémoire, le temps, l'observation, les lois naturelles, un éloge de Descartes, les trois principes de Kant, la poésie, la géométrie, la personnalité, le moi... mais aussi Dieu, l'amour, la justice et le Droit, le fanatisme. Il y met bon ordre en nous proposant une logique de progression : partant des sens, il nous conduit par la méthode expérimentale vers le pouvoir du verbe et de l'action, avant de conclure sur la puissance des passions et le travail des vertus, sensées les corriger.



Etonnamment, cette lecture est, pour moi, étroitement liée à celle des Regards sur le monde Actuel de Valéry ; simplement parce que ces deux ouvrages me sont tombés sous la main en même temps en fouillant dans un grenier, et que je les ai lus successivement... dans les deux cas, bonne pioche. Un point commun peut-être: tous deux mènent une réflexion profonde, éclairante, et rigoureuse dans la construction. Cependant, les démonstrations professorales de Alain se veulent plus dans la méthode rationnalisante à la Descartes, et ont donc peu à voir dans la forme avec l'émotionnel qui transparaît chez Paul Valery.



Dans la forme et dans le fond donc, une philosophie peut-être un peu "classique"; mais une excellente lecture néanmoins, très enrichissante... qu'on n'avale pas en une fois... tant mieux, la forme s'y prête...
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Propos sur le bonheur

Il faut prendre ce livre pour ce qu'il est, soit un ensemble d'articles courts , inspirés par l'actualité et le quotidien et destinés à être publiés dans des revues.



Ce n'est pas une œuvre philosophique mais plutôt une démonstration , une méthode de réflexion, une sorte de philosophie pour les nuls qui expose une manière de penser les problèmes du quotidien afin de les gérer, voire de les dépasser.



L'exercice a ses limites. Destinés à une publication éphémère, ancrée dans la réalité d'une époque et d'un public, ces propos peuvent paraître parfois datés ou limités à un contexte particulier.

Il ne faut pas, me semble-t-il, y chercher une portée universelle ou une méthode magique pour être heureux.



On peut adhérer ou pas aux propos d'Alain. A la limite peu importe. Le plus intéressant dans ce livre me paraissant la démarche, cette façon de faire de la philosophie sans le savoir, sans avoir besoin de connaissances ou de références particulières, cette manière d'appréhender nos états d'âme, de les analyser, de les observer avec recul, de les décortiquer pour ne plus les subir, sans pour cela s’appesantir dans l'introspection poussée, en tenant compte de notre nature animale, de l'influence de notre physiologie sur nos perceptions.



C'est un livre qui fait du bien, qui donne envie de s'ébrouer, de se secouer, l'action libre, voulue, consentie étant le meilleur remède à la mélancolie.

Et puis sa forme, cet assemblage de chapitres aux titres clairs et précis, sans construction particulière, permet de l'ouvrir au hasard, d'en lire quelques pages au gré des envies ou de l'humeur du moment.

Soit un excellent remède à la morosité, une façon de ne pas faire du malheur avec de banales contrariétés.

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Propos sur le bonheur

J'avais lu cette maxime d'Alain, "Penser, c'est dire non", et l'adolescent rebelle que j'étais l'écrivait sur toutes les tables saccagées du lycée. J'ai eu l'occasion de lire son recueil de pensées le plus célèbre, je l'ai fait avec avidité, je n'y ai rien compris mais j'avais l'impression d'exister. Cela doit être l'une des leçons à retenir du bonheur: il n'existe que si on veut bien y croire...
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Éléments de philosophie

Un catalogue des thèmes que la philosophie aborde, un peu comme Comte Sponville et son traité; des approches intéressante notamment quand il parle de l'espace et de sa forme ou des formes, celle qu'il possède ou celles qu'il peut englober...L'eloge à Descartes est assez surprenante surtout qu'il cite Kant et notamment sont:" Toute connnaissance est d'expérience" là il met sans s'en rendre compte un sacré coup à la grande théorie de Descartes sur l'existence de Dieu, ah oui je ne l'ai toujours pas digéré celle là!

D'autre fois ses affirmations me semblent totalement fausses. : le geste interromp l'action. Non il la prolonge lui donne corps mais ne l'interromp pas, sauf à parler d'action pensée, et encore...mais réduire l'action à une simple pensée c'est l'amputer de sa réalisation de sa réalisation de son existence.

Quand il nous dit que: la colère vient souvent de la peur. Non la peur cause de l'effroi, paralyse, rend souvent muet, mais n'engendre pas pour de la colère. Elle nait d'une frustration, d'une insulte, d'une forte contrariété...

Le livre malgré ça reste agréable à lire le style est fluide et les éléments sont décrits avec simplicité, on peut suivre la pensée de l'auteur sans devoir relire quinze fois le passage comme certains philosophes...
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Propos sur le bonheur

Alain nous livre ici sa recette pour le bonheur. Notre faculté à cristalliser nos difficultés et nos maux engendreraient mélancolie et tristesse, nous serions les propres artisans de nos malheur.

pour éviter cet écueil il faut relativiser tous les évènements et prendre son mal en patience..La restte du bonheur serait donc simplissime à mettre en œuvre..relire alain est peut être un moyen d'accéder au bonheur.. Qui sait...Mais L'espérance n'est elle pas aussi le fruit de notre cogitation??
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Propos sur l'éducation

Emile-Auguste Chartier dit Alain (philosophe, essayiste, normalien et professeur agrégé de philosophie) a écrit (entre autres) des Propos, en tant que journaliste dans "La dépêche de Rouen".

Certains de ces articles, au style épuré, ont été regroupés par thème (ex: Propos sur le bonheur). Propos sur l'éducation comprend 86 subdivisions.

" Je ne vous aime pas" avait l'habitude de dire Alain à ses élèves, se dissociant par là même de l'amour parental, car comme Hegel visait l'accomplissement humain, pour lui éduquer un enfant était le rendre indépendant, autonome, reconnu par la société, respecté (grâce à l'apprentissage réalisé en classe et aux valeurs inculquées).

Il privilégiait le travail personnel, les études de textes, la lecture ("si le maître se tait, les enfants lisent, tout va bien") pour éveiller l'esprit en intéressant l'enfant.Son modernisme, s'appuyant sur les lois de Jules Ferry (une école laïque ouverte à tous) et l'apprentissage par le jeu. On pense à la méthode Montessori (avec acquisition de l'autonomie grâce à un matériel sensoriel).

Ce "maître souriant" mais autoritaire, cet "éveilleur d'esprit", cet humaniste, ce cartésien, cet esprit libre,cet adepte de la pensée positive méritait ses appellations, car refusant les idées préconçues, il poussait l'enfant à percevoir le monde d'une façon différente, à grandir et à s'ouvrir à la vie.

N'est-ce pas ça le but de tout philosophe: remettre en cause ses idées pour chercher sa propre vérité? N'est-ce pas ça le but de tout enseignant : favoriser l'ambition de l'enfant "d'être un homme"?
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Propos sur le bonheur

Un livre rempli de sagesse que je relis encore et encore.
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