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Critiques de Télérama (26)
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Télérama hors-série. Claude Monet

Fin 2010, gros événement parisien, et accessoirement national : la rétrospective Monet au Grand Palais. Je me souviens bien de ne pas y avoir mis les pieds à cause de la foule qui s'y entassait, et aussi parce que je me disais que, de toute façon, des Monet, en France, on en voyait autant qu'on voulait - je regrette un peu, me rendant compte à présent du nombre de Monet se trouvant aux États-Unis et un peu partout dans le monde. Mais quand je pense à la foule, je ne regrette plus rien du tout. Je ne supporte pas le public des grosses expos parisiennes : j'ai envie de frapper les gens (ça ne s'est pas arrangé avec le temps), et comme j'évite de le faire pour des raisons morales, je risque un ulcère de l'estomac.





Donc, pour me consoler, je n'ai pas acheté le catalogue Monet qui était trop lourd et trop cher (mais dont le prix ne semble pas aussi excessif que d'habitude au vu de la qualité, pour une fois, même si 50 euros, ben c'est quand même une sacrée somme). J'ai acheté des hors-séries de revues d'art à la place, dont le prix est hautement excessif au vu de la qualité, mais qui prennent peu de place. Et celui de Télérama, je ne sais plus si je l'ai choisi parce qu'il était joli, ou si c'est ma mère qui me l'a offert, ce qui est très probable (elle ne jure que par Télérama, et c'est pas maintenant que je réussirai à lui enlever ses illusions). Un an plus tard, j'allais réitérer avec le hors-série sur Munch, et faire le même constat amer : Télérama se fout de la gueule du monde. (Ah, et maintenant que j'y pense, j'avais aussi acheté celui sur Odilon Redon ; j'étais vraiment indécrottable, à l'époque.) Bref, j'avais tenté de lire ce hors-série en 2010, et dégoûtée par le texte de Pascal Bonafoux, j'avais laissé tomber (ou du moins c'est le souvenir que j'en gardais). Bon, là, j'ai sorti tout ce qu'il y avait sur Monet de la bibliothèque municipale, et tout ce que j'avais à la maison sur Monet et sur l'impressionnisme de mes étagères, donc pourquoi ne pas jeter un oeil en passant à ce numéro, au lieu de me tourner et de me retourner dans mon lit sans trouver le sommeil ? Allez, zou !





Au premier abord, on se dit que c'est parfait. le papier mat, la mise en page, les reproductions pleine page, voire sur une quadruple page (et pas coupées en plein milieu), tout y est ou semble y être. Pour être joli, c'est joli. Et si vous voulez des reproductions des séries des Nymphéas ou de la Cathédrale de Rouen, ou encore des photos de famille de Monet (car il n'y a en gros que ça), ça fait parfaitement l'affaire. Pour les essais et autres, vous repasserez. Après un édito qui nous dit que Monet n'était pas qu'un peintre, mais aussi un homme (merci Olivier Cena, "pilier de Télérama" selon sa fiche Babelio), un pseudo-essai de Pascal Bonafoux en forme de lettre imaginaire, procédé qu'il a, me semble-t-il, piqué à Daniel Arasse. Comme si ça ne suffisait pas, c'est... comment dire... horriblement bonafouesque. Bonafoux nous parle beaucoup de lui-même, nous abreuve de citations (se comparant au passage à Marivaux, c'est fort modeste de sa part) et de platitudes. Alors oui, d'accord, nous croyons parfois voir Monet partout à cause du merchandising dont il fait l'objet. Bon. Était-ce pour autant la peine de nous asséner un jeu de mots lourdingue en donnant le surnom de "Rentabilité Maximale Nécessaire" à la RMN (Réunion des Musées Nationaux) ? Je serais bizarrement tentée de penser que cette pique n'est pas sans rapport avec le fait qu'on n'ait pas demandé à Pascal Bonafoux de participer au catalogue d'expo Monet de la RMN... Et nous sommes très heureux pour Pascal Bonafoux d'apprendre qu'il fait partie d'un milieu aisé, qu'il a de l'entregent, qu'il a rencontré André Masson quand il avait 20 ans, qu'il s'est ainsi passionné pour Monet, et que ceci, et que cela, mais franchement, qu'est-ce que ça peut bien nous faire, à nous autres pauvres lecteurs, et surtout, surtout, qu'est-ce que ça peut bien nous apprendre sur Monet ??? Ben rien, évidemment. Pascal Bonafoux restera décidément (car il sévit partout !) sur mon podium des personnalités du monde de la culture absolument détestables, ex-aequo avec Guy Cogeval.





Suit une espèce de biographie romancée de Jean-Marie Touratier, simple extrait d'un livre de l'auteur - c'est un procédé courant dans les hors-série de Télérama que de recourir à des extraits de textes déjà publiés. Morceau de biographie romancée, donc, sur les relations à Giverny entre Monet et sa belle-fille Blanche Hoschedé, qui l'assista durant des années. En passant, on en profite pour donner dans le mépris social et traiter le jardinier de "brave homme" (un peu de condescendance ne fait jamais de mal), mais surtout, à mots à peine couverts, de fainéant. Alors déjà, c'est pas un jardinier qui bossait à Giverny, mais une équipe. Et ensuite, vu la taille du jardin abondamment fleuri, ben ça demande pas mal de boulot et pas mal de compétences de s'en occuper, alors je suggère aux historiens de l'art qui sont nés en pétant dans la soie d'éviter de parler de ce qu'il ne connaissent pas (ce qui vaut également pour Pascal Bonafoux, lorsqu'il parle des agriculteurs de Giverny sur France Culture ou ailleurs). C'est l'ex-étudiante en analyse du travail qui parle, et aussi la prolétaire par la même occasion. Car attention, grosse nouvelle : certaines personnes du peuple s'intéressent aux arts ou à d'autres sujets tout aussi sérieux, font parfois des études quand c'est possible, et même - je sais que ça paraît incroyable - réfléchissent à l'aide du truc biologique qu'on appelle cerveau et dont ils sont dotés comme tout un chacun.





Reste le dernier texte, bizarrement le plus intéressant. Il s'agit d'un témoignage de Philippe Piguet, arrière-petit-fils de Monet, mais qui ne l'a pas connu. C'est écrit simplement, en parfait contraste avec les deux textes précédents, et, ma foi, ça pourrait bien intéresser plus d'un lecteur, étant donné que ça touche à des sujets assez universels : les souvenirs d'enfance, les relations avec la grand-mère, l'histoire familiale avec tout ce qu'elle peut avoir d'énigmatique, voire de mythologique, lorsqu'on est enfant. Peut-être Philippe Piguet appuie-t-il un peu trop sur ce qui a fait sa fierté plus tard, à savoir rassembler une abondante documentation sur la famille Monet-Hoschedé (Alice Hoschedé ayant été la seconde femme de Monet), mais à côté de Bonafoux et de Touratier, il semble nimbé d'une merveilleuse aura de modestie. Dire en revanche que ça nous en apprend beaucoup sur Monet, ce serait mentir. C'est au moins agréable à lire, contrairement à tout le reste.





Pour autant, ça ne m'a pas pris des heures. J'avais en fait déjà lu les productions de Bonafoux et Touratier en 2010, et c'est alors seulement que j'avais jeté l'éponge, donc cette fois j'y ai passé moins de temps. Mais comme pour le hors-série sur Munch, je me demande pourquoi Télérama ne publie pas seulement des albums de reproductions plutôt que de nous infliger des pages de texte inutiles. Une bonne nouvelle pour moi, néanmoins : cet exemplaire est épuisé, il vaut aujourd'hui quatre fois son prix d'origine (oui, c'est n'importe quoi). Comme il est en parfait état, je vais le laisser mariner pendant une bonne vingtaine d'années au minimum, afin de me constituer un pécule pour mes vieux jours.
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Télérama Hors-Série Georges Brassens

Je retrouve dans mes archives ce n° Hors-Série de Télérama d'Octobre 1991 (trente ans dans les dents !)



Ce n'est certes pas la documentation sur Brassens qui manque !

Essais, biographies, albums souvenirs et Hors-Série de magazine comme celui-ci.



Ce magazine, se distingue cependant, d'une part par l'excellente et très fournie iconographie, et d'autre part par la qualité et l'originalité des témoignages présentés..



On est d'accord : tout le monde aime ou a aimé Brassens..!



Même le général Bigeard, qui parle de lui à la troisième personne, appréciait le poète sétois…



Parce que bon, Bigeard, est tout de même loin des valeurs pacifistes et anarchisantes de Brassens et pourtant…





D'ailleurs, je laisse le général-mariez-la-à-un-para conclure (si si !) : "Vous (Brassens) êtes fils du peuple, moi aussi ; vous en avez bavé, moi aussi ; et je lui aurais confié que mes premières expériences à l'armée, avec des sous-off vaches comme tout m'avaient rendu antimilitariste. On aurait fini par s'entendre…"



Mais oui, tout le monde aime ou a aimé Brassens..!
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Télérama hors-série. Vermeer

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J'avoue ! Je suis et resterai un éternel amoureux de Johannes Vermeer.

J'ai déjà laissé plusieurs critiques sur ce peintre du silence, de la lumière tamisée, du geste suspendu. Un peintre hors du temps qui peignait peu, lentement, et fut redécouvert par le français Thoré-Bürger en plein milieu du 19e siècle. Cet artiste ne montre pas de la peinture mais quelque chose d'autre, d'indéfinissable…



Je ne pouvais finir l'année sans lui. En furetant dans ma bibliothèque, j'ai retrouvé plusieurs revues sorties à l'époque de la magnifique rétrospective qui eut lieu en 1996 au Mauritshuis à La Haye. Je les ai feuilletées à nouveau pour le plaisir. La plupart étaient de qualité. Un excellent chapitre du Télérama hors-série a retenu mon attention : « Vingt-trois regards sur trente-six toiles ». Des peintres, écrivains, philosophes, photographes interprétaient, analysaient avec leur sensibilité des toiles du peintre. Je vous fais partager de courts extraits :



« La jeune femme en jaune écrivant une lettre » : elle écrit, son regard pointe vers nous, interrogateur.

Gille Aillaud (peintre) : « C'est le temps que peint Vermeer. Pas le temps proustien, qui foisonne, se ramifie et se plaît en méandres, ce temps qui coule en butant sur tout et en se mêlant de tout, mais la persévérance en acte, le temps, qui n'est rien de senti, de la chose qui dure, le temps fondamental et immobile de la présence. »



Vous connaissez certainement cette toile « L'Entremetteuse » : le gentilhomme élégant sur la gauche de la toile pourrait être un autoportrait du peintre.

Laurent Boudier (critique d'art) : « L'or va tomber dans les mains de la jeune fille ; qui le fera rebondir dans la main de la vieille femme, l'entremetteuse ; qui, sans doute, partagera à son tour le gain avec le gentilhomme hilare. Marché conclu. Qui est dupe ? Qui est floué ? Qui dormira ce soir sur le doux sein de la belle campagnarde au sourire de foin ? »



« La Liseuse en bleu » : la lecture féminine était le sujet de prédilection des peintres hollandais.

Jean Baptiste Pontalis (éditeur) : « Elle attend un enfant. Elle a gardé son visage d'enfant, elle n'a pas quitté le pays de l'enfance. Elle reçoit une lettre. L'enfant est en elle, tout en elle, encore invisible. L'homme est loin. La carte, sur le mur, n'indique pas où. Sa lettre dit l'absence, nous ne le voyons pas, mais la liseuse, elle, le voit, elle l'entend. Il est là. »



« La Jeune fille endormie » : curieux tableau de jeunesse d'une femme seule, endormie, la porte entrouverte suggérant une présence invisible.

Olivier Cena (journaliste) : « Mais ainsi assoupie, accoudée à la nappe ouvragée, derrière son tapis d'Orient, elle ressemble à un portrait de Matisse ou à un personnage de Bonnard : belle mystérieuse, désirable et, cas unique dans l'oeuvre de Vermeer, offerte. »



« La jeune fille au collier de perles » : de l'or, je perçois de l'or ! Une lumière l'enveloppe d'un halo lumineux doré. Elle est arrêtée au milieu de sa toilette, surprise au moment où ses mains potelées hésitent devant son miroir pour attacher les rubans du collier glissé autour de son cou.

Laurent Boudier (critique d'art) : « Sont-ce le vêtement jaune et l'hermine duveteuse qui nous réchauffent de sa sensualité apaisée ? Est-ce le visage doux comme du pain qui donne à nos yeux un peu de sa lumière ? Ou le geste intensément féminin d'une main gracile hésitant à se parer. »



« Portrait d'une jeune femme » : Cette femme semblerait être une variante de « La jeune fille à la perle ». Elle est moins jolie, mais vraie dans son sourire d'enfant.

Charles Matton (peintre) : « Un délicat « pétard » de blanc au bord de la paupière humidifie le regard. La pâte nacrée véhicule un mystère. Quels seraient les mots susceptibles de faire le poids pour exprimer cela ? Quel poème aurait l'ambition d'équivaloir à cela ? Des mots se pressent sans rapport rationnel avec le sujet : salive, pureté, nacre, opale… délicate, chétive existence. »



Si vous pouvez retrouver ce hors-série, conçu par Olivier Cena et Laurent Boudier, prenez-le sans hésiter. Avant de le refermer, je recommande chaudement un autre chapitre, écrit par le regretté Michel Butor, intitulé « La coquille d'où naît la perle », sorte d'autoportrait dans lequel Vermeer, à travers une représentation personnelle de la plupart de ses toiles, nous conte son existence.



Joyeux Noël



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Télérama - HS, n°242 : Van Gogh

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Il ne me sera pas possible de me rendre à l’exposition du musée d’Orsay « Van Gogh à Auvers-sur-Oise – Les derniers jours » qui se termine le 4 février prochain, venant après son passage au musée Van Gogh d’Amsterdam. Cela me chagrine d’autant plus que cette exposition fait référence à la même période de la vie du peintre que celle que j’ai contée dans mon livre « Que les blés sont beaux - L’ultime voyage de Vincent van Gogh ».



J’ai tenu à me procurer le superbe Télérama hors-série de l’exposition. Une réussite ! Certaines des 74 toiles peintes par Vincent à Auvers-sur-Oise, parmi les plus belles, y sont présentées dans un grand format de qualité, digne du catalogue de l’exposition. Il ne s’agit pas seulement d’une simple description illustrée des deux derniers mois du peintre à Auvers-sur-Oise dont la narration est relativement condensée.

Plusieurs articles complémentaires sont d’un grand intérêt sur la perception de l’homme artistiquement et intellectuellement, ses échanges avec ses contemporains. Van Gogh est un grand admirateur des écrivains naturalistes, en particulier d’Émile Zola. Il cherche dans son art à « faire vrai » par des sujets simples de la vie naturelle. Son expression picturale est personnelle, radicale et singulière. Il affirme que « les formes et les couleurs mêlées en harmonie créent une forme de poésie en soi ». À son ami Émile Bernard, il se confie : « Mon ambition se borne à quelques mottes de terre, du blé qui germe, un jardin d’oliviers, un cyprès… ». Pour lui, la nature dégage une vie étrange, un grand être mouvant : « Je vois dans la nature tout entière, par exemple dans les arbres, de l’expression, et véritablement une âme. Une rangée de saules têtards a parfois quelque chose d’une procession d’hommes orphelins. Le jeune blé peut avoir quelque chose d’inexplicablement pur et doux qui suscite la même émotion que l’expression d’un petit enfant endormi… ».

Le très beau film de Maurice Pialat en 1990, dont Jacques Dutronc interprète superbement le peintre, est décrit : le cinéaste a choisi de montrer l’homme, sa souffrance, sa solitude.



J’ai pensé qu’il serait intéressant pour les lecteurs qui n’auront pas la chance de voir l’exposition ou de lire ce Télérama que je leur commente huit des magnifiques tableaux réalisés pendant cette période qui sont dans l’exposition. Vincent peignait plus d’un tableau par jour. À chaque toile correspondra un court extrait sur l’œuvre pioché dans mon livre :



Marronniers en fleurs : « Les marronniers roses occupaient les trois quarts de la toile. Leurs cimes s’enfonçaient dans un ciel cobalt s’assombrissant par endroit. Les branches noires écrasaient la frêle auberge Ravoux. Bavardant gaiement, trois femmes aux robes chatoyantes marchaient sous l’ombre des arbres, lorgnées par un type circulant au milieu de la route. »



Marguerite Gachet dans son jardin à Auvers-sur-Oise : « J’eus vite fait de croquer sa mince silhouette blanche égarée au milieu de la verdure, la tête penchée vers une fleur. Son large chapeau jaune pâle allumait des flammèches claires dans sa chevelure. Par instant, elle abandonnait la pose, un timide sourire dans ma direction éclairait son regard. »



Portrait du docteur Gachet avec branche de digitale : « Une curieuse casquette blanche surmontait son visage couleur brique laissant dépasser de chaque côté quelques touffes de cheveux roux. Les mains, des mains d’accoucheur, étaient plus pâles que le visage. Je lui avais fait une tête moderne, de notre temps, avec son expression habituelle mélancolique. »



L’église d’Auvers : « La pâte molle s’enroula en grands cercles déformés, comme des griffes, autour du clocher. Le ciel devint presque noir. Avec le mauve restant sur la palette, additionné de vert, je couvris de virgules le devant ombré de l’église qui parut envahi de larves rampantes, grouillantes, s’élançant à l’assaut des murs. »



Portrait d’Adeline Ravoux : « Des bâtonnets bleu cobalt lacérèrent la robe. Les volumes étaient suggérés uniquement par l’inflexion de ces bâtonnets : verticaux dans l’épaisseur de la jupe, incurvés sur la pliure du bras, courbés sur la poitrine. Des traits arrondis terminèrent l’ondulation des cheveux. »



Marguerite Gachet au piano : « Les mains, esquissées à peine, paraissaient plus légères sur le clavier. La qualité des mains dans mes portraits était essentielle. « Elles sont aussi importantes que l’ovale du visage ou l’expression d’un regard, elles causent, disais-je souvent à Théo » ».



Champ de blés aux corbeaux : « Le ciel sombre, lourd, terrifiant, écrasait le champ de tout son poids. J’allais terminer mon travail lorsqu’un vol de corbeaux avait surgi au-dessus des blés et s’était enfoncé en coin dans le ciel. Les petits triangles ailés noirs dont j’avais zébré le champ et le ciel donnaient au paysage un aspect hallucinant. »



Racines d’arbres : « j’errais sur les pentes raides qui séparent la plaine d’Auvers et la vallée de l’Oise quand mon attention fut attirée par des arbres dont le ruissellement de l’eau avait découvert les racines. Inspiré par ce spectacle original, je n’avais pas hésité à immortaliser sur une toile des racines nues, seules, dans une étrange abstraction aux teintes bigarrées. »



Peu de peintres ont l'aura de Vincent van Gogh dans le monde. Ma passion pour ce peintre m'avait incité, il y a quelques années, à lire les plus de 800 lettres qu'il avait écrites, essentiellement à son frère Théo, des années 1872 jusqu'à son décès en juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Ces lettres, d’une sincérité désarmante, décrivaient un homme très différent de l'être tourmenté et malade qui nous est montré trop souvent, intelligent, passionné, sensible, très cultivé, avec beaucoup d’humour.

Je me réjouis de constater qu’aujourd’hui la thèse d’un assassinat présumé présenté dans de trop nombreux livres est contestée de manière irréfutable par tous les meilleurs spécialistes du peintre, dont le musée Van Gogh à Amsterdam et le musée d’Orsay. Leurs arguments étayent la conviction personnelle sur documents que j’avais avancée dans une étude faite dans mon blog en 2017.



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Telerama HS 173 = Edvard Munch

Connaissance des arts, Beaux-arts Magazine et Télérama ont tous trois opté pour un autoportrait de Munch pour couverture de leurs hors-séries consacrés à l'exposition "Munch : l'oeil moderne" du Centre Pompidou. Celle de Télérama tranche néanmoins sur les autres, grâce à l'emploi d'une oeuvre en noir et blanc, une lithographie intitulée "Autoportrait au bras de squelette". Choix judicieux : la couverture est superbe. Ce qui explique que je me sois laissé avoir.





Et donc, patatras ! C'était joué d'avance. La maquette est réussie (encore que la taille de la police de caractères soit trop grande, ce qui n'est pas très agréable à la lecture) et les port-folio à l'image de la couverture. Tout ça est visuellement presque parfait, à l'exact opposé des textes ; c'est là que le bât blesse presque à chaque fois, malheureusement. Non seulement la place des textes en question est réduite à la portion congrue, ce qui implique qu'on se contentera d'effleurer le sujet, mais la teneur en est médiocre. du coup, mieux vaut qu'ils ne soient ni trop longs ni trop nombreux...





On commence donc par une biographie de Munch précédée d'une très très longue introduction où l'auteur raconte sa vie : dans quel genre d'appartement il vivait du temps de sa jeunesse, avec une reproduction du "Cri" bien en évidence sur une chaise qui mettait mal à l'aise ses invités (ben oui, forcément). Comment il a trouvé en Munch un miroir, à quel point Munch est essentiel pour lui, etc., etc. Toutes choses dont, personnellement, je me fous royalement, et qui sont présentées, pour ne rien gâcher, sous un jour extrêmement prétentieux : l'auteur nous précise par exemple qu'il a lu le journal intime de Munch en anglais, ce qui nous est évidemment très utile pour apprendre à connaître le peintre. Bref, nous avons tout de même droit, au bout d'un moment, à une biographie, qui s'avérerait plutôt intéressante si elle n'était constamment émaillée des interprétations fort subjectives et pas toujours pertinentes de l'auteur, et qui se termine sur une apothéose de pédanterie, celui-ci déclarant carrément qu'il marche, en tant qu'écrivain, sur les traces de Munch. L'avantage de ce type de texte, c'est que ça n'est pas écrit dans un style neutre, comme c'est parfois, voire souvent le cas dans les hors-série consacrés aux expositions du moment.





Suit un essai sur les autoportraits de Munch, qui ne nous apprend rien de plus que ce que le peintre nous met sous les yeux avec force : la dépression, la maladie, la vieillesse, l'angoisse, la mort. Bref, un texte inutile, de plus tiré d'un ouvrage déjà publié depuis plusieurs années, et non écrit pour le hors-série. Sachez-le donc si vous l'ignoriez jusqu'à présent: à Télérama, on est feignant et on ne s'en cache pas. Et tout naturellement, le dernier texte consiste en une nouvelle qui n'a qu'un vague rapport avec Munch, et qui n'éclaire en tout cas en rien son oeuvre. En outre, rien d'excitant d'un point de vue littéraire. Donc, au final, le plus passionnant sera la chronologie, très bien écrite, pas chiante comme le sont d'habitude les chronologies.





Alors, je veux bien qu'on tente une approche originale d'un sujet d'expo, c'est très bien d'essayer de sortir des sentiers battus et rebattus. Mais, si c'est pour vider le contenu de toute sa substance, je n'en vois pas bien l'intérêt. Restent les reproductions, parfaitement mises en valeur et qui font, comme d'habitude, tout le charme des hors-séries de Télérama consacrés à la peinture et aux arts graphiques. Je note en particulier la présentation de l'oeuvre gravé, auquel on fait rarement la part aussi belle. Bon, on aurait tout de même pu se passer des autoportraits photographiques de Munch : ici comme à l'exposition du Centre Pompidou, ils sont sans intérêt. du coup, on aurait pu avoir plus de gravures à la place. C'est vraiment con.
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Télérama [HS n° 191] Sonia Delaunay

Un hors-série Télérama entièrement consacré à Sonia, devenue Delaunay en 1910 par le nom de Robert. Dieu sait qu’elle le mérite cette russo-ukrainienne polyglotte évoluant très tôt dans un milieu international et débarquée en 1905 à Paris au milieu de l’effervescence fauve ; elle qui a su si extraordinairement répandre ses propres couleurs dans tous les arts - peinture, arts du textile, du décor, costumes et jusque dans le quotidien d’objets utilitaires ou manufacturés - que ses innombrables talents lui permirent d’exercer. Hors-série assez complet qui renvoie naturellement à l’exposition en cours au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris : Sonia Delaunay, les couleurs de l’abstraction, un prélude à la visite.



« Il n’y avait aucun hiatus chez moi entre ma peinture et mes travaux dits « décoratifs ». […] Le « genre mineur » n’avait jamais été une frustration artistique mais une expansion libre, une conquête d’espaces nouveaux, c’était l’application d’une même recherche. La conception m’excitait. »



Comme de nombreux autres artistes, Sonia Delaunay a milité en faveur d’un décloisonnement des arts auxquelles ses origines russes la sensibilisaient peut-être - ce clivage étant moins prégnant en Russie que chez nous - recherchant dans la synthèse arts majeurs/arts dits mineurs, l’élan nécessaire au renouveau des formes en même temps que la démocratisation des pratiques et des comportements.



Le début de ce hors-série est consacré sans surprise à la jeunesse russe de Sonia Terk née en 1885, petite fille douée pour le dessin éduquée à Saint Pétersbourg qui part en Allemagne y compléter son éducation classique ; à son installation à Paris où, très vite intégrée à la scène artistique, elle rencontre Robert Delaunay qu’elle épouse ; au développement de leur propre grammaire esthétique : travail formel fondé sur le langage lumineux de la couleur - à partir des travaux du chimiste Michel-Eugène Chevreul (1786-1889) dont les traités (De la loi du contraste simultané des couleurs et Des couleurs et de leurs applications dans les arts industriels) irriguent les recherches de l’époque - pour y inscrire par l’abstraction la modernité naissante, le mouvement, la vitesse, les accélérations d’un siècle qui s’électrise sous l’œil inventif de toutes les avant-gardes. Sonia peint « Le Bal Bullier » en 1913 ou « Prismes électriques » en 1914. Se replie au Portugal et en Espagne pendant la première guerre mondiale où elle créée la Casa Sonia à Madrid en 1918, (accessoires de mode et décoration intérieure).



Un numéro qui n’amoindrit nullement l’œuvre picturale de Sonia Delaunay, bien connue et si éminemment visuelle et colorée, mais qui rétablit tout simplement des résonances bien souvent occultées avec son travail de créatrice à partir de 1914, dans tous les domaines des arts décoratifs et de la mode, aussi divers que le costume de théâtre (costumes de Cléopâtre en 1918 pour les ballets russes, robes-poèmes pour les soirées dadaïstes en 1924), le décor d’opéra, la reliure, l’affiche publicitaire, le vêtement, le textile imprimé, la décoration intérieure, le mobilier. Elle créée L’Atelier Simultané et collabore avec le couturier Jacques Heim en 1925, ouvre sa boutique « Simultané » et fonde une société commerciale Maison Sonia à laquelle la crise de 1929 mettra un terme, invente la robe simultanée.



Dans le domaine du livre, on doit entre autre à Sonia Delaunay une collaboration remarquable (visible sous vitrine à l’expo et très bien reproduite ici dans ce hors-série) avec Blaise Cendrars pour La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France : « Un OVNI de l’édition », avec d’un côté le texte, long poème en prose, imprimé sur parchemin, japon ou simili-japon et de l’autre, les somptueux échos chromatiques déposés par Sonia et illustrant le voyage de Blaise. L’ensemble (deux mètres de long par environ trente centimètre de large) se dépliant comme un accordéon et se lisant de haut en bas, protégé par une reliure de parchemin peint (150 exemplaires). A ne pas manquer. Ceci pour la passionnée des arts du livre et de l’estampe que je suis.



On trouvera aussi dans ce numéro un rappel consacré aux quatre pionnières de la couture que furent Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet : « Quand une femme rit, sa robe doit rire avec elle », Gabrielle Chanel et Elsa Schiaparelli, aînées ou contemporaines de Sonia Delaunay et qui participent de ce mouvement, non seulement de remise du corset au placard, mais plutôt d'une expression artistique dans et par la mode.



Pluridisciplinaire, elle le sera jusqu’au bout Sonia Delaunay, membre fondateur de l’Union des Artistes Modernes avec Le Corbusier, Charlotte Perriand et René Herbst, elle participe aux grands décors pour le pavillon des Chemins de fer et le palais de l’Air pour l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne de 1937, ou collabore dans l’industrie textile, par ses nombreuses créations de tissus, avec Liberty ou l’entreprise Metz & Co pendant plus de trente ans ce qui lui assure un succès international.



Après le décès de Robert Delaunay en 1941 et les années de guerre passées dans le midi, Sonia Delaunay retrouve peu à peu ses pinceaux dans les années cinquante : grandes compositions rythmées, huiles ou gouaches nombreuses, qui donneront lieu à des tapis ou des tapisseries tissés dans les ateliers d’Aubusson ou les Manufactures Nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie. Dans l'abstraction de nouvelles tendances se dessinent privilégiant le geste direct ou l'émotion individuelle. Elle s'investit dans les débats esthétiques publics et gagne peu à peu son indépendance aux yeux d'une critique jusque là assez encline à des jugements un peu hâtifs.



"Qu'avait-on dit de moi jusque-là : égérie de l'orphisme, décoratrice, compagne de Robert Delaunay. Puis on a concédé : "collaboratrice, continuatrice...", avant d'admettre que l'oeuvre existait en soi."



Reconnaissance bien tardive pour cette artiste disparue en 1979, mais lecture chatoyante comme le reste aujourd'hui son oeuvre.











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Télérama [HS T2096] Picasso

Très intéressant numéro de Télérama consacré à Picasso avec de très nombreuses oeuvres et photos du peintre.

Pour ma part une série d'articles en particulier "on se fiche de savoir qui est la Joconde", "Le pot au feu du peintre"....traitant du portrait m'a bigrement intéressée,.. mais le reste aussi.

Un excellent numéro qui, à mon sens, au-delà d'un portrait d'artiste, mais bien plutôt un Picasso en bandoulière, nous entraîne à la quête de notre identité.

Excellent.
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Télérama hors-série. Nicolas de Staël, la lumière a..

Très beau vieux Hors-série (2003) au très beau titre ("la lumière au couteau") sur un peintre fascinant, qui m'émeut un peu comme Rothko, pas pour leur suicide, mais pour l'intensité, la lumière, le vertige, le tragique dans leurs oeuvres qui diffusent pourtant aussi une douceur fragile, un calme supérieur.
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Télérama [HS n° 161] Matisse

Magazine consacré à l’œuvre originale et extrêmement riche de René Magritte.
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Télérama [HS n° 191] Sonia Delaunay

Sonia Delaunay n'est guère étudiée en histoire de l'art. Il est vrai qu'elle fait partie de ces "touche à tout" qu'il est difficile de classer dans une catégorie : peinture, arts déco, mode ... ? Et puis ... c'est une femme !

Après avoir quitté la Russie, elle a suivi les cours de l'Académie des Beaux Arts en Allemagne avant de s'installer en France.

Faisant partie, d'abord, des Fauves, sans doute inspirée par la peinture de Van Gogh ou Gauguin, elle crée, avec Robert Delaunay, le mouvement dit l' "Orphisme", nom inventé par Apollinaire en référence à l'un de ses poèmes, et qui est assimilé à une forme de poésie pure, de "langage lumineux". Puis elle s'oriente vers l'art abstrait qu'elle abandonnera, en partie pour s'intéresser à la mode (après la Grande Guerre, quatre pionnières de la couture : Lanvin, Vionnet, Chanel et Schiaparelli, remisent le corset et libèrent le corps des femmes. Une respiration qui permet à des artistes comme Sonia Delaunay de faire de la mode un espace d'expression artistique) ; à la décoration ; au design ("les femmes ont longtemps été cantonnées aux arts appliqués, considérés à tort comme des arts mineurs. Il est temps de réévaluer leur place dans l'histoire de l'art et dans celle du design. Delaunay en tête ! ")



"La pourriture gagna les fruits de l'art : avec la division des arts, les uns supérieurs, les autres inférieurs, l'on se prit à négliger les premiers, à mépriser les autres, poussés par la même ignorance ... " (William Morris).

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Télérama [HS n° 110] Dialogue de géant : Matiss..

Le Télérama Hors série "Dialogues de géants MATISSE PICASSO" composé de 97 pages retrace l'exposition de 2002-2003 au Grand Palais.

La revue ne présente pas seulement de nombreuses illustrations correspondantes aux tableaux présentés lors de l'exposition ; elle retrace avec précision la vie et les oeuvres des deux immenses peintres : Picasso le "toréador" et Matisse le "jardinier".

Télérama présente tout d'abord des repères chronologiques des 2 artistes et commence par exposer leurs deux manières de travailler diamétralement opposées : "le long travail" de Matisse face au "délire frénétique" de Picasso.



3 grandes parties composent le numéro de Télérama :

- Libres échanges (influence des peintures, papiers découpés, les couleurs, les arts premiers)

- Frères ennemis (au travers des oeuvres sculpturales, des dessins, des livres et de leur rencontre à la chapelle de Vence)

- La partie continue qui met en scène différents témoignages : les femmes qui ont partagé leurs vies, leurs descendances, leurs disciples et les créateurs et artistes qu'ils ont influencés.



Le "Dialogue d'outre-tombe" entre les deux artistes "Qu'est ce qu'il a mon taureau" est particulièrement croustillant.



Une revue très complète qui rend parfaitement l'esprit de l'exposition et va même au-delà dans les recherches et les témoignages.



Le mot de la fin : "Sans Matisse, Picasso n'aurait pas été Picasso. Et sans Picasso, Matisse n'aurait pas été Matisse. Même s'ils se fréquentaient peu, ils n'ont cessé d'entretenir des liaisons fructueuses".

Un numéro de Télérama à déguster sans modération.
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Telerama, hors-serie, renoir pere & fils, s..

Ce hors-série consacré à Auguste Renoir et à Jean Renoir est un vrai régal, grâce aux images d'abord. Mais les textes aussi sont à la hauteur, ce qui est plutôt rare lors d'un numéro collectif. Il a accompagné l'expo de 2005 à la Cinémathèque ; il fait la part belle au cinéaste, avec des témoignages, une filmographie et des réflexions sur le rapport peinture – cinéma.



Extrait

« Mais il faut une certaine maturité pour l'appréhender. Un jeune cinéphile sera plus marqué par des cinéastes comme Welles ou Hitchcock, qui jouent sur l'introspection et l'obsession, quand Renoir, même lorsqu'il traite de la passion dans La Chienne, introduit une certaine distance. Et puis, son écriture est tellement invisible qu'elle fait de son cinéma une forteresse imprenable. La figure de style principale de Renoir, c'est le panoramique. Pour mieux embrasser le monde. Or le panoramique est plutôt un mouvement d'accompagnement, qui se remarque à peine. » Commentaire signé Philippe le Guay, metteur en scène, p69



Autre extrait : « Durant cette période de création intense [1934 - 1939], le cinéaste réussira à ne jamais se répéter. Car Renoir ne bâtira pas un système. Il cherche. Il explore. [ ] Jamais il ne craindra les ruptures de ton. Au contraire : elles amènent cette féerie de la réalité qui le met en joie. » Commentaire signé Bernard Génin, essayiste, p27

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La France de Raymond Depardon - Telerama Ho..

Des photos qui font un ensemble homogène et qui nous invitent à plonger dans un univers particulier. Ces photos me parlent, Depardon est un grand. Excellent rapport qualité / prix.
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Telerama, les hors series. Matisse, une si ..

Ce hors-série de Télérama a été édité en 1993 à l’occasion d’une exposition au centre Pompidou sur les peintures et les sculptures d’Henri Matisse entre 1904 et 1917. On retrouve des reproductions de bonne qualité accompagnées de très bons articles qui analysent l’évolution de l’art de Matisse. Les articles sont signés Michel Butor, J-M G Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, René Char, ….
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Télérama [HS] Chagall - Les années russes (1907..

Ce hors-série de Télérama a été édité en 1995 à l'occasion d'une exposition sur la peinture de Marc Chagall entre 1907 et 1922 (les années russes). On retrouve des reproductions de bonne qualité accompagnées d'excellents articles qui permettent de situer les peintures de cette époque dans leur contexte : entre 1910 et 1914 Chagall était à Paris, mais en 1914 quand la guerre a éclaté, il se trouvait en Russie et il y reste, participant à la Révolution, jusqu'en 1922 où il rejoint Berlin puis Paris. Dans ce hors-série il y a donc beaucoup de reproduction des peintures du quotidien à Vitebsk avant la Révolution, et aussi de peintures d'autres peintres qui illustrent la richesse des courants artistiques russes dans les premières années de la Révolution.
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Télérama [HS n° 170] Odilon Redon

Ce hors-série de Télérama a été édité à l’occasion d’une rétrospective Odilon Redon au Grand Palais en 2011 à Paris. Ce peintre est relativement méconnu, peut-être parce qu’il n’appartient à aucun grand courant, tout au moins de son vivant. En parcourant cet ouvrage dont les reproductions sont de bonne qualité, on peut voir à quel point il était en avance sur son temps, proche des impressionnistes il n’en est pas du tout un. Sa peinture est plutôt symboliste, voire surréaliste.
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Télérama n° 2953. Kean Loach, le nouveau comb..

A ce qu'il dis il arréte sa carriére , raison de plus pour découvrir l'oeuvre remarquable de Ken Loach , cinéaste engagé et millitant qui n'aura eu de cesse de crier sa colére de l'injustice à la face du monde ! A découvrir ce remarquable numéro de Télérama !
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Giotto

Peintre, sculpteur, architecte du Trecento, Giotto, né en 1266 (?), fut à l'origine de la Renaissance au siècle suivant. Les fresques qu'il a peintes à Florence sont considérées comme le sommet de l'art chrétien.

Ses principales réalisations sont, entre autres, les fresques de la basilique Saint François d'Assise et celles de la chapelle Scrovegni dans l'église de l'Arena et de nombreuses oeuvres, dont la plupart ont disparu, pour le pape à Rome.

Nommé architecte de la cathédrale de Florence, il participe à l'édification de son campanile. Sa mort, en 1337, met fin à son activité dans ce monument.



Boccace, dans une nouvelle du Décaméron, écrite vers 1350, se montre particulièrement enthousiaste au sujet de la peinture de Giotto :

« Il possédait un génie si puissant, que la Nature, mère et créatrice de toutes choses, ne produit rien, sous les éternelles évolutions célestes, qu'il ne fût capable de reproduire avec le stylet, la plume ou le pinceau : reproduction si parfaite que, pour les yeux, ce n'était plus une copie, mais le modèle lui-même. Très souvent ses œuvres ont trompé le sens visuel, et l'on a pris pour la réalité ce qui est une peinture »

— Boccace, le Décaméron, Sixième Journée,
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La France de Raymond Depardon - Telerama Ho..

Ce magazine introduit très bien l'exposition qui a suivi. Je regrette le peu d'exemple de photographies, mais après tout, il n'est pas la pour faire de l'ombre au livre de R. Depardon.
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Télérama HS N°239 : Manga - dec 2022

Si comme moi vous êtes novice en manga, cet hors-série, véritable mine d'informations, est fait pour vous !



D'emblée, on apprend la traduction littérale du terme manga qui signifie "images dérisoires" (je ne le savais pas).



Ce phénomène mondial touche tous les genres : drames historiques, SF, thrillers, romances, sagas sportives, fantasy, tranches de vie, challenges gastronomiques...



Le magazine est divisé en trois parties :

• Un art ancien toujours en mouvement

• Le manga au Japon aujourd'hui

• La France l'autre pays du manga.



A la fin, vous attend une liste des 100 mangas à lire absolument : shame on me, je n'en ai lus que...4 !



❓️Le saviez vous❓️



🎨 Manga d'Hokusai (carnets présentés comme une méthode à dessiner) : référence pour les mangakas !



📚 Yonkama (ancêtre des mangas modernes) : strips verticaux, courtes histoires en 4/6 cases.



🐌 Osamu Tezuka : surnommé au Japon le Dieu du manga "manga no Kamisama", il rêvait de devenir entomologiste. La thèse de son doctorat portait sur le sperme des escargots de rivière ! Il a fait entrer le manga dans l'ère du "story manga".



🖤 Gegika : manga noir et réaliste.



📰 Aujourdhui, il y a plus de 200 mangashis (magazines) : en 1968, création du Shōnen Jump.



🏝One piece : série toujours en cours et créée en 1997 par Eiichirō Oda --> manga le plus vendu de l'Histoire !



🇲🇫 France : 2ème marché mondial du manga devant les États-Unis.



🥇 En janvier 2007, le Fauve d'or est attribué pour la première fois à un manga : NonNonbâ de Mizuki.



🤗 Rumiko Takahashi : LA mangaka qui a chahuté le shōnen.



🧧Dragon Ball est inspiré d'un classique chinois La pérégrination vers l'ouest.



🖌Chaque mangaka est épaulé par des assistants et un tantōsha (responsable éditorial).



🧏‍♀️ La rose de Versailles constitue un tournant dans le shōjo : l'héroïne est dessinée par une femme, Riyoko Ikeda.



🇯🇵 Radiant de Tony Valente : 1er manga français à avoir été traduit au Japon.



Un excellent hors-série : merci Télérama !

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