Citations de La Revue Dessinée (95)
En France, la prescription de méthylphénidate a explosé : on en consomme 30 fois plus aujourd'hui qu'en 1996. Mais l'hexagone reste très loin de la situation américaine.
J'ai toujours travaillé pour le même patron, sur des chantiers de démolition. On était payés en liquide, 45 euros par jour. On travaillait huit heures par jour, du lundi au samedi. Puis ça a augmenté à 50 euros, puis à 55 euros par jour. Il n'y avait pas de congés. On était vingt-cinq Maliens dans l'entreprise, tous sans papiers. On n'a jamais eu de fiche de paie.
Même si on ne parle pas la même langue, on arrive à se comprendre et à affiner nos émotions grâce au regard, au contact.
Maintenant, tout passe par des tablettes. Comment ils se regarderont, les gens, demain ? Est-ce qu'ils comprendront encore les codes qu'on a, nous, pour l'instant, naturellement dans les yeux ?
Les concessions autoroutières remontent aux années 1950. À cette époque, l'État a financé la construction des autoroutes aux côtés d'investisseurs privés. [...] Les contrats signés alors prévoyaient que les recettes des péages remboursent leurs investissements. Une fois ceux ci rentabilisés, les péages étaient censés être supprimés. Ce ne fut pas le cas.
Nous affrontons une machine de guerre qui n’a ni sentiment, ni états d’âme, ni remords. Une machine de guerre qui s’appuie sur la justice, la police, les gendarmes, et dont la puissance économique est capable de nous écraser, de nous épuiser financièrement. Face à elle, nous sommes devenus des soldats malgré nous. Le comité Vérité et justice pour Adama a mis à nu un système répressif et autoritaire. Celui-ci ne nous arrêtera pas. (Assa Traoré)
Le FN veut à tout prix se débarrasser de l'étiquette "extrême droite". Il est donc très sensible au traitement de son histoire.
Le choc. Je ne l'ai pas vu venir. C'est là, en découvrant soudain le dosimètre, que j'ai compris, enfin, où j'étais. Je prends le réel en pleine gueule. Cette machine, je l'ai eue en main pendant mes quinze jours à Tchernobyl. Elle ponctuait nos journées. Son tic-tic incessant nous rappelait le danger quand nos sens ne nous disaient rien du réel. Il était notre seul repère. Le signe de l'anormalité des lieux. A nouveau, je suis passé de l'autre côté du miroir. Depuis Tchernobyl, je sais lire ces chiffres. 0,5 microsievert/heure dans la ville même. C'est cinq fois le taux naturel de radioactivité, fixé à 0,10. Il était de 0,04 à Fukushima avant l'accident.
Reste à savoir si avec ces technologies, l'humain ne cherche pas finalement à se protéger d'un environnement qui lui fait chaque jour un peu plus peur.
C'était réellement dangereux. Ce métier l'est souvent. C'est toujours pareil, à chaque départ d'escale, il y a une sorte d'enthousiasme, de course vers le large. On veut libérer les chevaux et on oublie quelques règles de prudence. J'ai surtout eu peur pour mes gars... Certains sont tout jeunes, ils n'ont pas ma force ni ma... corpulence, loin s'en faut ! Et puis on n'en a pas fini avec les paquets de mer, là où on va.
Pour s'agrandir, les collectivités exproprient régulièrement les agriculteurs de la totalité ou d'une partie de leurs terres. Pour éviter le conflit, elles n'hésitent pas à être généreuses autant avec les propriétaires qu'avec les exploitants en leur proposant des indemnités bien supérieures à la valeur réelle des terres.
Lors des accords de crise, les deals "mobilité contre emploi" se multiplient. En cas de baisse de production, les mutations ou détachements temporaires servent de variable d'ajustement. Prenons l'industrie automobile. Du fait de la chute des ventes, les sites de production recentrent leur activité sur un ou deux modèles. Cela réduit la marge de manœuvre en matière de gestion du personnel. En cas de chômage technique sur une ligne de production, comme on ne peut plus proposer au salarié d'en rejoindre une autre, on lui propose de changer d'usine pour un temps. La main-d’œuvre s'adapte aux évolutions de l'outil de travail.
Selon les chiffres de l'OIM, basés sur les incidents répertoriés par les gouvernements, plus de 40 000 migrants sont morts dans le monde depuis 2000. Mais le nombre réel est certainement plus élevé. Certains experts estiment que pour chaque corps retrouvé, deux resteront introuvables.
Entre 1985 et 1990, 9 grands parcs [d'attraction] sont construits et lancés. Des projets titanesques, prêts à recevoir des millions de visiteurs. Le 12 avril 1992, c'est l'apothéose : Euro Disney ouvre enfin. Pourtant, moins d'un an plus tard, 6 de ces parcs ont déjà fermé leurs portes, définitivement.
Le web rassemble aujourd'hui plus de trois milliards d'internautes et une multitude de sites inaccessibles aux moteurs de recherche habituels.
Chaque bouche de métro est la porte d'entrée d'un monde insoupçonné.