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Citations de Abdulrazak Gurnah (143)


Mr Willoughby mulled me over for a few minutes, throwing in a question or a remark between silent appraisal while I muttered and smiled heroically. ‘What are you studying? Will you be able to do anything with it afterwards? Is the British government paying for you? I suppose we’ve given your country independence. Do you think it’s too soon? What’s the political situation like?’ In the end I told him that the government had legalized cannibalism. He must have thought I said cannabis, because he asked me if I thought that should happen here too.
Monsieur Willoughby réfléchit un moment, lançant une question , une remarque entre mon acquiescement silencieux en murmurant et souriant héroïquement. Qu’est-ce que vous étudiez ? Pourriez- vous en faire quelque chose par la suite ? Est-ce que le gouvernement britannique finance vos études ? Je suppose que nous vous avons donné l’indépendance. Pensez vous que c’était trop tôt ? Quelle est la situation politique dans votre pays ?
À la fin je lui répondis que le gouvernement avait légalisé le cannibalisme. Je pense qu’il a compris cannabis car il m’a demandé si je pensais si cela sera bientôt de même ici.

*Un avocat londonien qui rencontre pour la première fois le petit ami noir de sa fille.
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J'ai alors compris que pour le vieux gardien, l'île était peuplée d'une vie enchantée, d'officiers de la marine britannique, de médecins anglais et de patients convalescents, de serpents et de femmes emprisonnées qui chantaient dans la nuit, des méchants djinns noirs qui parcouraient sans fin les mers en quête de repos.
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Je m'étonne que les heures d'obscurité me soient devenues si précieuses, et le silence nocturne si plein de chuchotements et de murmures quand il était auparavant si terriblement calme , si tendu par l'absence inquiétante des bruits qui planent au-dessus des mots. Comme si venir vivre ici avait refermé une porte étroite en en avait ouvert une autre sur un espace toujours plus grand. Dans le noir, je perds la notion d'espace, et dans ce nulle part je ne me sens plus complètement moi-même, j'entends plus nettement jouer les voix, comme si elles existaient pour la première fois.
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[Dear Catherine…] To have cultural integrity, I would have to send my aunt to speak, discreetly, to your aunt, who would then speak to your mother, who would speak to my mother, who would speak to my father, who would speak to me and then approach your father, who would approach your mother, who would then, if all had gone well so far, approach you.
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Les événements avaient décidé de sa vie ; il avait gardé la tête hors de l’eau, les yeux fixés sur l’horizon le plus proche préférant ignorer plutôt que savoir ce qui l’attendait. Il ne voyait rien qui pût le libérer de sa condition d’esclave.

(Denoël, p.203)
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On ne peut pas lutter contre leurs armes et c’est comme ça qu’ils s’approprient les terres. Tu trouves que ça ressemble à une simple visite? Je te dis qu’ils sont déterminés. Ils convoitent le monde entier.

(Denoël, p.110)
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J'ignore ce qui se passait pour les filles et j'aimerais bien le savoir aujourd'hui. Peut-être que les filles quittaient tout simplement l'école, un jour ici, parties le lendemain. Et l'on savait qu'elles avaient été mariées. Mariées, cédées, brisées.
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Pourquoi ne pas être resté dans votre pays où vous pouviez vieillir en paix ? L’asile politique, c’est bon pour les jeunes, parce que ce qu’ils veulent c’est trouver de l’argent et gagner de l’argent, non ? Rien de moral à tout cela. La cupidité, c’est tout. On ne craint pas pour sa vie et sa sécurité, il n’y a que la cupidité. Monsieur Shaaban, un homme de votre âge devrait se montrer plus avisé.
À quel âge est-on censé ne pas être inquiet pour sa vie ? Ou ne pas vouloir vivre avec la peur ? Comment pouvait-il décréter que je courais moins de danger dans mon pays que ces jeunes gens qu’il laissait entrer ? Et en quoi était-il immoral de vivre mieux et en sécurité En quoi y avait-il là de la cupidité et du calcul ?
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J'ai appris à me taire sur les années qui ont suivi, même si je n'en ai presque rien oublié. Ces années sont inscrites dans la langue du corps, et ce n'est pas une langue que je peux dire avec les mots. Quand je tombe sur des photographies d'êtres dans la détresse, l'image de leur malheur, de leur douleur, trouve en moi un écho et je souffre avec eux.
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Je ne me suis pas dit qu'il me fallait être attentif à tout ce qui se passait autour de moi pour me souvenir plus tard de ces instants qui ont précédé le départ. Je ne me suis pas dit qu'il fallait retenir les images et les senteurs de ce moment là pour les stériles années à venir, lorsque surgirait du silence, me laissant tremblant d'un chagrin impuissant, le souvenir de la façon dont j'avais quitté ma mère si belle.
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Ce que l'on sait nous renvoie sans cesse à ce que l'on ignore, et nous amène à voir le monde comme si nous étions encore accroupis dans la flaque tiède des terreurs de l'enfance.
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« Pourquoi est-elle verte, la lumière ? demanda-t-il.
— C’est à cause de la montagne, dit Hussein. Quand, dans tes voyages, tu iras jusqu’aux lacs, tu verras que le monde est entouré de montagnes qui donnent au ciel cette couleur verte. Celles qui sont de l’autre côté des lacs forment la limite du monde que nous connaissons. Au-delà, l’air a la couleur de la peste, et les êtres qui le respirent, seul Dieu les connaît. Nous, nous connaissons l’est et le nord, jusqu’au pays de Chine à l’extrême est et les remparts de Gog et Magog au nord. Mais l’ouest, c’est le pays des ténèbres, des djinns et des monstres. Dieu a envoyé l’autre Yusuf* prophétiser dans le pays des djinns et des sauvages. Il t’y enverra peut-être, toi aussi.
— Vous avez été jusqu’aux lacs ? demanda Yusuf.
— Non, dit Hussein.
— Mais, autrement, il a été partout, dit Hamid. On voit bien qu’il n’aime pas rester chez lui, cet homme. »
Kalasinga avait ricané en écoutant Hussein décrire la lumière et les lacs – c’est des contes de fées, s’était-il écrié – mais ses compagnons savaient qu’il ne pouvait résister aux histoires de prophètes et de djinns. « Quel Yusuf ? dit-il.
— Le prophète Yusuf, qui a sauvé l’Égypte de la famine, répondit Hussein. Tu ne connaissais pas cette histoire ?
— Qu’y a-t-il à l’ouest, au-delà des ténèbres ? » demanda Yusuf.
Kalasinga claqua la langue avec irritation, il attendait l’histoire de la famine en Égypte, qu’il connaissait naturellement, mais il voulait l’entendre une nouvelle fois.
« On ne sait pas au juste jusqu’où s’étend ce désert, dit Hussein, mais j’ai entendu dire que pour le parcourir il faudrait marcher pendant cinq cents ans. C’est là que se trouve la Fontaine de Vie, elle est gardée par des goules et des serpents grands comme des îles.

*Le Joseph de l’Ancien Testament.
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Quand ils arrivèrent à leur campement, Kalasinga avait cuit du riz et préparé du thé. Hamid ouvrit un paquet de dattes et découpa des lamelles de poisson séché qu’ils mirent à cuire sur les braises.
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Je détestais l'entendre sonner, je détestais cette intrusion d'appels non désirés à toute heure du jour ou de la nuit, de gens qui s'adressent à moi, que je le veuille ou non, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, qui s'adressent à moi sans que je les aie vus arriver et que j'aie eu le temps de préparer une excuse courtoise, je détesterais qu'ils pénètrent chez moi par le biais de ce clairon, de cette chose qui sonne, stridule, grésille, et qu'ils exigent de moi une réponse polie.
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Je ne sais peut-être pas qui est Dieu, je ne me souviens pas de ses milliers de noms et de ses millions de promesses, mais je sais qu’il ne peut pas être ce tyran que vous adorez.
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Sur la montagne la lumière est verte. Elle ne ressemble à aucune autre. Et l'air est pur , on dirait qu'il a été lavé. Le matin, quand les rayons du soleil frappent le sommet enneigé, on a une impression d'éternité. A la fin de l'après-midi, près de l'eau, le son des voix monte vers le ciel. Un soir, nous nous sommes arrêtés près d'une cascade. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. On entendait Dieu respirer. [...] Tout bruissait, palpitait, bourdonnait...
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Youssouf avait l'impression de s'éveiller de mauvais rêve. disait à son compagnon que pendant l'expédition, il s'était senti comme un petit animal sans coquille, sans défense, misérable et grotesque, avançant péniblement dans la pierraille et les épines. La terreur qu'il éprouvait ce n'était pas de la peur, c'était comme s'il n'avait plus d'existence réelle, comme s'il vivait dans un rêve, à la limite de l'anéantissement. Il avait vu des choses qu'il n'aurait jamais pu imaginer.
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Ud-al-qamari: its fragrance comes back to me at odd times,
unexpectedly, like a fragment of a voice or the memory of my
be!oved's arm on my neck. Every Idd I used to prepare an
incense- burner and walk around my house with it, waving
clouds of perfume into its deepest corners, pacing the labours
it had taken me to possess such beautiful things, rejoicing in the
pleasure they brought to me and to my loved ones - incenseburner in one hand and a brass dish filled with ud in the other;
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Il y a des gens qui ont une opinion sur tout et qui n'hésitent pas à l'exprimer, des gens remplis de sagacité et de superbe dont la sagesse repose sur la conviction que tous les autres sont des imbéciles.
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C'est peut-être cela vieillir, quand le soleil et la pluie ont effacé les uns après les autres les contours et changé les images en une ombre pelucheuse.
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