Un vétéran de la seconde guerre mondiale qui a connu le bombardement de Dresde a été enlevé par des extraterrestres, les Tralfamadoriens, et voyage dans le temps de sa vie, passant de 1945 à 1968, de sa retraite à son adolescence en un bond involontaire. Quand il choisit de raconter son expérience à la télé, il est évidemment pris pour un fou. « C’est la vie ». Un roman surprenant !
Commenter  J’apprécie         50
Déroutant roman classé dans la science-fiction alors que son sujet est plutôt antimilitariste. Alors bien sûr on aperçoit de loin en loin quelques extraterrestres mais cela est presque anecdotique. Un récit décousu au ton étonnamment léger malgré un sujet grave. Belle découverte.
Commenter  J’apprécie         50
Version audio (très très augmentée) disponible en podcast : https://anchor.fm/aymeri-sutour/episodes/LP05---Nuit-mre---Kurt-Vonnegut-eu2m88
Une fausse biographie d'un ex grand propagandiste nazi certifiant avoir été agent double pour les comptes des alliés, dont la punition suprême consiste à être ignoré, oublié, ni puni ni célébré mais de laisser à la postérité un nom honni dissocié d'une personne vivante bien qu'insignifiante.
Un roman extrêmement fort dans les images qu'il conjure, les thèmes qu'il explore : l'identité, la survie, l'amour indéfectible entre deux êtres, la foi délétère en des idées nauséabondes, en des êtres providentiels, l'impact que les mots ont sur les hommes et les hommes qui usent de leurs talents pour subjuguer leurs semblables.
Comme tout écrit de Vonnegut, l'humour est présent, acide, fin, réflexif, et ne cède jamais à la gratuité du bon mot ou à la la violence vengeresse.
Une grande lassitude mélancolique émane de cet oeuvre captivante, désabusée et inspirante sans jamais être moralisatrice ou lénifiante.
Chapeau l'artiste.
Commenter  J’apprécie         50
Un petit chef d' oeuvre de la littérature "perchée".
Un petit déjeuner à consommer sans modération...
Commenter  J’apprécie         50
Dans une prison de Jérusalem, l'écrivain et speaker allemand d'origine américaine Howard W. Campbell JR, est enfermé dans l'attente de son procès. La cause, crime contre humanité. Durant son incarcération il nous livre son témoignage et les événements qui l'ont conduit entre ces murs. Fait marquant, au moment de son arrestation il se défend en disant qu'il était un agent américain et que son rôle de nazi n'était qu'une couverture. Couverture dont tout le monde doute ... car le rôle était trop bien joué ...
Commenter  J’apprécie         50
Suite aux nombreuses critiques élogieuses sur, dixit les mêmes personnes, ce roman incontournable, je me suis dit que Abattoir 5 devait être LE livre pour découvrir Kurt Vonnegut. Un livre antimilitariste de surcroit, je fonce.
J’ai trouvé un bon résumé du livre dans ses pages :
« chaque assemblage de signes constitue un message court et impérieux, décrit une situation, une scène. Les messages ne sont enchaînés par aucun lien spécial mais l’auteur les a choisis avec soin afin que, considérés en bloc, ils donnent une image de la vie à la fois belle, surprenante et profonde. Il n’y a ni commencement, ni milieu, ni fin. Pas de suspense, de morale, de cause ni d’effet. Ce qui nous séduit dans nos livres c’est le relief de tant de merveilleux moments appréhendés simultanément. »
J’ai préféré arrêter mon calvaire à la moitié du livre : je n’ai pas accroché au style, à la structure du récit, aux personnages, à l’histoire.
Ce n’était pas un livre pour moi.
Mon Incontournable roman antimilitariste restera Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo
Commenter  J’apprécie         53
Ce livre est classé dans plusieurs classements des meilleurs livres de Science-fiction.
À mon avis c'est une erreur, il devrait être classé dans le top des meilleurs livres de tous les temps (et pas seulement de la SF)
SF, il l'est un petit peu ce livre, car le héros prétend avoir été kidnappé par des extra- terrestres. Mais si on creuse un peu, je dirais juste - mais bon je ne suis pas psychologue - qu'il souffre d'un syndrome post-traumatique incurable et que le kidnapping par les extra- terrestres est le seul moyen qu'il ait trouvé pour survivre aux souvenirs qu'il a de son expérience en tant que soldat américain pendant la seconde guerre mondiale. Il a vingt ans à peine quand il est fait prisonnier en Allemagne en décembre 1944. Il reste à peine 6 mois de guerre . Six mois pendant lesquels il va souffrir du froid, de la faim, de la bêtise humaine, des atrocités de la guerre. Lui et son groupe de prisonniers sont retenus dans les abattoirs de la ville de Dresde, ville qui sera quasiment rasée en février 1945.
Billy Pilgrim en revenant de cette guerre a l'étrange pouvoir de naviguer dans le temps : «Billy, grâce à ses souvenirs du futur, sait que la ville sera réduite en miettes avant de flamber, dans trente jours à peu près. Il se rend compte aussi que la plupart de ceux qui l'observent mourront très bientôt. Ainsi vont les choses.»
Un instant, il discute avec son épouse en 1960, la seconde d'après il est propulsé en 1944 pieds-nus dans la neige, un moment après il se retrouve en 1976 ou sur Tralfamadore, planète à la fois proche et lointaine de la Terre.
Un livre qui décortique de façon précise les dégâts fait par la guerre sur des cerveaux encore juvéniles (d'où le sous titre du livre "la croisade des enfants"), on suit avec émotion le parcours de ces jeunes de 20 ans envoyés au front en 1944 mais aussi pendant le guerre du Vietnam (le fils de Billy....)
Le leitmotiv "Ainsi vont les choses" après chaque décès fait froid dans le dos : quelle mort est la plus terrible ? celui de son compagnon de train aux pieds gelés ? celui d'Edgar Derby fusillé pour vol de théière dans Dresde dévastée ? celles des jeunes femmes de Dresde pulvérisées par les bombes ? ou les civils d'Hiroshima ....?
En bref : à lire absolument ce livre "coup de poing" qui réussit l'exploit de rester "léger" toutes proportions gardées (encore un coup des Tralfamadoriens qui sont philosophes)
Commenter  J’apprécie         50
Ce n’est certainement pas à 84 ans que Kurt Vonnegut changera. Se décrivant comme un scientifique venu mettre son nez dans la littérature, il nous livre depuis quarante ans ses obsessions les plus intimes. L’humour, la fin de l’humanité, la technologie, la famille, l’Amérique sont les thèmes récurrents de ses fictions, écrites dans un style faussement neutre et déconstruit. Il faut un certain temps pour se familiariser avec le ton de Vonnegut. À chaque livre ça recommence, on n’y coupe pas, il faut s’acclimater à nouveau. Une fois atteint le second souffle, on se laisse embarquer avec délice dans un univers très personnel où règne le comique de répétition et où l’imbécillité du genre humain, dénudé avec logique et humanité, nous surprend comme un bon gag.
Cette fois-ci, Vonnegut parle ouvertement de lui-même, de l’Amérique, des combustibles fossiles, de cette mort qu’il attend la cigarette au bec… Les familiers de l’auteur apprécieront. Pour les autres, voici une excellente occasion de faire connaissance.
Commenter  J’apprécie         50
Au début de ce livre, on trouve Howard Campbell Junior dans sa cellule en Israël accusé de crimes de guerre. Pendant la seconde guerre mondiale, il est connu étant un célèbre propagandiste qui clamait des propos nazis en Allemagne. Mais se pourrait-il qu’il soit l’espion américain qu’il prétend ?
Au fil des chapitres, les personnes rencontrées par Howard nous donne une idée de l’homme qu’il est. Plus on avance dans l’histoire, plus on est troublé par sa personnalité. Il laisse les uns l’acclamer, les autres le descendre en restant stoïque. On est agacé par cet homme, Kurt Vonnegut Jr sait mener son roman et se permet de jouer avec nos certitudes et nos doutes.
Les phrases sont simples mais exigent une grande attention pour comprendre le rôle de chacun et surtout d’Howard. Il ressort un certain cynisme de l’écriture de Vonnegut qui nous interroge sur la manière de juger la culpabilité d’un homme. Le livre refermé, je me pose toujours des questions dessus. Mais j'ai apprécié ce roman et je ressens la curiosité d'en découvrir d'autres de l'auteur.
Commenter  J’apprécie         50
Lanard a très bien synthétisé le propos : « Abattoir 5 » c’est un voyage au bout de la nuit la quatrième dimension en plus. Il y a dans cette dénonciation féroce de la guerre une touche célinienne qu’on ne saurait nier. Précisons également que l’humour noir égratigne aussi quelques institutions comme la famille ou la religion. L’ensemble est très plaisant et, une fois n’est pas coutume, la construction non-linéaire du récit n’est pas un handicap. Le récit épouse les sauts dans le temps de Billy Pèlerin, le personnage principal mais ces passages ne gênent absolument pas la lecture.
A noter pour les curieux : « Abattoir 5 » est un roman fondamental pour Rodrigo Fresan, un de ses livres de chevet. On pourra d’ailleurs constater l’influence de Vonnegut dans « Le Fond du ciel » de l’écrivain argentin, notamment dans la non-linéarité du récit.
Commenter  J’apprécie         50
Willy Pélerin est né à Ilium en 1922. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé dans l'Infanterie en Europe et capturé par les Allemands. Démobilisé en 1945, il s'établit comme opticien, se marie et a deux enfants. Au début de 1968, l'avion dans lequel il se trouve percute le sommet d'une montagne. Seul rescapé, il perd sa femme qui décède accidentellement pendant son séjour à l'hôpital. Il abandonne alors ses occupations et fait une série de conférences au cours desquelles il annonce qu'un an plus tôt, il a été enlevé pendant une faille du temps par une soucoupe volante et transporté ur la planète Tralfomadore. Ses enfants pensent qu'il a perdu la raison lors de son accident d'avion mais Willy Pélerin a gardé la possibilité de décoller du temps. Il voyage ainsi dans le temps passant d'un coup de sa nuit de noces au camp de prisonniers où il était retenu pendant la guerre, de son lit d'hôpital au bombardement de Dresde en février 1945.
Commenter  J’apprécie         50
Voyage au bout de la nuit + Candide + Terry Gilliam = Abattoir 5
---------------
Roman assez original, surtout intéressant pour son style, l'originalité du traitement des aller-retour à différentes périodes de la vie du narrateur et l'humour (mais on ne rigole pas à gorge déployée, on sourit).
Le style "brut", sans chichi, du style et des dialogues m'a rappelé Céline.
L'ironie et l'absurdité de la guerre m'a fait penser à Candide de Voltaire.
Enfin, l'absurde de certaines situations dans le monde des E.T et les voyages dans le temps m'a rappelé "L'armée des 12 singes" de Terry Gilliam.
J'ai mis 4 étoiles car le roman déploie vite ses effets mais ne décolle vraiment jamais. Ça se lit très vite mais on n'atteint pas des sommets d'émotions, de réflexion ou d'intrigue.
Commenter  J’apprécie         40
Kurt Vonnegut, alors qu'il avait à peine 20 ans, a été fait prisonnier de guerre par les Allemands et a survécu au bombardement de Dresden. Il a vécu l'horreur, en a été profondément traumatisé et a cherché longtemps la manière juste de l'écrire.
Sa plus grande crainte ? Qu'à travers le roman de guerre classique, on érige des héros, on finisse par donner une grandeur, un attrait à des événements qui pour lui ne méritent que le mépris le plus total, ne doivent plus jamais se reproduire.
Alors, pour faire passer son message, il a recours à l'humour noir, à l'absurde et à l'intrusion soudaine de la science-fiction dans un récit semi-autobiographique autrement attendu.
Cela donne cet ovni (pardonnez le mauvais jeu de mot) littéraire qui est à mes yeux un chef-d'œuvre et parmi les romans, si pas LE roman, à lire absolument sur la Seconde guerre mondiale et sur l'absurdité de la guerre et de la violence en général.
On rit tout en pleurant à chaque page. Je n'ai pas pu lâcher ce court livre qui se lit vite et condense en quelques chapitres une quantité d'anecdotes, d'images, de réflexions et de traits d'humour qui restent longtemps en mémoire et donnent envie de le relire régulièrement. Comme tout bon livre, on n'en ressort pas avec des conclusions ou une morale facile. Il n'y a pas de bons et de méchants, de gagnants ou de perdants, mais un sentiment intense de l'absurdité des poursuites humaines et de leur désespérante inévitabilité (quoique, si tout le monde avait lu Vonnegut, elles seraient peut-être un tout petit peu moins inévitables ?)
Je suis étonnée par l'évaluation moyenne inférieure à 4 étoiles, pour moi ce livre en mérite 5, sans aucun doute. Peut-être que les parties impliquant des extraterrestres et des sauts dans le temps ont dérouté certains lecteurs peu coutumiers du genre ? Pourtant, il me semble qu'elles apportent la distance et la mise en perspective nécessaires pour traiter ce sujet et le rendre, paradoxalement, encore plus réel et bouleversant.
Et alors que certains ont lu ce texte comme un pamphlet nihiliste et sans espoir, il me semble au contraire que, plus Billy Pilgrim nous explique que "c'est la vie !" tout en décrivant avec froideur les morts qui s'accumulent, plus on a envie de crier et de se révolter pour lui, contre la violence et la destruction insensée.
Commenter  J’apprécie         40
Dans mon collège, pour les cours d'anglais Slaugtherhouse Five (Abattoir 5) faisait partie des livres conseillés.
C'est bien pour ça que je ne l'ai pas lu, j'étais comme ça à l'époque. Après, j'en ai entendu parler plusieurs fois, et j'ai lu des critiques. Toujours en bien. Ça m'a fait hésiter, et me voilà donc plongé dans ce classique de la littérature américaine d'après-guerre.
Dès la première phrase j'ai senti que ça allait être bien: 'Tout ceci s'est vraiment passé, plus ou moins'.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lire ce roman la nuit et à d'autres moments inappropriés. C'est le genre d'histoire où les narrateurs s'intercalent, où l'on comprend seulement quelques pages plus loin ce que voulait dire une remarque faite bien avant. Mais il faut aussi se méfier de ce qui est raconté, parfois ça ne colle pas avec ce qui a été dit précédemment.
Il est beaucoup question de guerre dans ce livre, notamment le bombardement sur Dresde le 13 février 1945. Kurt Vonnegut l'a vécu lui-même. Bien entendu les événements décrits sont horribles, mais la teneur de l'histoire est plutôt philosophique, voire parfois carrément drôle. Vonnegut nous montre la bêtise humaine en appuyant là ou ça fait mal. Une des méthodes utilisées pour ça c'est de laisser son personnage principal se faire kidnapper par des extraterrestres sur une drôle de planète, et qui se gaussent des bizarreries et limitations des Terriens.
Bref à lire sans attendre.
Commenter  J’apprécie         40