AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sénèque (190)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La vie heureuse - La brièveté de la vie

4ème de couverture: (...) Sénèque est providentiellement moderne. Sur l'inconstance des princes, l'inutilité de l'affairement, la vanité du spectacle politique, il a tout dit. A le fréquenter, on s'épargne bien des agacements et bien des déplaisirs (...). Cet opuscule est augmenté d'un extrait de la correspondance entre Elisabeth de Bohème et Descartes concernant les deux œuvres présentées (La vie heureuse, la brièveté de la vie) qui apporte un éclairage sur celles-ci bien quelles soient d'une clarté adamantine. A lire, à relire, à méditer... Le stoicisme est un reflet occidental indéniable de la sagesse Bouddhiste.

Commenter  J’apprécie          32
Médée

L’histoire de Médée telle qu’elle est racontée ici conclut le mythe de Jason et les Argonautes, l’histoire d’un groupe de héros partis à la conquête de la Toison d’Or. Pour faire bref, Jason et sa bande de copains partent faire les cons en bateau pour trouver un artefact magique qui les couvrira de gloire, mais ne seraient pas fichus de venir à bout de leur expédition sans l’aide de Médée et des crimes qu’elle commet par amour pour Jason.



La pièce de Sénèque commence après la conclusion de la quête, quand Jason plaque Médée pour épouser la fille du roi local après qu’ils se soient mis à dos tous les monarques du coin. Médée, non seulement est abandonnée par son mari au profit d’une fille plus jeune, plus riche et plus populaire, mais en plus est bannie et doit laisser ses enfants derrière elle. Inutile de dire qu’elle en a gros sur la patate et, comme elle n’en est plus à un meurtre près, elle concocte une vengeance particulièrement infâme à laquelle pas grand monde ne va survivre.



La pièce est assez courte et, dans mon édition, est précédée d’une présentation de l’oeuvre et de son auteur et suivie d’un dossier sur le mythe de Médée dans la littérature. La pièce en elle-même est dans le style de l’époque, bourrée de références obscures pour le lecteur contemporain. De nombreuses notes en bas de pages expliquent ces références et permettent de comprendre le sens de ce qu’on lit, mais obligent à s’interrompre très souvent dans la lecture pour les consulter. Certains monologues sont malgré tout portés par le souffle de la tragédie et on se sent touchés par les sentiments exprimés par Médée, malgré la monstruosité de ses crimes.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
Commenter  J’apprécie          30
La vie heureuse - La brièveté de la vie

Dans la vie heureuse, Sénèque s’adresse à son frère Gallion (le même Gallion qui refusa de juger Paul, selon les Actes des Apôtres) et commence par d’habituels propos sur la doxa et la méfiance qu’un philosophe doit montrer vis-à-vis de l’opinion publique. Ensuite, il définit le vrai bonheur tel que l’entendent les stoïciens et il insiste sur les différences qui existent entre sa définition et celles des autres sectes, en particulier celle des épicuriens, plutôt sur l’interprétation que se font les voluptueux de l’épicurisme. Pour Sénèque, le vrai bonheur, le souverain bien, n’a strictement rien à voir avec la volupté et le plaisir. Le plaisir n’est qu’une cessation temporaire de la souffrance, tandis que le bonheur immuable est dans la vertu. Et pire, le plaisir peut mener à l’opposé de la vertu et éloigne ainsi du définitif bonheur stoïcien. Pour celui qui se conforme à la nature et recherche vertueusement le bonheur, le plaisir sera bien présent, mais accessoirement, pas comme un but à atteindre. Sénèque préconise de se montrer constant, d’une égalité d’âme, devant la bonne ou la mauvaise fortune, qui n’est, en fait, jamais bonne ou mauvaise en soi.

Bon, tout ça est très bien, mais il se trouve qu’en plus d’être l’un des plus célèbres philosophe romain de son temps, Sénèque était également l’un des plus riches, et il était en butte à certaines critiques, légitimes ou malveillantes, sur le hiatus entre ses aspirations philosophiques et son mode de vie. Et toute la fin de cet entretien sur La vie heureuse prend un ton très polémique et personnel. Aux éternels calomniateurs, à ceux qui toujours reprochent aux sages de ne pas faire suivre leurs belles paroles par des actes concrets, Sénèque répond tout simplement qu’il préfère être riche que pauvre, mais qu’il ne fait pas pour autant de la richesse son maître, ni de la pauvreté une crainte. Chacun jugera la pertinence de cette réponse.
Commenter  J’apprécie          30
Apprendre à vivre : Lettres à Lucilius

Se développer en lui-même, accepter les divers fruits de dame contingence, ne pas se soucier de ce qui arrivera, laisser un temps futur venir se présenter, ne plus se préoccuper d'un temps passé, le laisser s'éloigner sans chercher à le retenir. Se déployer en rapport avec un seul présent. Ne pas donner champ libre à une récolte de biens ne dépendant pas de lui-même. Accueillir la vie tel un même événement se déroulant en variant ses formes, éviter de se charger d'un fardeau inutile à porter. Adopter l'honnêteté comme vertu cardinale. Accepter de participer momentanément à un univers qui lui aussi disparaîtra. Ceci et d'autres recommandations d'un ami à un ami, peu de temps avant sa mort, un, deux étés. Par Sénèque, précepteur de Néron qui lui ordonnera de se suicider, lui, un sage au sens antique du terme, qui se tranchera les veines dans un bain chaud, devra s'y reprendre à plusieurs reprises et expirera au milieu des siens. Drôle d'époque romaine, vers 65 après J.C. Epoque à présent loin de nous, époque d'où nous parviens ces lettres à Lucilius. Quel usage aujourd'hui ? Tout d'abord, bien considérer un mouvement philosophique, une attitude de pensée: le stoïcisme: il y a plusieurs stoïcisme. Ici, invitation à consulter l'histoire de la philosophie d'Emile Bréhier, grand spécialiste du stoïcisme dans les années 30 du siècle passé. Le stoïcisme: une philosophie de l'événement. Tout accepter sans rechigner. Conserver son calme, ne pas s'agiter en vain. Sans sombrer dans du fatalisme, vivre le plus indépendamment du monde, loin de ses turpitudes, trouver en soi quelque chose d'inaltérable: la vertu de l'honnêteté, le suprême bien. Un bien uniquement dépendant d'une culture quotidienne. Petit ouvrage à lire pour se rendre compte qu'au fond, nombre de choses à notre époque de consommation effrénée participe de ces choses inutiles à cultiver sous peine de se transformer en chien, une gueule ouverte, jamais rassasié de ce qu'on lui balancera au fond du gosier. A méditer.
Commenter  J’apprécie          31
Lettres à Lucilius

Mais oui, les esclaves sont des humains, tout comme leurs maîtres. Il est bon de le rappeler parfois. Même si Néron n'est pas content.
Commenter  J’apprécie          30
Bibliomanies

our faire court, l'idée générale qui ressort de ces textes (en tout cas ce que j'en ai retenu) est que les bibliomanes préfèrent dans leur ensemble posséder une bibliothèque plutôt qu'un savoir, paraitre (instruit, érudit) plutôt qu'être. Soit. (ceci dit le sujet mériterait peut-être débat...)

Ce qui m'a gêné dans ma lecture c'est qu'une fois les premiers textes lus, j'ai eu l'impression de relire sans cesse la même chose, les mêmes arguments mais dans un style différent (différence d'époque oblige) d'où une certaine lassitude.... N'y avait-il pas moyen de trouver des auteurs avec un discours opposé ? Le recueil y aurait sans doute gagné en intérêt.

Au final, une lecture très culturelle mais pas très récréative (sauf peut-être le texte de Paul Lacroix et ses catégories de bibliomanes).


Lien : http://www.quartier-livre.fr..
Commenter  J’apprécie          30
Bibliomanies

« Ivres de Livres », libraire-éditeur à Strasbourg, nous offre, avec « Bibliomanies », une passionnante anthologie sur le thème de cette pathologie que l'on nomme bibliomanie ou encore bibliolâtrie.

On y verra que cette curieuse maladie faisait déjà parler d'elle dès l'Antiquité et fut brocardée par des auteurs aussi illustres que Sénèque et Lucien de Samosate.

Plus tard, au Moyen-Âge, c'est le poète Pétrarque qui tourne en ridicule ces vaniteux bibliomanes qui pensent qu'accumuler chez eux un nombre incalculable de livres leur donnera une aura de sapience et de respectabilité : « Assurément, si l'abondance de livres faisait des savants ou des gens de bien, les plus riches seraient les plus savants de tous et les meilleurs, tandis que nous voyons souvent le contraire. »

Mais c'est après l'invention de l'imprimerie et la propagation à grande échelle des écrits que commence l'âge d'or des bibliomanes. Après les vaniteux cités plus haut, vont arriver les collectionneurs qui seraient prêts à tuer père et mère ou à s'amputer d'un bras pour acquérir une édition rare ou compléter leur collection regroupant tout ce qui a pu être édité sur tel auteur ou tel sujet, quel qu'il soit.

L'anthologie ici proposée fait la part belle à ces bibliophiles avec, entre autres, « Le Bibliomane » de Charles Nodier, « L'Enfer du bibliophile » de Charles Asselineau, sans oublier le célèbre « Bibliomanie » de Gustave Flaubert.

Il est regrettable de constater, à la lecture de cet ouvrage et au travers des écrits des onze auteurs qui le composent, que pas un seul de ces bibliomanes, bibliophiles et bibliolâtres ne s'intéressent à ce qui est contenu dans leurs « chers » livres. La curiosité, l'envie d'apprendre, l'amour de la littérature et des belles-lettres sont en effet complètement étrangers à ces individus. Leur frénésie compulsive est motivée par l'ambition, la soif du « paraître », l'appât du gain motivé par la rareté et la cherté des ouvrages convoités. Ce que renferment ces livres n'a finalement pour eux que peu d'importance comparé à leur valeur marchande et au prestige que peut acquérir leur possesseur. Ces personnages sont à mettre au même niveau que ces collectionneurs de toiles de maître qui acquièrent pour des sommes faramineuses des œuvres d'art qui, une fois en leur possession, végèteront dans un coffre-fort en attendant d'être revendues lorsque les coûts du marché de l'art permettront de réaliser un bénéfice substantiel.

Ainsi, ces bibliomanes qui aiment à se targuer du nombre colossal d'ouvrages en leur possession, de leur rareté et de leur valeur, ne sont finalement que des collectionneurs comme les autres, mais qui, malheureusement, sont loin d'être aussi modestes qu'un philatéliste ou un collectionneur de capsules de bières. Ce faux sentiment de supériorité du bibliomane lui vient du prestige qui est encore aujourd'hui accolé au livre, symbole du savoir, de la sagesse et de l'érudition. Aujourd'hui encore, à l'heure du numérique, le livre reste associé à ces notions de savoir et de sapience. N'a-t-on pas encore vu récemment un président de la République, pour sa photographie officielle suite à son arrivée au pouvoir, poser devant un mur de livres alors qu'il est connu et avéré que cet homme politique préfère de loin parader en arborant des objets clinquants et voyants plutôt que de s'adonner à la lecture dans le silence et la solitude ? Les livres sont en effet des objets impressionnants, redoutables et presque magiques pour des individus qui ne se donneront jamais la peine de lire. En posséder quelques uns ou plusieurs milliers, c'est devenir à coup sûr dans le regard de certains un personnage hors du commun, un philosophe, un prophète, un excentrique qui détient les arcanes du savoir.

C'est ce sentiment erroné qui fait que les bibliomanes, bibliophiles et autres bibliolâtres ne sont après tout que des imposteurs qui ne vibreront jamais pour la tournure poétique d'une phrase, pour la justesse d'une métaphore ou pour l'émotion suscitée par un récit. Ils ne resteront que d'avides collectionneurs motivés uniquement par le potentiel financier de leurs acquisitions et par le faux sentiment de respectabilité qu'elles leur procurent.

En cela, les onze auteurs représentés dans cette anthologie ne se sont pas trompés et ont su représenter tous les travers et tous les ridicules de ces faux érudits en proie à la convoitise et à la vanité de leur passion.
Lien : http://lebibliomane.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Lettres à Lucilius

124 lettres de Sénèque abordant les grandes problématiques de la vie sous un angle existentiel et philosophique sans que les thèmes des lettres soient rigoureusement circonscris. Les frontières entre les thématiques sont parfois ténues, entre philosophie-sagesse-vertu-tempérance etc. il est parfois difficile de faire un tri.

Cependant, pour des raisons de commodité je me suis fait une synthèse d'extraits en 10 pages que j'ai classés selon les thématiques suivantes, choix arbitraire de ma part :

Amitié (choix des amis, besoin d'amis, absence des amis, nature de l'amitié), Amour, Apprentissage, Prudence, Anticipation, Avoir un but, Persévérance, Discours et Ecriture, Lecture, Bonheur (bonheur et plaisirs, bonheur et vertus, bonheur et sérénité intérieure, bonheur et autosuffisance), Nature, Corps, Maladie, Vieillesse, Deuil de la perte, Mort, Suicide, Nature, Pauvreté/Richesse/Réussite, Solitude/Foule, le Temps, la vie (vivre, art de vivre, vivre bien, relation aux autres), Les Plaisirs, Voyage et Aventure, Vertu et qualités humaines, Philosophie/Stoïcisme, Sagesse (Sagesse et nécessité, Sagesse et optimisme, Sagesse pratique).



Le style est irréprochable, fluide, agréable, mais la lecture nécessite quelques pauses car on trouve des redondances. Heureusement les formulations, toujours esthétiques, varient. L'ouvrage offre une magnifique occasion de prendre ses distances avec la société de consommation, le culte des apparences, l'accumulation de richesses, la quête de pouvoir, l'insatisfaction permanente, le désir insatiable, source de frustration. Mais ce n'est pas dans l'air du temps. On a quand même l'impression que ce livre s'adresse à des personnes ayant déjà atteint une pleine maturité et qui veulent approfondir.



Les pages sur le suicide (à rapprocher du débat sur l'euthanasie) sont d'une grande actualité : voir les extraits sur ce thème du suicide en Citations.
Commenter  J’apprécie          20
Phèdre

Une pièce de théâtre assez lourde, sombre et tragique. Déjà lu par le passé, je n'avais absolument pas aimé et encore aujourd'hui je n'ai pas su apprécier l'histoire de cette pièce.

Mais il faut bien trouver un point positif, l'écriture est très belle et agréable pour nous faire passer un moment moins difficile durant cette lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius

Lettres à Lucilius

Sénèque (4 av. JC / 65 ap. JC)

Cet excellent ouvrage contenant quelques-unes des nombreuses lettres de Sénèque à Lucilius demande d’une part une présentation du personnage de Sénèque et d’autre part un rapide exposé des idées qu’il développe.

Sénèque, un des philosophes les plus lus de l’histoire de la philosophie, est né à Cordoue en 4 avant J.C. Il suivit une formation de rhétoricien en même temps que de philosophe, s’intéressa au pythagorisme avant d’adhérer à la doctrine stoïcienne. Avocat puis questeur et sénateur, Sénèque fut un très grand orateur et écrivain. Caligula, jaloux de sa réussite, entreprit en 39 de le faire condamner à mort. Sénèque échappa de justesse à la condamnation et se retira en Corse en 41. À l’avènement de Néron, après avoir été son précepteur, Sénèque devient son conseiller politique personnel et l’Empire romain est en fait dirigé et géré de façon avisée pendant huit ans par Sénèque lui-même. En 65, suite à une dénonciation calomnieuse, Sénèque se suicide.

Les lettres à Lucilius, son vieil ami et disciple bien aimé, adepte d’un épicurisme hédoniste, procurateur en Sicile, furent écrites peu de temps avant son suicide afin de lui transmettre la somme de ses méditations en vue de cultiver sa vie intérieure et infléchir sa vie vers le stoïcisme. On remarquera la limpidité, la simplicité et le concret de ses propos qui sont considérés comme un des chefs d‘œuvre de la littérature philosophique, exprimant nos forces et nos faiblesses, afin les connaissant de tendre vers le bonheur. Un magnifique message d’espoir et un ouvrage universel, que laisse Sénèque à son ami.

Pour Sénèque, continuateur de la philosophie hellénistique, la philosophie est un art, une véritable médecine de l’âme ayant pour but d’affranchir les hommes de l’extériorité et d’opérer un retour sur soi, et le premier élément à domestiquer, c’est le temps, qu’il faut savoir recueillir et ménager. « En étant maître du présent, tu dépendras moins de l’avenir. » Et il ajoute plus loin : « Je succombe au sommeil plutôt que je ne m’y livre ! » Il exprime son goût des voyages et de la lecture, et pour lui ce n’est pas parce que l’on possède peu que l’on est pauvre, c’est parce qu’on désire plus ! Savoir choisir ses amis, ne pas faire comme tout le monde, et la philosophie vous enseigne le bon sens, l’amour de l’humain et la solidarité. Ne pas dédaigner les plaisirs : « La sensualité n’est autre que la quête du raffinement, et il faudrait être fou pour fuit les plaisirs les plus simples et les plus accessibles. » Une série de conseils de Sénèque à son ami : « Fuir la foule et sa cruauté, ne point ressembler aux méchants parce qu’ils sont les plus nombreux, ne point haïr le grand nombre parce qu’il diffère de nous…Fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels. » Ne pas oublier que la sagesse est le fruit d’un travail sur soi. N’accorder au corps que le strict nécessaire à la bonne santé : « Manger doit seulement apaiser la faim, boire étancher la soif, le vêtement garantir du froid, le logement abriter contre l’inclémence des saisons. » Parlant de l’amour, cette belle formule : « C’est par son propre feu que l’amour, insoucieux de tout les reste, embrase les âmes pour la beauté physique, non sans espoir d’une mutuelle tendresse. » Et l’amitié ? Bien qu’il se suffise quant à son bonheur, le sage a besoin d’amis.

Abordant la vieillesse : « L’enfance n’a tout son éclat qu’au moment où elle passe ; pour les buveurs, la dernière rasade est toujours la bonne, c’est le coup qui les noie, qui rend l’ivresse parfaite. » Et il cite l’anecdote de Pacuvius qui s’était emparé de la Syrie et qui répétait ses funérailles à chaque victoire se livrant à des libations et une formidable débauche. Sénèque plus raisonnable déclare que ce que Pacuvius faisait par dépravation, il souhaite le faire dans la paix de l’âme et se préparer à la mort chaque soir au moment de se coucher.

Philosopher doit être un exercice quotidien en quête de la sagesse car la vie heureuse est le fruit d’une sagesse parfaite. Et pour cela, s’adonner à la méditation, suivre son dieu et supporter la Fortune, mépriser la fatigue, n’écouter que soi.

Le bien, c’est le savoir. Le mal, c’est l’ignorance. La grandeur de l’homme c’est sa raison et reconnaître ses défauts est le premier pas vers la vertu. Philosopher, c’est se préparer à mourir en acceptant l’inévitable. Et Sénèque d’écrire : « Avant de vieillir, j’ai songé à bien vivre, et dans ma vieillesse à bien mourir, mourir sans regret. » Nécessairement le hasard possède sur notre vie un pouvoir immense ; nous vivons au gré du hasard.

Dans l’action à juger, il faut privilégier l’intention, car le mérite n’est pas dans l’action mais dans la manière de la faire. S’efforcer d’être toujours égal à soi-même.

Sénèque met en garde Lucilius contre l’ambition et la vanité de l’action politique.

Sénèque privilégie l’échange privé, l’intimité du dialogue avec un disciple ici illustrée à travers sa correspondance avec Lucillius plutôt que l’enseignement en classe. Une relation unit alors le maître à penser et son disciple qui est archétypique de la pensée gréco-latine et qui a pour seule finalité l’art de bien vivre. La valeur du dialogue permet alors une union intellectuelle entre un maître exemplaire modèle de vertu à imiter et un disciple, union qui implique une amitié. Alors que l’épicurisme considère le rapport à autrui comme l’une des deux clés essentielles du bonheur, l’autre étant la pratique de la philosophie, les stoïciens sont indifférents à l’affection et à l’estime d’autrui, à l’altérité en général, fuient l’opinion du vulgum pecus et préfèrent se retrouver seuls avec eux-mêmes, leur vertu étant alors leur seul bien, nécessaire et suffisant.

Quand on songe aux conditions de vie de cette époque, on est étonné de la hauteur de la pensée dans ce monde gréco-romain, un monde inégalé avec des penseurs toujours de nos jours considérés, Sénèque, Épicure, Démocrite, Platon, Héraclite, Marc-Aurèle et encore bien d’autres.

Un ouvrage qui se lit par petits chapitres en laissant sa pensée voguer.







Commenter  J’apprécie          20
La vie heureuse - La brièveté de la vie

La Vie Heureuse/Sénèque

De vita beata fut écrit par Sénèque vers 52 après J.C. C’est un dialogue avec un interlocuteur imaginaire ; il est dédié à Gallion le frère de Sénèque.

Selon Sénèque, le vrai bonheur ne peut être matériel ; il réside dans la vertu et dès lors il convient de suivre le modèle de la nature pour aspirer à la sagesse. Mener une vie conforme à sa nature entre vertu et raison mène à la vie heureuse. C’est la doctrine stoïcienne.

« La vie heureuse est celle qui s’accorde avec sa nature »

La vertu consiste à faire le bien et éviter le mal.

« La vie heureuse est celle qui a pour base un jugement droit et sûr. »

Posséder la richesse, oui ! Mais ne pas être possédé par elle : telle est la nécessité pour être heureux dans la richesse.

« Savoir user des présents de la fortune sans jamais en être l’esclave. »

L’homme le plus heureux est celui qui ne désire rien.

« L’homme heureux est celui qui se contente du présent et qui aime ce qu’il a. »

« Le plaisir nuit s’il est excessif ; dans la vertu, nul sujet de craindre aucun excès, parce qu’en elle précisément se trouve la juste mesure. »

« Supporter la condition de mortel et ne pas être troublé par les choses qu’il n’est pas en notre pouvoir d’éviter. »

On a reproché en son temps à Sénèque de ne point vivre selon ses principes. Voici sa réponse :

« Platon, Épicure, Zénon : tous ces philosophes disaient non pas comment iles vivaient eux-mêmes, mais comment il fallait vivre. C’est de la vertu, non pas de moi que je parle ; et quand j’éclate conter les vices, c’est d’abord contre les miens. »

Un petit livre à lire et relire par petit chapitre : un livre de chevet en quelque sorte pour mieux vivre.

Commenter  J’apprécie          20
Médée

Quelle force pour une texte qui n'épargne rien de la tragique vengeance d'une femme qui perd tout. C'est de loin l'une des meilleures versions du mythe que j'ai eu à lire. Et bonne nouvelle, j'ai eu à lire et étudier cette pièce deux années de suite.
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius

Généralement d'avantage porté sur les romans contemporains, il m'arrive d'acheter des classiques qui patientent durant des temps immémoriaux sur mes étagères jusqu'au jour où je décide de m'y attaquer. Les lettres à Lucilius relèvent de ce cas de figure. Et quel plaisir de l'avoir lu !

Ce livre compile les 29 premières lettres d'une correspondance épistolaire entre Sénèque, philosophe Stoïcien, et Lucilius, un jeune disciple épicurien.

Si le nombre de pages est relativement faible, la densité des textes et la profondeur des réflexions nécessite de prendre le temps de se plonger dans cette ouvrage.

Et j'en ressors avec de nouvelles pensées qui m'ont particulièrement plu concernant la peur, la mort, l'amitié, le temps, la sagesse, l'adversité...
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius : 1 à 29 : livres I à III

Après Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, magnifique initiation au stoïcisme, je me suis attaqué à un autre monument de la philosophie du Portique: Sénèque.



Homme d'Etat de l'Empire Romain du premier siècle, conseiller à la cour de Caligula et précepteur de Néron, mais aussi dramaturge et philosophe, Sénèque multiplie les talents et a clairement marqué l'Histoire.



Lettres à Lucilius, bonne porte d'entrée pour l'œuvre de Sénèque, est un recueil de lettres adressées par ce dernier à son ami Lucilius, jeune gouverneur romain épris d'Epicurisme, afin de l'initier voir de le convertir au Stoïcisme. L'édition dont je dispose ne contient que les 29 premières lettres.



Sénèque profite de cette correspondance pour développer les préceptes stoïciens en abordant des questions philosophiques essentielles: la valeur du temps, le rapport aux biens matériels, l'amitié, la vieillesse, la peur de la mort, la vie intérieure au contact de la foule, la sagesse, les bienfaits de l'adversité, le rapport entre corps et âme sans oublier évidemment la tentation du pouvoir et de la gloire.



Pour ma part, il s'agit d'un véritable livre de chevet dont la sagesse m'aguerrit et me console.





Commenter  J’apprécie          20
De la brièveté de la vie

Et si la vie n'était pas aussi courte qu'on nous le dit si souvent, mais que c'est nous qui la perdions ?



De la brièveté de la vie est un petit ouvrage qui nous ouvre les yeux sur ce qu'il est important de faire au cours d'une vie : vivre pour soi-même.

Vivre pour soi-même n'est pas chose facile, il ne s'agit pas de passer du temps à se faire plaisir ou à ne rien faire.



C'est un ouvrage que je devrais relire pour mieux en saisir les propositions, mais je peux affirmer qu'il m'a rendu plus conscient de ce qu'est une vie pleinement vécue.
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius

Lettre ouverte sur une notion , une idée, voire même une école, stoïcienne certainement.

Intéressante à lire dans son ensemble et ses particularités mais nécessitant certains approfondissements par ailleurs.

Correspondance offrant nombre d'information tant historique que sociale pouvant mieux aborder cette école de stoïciens, jouant, en leur temps, un certain rôle.
Commenter  J’apprécie          20
De la brièveté de la vie

Ce texte nous rappelle à l'ordre.

Il nous fait réfléchir sur nos priorités dans la vie et aussi sur nos loisirs.

Belle piqûre de rappel sur la brièveté de la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Tragédies

un chef d'oeuvre absolu peut etre les meilleures tragedies de l'histoire du theatre !
Commenter  J’apprécie          20
Phèdre

Pièce lue dans la traduction de E. Greslou. La version de Sénèque du mythe de Phèdre, nommée Phèdre ou Hippolyte d'après les deux personnages centraux, est bien plus qu'une traduction en latin de la version grecque d'Euripide. Sénèque apporte de la modernité au texte et en renforce le côté poétique et dramatique. le texte est par ailleurs beaucoup plus intelligible au XXIe siècle que celui d'Euripide. le gros point noir de cette version latine est la longueur des répliques qui doit alourdir profondément la mise en scène. Certaines parties ressemblent franchement à une succession de monologues.

Si les déesses, Vénus et Diane, sont toujours présentes dans l'explication du drame, elles le sont plus comme prétexte que comme cause et leurs caractères sont moins outrageusement marqués. Vénus a prise sur Phèdre et Diane sur Hippolyte et on s'en tient là.

La mise en cause d'Hippolyte apparaissant avant la mort de Phèdre, le ressort dramatique est beaucoup plus tendu et le personnage de Phèdre devient plus complexe. Le caractère misogyne d'Hippolyte dépasse de loin sa volonté de pureté virginale et s'affirme dans des diatribes mettant tous les malheurs du monde sur le dos des femmes. Il me rendrait presque Phèdre sympathique ...

Comme chez Euripide, le personnage de la nourrice reste un personnage transitoire et même moins actif. de même, Thésée, pourtant incontournable en tant qu'époux apparemment trompé et en tant que père inflexible, ne prend pas d'épaisseur comme pour ne pas voler leurs drames à Phèdre et Hippolyte.

Sénèque utilise enfin une grande nombre d'images poétiques et une écriture très fluide (peut-être est-ce l'effet de la traduction) qui, en dehors des interminables monologues, la rapproche plus du théâtre classique français du XVIIe siècle (Racine) que des tragédies antiques.

En tant que lectrice, j'ai trouvé la version de Sénèque plus riche que celle d'Euripide.
Commenter  J’apprécie          20
Octavie

Nièce de César, sœur du premier empereur de Rome.

Désespoir et complicités se font trames et tragédies.



Tragédie d'une histoire, celle d'une femme épouse et sœur d'empereur.



Les intrigues se font et se défont au rythme d'un homme et de ses paroles.



Sentences à suivre et découvrir sans partage.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sénèque Voir plus

Quiz Voir plus

le seigneur sans visage

comment s'appelle le château ?

château de versaillle
la rochellle
château de roche-guyon

10 questions
204 lecteurs ont répondu
Thème : Le Seigneur sans visage de Viviane MooreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}