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Citations de Abdulrazak Gurnah (143)


Dans les vapeurs de l'air d'en bas, vous trouverez les opportunistes dépourvus de venin et les illuminés qui croient n'importe quoi, les foules crédules et lâches qui emplissent et contaminent les espaces de plus en plus exigus où elles se rassemblent.
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The radio has broken down and we can get no news. The water has been cut off for most of the day because something has broken down in the pumping station. We no longer know how to make anything work. We don't know how to make anything for ourselves, not anything we use or desire, not even a bar of soap or a packet of razor blades. How did we allow ourselves to get into this state ?
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Elle aussi était grande et massive, mais différemment. Son corps était malléable et mou comme s’il pouvait prendre une autre forme, alors que l’homme semblait taillé dans un seul morceau de bois.
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Yusuf avait entendu dire que les Allemands pendaient ceux qui ne travaillaient pas assez dur. Aux plus jeunes ils se contentaient de couper le nez. Les Allemands n’avaient peur de rien ; ils agissaient comme bon leur semblait et personne ne pouvait les en empêcher. L’un des garçons racontait que son père avait vu un Allemand plonger sa main dans un brasier sans être brûlé, comme s’il était un fantôme.
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Sa mère disait qu’il était plus noble de donner à manger aux voisins ou aux nécessiteux que de satisfaire sa gloutonnerie. Yusuf n’en était pas convaincu, mais elle lui assurait qu’on trouvait sa récompense dans la pratique de la vertu. Au ton de sa voix, il comprenait que s’il discutait elle lui infligerait un nouveau sermon, et ceux du maître de l’école coranique lui suffisaient amplement.
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La seule chose qui court plus vite, c’est une prière. Si tu cours, ils te transforment en animal, ou en esclave. Après le kiyama, le jour de la fin du monde où Dieu appelle tous les hommes à lui… Après le kiyama, les hommes-loups – ils seront des milliers et des milliers – habiteront dans la première couche de l’enfer, et ils mangeront les pécheurs qui n’ont pas obéi à Allah
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Je redoute les temps à venir Tout est en effervescence. Les Européens sont très déterminés, ils se battent pour nous arracher les richesses de notre terre, et ils nous écraseront tous. Tu serais un imbécile si tu croyais qu'ils sont venus pour notre bien ; ce n'est pas le commerce qui les intéresse, mais notre terre, tout ce qu'elle contient, et nous avec.
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C’étaient des djinns, créés à partir du feu, qu’il ne fallait pas confondre avec les hommes-loups qui étaient faits de terre comme tous les animaux. « Les anges, si ça t’intéresse de le savoir, ont été créés à partir de la lumière, c’est pour ça qu’ils sont invisibles. Les hommes-loups, eux, se mêlent parfois aux personnes réelles.
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Il y avait un mendiant, nommé Mohammed, avec qui Yusuf ne demandait pas mieux que de partager les restes. C’était un petit homme rabougri, à la voix nasillarde, dont l’haleine puait la viande gâtée. Yusuf l’avait vu, un aprèsmidi, assis à côté de la maison, en train de manger des poignées de terre rouge qu’il grattait dans une fente du mur extérieur. Sa chemise était sale et tachée, et son short un des plus loqueteux que Yusuf eût jamais vus. Le bord de son calot était noir de crasse et de transpiration. Après l’avoir observé quelques instants, Yusuf alla lui chercher un bol de cassava. Au bout de quelques bouchées, entrecoupées de petits sanglots de gratitude, Mohammed lui confia que le drame de sa vie était dû à l’herbe.
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Pour passer le temps, ils se racontaient des histoires, ou jouaient aux cartes. C’est avec eux que Yusuf entendit dire pour la première fois que les bébés vivaient dans les pénis. Quand un homme souhaitait avoir un enfant, il mettait le bébé dans le ventre d’une femme, où il avait plus de place pour grossir. Yusuf n’était pas le seul à trouver cette histoire incroyable, et, la discussion s’échauffant, on sortait les pénis pour les mesurer. Bientôt les bébés furent oubliés, et les pénis devinrent intéressants en eux-mêmes.
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C’est aussi à cette saison qu’Oncle Aziz venait les voir. Ses visites étaient brèves et espacées. Il était habituellement accompagné d’une suite nombreuse de porteurs et de musiciens. Il s’arrêtait chez eux lors des longues expéditions qu’il entreprenait depuis l’océan jusqu’aux montagnes, vers les lacs et les forêts, franchissant, à l’intérieur du pays, les plaines arides et les collines rocheuses et nues. Il emmenait souvent avec lui des joueurs de tambour, de tamburi, de cor et de siwa ; quand le cortège entrait dans la ville, les animaux affolés s’enfuyaient et les enfants se précipitaient à sa rencontre.
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L’année où il quitta sa famille fut aussi celle où les termites envahirent les piliers de la véranda de l’arrière-cour. Chaque fois que son père passait devant, il les cognait rageusement pour signifier aux parasites qu’il savait à quoi s’en tenir sur leur activité. Les termites laissaient des traînées sur les poutres ressemblant aux sillons de terre retournée qui marquaient les tunnels creusés par les animaux dans le lit desséché de la rivière. Lorsque Yusuf frappait les piliers, ils rendaient un son sourd et creux, et il en sortait des miettes granuleuses de bois pourri. Quand il criait famine, sa mère lui disait de manger des termites.
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D’abord, le garçon. Il s’appelait Yusuf ; il avait quitté brusquement sa famille dans sa douzième année. Il se rappelait que c’était pendant la saison sèche, lorsque chaque jour ressemble au précédent. Des fleurs inattendues s’épanouissaient et se fanaient. D’étranges insectes surgissaient de dessous les rochers, se tordaient et mouraient dans la lumière brûlante. Le soleil faisait vaciller les arbres dans le lointain, trembler et haleter les maisons. Chaque pas soulevait des nuages de poussière ; un calme intense enveloppait toutes les heures de la journée. Des souvenirs précis de cette saison lui revenaient ainsi. C’était à cette époque qu’il avait aperçu deux Européens sur le quai de la gare – les premiers qu’il eût jamais vus. Il n’en avait pas eu peur tout d’abord. Il venait souvent là regarder les trains entrer bruyamment et majestueusement en gare, et il attendait le moment où ils s’ébranlaient au signal du maussade chef de gare indien, muni de son fanion et de son sifflet.
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La présence dans la maison d’une vieille femme démente ne le surprenait pas du tout. C’était exactement comme dans les histoires que lui racontait sa mère, où on devenait fou quand on avait des peines de cœur, ou lorsqu’on vous jetait un sort pour vous dépouiller d’un héritage, ou aussi pour se venger. Il n’y avait rien à faire pour guérir cette folie tant que la situation ne s’était pas améliorée, ou que la malédiction n’avait pas été levée. C’est ce qu’il voulait dire à Khalil : ne te fais pas tant de souci, tout s’arrangera avant la fin de l’histoire.
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C’est une dame très riche, mais vieille et malade. Si tu la salues gentiment, elle te laissera peut-être tout son argent. Le seyyid l’a épousée, il y a très longtemps, et du coup il est devenu riche. Mais elle est très laide. Elle a une maladie. Pendant des années, des docteurs sont venus, des hakims savants avec de longues barbes grises qui ont récité des prières pour elle, et des mganga d’au-delà des montagnes lui ont apporté des médecines, mais ça n’a servi à rien. Même des docteurs pour vaches, des docteurs pour chameaux sont venus. Sa maladie est comme une blessure dans le cœur. Pas une blessure faite par une main humaine.
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Il va chez les sauvages et leur vend toutes ces marchandises, et il leur achète… toutes sortes de choses, sauf des esclaves – même avant que le gouvernement l’interdise. Le commerce des esclaves est dangereux, et pas honorable.
— Ils partent pour combien de temps ?
— Pour des mois, quelquefois des années, dit Khalil, avec un sourire teinté de fierté et d’admiration. C’est ça le commerce. On ne sait pas combien de temps durera le voyage. Ils vont un peu partout dans les montagnes et ne reviennent que lorsqu’ils ont fait de bonnes affaires.
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L’amour n’a rien à faire avec l’âge. Cette femme est amoureuse de toi, et tu n’as jamais pitié d’elle. Tu ne vois donc pas que tu lui brises le cœur ? Tu n’as pas d’yeux ? Tu es insensible ? Stupide kifa urongo, minable petit poltron ! Regarde ce corps, ces hanches… Elle est parfaite pour toi.
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La seule chose qui court plus vite, c’est une prière. Si tu cours, ils te transforment en animal, ou en esclave. Après le kiyama, le jour de la fin du monde où Dieu appelle tous les hommes à lui… Après le kiyama, les hommes-loups – ils seront des milliers et des milliers – habiteront dans la première couche de l’enfer, et ils mangeront les pécheurs qui n’ont pas obéi à Allah.
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C’étaient des djinns, créés à partir du feu, qu’il ne fallait pas confondre avec les hommes-loups qui étaient faits de terre comme tous les animaux. « Les anges, si ça t’intéresse de le savoir, ont été créés à partir de la lumière, c’est pour ça qu’ils sont invisibles. Les hommes-loups, eux, se mêlent parfois aux personnes réelles.
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« Tu ferais bien de te dépêcher d’apprendre ça, c’est important pour toi. Il n’aime pas que des petits va-nu-pieds l’appellent Oncle par-ci, Oncle par-là. Il veut que tu lui baises la main, et que tu l’appelles seyyid. Au cas où tu ne saurais pas ce que ça veut dire, ça signifie maître”. Tu m’entends, kipumbu we, petite couille. Tu dois l’appeler seyyid.
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