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Critiques de Sénèque (190)
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Entretiens

Un grand livre qui peut aider à mieux vivre.
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De la brièveté de la vie

Dans ce court traité Sénèque tente de nous démontrer que la vie n'est pas si courte que l'on croit mais que c'est la façon dont nous la vivons qui nous la rend plus ou moins longue ou courte. Au début j'ai été plutôt étonnée par cette thèse, puis en lisant on comprend mieux, car à grand renforts d'exemples des hommes de son temps, et d'arguments fondés sur sa propre expérience, Sénèque nous montre combien nombreux sont ceux qui vivent soit pour les autres soit comme des "automates", bref des vies vécues uniquement à la surface, rongés de vices et de vacuité. Il nous montrera à travers tout cela comment finalement la vie peut être longue, quand elle est attachée à la vertu, dans l'absence des passions et de la crainte de l'avenir.

C'est un traité fort instructif et qui invite à une réelle réflexion sur le sens que l'on donne à la vie, que l'on soit d'accord ou non avec Sénèque.
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Lettres à Lucilius : 1 à 29 : livres I à III

Je me garderai de faire une critique philosophique, j'en serais bien incapable. Je me contenterai de dire que la lecture de ces vingt-neuf premières lettres est un exercice salutaire quand on n'a pas, deux mille ans après Sénèque, le moral. Cela semble simpliste et bébête, mais c'est l'effet que ce livre m'a fait. Très honnêtement, comme au sujet de Marc-Aurèle, je dirai simplement que ces lectures-là aident à vivre.
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Thyeste

Atrides

Thyeste

Mon père épaulé d'Ivoire Tantalien, tua Myrtile qui l'aida à conquérir Hippodamie, fille du roi Élien, rêve d'Éros en cette terre de soupirs,

où Amphion faisait danser les pierres, qui pleuraient les malheurs de Niobé.

Son fils, l'autre, le monstre au nom étoilé m'a convié au festin des chairs rôties de mes enfants, que moi j'ai dévorées - de l'humanité désormais banni.

Ma fille - née d' Érope, ma belle-soeur - Pélopia, fut et ta mère et ta soeur.

Nourrissant ma vengeance posthume je t'ai habillé O! toi mon fils des vêtements de haine et de rancune, envers cet homme, ses filles et ses fils.



Egiste

Né de l'union de mon père et ma soeur, comme un quelconque fils de Sodome, héritier d'une histoire de malheurs - contre l'adversité je devins un homme,

mon père avait séduit la femme de son frère, je pris celle de mon cousin chef de guerre,

La douce compagne de mes nuits fougueuses, Clytemnestre, épouse d'Agamemnon, amoureuse peut être, mais furieuse - c'est certain – de la bestiale immolation,

qui, pour sauver Hélène, la bimbo, sacrifia ce qu'il avait de plus beau,

Iphigiénie... tu n'étais qu'une enfant, mais un bel inconnu, le temps d'un été de la femme de ton oncle fut l'amant; c'est pour elle que tu fus sacrifiée,

pourtant certains – pas des moindres – disent que l'on te vit en Tauride ou à Aulis,

ce qui de ta mère fit ma complice, pour assouvir la vengeance de Thyeste, en poignardant sur cette allée de lys, le fils d'Atrée; légitime mais funeste...

Agamemnon, infanticide, Oreste et Électre, matricides, enfants de la lignée des Atrides, du miel pour Eschyle, Sophocle, aussi Euripide.



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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De la brièveté de la vie

Sénèque dit que le problème, ce n'est pas que la vie soit trop courte, c'est plutôt qu'on utilise très mal le temps qui nous est accordé. On est avare de son argent, mais on gaspille son temps, alors que le contraire serait plus logique selon lui.



J'ai lu ce livre en attendant mon tour chez le médecin (on peut attendre longtemps au Québec). Dans la salle d'attente, j'étais le seul à lire un livre en papier, mes concitoyens étant tous absorbés par leur portable.
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Entretiens

Deux mille ans plus tard, Sénèque nous parle toujours. Bien que sa parole ait résonné dans la lointaine Rome ; elle n'a jamais été aussi proche que dans ces écrits précieux. le temps, miraculeusement a presque tout conservé, fait rare dans l'Antiquité.



Plus qu'un philosophe qui s'est approprié le stoicisme, c'est un esprit universel que l'on rencontrera  ; traitant des maux de l'homme, ses défauts ou ses maladies, ses obstacles au bonheur, la Fortune toute puissante, la perte d'êtres chers, la mort, mais aussi tout ce qui constitue son excellence, la Nature, la raison, la vertu, le souverain bien, l'âme droite et saine qui tend continuellement à son perfectionnement.



La pensée de Sénèque a été avant tout éthique. Elle nous de ce qui nous concerne encore et toujours, vaste question que la condition humaine ; énigme indéchiffrable, perpétuel questionnement , éternel secret pour l'homme. Sénèque avait avant tout le soucis de s'améliorer et d'améliorer l'humanité.



Si la philosophie stoicienne de Sénèque embrasse des lignes directrices communément admises de la secte, comme vivre selon la vertu, en conformité avec notre nature, ce qui constitue son excellence, à savoir la raison ; que tout le cosmos est organisé par un Logos divin, un souffle du monde, qui répand en nous des parcelles divines ; que l'homme est un Dieu sur la terre ferme, Sénèque s'en distingue aussi personnelllement.



Car les Lettres à Lucilius sont plus qu'un exposé de la philosophie stoicienne antique. Elles sont comme autant d'expérimentations sur le front de la vie. C'est une parure de l'âme qu'elles veulent forger; comme le forgeron, l'armurier qui prépare le soldat à s'y rendre. La philosophie est bien ce travail de joaillerie, un art raffiné, difficile, et combien magnifique ; elle nous offre le plus précieux des biens, impérissable, le souverain bien, la sagesse.



En effet, Sénèque n'écrit-il pas, dès la lettre 13 à Lucilius " reçois de moi certains moyens d'assistance dont tu puisses te faire une armure." ? Et Pourquoi nous faut-il donc cette armure ? C'est que le monde extérieur est plein d'incertitude, de dangers. La Fortune lance à tout moment ses archers, qui tirent sur ce que l'on aime, ce que l'on désire, ou encore, sur nous-mêmes. Les choses extérieurs ne sont pas notre vrai bien, périssables, atteintes par la Fortune ou la nécessité, ne comptons pas sur ces insécurités. De là, construisons une forteresse et rentrons-y. le bien véritable est celui d'une âme droite, sereine, qui ne craint plus rien de cette guerre en dehors d'elle.



Parfois, cette âme, dans sa forteresse, voit des âmes folles, se rompre à un combat inépuissable, sans sens, car on sait que la Fortune sera la grande gagnante nous sommes égaux face au destin : l'esclave, la femme, le puissant, le pauvre. Par conséqeuent, Il n'y a pas d'exception dans ce monde là. Ces âmes folles, et bien, pour Sénèque, il faudrait les guérir. Elles ne trouvent ni la sécurité, ni la satisfaction, ni l'ataraxie, ni le bonheur. Elles trouvent au contraire, l'agitation des passions incontrôlables, de désirs démesurés, les honneurs, les charges, l'argent.... le philosophe doit aider l'autre à bien vivre, autrement dit à le guérir de la folie du monde. Il s'agit de conquérir sa liberté intérieure, terre fertile, neuve, sans assauts. S'approprier soi est le seul bien. Aucune ronce, aucune mauvaise herbe ne poussera sur le terrain de l'âme vertueuse, car elle ne dépend pas du monde extérieur. Sénèque dit à cet égard, qu'il faut être " pleinement rassasié de toi-même". Dès lors, suivons ce conseil : " il faut remplir son âme, non son coffre".



Contrairement à ce que l'on croit, le stoicien ne vit pas sans ressentir, ni dans une pauvreté extrême. C'est que Sénèque distingue "les préférables neutres" que sont la santé, l'argent, la nourriture, le confort. Il faut en user droitement, elles ne sont pourtant pas la condition du bonheur. le sage ne ressentira rien si ce monde neutre venait à disparaître, il n'y était pas attaché. Là encore, pour les sensations douloureuses, le concept de "préaffects" intervient. Il y a une sensation vague, mais l'aspirant à la sagesse fermera dans sa forteresse, les portes aux passions comme la colère. Il l'empêchera de rentrer. Dès lors, Sénèque conseille : " Aime la raison ; cet amour te gardera, comme une armure, des plus dures atteintes". Et quelle est la vénérée du temple qui adore la raison, si ce n'est celle " qui te garderas maternellement", chez laquelle " [tu] seras en sureté ou plus en sureté qu'ailleurs ?". On l'aura deviné, c'est la philosophie. Peu veulent s'y réfugier, mais pourtant elle ouvre ses portes à tous.



Enfin, la sagesse est acessible à tous, Sénèque reconnaît que si " cependant tout le monde est maître de bien vivre, nul de vivre longtemps". L'esclave aussi peut aspirer à une forme de sagesse. L'homme est toujours en perfectionnement, il est une matière jamais achevée, il grandit constamment. D'où ce paradoxe qu'on tend à la sagesse sans jamais l'atteindre, comme le sage le pourrait.



Pourquoi ces lettres et ces discours nous touchent-ils autant ? Sans doute, parce que c'est un homme qui s'adresse à un autre, Lucilius, et, au delà, à un régiment, au régiment de lecteurs, autrement dit à l'humanité. C'est un discours commun, pour tous, plein de courage et de grandeur, qui encourage les troupes. Il témoigne de son soucis de l'autre, de l'améliorer dans son cheminement moral. Il fait tout pour le bien de l'humanité. Sénèque est un cosmopolite, un citoyen du monde, nous sommes tous frères, unis par une même nature, et le monde aussi grand qu'il soit est une grande Cité, qui nous accueille tous. Aussi loin qu'on soit de chez nous, d'une patrie, d'un lieu quelconque, il y aura toujours notre "vertu personnelle et la nature universelle" qui nous suivra. Pourquoi, dans cette grande Cité, ne pas y vivre en paix, et y faire une agora de la démocratie, où tous discuteraient, échangeraient ses cultures, ses valeurs ; où tous partageraient ses convictions et chercheraient une solution à l'ensemble de l'humanité ?



Sénèque dirait : c'est que seul "l'homme détruit l'homme par plaisir"... leçon de pragmatisme romain ? On l'aura compris, l'homme est d'une nature ambivalante pour le stoicien.



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Tragédies

Le hasard et les circonstances m'ont fait voir en ouverture du tout dernier festival d'Avignon, la remarquable représentation de Thyeste, tragédie de Sénèque, mise en scène par Thomas Jolly.

Hors du jeu des acteurs, des décors, des effets scéniques, de la musique tous fascinants, j'ai voulu revenir au texte, à une tragédie dont je n'imaginais pas l'invraisemblante violence qu'elle recelait.



Si les seules tragédies latines dont il est conservé aujourd'hui les textes complets sont celles de Sénèque, il apparaît bien difficile de déterminer précisément la date et l'ordre dans lequel elles ont été écrites. Deux familles de manuscrits sont parvenus jusqu'à nous mais beaucoup d'éléments les différencient : le nombre de pièces qu'ils contiennent, certains de leur titre, leur ordre et même l'incipit.

Cependant, de l'avis des éditeurs, concernant la seule tragédie de Thyeste, elle aurait été écrite en 55 après J.C soit sous le règne de Néron dont Sénèque fut l'un des très proches conseillers.



L'argument : petits-fils de Tantale et fils de Pélops, Thyeste, roi de Mycènes séduit l'épouse de son frère jumeau Atrée, le roi d'Argos. En plus de l'adultère, Thyeste usurpe le pouvoir de son frère en recevant de son amante un agneau doré, signe de règne sur Argos, qu'avait découvert Atrée lui-même. Ce dernier découvre le complot ourdit par son frère et parvient cependant à maintenir son autorité sur le royaume. Sous la crainte de représailles, Thyeste prend la fuite et se réfugie avec ses trois jeunes fils dans les montagnes de l'Épire.

Son frère enfuit, Atrée apprend alors la relation adultère de Thyeste et de son épouse Érope. En proie à la fureur, il jure de se venger. L'improbable va venir :



ATRÉE

Je ne sais quoi gonfle en mon coeur, plus grand, plus vaste,

Un acte non banal et plus qu'humain, qui presse

Mes paresseuses mains, non, je ne sais lequel,

Mais énorme. Qu'il soit ! Empare-t'en, mon âme.



Atrée entre dans une colère démesurée. Tout son être abhorre Thyeste. Tout est décidé : il fait parvenir un message à son frère en exil. Dans celui-ci, il l'invite à venir le retrouver pour mettre fin à la discorde dans l'échange d'un pardon mutuel et fraternel. Thyeste, pressent dans cette invitation une menace mais ses trois jeunes fils qui l'accompagnent le persuadent jusqu'au bout de se rendre au palais royal d'Argos. Accueillis chaleureusement par Atrée, les invités ne savent pas que le piège vient de se refermer sur eux.

Beaucoup plus tard, les deux frères se retrouvent seul à seul autour d'un fastueux banquet. Thyeste se gorge des mets qui lui sont servis et s'enivre de bons vins, quand tout à coup :



THYESTE

Pourquoi, douleur, surgis-tu sans motif,

Me rappelant à toi, me défendant

De festoyer, m'ordonnant de pleurer,

(...) Sans le vouloir des pleurs baignent ma face,

Et malgré moi je gémis quand je parle.

(...) Un brouillard naît, la nuit s'est cachée dans la nuit,

Tous les astres ont fui ! Que ce prodige épargne

Mon frère et mes enfants, que tout l'ouragan frappe

Ma vile tête ! Ah, rends-moi vite mes enfants !



ATRÉE

Tu les auras, nul jour ne te les ôtera.



THYESTE

Quel est ce puissant trouble agitant mes entrailles ?

Qui tremble en moi ? Je sens en moi un trouble insupportable,

Mon coeur gémit, mais ce n'est pas moi qui gémis !

Venez à votre père, hélas, il vous appelle,

Mes fils, à votre vue ma douleur s'enfuira !

Mais d'où m'injurient-ils ?



ATRÉE

Père, Ouvre-leur tes bras,

Ils sont là, les voici. Reconnais-tu tes fils ?



C'est ici qu'apparaît alors toute la fureur et l'horreur de la vengeance d'Atrée sur son frère Thyeste...



Destin infernal réservé aux descendants de Tantale (personnage honnis des dieux qui apparaît au tout début de la pièce, exhorté par une furie à répandre le malheur et la désolation sur Atrée et Thyeste), le seul contenu de cette tragédie serait à lui seul insupportable à lire s'il ne fallait pas le resituer dans un contexte théâtral, celui de la tragédie antique, et dans l'oeuvre propre de Sénèque qui, après l'inceste (Oedipe), la colère face aux dieux (Médée, Hercule et Phèdre), aborde dans Thyeste le thème du sacrifice humain, de la vengeance mais aussi tous ceux du destin, du pouvoir, de l'adultère, de la descendance,...



Même si l'issue terrible de cette tragédie se fait connaître au mitan de la pièce, la confrontation entre Atrée et Thyeste entretient jusqu'aux derniers mots la stupeur et l'effroi du lecteur (j'allais dire du lecteur-spectateur). Oeuvre peu connue et peu interprétée, Thyeste est une pièce qui, de très nombreux siècles après sa création, ne cesse de surprendre par sa prégnance.
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Apprendre à vivre : Lettres à Lucilius

Sénèque offert à nos yeux de lecteur du 21è siècle est un régal dû au choix et à la traduction proposée par Alain Golomb. En « modernisant » le langage, le pari de rendre ces lettres judicieusement choisies percutantes et hors des sentiers scolaires est réussi.

La préface d'Alain Golomb nous place au cœur même de la modernité de ces écrits. On y sent aussi l'immense respect qu'il porte à cet auteur.

Plusieurs lectures s'offrent à nous et combien sont d'une évidence à faire frémir lorsqu'on pense qu'elles furent écrites aux alentours de l'an 63-64 de notre ère.

Flotte continuellement une petite phrase insidieuse : comment l'homme n'a-t-il (ou à peine) rien retenu de ces leçons ?

Sagesse du stoïcien dont la vie d' « homme de bien » égale le courage qui lui permettra d'affronter dignement la vie et ses contraires, la vie et ses épreuves, la vie et la mort.

Enseignement subtil devant les grossièretés, les ambitions mal placées dans lesquelles l'homme se laisse entraîner.

Force du présent bien vécu dans une réalité consciente et sans poursuite d'un futur incertain pour combler le vide des jours.

Choix d'une vie pleine et accomplie et non d'une vie longue d'années creuses et vaines.

Conscience du danger de l'homme pour l'homme, apprentissage de la primauté du retrait en soi, pas de provocations inutiles, souci du paraître naturel, conscience de la force qui nous porte et permet de dépasser souffrances, maladies et surtout peur de la mort qui empoisonne le flux même de la vie.

Une sagesse puissante pouvant apparaître dure parfois noire mais dont, à la lecture, des sédiments envahissent notre envie la plus forte, celle d' « Apprendre à vivre ».

Que dirait Sénèque en contemplant notre société ? Quelles leçons avons-nous tirées de cet homme qui déclara « Je travaille pour les hommes qui viendront ? »

Les défauts éternels des hommes continuent et s'en donnent à cœur joie : ambition, envie, désir, paraître, malbouffe...

Voilà un livre à offrir, à diffuser, à lire et relire, à placer de manière visible dans sa bibliothèque. Il rappelle à l'ordre, déstabilise, et pour employer un terme bien de notre époque « booste ».

Il fait aussi sourire voire rire dans certains passages savoureux dont la lettre XCV est à conseiller à tous les dévoreurs de nourriture inutile. (je pense à « on est foutus, on bouffe trop »).

Art de la simplicité, détachement, refus du paraître, primauté des valeurs sur la consommation tous azimuts sont les maîtres mots de ce choix de lettres, sans oublier l'aspect historique de la société romaine.

Art de la Sérénité.





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Médée

Médée ou la fureur décuplée d'une femme bafouée et abandonnée.

Cette tragédie versifiée en onze scènes de Sénèque (philosophe stoïcien du IV° siècle av J C, au style concis, auteur de De la brièveté de la vie et tragédien auteur de Phèdre) est issue de la mythologie grecque et du "cycle des Argonautes" dont le chef Jason s'est emparé de la Toison d'or aidé par les ruses (magiques et sanglantes!) de la princesse Médée qu'il doit épouser. La pièce se déroule en Grèce.

Dans Médée (Imprimerie Nationale Editions) Sénèque (traduit par Florence Dupont) relate la vengeance de Médée répudiée par Jason (sur ordre de Créon roi de Corinthe) le lendemain de ses noces avec la fille de Créon et l' exil qui s'en suit . On se rappelle la Médée d'Euripide, puis plus tard celle de Corneille.

Sénèque met en conflit le mal et le bien. Alors que Médée, insoumise, coléreuse,blessée dans son orgueil,malheureuse,obstinée, invoque les puissances des ténèbres pour assouvir sa vengeance dans une lutte à mort; les choeurs en appellent à la paix. L'auteur étudie finement les caractères: pour la femme amoureuse le coupable est forcément Créon, mais malgré les justifications de Jason et ses arguments,les conseils de sa nourrice de rester stoïque (thème cher à Sénèque) malgré la trahison, la morale et le rationalisme emportés par l' "amour malheureux et sauvage" de cette furie "titubante comme possédée", de ce "monstre", les crimes se succèderont sans pitié et déborderont du cadre de la justice pour rejoindre la folie.

Conclusion: une excellente pièce mettant en exergue l'une des doctrines les plus influentes de l'Antiquité, toujours d'actualité, en décrivant son pendant démultiplié car ainsi que le disait Sénèque: "C'est quand on n'a plus d'espoir qu'il ne faut désespérer de rien". De bien sages paroles!
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Lettres à Lucilius : Lettres de 1 à 9

Lettres à Lucilius

Sénèque (4 av. JC / 65 ap. JC)

Cet excellent ouvrage contenant quelques-unes des nombreuses lettres de Sénèque à Lucilius demande d’une part une présentation du personnage de Sénèque et d’autre part un rapide exposé des idées qu’il développe.

Sénèque, un des philosophes les plus lus de l’histoire de la philosophie, est né à Cordoue en 4 avant J.C. Il suivit une formation de rhétoricien en même temps que de philosophe, s’intéressa au pythagorisme avant d’adhérer à la doctrine stoïcienne. Avocat puis questeur et sénateur, Sénèque fut un très grand orateur et écrivain. Caligula, jaloux de sa réussite, entreprit en 39 de le faire condamner à mort. Sénèque échappa de justesse à la condamnation et se retira en Corse en 41. À l’avènement de Néron, après avoir été son précepteur, Sénèque devient son conseiller politique personnel et l’Empire romain est en fait dirigé et géré de façon avisée pendant huit ans par Sénèque lui-même. En 65, suite à une dénonciation calomnieuse, Sénèque se suicide.

Les lettres à Lucilius, son vieil ami et disciple bien aimé, adepte d’un épicurisme hédoniste, procurateur en Sicile, furent écrites peu de temps avant son suicide afin de lui transmettre la somme de ses méditations en vue de cultiver sa vie intérieure et infléchir sa vie vers le stoïcisme. On remarquera la limpidité, la simplicité et le concret de ses propos qui sont considérés comme un des chefs d‘œuvre de la littérature philosophique, exprimant nos forces et nos faiblesses, afin les connaissant de tendre vers le bonheur. Un magnifique message d’espoir et un ouvrage universel, que laisse Sénèque à son ami.

Pour Sénèque, continuateur de la philosophie hellénistique, la philosophie est un art, une véritable médecine de l’âme ayant pour but d’affranchir les hommes de l’extériorité et d’opérer un retour sur soi, et le premier élément à domestiquer, c’est le temps, qu’il faut savoir recueillir et ménager. « En étant maître du présent, tu dépendras moins de l’avenir. » Et il ajoute plus loin : « Je succombe au sommeil plutôt que je ne m’y livre ! » Il exprime son goût des voyages et de la lecture, et pour lui ce n’est pas parce que l’on possède peu que l’on est pauvre, c’est parce qu’on désire plus ! Savoir choisir ses amis, ne pas faire comme tout le monde, et la philosophie vous enseigne le bon sens, l’amour de l’humain et la solidarité. Ne pas dédaigner les plaisirs : « La sensualité n’est autre que la quête du raffinement, et il faudrait être fou pour fuit les plaisirs les plus simples et les plus accessibles. » Une série de conseils de Sénèque à son ami : « Fuir la foule et sa cruauté, ne point ressembler aux méchants parce qu’ils sont les plus nombreux, ne point haïr le grand nombre parce qu’il diffère de nous…Fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels. » Ne pas oublier que la sagesse est le fruit d’un travail sur soi. N’accorder au corps que le strict nécessaire à la bonne santé : « Manger doit seulement apaiser la faim, boire étancher la soif, le vêtement garantir du froid, le logement abriter contre l’inclémence des saisons. » Parlant de l’amour, cette belle formule : « C’est par son propre feu que l’amour, insoucieux de tout les reste, embrase les âmes pour la beauté physique, non sans espoir d’une mutuelle tendresse. » Et l’amitié ? Bien qu’il se suffise quant à son bonheur, le sage a besoin d’amis.

Abordant la vieillesse : « L’enfance n’a tout son éclat qu’au moment où elle passe ; pour les buveurs, la dernière rasade est toujours la bonne, c’est le coup qui les noie, qui rend l’ivresse parfaite. » Et il cite l’anecdote de Pacuvius qui s’était emparé de la Syrie et qui répétait ses funérailles à chaque victoire se livrant à des libations et une formidable débauche. Sénèque plus raisonnable déclare que ce que Pacuvius faisait par dépravation, il souhaite le faire dans la paix de l’âme et se préparer à la mort chaque soir au moment de se coucher.

Philosopher doit être un exercice quotidien en quête de la sagesse car la vie heureuse est le fruit d’une sagesse parfaite. Et pour cela, s’adonner à la méditation, suivre son dieu et supporter la Fortune, mépriser la fatigue, n’écouter que soi.

Le bien, c’est le savoir. Le mal, c’est l’ignorance. La grandeur de l’homme c’est sa raison et reconnaître ses défauts est le premier pas vers la vertu. Philosopher, c’est se préparer à mourir en acceptant l’inévitable. Et Sénèque d’écrire : « Avant de vieillir, j’ai songé à bien vivre, et dans ma vieillesse à bien mourir, mourir sans regret. » Nécessairement le hasard possède sur notre vie un pouvoir immense ; nous vivons au gré du hasard.

Dans l’action à juger, il faut privilégier l’intention, car le mérite n’est pas dans l’action mais dans la manière de la faire. S’efforcer d’être toujours égal à soi-même.

Sénèque met en garde Lucilius contre l’ambition et la vanité de l’action politique.

Sénèque privilégie l’échange privé, l’intimité du dialogue avec un disciple ici illustrée à travers sa correspondance avec Lucillius plutôt que l’enseignement en classe. Une relation unit alors le maître à penser et son disciple qui est archétypique de la pensée gréco-latine et qui a pour seule finalité l’art de bien vivre. La valeur du dialogue permet alors une union intellectuelle entre un maître exemplaire modèle de vertu à imiter et un disciple, union qui implique une amitié. Alors que l’épicurisme considère le rapport à autrui comme l’une des deux clés essentielles du bonheur, l’autre étant la pratique de la philosophie, les stoïciens sont indifférents à l’affection et à l’estime d’autrui, à l’altérité en général, fuient l’opinion du vulgum pecus et préfèrent se retrouver seuls avec eux-mêmes, leur vertu étant alors leur seul bien, nécessaire et suffisant.

Quand on songe aux conditions de vie de cette époque, on est étonné de la hauteur de la pensée dans ce monde gréco-romain, un monde inégalé avec des penseurs toujours de nos jours considérés, Sénèque, Épicure, Démocrite, Platon, Héraclite, Marc-Aurèle et encore bien d’autres.

Un ouvrage qui se lit par petits chapitres en laissant sa pensée voguer.







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Le bonheur avec Sénèque : De la vie heureuse

Après mes lectures de Marc- Aurèle et du célèbre Manuel d Epictete,je me suis naturellement dirigé vers un des plus grands des stoïciens : Sénèque.



Certes il est difficile de faire la différence entre Sénèque et ses copains philosophes tant dans le style et le contenu.

Ici Sénèque nous enseigne la pensée stoïcienne face à la richesse et aux regards des autres.



Une nouvelle œuvre très facile à lire et qui vous permettra d' approfondir vos connaissances sur ce célèbre courant de pensée.



C' est facile et instructif et pas du tout rébarbatif comme peuvent l' être certains recueils philosophiques plus récents.



Alors osez le stoïcisme car comme le disait Sénèque lui même : " Ce n' est pas parce que les choses sont difficiles qu' on n'ose pas les faire. C' est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles".



C' est cadeau.



On se retrouve plus tard pour une prochaine critique. Senequ'un au revoir...



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De la tranquillité de l'âme - La retraite

Sérénus est en pleine dépression depuis son arrivée à Rome. Il confie alors son mal être à son parent et maître à penser Sénèque. Si Socrate était l'accoucheur de l'âme, le romain Sénèque, conseillé de Néron, était lui, le médecin de l'âme. Plus simplement, on peut parler de psychothérapeute.



Un cours traité qui analyse nombre de situations, de personnes ou encore de traits de personnalité qui peuvent favoriser un déséquilibre de l'âme. Bien que stoïcien convaincu, Sénèque ne se prive pas pour autant d'emprunter à divers auteurs issus d'autres courants de pensée pour élargir son horizon et mener au mieux son "patient" vers la "tranquillité de l'âme".



Bien avant la naissance de la psychologie et de la psychiatrie, la philosophie était la branche de connaissances la plus à même de s'occuper de l'esprit et ses troubles potentiels comme en témoigne la théorie hippocratique des humeurs.



Un texte qui malgré ses références très datées continue de nous parler encore aujourd'hui. Revenir aux bases antiques n'est jamais délétère et Sénèque reste très accessible dans sa traduction moderne, bien plus que certains professionnels actuels.



Challenge MULTI-DÉFIS 2018 : Un livre d'un auteur que je n'aurais jamais cru lire un jour
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Phèdre

J’avais déjà lu un certain nombre de pièces de Sénèque, il y a 15-20 ans, et j’avoue d’emblée que j’avais eu beaucoup de mal à comprendre comment elles avaient pu être si réputées, et avoir eu une telle influence sur tant d’auteurs. J’ai gardé le souvenir de quelque chose d’un peu ennuyeux et poussiéreux, pas très bien construit d’un point de vue dramaturgique, dans une langue qui ne m’avait vraiment pas séduite. Alors que le théâtre grec antique m’avait enchanté, et m’enchante toujours.



M’étant lancé dans des nombreuses lectures du théâtre français du XVIe et XVIIe siècle depuis quelque mois, le nom de Sénèque y revenait sans cesse comme modèle incontournable. J’ai donc voulu refaire une autre approche, en essayant aussi de lire un peu autour, pour peut être mieux comprendre, me donner quelques clés qui me permettraient peut être de pénétrer cet univers.



Je ne suis en aucun cas une spécialiste, je vais juste résumer quelques éléments qui ont retenu mon attention et qui m’ont paru pertinents, et cela essentiellement pour pouvoir en garder trace pour moi-même.



J’ai découvert qu’on ne savait pas tant de choses que cela sur ce théâtre latin, pourtant plus récent que le théâtre grec. Les seules tragédies conservées en entier, sont justement les tragédies de Sénèque, ce qui fait que l’on manque de points de comparaison pour évaluer son œuvre dramatique.



Il y avait deux sortes de tragédies latines. La fabula cothurnata d’une part, d’inspiration grecque, des sortes d’adaptation de sujets ou pièces grecques par les auteurs latins, et d’autre part la fabula praetaxta, avec un sujet latin, donc spécifiquement latine. Malheureusement, il ne reste qu’une pièce entière appartenant à cette seconde catégorie, Octavia, attribuée à Sénèque pendant un temps, mais cette attribution est très contestée actuellement, cette pièce ne figure plus dans les éditions des pièces de l’auteur. Les seuls pièces que nous ayons donc de lui, sont celles à thématiques grecques, et pour lesquelles il est difficile de ne pas le comparer à ses devanciers hellènes.



Ilsetraut Hadot, dans l’article consacré à Sénèque dans L’Encylopediae Universalis, développe l’idée que Sénèque a conçu ses pièces comme une sorte de propédeutique philosophique. Il s’agissait de s’adresser à un large public, celui qui n’était pas forcément capable de comprendre un discours philosophique, la poésie devient un outil pour développer ce discours d’une façon plus accessible, une préparation à la philosophie. L’art permet de faire admettre des idées, c’est un outil de l’éducation. Il s’agit d’inspirer l’horreur du vice, et provoquer de l’enthousiasme pour le bien. Il s’agirait donc de tragédies « philosophiques » avec un contenu didactique.



Cela dit, il semble y avoir une certaine difficulté à dégager des interprétations relativement univoques de ses pièces, en particulier parce que les dates de leurs compositions ne sont pas connues. Or pour Phèdre par exemple, j’ai rencontré diverses possibilités, en fonction du moment de la vie de Sénèque où il aurait pu la composer : en exil en Corse, pendant sa période de faveur auprès de Néron, après sa mise à l’écart par ce dernier….Sa vison et ce qu’il aurait pu vouloir transmettre aurait pu dépendre de sa situation et aussi de ceux à qui ils destinait sa pièce.



Un autre sujet qui semble faire débat, est de savoir si ces pièces étaient destinées à des véritables représentations et si ces représentations ont eu lieu, ou plutôt à des séances de déclamation. Cette deuxième hypothèse pouvant justifier les longues monologues, et le peu de véritables échanges entre les protagonistes, leur caractère relativement statique.



J’ai aussi appris que le théâtre latin, a évolué progressivement vers le spectaculaire, que ce soit en ce qui concerne le décor, la machinerie, les éclairages, les bruitages, la présence de nombreux figurants...Ce spectaculaire est aussi allé jusqu’à représenter vraiment les scènes violentes : tortures, meurtres, viols etc se rapprochant ainsi des spectacles de cirque de l’époque. La parole n’est plus forcément centrale, il ne s’agit pas de suggérer, mais de montrer de la façon la plus directe, d’impressionner.



La conception du monstrueux, matière des tragédies semble aussi très différent chez les Grecs et les Romains. Pour le Grec, il était en quelque sorte tapi dans chaque homme, pouvant s’éveiller chez chacun. C’est une sorte de composante de la nature humaine. Les Latins l’envisagent autrement. Le héros de la tragédie, pour une raison ou une autre (perte, blessure…) entre dans l’état de dolor (intense souffrance morale et physique). Cet état de souffrance (vue très négativement par les Romains) le fait accéder à un état de furor qui les exclut littéralement de l’humanité. On pourrait presque rapprocher cet état terriblement violent de folie, mais une folie passagère. Le personnage atteint du furor n’est plus responsable juridiquement de ses actes. Et dans cet état, il va être amené à commettre le nefas (ou scelus nefas), le crime indicible. On le voit, le monstrueux est ici la conséquence d’un état ou le héros ne s’appartient plus à lui-même, ou il n’est plus vraiment un être humain, et cela pour s’être abandonné à sa dolor.



Pour en venir à Phèdre, le sujet de la pièce est très connu. Sénèque a eu différents modèles, et en premier lieu Euripide, qui était le tragique grec le plus apprécié des Romains. Euripide a donc écrit deux pièces sur le sujet, Hippolyte voilé, pièce perdue aujourd'hui, et qui a donné lieu à un scandale lors de sa représentation, suite auquel Euripide a écrit une seconde pièce, Hippolyte porte couronne, qui elle a remporté le premier prix aux Grandes Dionysies en -428, et qui nous est parvenue. Sophocle aussi a traité le sujet, malheureusement cette pièce aussi est perdue. Enfin, Ovide s’est aussi intéressé à cette thématique.



La pièce de Sénèque commence par un prologue, dans lequel Hippolyte exprime en quelque sorte sa philosophie de la vie. Puis nous assistons à un échange entre Phèdre et la Nourrice. Phèdre évoque son amour pour Hippolyte, le fils de son mari, la Nourrice lui fait la morale et essaie de lui faire abandonner sa passion interdite. Mais devant l’état de Phèdre, qui parle de mourir, elle finit pas lui conseiller de parler à Hippolyte (Thésée, le mari de Phèdre se trouvant enfermé aux Enfers où il était parti pour essayer d’enlever la reine des lieux). Hippolyte dit à la Nourrice sa détestation des femmes, et devant l’aveu de Phèdre, menace de la tuer, puis s’enfuit. Phèdre, aidée par la Nourrice, se plaint d’avoir été victime d’un viol de la part de son beau fils, s’appuyant sur la preuve du glaive abandonné. Thésée, revenu à ce moment, lorsqu’il apprend l’affaire demande à Neptune de tuer Hippolyte. Un messager vient faire le récit de sa mort atroce. Phèdre avoue avoir menti, et se tue. Thésée après avoir aussi envisagé le suicide, organise les funérailles.



Cette lecture ne m’a pas plus convaincue que la précédente. J’ai eu la sensation d’être devant quelque chose de très didactique. Par exemple, lorsque la Nourrice après l’aveu de Phèdre lui fait la morale, lui dit de vaincre sa passion interdite, à coup de sentences. Elle balaie complètement l’idée de la responsabilité divine, du dieu de l’Amour en occurrence, c’est bien Phèdre seule, incapable de se dominer qui est responsable. On voit bien la leçon morale dispensée, mais cela vide quand même la pièce de son contenu tragique (dans le sens de l’homme confronté à des forces qui le dépassent, au tragique de la condition humaine), nous sommes un peu dans un manque d’auto-discipline. Cela rend aussi le personnage de la Nourrice incohérent, car après une opposition aussi marquée, elle change d’attitude en un tour de main, et pousse Phèdre à exprimer ses sentiments à Hippolyte. Nous ne sommes pas devant des personnages très crédibles, et absolument pas attachants.



Les descriptions sont très explicites, en particulier sur des aspects violents, la mort de Hippolyte étant un sommet. Il y a une sorte de délectation à décrire un corps déchiqueté. Cette violence extrême et qu’il est difficile de ne pas trouver un peu gratuite, se retrouve ailleurs : dans la pièce, pour pouvoir épouser Phèdre, Thésée a tout simplement tué la mère d’Hippolyte. Ce que personne n’a l’air de trouver vraiment condamnable. En même temps, tout cela reste étonnamment froid, peut être parce qu’il est difficile de s’intéresser aux personnages, de les considérer comme des vrais êtres humains.



Et j’ai vraiment du mal avec l’écriture, j’ai pourtant consulté alternativement deux traductions différentes, espérant trouver mon bonheur dans l’une des deux, ce qui n’a pas été le cas.
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Éloge de l'oisiveté

L'oisiveté ne s'oppose pas à l'action comme on serait enclin à le croire.

La vie active ne trouve son sens que dans la perspective heureuse de l'oisiveté à laquelle elle doit préparer. Loin d'être un farniente, il est un loisir méditatif.
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Théâtre complet : Phèdre, Thyeste, Les Troyenne..

Les auteurs latins, imitant les grecs, se sont eux aussi intéressés au mythe d’Œdipe. Ainsi, au Ier siècle, le philosophe et poète latin Sénèque a écrit une tragédie intitulée Œdipe et inspirée de l’Œdipe Roi de Sophocle. Sénèque, dont la pièce n’a pas la sobriété de celle de Sophocle, accumule les descriptions propres à faire frémir d’horreur.
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Dits et maximes de vie

Ainsi parlait Sénèque.

Ainsi nous parle-t-il encore.

Malgré...

Malgré Néron qui le détestait, malgré l'agacement qu'il peut encore provoquer.

Apprécié par Montaigne, Racine et d'autres intellectuels, ces dits et maximes se lisent toujours avec intérêt et plaisir.

Homme comblé de biens matériels mais ayant connu une vie d'épreuves, condamné au suicide, il nous livre ses réflexions, sa recherche de sagesse.

Le choix offert ici (dont des extraits à Lucilius) provoque diverses réactions : aide, réflexions, remous, interrogations, refus, contestations.

Voilà de quoi nourrir une envie de philosopher et de vivre en philosophe.

Les questionnements se bousculent, il ne s'agit pas de suivre mais de réfléchir à partir de...

Ce livre présente les dits et maximes en édition bilingue latin-français.

Ce qui ne peut que réjouir les latinistes et proposer aux profanes l'accès à ce penseur.
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De la tranquillité de l'âme - La retraite

Ce petit traité de Sénèque pourrait remplacer avantageusement certains pavés sur le développement personnel comme il en fleurit tant de nos jours. On pourrait le renommer "De la zénitude", ce qui parlerait à tout le monde !

Car en fait de tranquillité, concept qui nous est maintenant un peu étranger, ou de faible préoccupation dirons-nous, il s'agit ici de voir comment accéder à une sorte de détachement. Comment rester stoïque, quoi ! Ici, tous les préceptes des stoïciens, essentiellement pour faire face à la mort (comment et pourquoi il ne sert à rien de la redouter), mais aussi aux agitations vaines qui risquent de nous posséder.

Si certaines pages, très axées sur la pratique de la politique à cette époque, peuvent nous laisser de marbre, d'autres, comme celles sur l'amitié, la mort, etc... sont d'une actualité vibrante. C'est d'une simplicité déconcertante, et justement d'une force incroyable !

La préface brillante du grand Paul Veyne gagnerait, à mon sens, à être lue après le texte de Sénèque, et non avant comme je l'ai fait. Elle apporte un éclairage indispensable à cette lecture qui, du coup, paraît moins datée.

De quoi alimenter notre philosophie personnelle au quotidien !
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Tragédies, tome 1 : Hercule furieux, Les Troy..

On ne sait pas assez que Sénèque a été tellement admiré à la Renaissance et au XVII°s, qu'il a fourni le modèle de nombreuses pièces de Shakespeare, de Corneille et surtout de Racine. C'est par lui que les grands dramaturges de ces temps avaient accès au théâtre grec, faute de connaître le grec ou de disposer d'éditions accessibles (Racine faisant exception). Donc, les réécritures latines d'Euripide ou de Sophocle par Sénèque fournissent toutes les sources du grand théâtre européen, et on lira avec intérêt le texte de ces tragédies, porteur d'une poésie puissante et expressionniste. La traduction n'est pas conçue pour être jouée sur scène, et donc on préférera une autre édition (celle du Spectateur Français par exemple) si l'original latin n'intéresse pas et si on veut lire un texte français conçu pour le jeu d'acteurs.
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La vie heureuse - La brièveté de la vie

Présenté comme l'adversaire d'Epicure, Sénèque ne le condamne absolument pas, il y a là simplement la présentation de deux mode de pensées, Sénèque pense même qu'Epicure est un homme vertueux, en ce sens les deux hommes se respectent, et si l'un admet que la vertu est la seule voie à suivre, l'autre pense que l plaisir et la vertu associée sont la recette à suivre pour trouver le bonheur. Sénèque veut surtout nous enseigner que le bonheur se trouve à travers la sagesse et une certaine forme de dépouillement des biens matériels...A méditer...
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Apprendre à vivre : Lettres à Lucilius

D'une modernité troublante, ce recueil pourrait avoir été écrit par un philosophe ou psychologue contemporain! Livre de chevet sans nul doute, il peut nous permettre d'avancer, de prendre conscience, de réfléchir un peu sur nous-mêmes et nos comportements d'homme moderne! Rien n'a changé!? Sérénité assurée, humour quelquefois un peu cynique, indulgence et patience sont les ingrédients des conseils avisés de ce sage à son ami Lucilius. A mettre entre toutes les mains. Ne jamais l'oublier pour l'île déserte!

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