AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alain Rey (108)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


De la nécessité du grec et du latin

Un essai très intéressant à lire suite à la réforme des programmes d'enseignement au collège de 2015. En effet, les auteurs dénoncent les préjugés qui font dire que l'enseignement des langues dites "mortes" - le latin et le grec, en ce qui concerne les ancêtres de la langue française- serait réservé à une élite et non pas à tous les petits élèves de France. C'est bien évidemment une idée préconçue qu'il est important de combattre, ne serait-ce que pour l'unique raison suivante: laissons les enfants être curieux! Le latin, tout comme le grec, ne se cantonnent pas à un apprentissage uniquement grammatical. C'est surtout l'occasion de découvrir des mécanismes langagiers, d'exercer sa curiosité pour d'autres époques, d'autres cultures, et de comparer avec les apprentissages dits "modernes" ou "vivants". Ainsi, de nombreuses langues étrangères romanes portent les traces, parfois même en plus grand nombre qu'en français, des langues latine et grecque. Même les scientifiques continuent d'utiliser le lexique d'origine de ces langues pour préciser leurs découvertes encore aujourd'hui!

Bref, si vous hésitez encore à inscrire votre collégien en cours d'apprentissage du latin ou du grec (si l'établissement dans lequel il est inscrit le propose encore...), lisez ce livre, de toute urgence!
Commenter  J’apprécie          122
4 Dialogues

Voici un tout petit ouvrage (42 pages) très original qui donne au lecteur de façon simple l’impression de devenir plus savant, peut-être plus intelligent.

François Cheng et Alain Rey se sont rencontré et ont dialogué, chacun tenant compte de sa culture et de ses origines de quatre thèmes comme :

• L’écriture

• Du charme au chant poétique

• Le vide

• L’homme, l’humain.



Et tout cela autour de l’histoire des mots et des concepts. Les deux textes sont écrits en regard, page de gauche pour François Cheng, page de droite pour Alain Rey et peuvent être lus indifféremment de deux façons. page après page ou le discours de chacun en entier.

Au fil de ces 42 pages on apprend beaucoup de petits choses et en particulier le fait qu’il existe beaucoup de similitudes parfois troublantes entre l’origine des mots des deux civilisations, malgré la différence évidente des signes scripturaux.

Commenter  J’apprécie          110
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

C'est aujourd'hui à cor et à cri que je dois battre ma coulpe et faire amende honorable auprès de Babelio et des Éditions Le Robert pour le grand retard que j'accuse dans la rédaction de cette chronique. Je suis effectivement extrêmement à la bourre et il y a belle lurette que cette dernière aurait dû être écrite. J'ignore pourquoi je l'ai laissée en rade et renvoyée aux calendes grecques alors que je n'ai nullement ressenti le besoin de prendre la poudre d'escampette à la lecture de l'ouvrage. À mon sens, l'ensemble s'avère en effet plutôt de bon aloi et peut en outre se révéler fort pratique pour ne pas tomber des nues et se retrouver dans la panade face aux mystérieuses subtilités de la merveilleuse langue qu'est le Français.



Sous l'égide du renommé Alain REY, de passionnés enquêteurs qui en connaissent un rayon sur la question décortiquent, expliquent et mettent en exergue 200 drôles d'expressions triées sur le volet de façon ludique et pratique.

Les éclairages que nous apportent ces experts font mouche et parviennent sans coup férir à amuser la galerie.

Habilement agencée, la passionnante compilation offre de plus au lecteur la possibilité de créer son propre itinéraire et d'y voyager à sa guise : à lui de choisir d'y flâner durant des lustres ou d'en picorer les informations avec parcimonie.



Pour moi, c'est toutefois par l'objet en lui-même que le bât blesse quelque peu. Son aspect relativement austère n'en fait pas un ouvrage très attractif et pourrait même malheureusement en rebuter certains.

Autre petit bémol : les interventions ponctuelles du comédien Stéphane De Groodt. Le boute-en-train ne s'est guère cassé la nénette et si les citations d'auteurs illustrent à bon escient les propos des fins limiers, loin de les saupoudrer d'humour comme on pourrait s'y attendre, les commentaires du joyeux drille apparaissent plutôt comme inutiles et inintéressants.



N'ayant pas la science infuse, je serais sans aucun doute en liesse si un second recueil, aussi divertissant et enrichissant que celui-ci, racontant 200 autres drôles d'expressions voyait le jour.

Commenter  J’apprécie          110
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

N°970– Octobre 2015



200 DROLES D'EXPRESSIONS que l'on utilise tous les jours sans vraiment les connaître – Alain Rey – Stéphane de Groot – Le Robert.



La langue française est riche et j'ai toujours plaisir à la lire sous la plume de bons auteurs parce qu'ils la servent correctement et font chanter les mots pour le plaisir du lecteur. Elle est certes la langue de la culture et à ce titre emprunte au passé sous forme de mots latins et grecs notamment mais aussi au présent, c’est à dire aux langues étrangères. C'est ainsi qu'une langue évolue, qu'elle est simplement vivante. Pour autant, celle que nous employons au quotidien s'inspire d'expressions que nous connaissons mais pour lesquelles nous aurions du mal, nous Français, à trouver une explication.



Dans cet ouvrage, Alain Rey, linguiste reconnu et un des principaux créateurs du dictionnaire « Le Robert » nous apporte ses lumières [sans oublier celles de ses collaborateurs] et Stéphane de Groot, comédien mais aussi magicien des mots y met son facétieux « grain de sel » c'est à dire sa note d'humour, encore que ses remarques m'ont semblé discrètes, et même si elles se veulent humoristiques, elles m'ont paru assez éloignées de ce que j'ai pu voir sur Canal+. J'ai même carrément mieux aimé le ton d'Alain Rey que celui de son acolyte. Autant dire que cette édition est placée sous le signe d'une certaine forme d'amusement à laquelle elle nous invite ; le propos, pour être tenu sur un mode badin n'en est pas moins sérieux et documenté et explore les sinuosités de la langue. C'est vrai que la présentation qui en est faite est ludique, pédagogique même. Toutes ces expressions qui font partie de notre langage quotidien ont bien sûr une signification précise que nous connaissons mais nous en ignorons bien souvent l'origine et l'évolution des mots qui la composent. En apprendre le sens en s'amusant n'est pas le moindre intérêt de ce volume qui explore pour chacune d'elles ses origines souvent latines mais encore bien plus souvent populaires. C'est rejoindre un peu Malherbe qui souhaitait que le langage des gens de lettres s'inspire de celui « des crocheteurs du Port au foin », c'est à dire un usage courant de notre langue. En revisitant nombre des expressions qui sont employées en français, cet ouvrage s'inscrit dans cette même volonté. L’auteur explique le sens de chaque formule, la remet dans le contexte souvent historique ou technique, note l’étymologie d'un mot, et sa déclinaison, son évolution qui avec le temps peut devenir parfois absconse, remarque son adaptation dans le vocabulaire courant et actuel, l'opposant parfois à l'usage qu'en font nos cousins québécois, en corrige éventuellement l'orthographe fautive, rectifie à l'occasion un sens erroné, montre tout ce que le langage moderne doit aux siècles passés, aux savants arabes comme aux parlers européens médiévaux, voire à l'ancien français, aux langues régionales, au vocabulaire cynégétique, rural, militaire ou maritime, avec même des précisons techniques souvent surprenantes et l'évolution parfois facétieuse ou carrément fausse que l’usage populaire en a fait. On n'oublie pas non plus de citer les auteurs [la liste en est impressionnante] qui se les sont approprié ou la définition plus classique qu'en donne le dictionnaire, le « Robert », évidemment ! Ce sont ainsi 400 pages de précisions qui enrichiront notre vocabulaire et nos connaissances ou expliqueront des phrases que nous employons chaque jour sans forcément en connaître le sens. Pour être un ouvrage ludique, il n'en est pas moins sérieux et savant puisque la bibliographie de référence est impressionnante tout comme les dictionnaires, celui de l 'Académie, mais pas seulement, qui ont permis son élaboration. Et puis, faire coïncider la sortie d'un tel livre qui ressemble à un dictionnaire (il en a au moins le classement alphabétique) avec la rentrée littéraire est plutôt une bonne idée.



Je ne sais pas ce qui a motivé ma sélection de la part de Babelio que je remercie pour ce choix dans le cadre de « Masse critique »[ainsi que les éditions Le Robert qui m'ont fait parvenir ce livre]. Ai-je été « trié sur le volet » selon la formule ? J'en doute. En tout cas, cela tombe plutôt bien et ce volume qui pour moi est riche d’enseignement, voisinera dans ma bibliothèque avec les nombreux dictionnaires et sera souvent consulté. Cet ouvrage a mérité de ma part une lecture attentive et tellement plaisante que je me permettrai, respectueusement bien sûr, de demander une suite à l'auteur, tant je pense qu'il fera « un tabac ».



Hervé GAUTIER – Octobre 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          113
Le Robert. Dictionnaire historique de la la..

En réfléchissant aux livres que j’emporterais sur une île déserte, pourquoi n’y avais-je pas pensé avant ? Le dictionnaire historique de la langue française sous la direction d’Alain Rey est une évidence pour moi. Il est chez moi en permanence ouvert sur une petite table, offert au premier regard qui passe. Et je dois dire, que c’est un vrai bonheur d’observer l’étonnement sur les visages, d’entendre les «ah bon ?», les «ça alors !» les «tu savais ça toi ?»

Chaque occurrence est une petite merveille, et se lit comme un roman. C’est dommage que ce «roman» soit trop long à transcrire.

Donc au hasard, carotte.

Carotte : n.f, d’abord garroite (1393) et carotte (1564), est emprunté au latin carota, lui-même emprunt tardif et populaire au grec karôton, l’un des noms de la carotte - avec staphulinos, dérivé de staphulê «raisin» (staphylo-) peut-être apparenté à kara «tête» (chère)

L’expansion sémantique du mot est tardive et limitée à quelques emplois figurés et analogiques. Utilisé essentiellement pour désigner la racine comestible et non la plante entière, - carotte - entre dans la phraséologie avec l’ancienne locution -ne vivre que de carottes- (1694) «mesquinement», puis - les carottes sont cuites - «c’est fini», que l’on trouvait antérieurement sous la forme - avoir ses carottes cuites - (1878) «être mourant».

L’expression - la carotte et le bâton - (d’où - politique de la carotte -) est récente (1966) et viendrait de l’anglais.

Par analogie avec la forme de la racine, on désigne par - carotte - un rouleau de feuille de tabac (carotte de tabac, 1723) d’où l’enseigne rouge des bureaux de tabac français.

Toujours par analogie de forme dans le vocabulaire technique, carotte désigne un échantillon cylindrique tiré du sol (1890).

Par analogie à la teinte orangée de la racine, il fournit un adjectif de couleur (1846) notamment pour qualifier des cheveux (1858), seul ou dans «poil de carotte» expression diffusée par le livre de Jules Renard - Poil de carotte - (1894).

Par allusion à la prudente lenteur avec laquelle on tire les longues carottes du sol - tirer la carotte à qqn - signifie, dans l’argot de la police (1784), «tirer les vers du nez».

Tirer une carotte (1831) a plus particulièrement le sens de «soutirer un peu d’argent» et, dans l’argot des casernes, «simuler pour obtenir une exemption de service». De là l’emploi de - carotte - à propos d’un avantage accordé pour obtenir la confiance d’un catégorie de subordonnés (1966).

Les principaux dérivés utilisent les valeurs figurées. CAROTTER v. s’emploie d’abord (1732) au jeu pour «jouer petit, mesquinement», sens repris en terme de bourse pour «jouer peu» (1835, Balzac) et qui semble provenir d’expressions comme «ne vivre que de carottes» (ci-dessus ). Le verbe a disparu dans ces emplois ; il s’est maintenu à l’intransitif pour «escroquer (qqn)» (v. 1840) et «escroquer (de l’argent) à qqn» (1842).

Dans l’argot des casernes, il avait pris le sens de - tirer une carotte -. /.../



Et ...Patati, Patata ... onomat, recouvre plusieurs onomatopées tirées d’un radical expressif - patt- qui évoque un bruit de choc, de coup, de galopade, de bavardage etc...

On relève d’abord - patatin-patata - (1524) puis - patati, patata- (1727) pour indiquer un galop, une course. Avec le sens moderne de « long bavardage», on rencontre d’abord la forme - patatin patatac (1650), - pati, pata - (1651), - patati ! patata ! - (1809) et - et patati, et patata - (1816). C’est le même radical qu’on retrouve dans le français d‘ Afrique du nord «patin couffin», de même sens.



Tout un pataquès ! qui vient d’une faute de liaison - je ne sais pas-t-à qu’(qui) est-ce- .... mais ça, c’est une autre histoire.



Commenter  J’apprécie          110
Le Français, une langue qui défie les siècles

Petit essai passionnant pour ceux qui s’intéressent aux multiples évolutions de notre langue, par ses emprunts, ses assimilations ou ses innovations. Depuis la présentation des langues qui ont précédé le français moderne (gaulois et latin), jusqu’à la crise de l’orthographe contemporaine, ce livre nous rappelle que langue ne rime pas avec pureté et qu’il faut la comprendre avant tout comme un matériau transposable et adaptable à toutes sortes de pratiques.
Commenter  J’apprécie          110
Dictionnaire Historique de la Langue Français..

Pourquoi vous parler aujourd’hui d’un dictionnaire en deux volumes de près de 3000 pages? Vous vous doutez bien que je n’ai pour le moment pas lu la totalité et pourtant je l’emmènerais sans hésiter sur une île déserte. Personne n’a dit après tout que l’on était limité sur notre îlot à un certain poids. En l’occurrence, ici, c’est le poids de la connaissance. Alain Rey qui nous a quitté il y a peu, a mainte et mainte fois remanié cet ouvrage qui décortique les mots depuis leurs origines historiques et géographiques, nous ouvrant les yeux sur leurs multiples sens et sur leurs dérivés inattendus. Saviez-vous que « copain » dérivé du mot « pain » signifiait « celui qui partage le pain avec quelqu’un » ? Un de mes professeurs nous disait que nous pouvions dormir tranquille si nous avions appris au moins une chose dans la journée. Je vous garantis qu’avec cet ouvrage d’une grande qualité ce rôle est largement rempli. De mon côté je le picore par besoin ou par envie et j’adore ça. Un recueil précieux que j’aurai plaisir à transmettre.
Commenter  J’apprécie          102
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour ce livre reçu lors de l'opération masse critique.



Ce fut une chouette lecture!!! Elle m'a permis de découvrir de nouvelles expressions, mais aussi de redécouvrir le sens premier ou les sens cachés d'expressions utilisées tous les jours.

Les interventions, quelque peu loufoques et décalées de Stéphane De Groodt, ses re-interprétations des expressions donnent un point d'humour à ce livre, le rendant encore plus plaisant!

Commenter  J’apprécie          100
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

D’ores et déjà, je vous le dis, je suis tombé dans le panneau, j’ai cédé à la tentation de faire ma critique en mettant en exergue et à bon escient quelques unes de ces drôles d’expressions, mais à la bonne franquette, comme il se doit et pour amuser la galerie. Voilà donc un bouquin qui devrait faire un tabac (peut-être même un carton) dans les librairies en cette fin d’année, car c’est un cadeau idéal pour tous les curieux et les amoureux de la langue française. Sans se casser la nénette, les auteurs, sous l’égide d’Alain Rey, nous expliquent l’étymologie d’expressions comme : Il y a belle lurette et ça fait des lustres (ou d’autres du même acabit), nous renvoyant au parler populaire du moyen-âge ou à l’Histoire Romaine. Les expressions sont remises dans leur contexte avec des citations littéraires de bon aloi ou avec quelques bons mots de ce boute-en-train qu’est Stéphane De Groodt. On peut le lire de A à Z ou en piochant au hasard. Il nous montre la richesse de notre langue et sa vitalité. C’est pas du pipeau, ce bouquin fait mouche, il est à croquer, après sa lecture, on se porte comme un charme. J’espère qu’il fera florès et qu’il y aura un 2ème tome, car de ces expressions, il y en a à foison (celle-ci pourrait y être). Bon, là je suis à la bourre, alors je mets les bouts (celle-là aussi). Voilà.
Commenter  J’apprécie          101
Littré. L'humaniste et les mots

C’est quelqu’un qui me connait bien qui m’a offert ce livre.

Pensez le roi du dictionnaire mis en musique par le prince des mots ! Curieux, tout le monde connaît LE Littré mais on connaît bien peu la vie de son auteur, un illustre inconnu en quelque sorte.



Il pris son temps pour atteindre la notoriété, c'est la publication de son dico à partir de 1863 qui le fit atteindre la notoriété Je vous l'accorde Littré n'a pas une tête de rigolo, c'est un sérieux cet homme, un bosseur, un érudit austère et tolérant à la fois, un bourreau de travail. Et puis d'abord qu'est ce que vous avez contre les lunetteux



Son père imbu des idées révolutionnaires de l'époque et un peu obsédé par les études, envoya son fils dans un lycée de prestige, Emile fréquenta donc Louis le Grand , son père mis à sa disposition une excellente bibliothèque.

Quand fut venu le temps de choisir une voie professionnelle Littré choisit la médecine. Il est prêt à passer son doctorat quand son père meurt et la famille restant sans ressources il va donner des cours de Latin et de Grec et entamer une carrière de journaliste pour gagner sa vie.

Il entre comme journaliste au journal Le National. Plus tard il reprend ses études et assiste à des conférences qui lui permettront de livrer des articles à des revues spécialisées sur des sujets aussi variés que les épidémies ou les découvertes de Cuvier.



Il va s'atteler à la rédaction d'un livre sur Hippocrate qui lui ouvrira les portes de l’Académie des inscriptions et belles lettres. Le début de la célébrité. Bien sûr pour nous il reste le père du dictionnaire qui porte son nom, mais avant cela il est aussi un traducteur, il maîtrise rien moins que le latin et le grec évidemment mais aussi l'anglais, l'allemand, l'italien et un peu de sanscrit pour faire le bon poids.

Il travaille d'abord à un dictionnaire de médecine et de chirurgie. Puis il conçoit son grand projet qui va être accepté par les éditions Hachette, Louis Hachette a été un condisciple de Littré à Louis le Grand.

Son grand oeuvre l'occupa de 1847 à 1865 !!! Une méthode de travail parfaite, une érudition sans faille, et un travail de titan vont faire du dictionnaire un événement littéraire. Un travail de lexicographe patient, complet, sûr. L'usage de chaque mot est détaillé, les divers sens sont passés en revue et sont étayés d'exemples pris dans les meilleures oeuvres de la langue française. Au mois d'août 1870, Littré fit transporter tous ses documents soit 415 636 feuillets et huit caisses de bois blanc pour les mettre à l'abri dans les sous-sols de la maison Hachette hors de portée des obus allemands.

Ce travail méritait bien un siège à l'Académie Française, oui mais Littré est un républicain et un athée farouche. Pour les milieux bien-pensant il est le diable. Le très fameux Mgr Dupanloup s'oppose à son admission (rappelez vous le père de Marcel Pagnol se moquant de Mgr Dupanloup dans "la gloire de mon père") et Littré échoue.



Il prendra sa revanche sur le saint homme et entrera sous la Coupole le 30 décembre 1871. Littré n'était peut être pas toujours un homme exemplaire du moins si l'on en croit cette anecdote rapportée par Alain Rey



«Littré se livre à des débats indécents avec une domestique, qu'on imagine jeune et accorte. Sa sérieuse épouse s'en avise et, choquée, mais sans perdre son sang-froid: Monsieur, je suis surprise!

A quoi le philologue réplique : Non, madame, vous êtes étonnée. C'est nous qui sommes surpris.»



Le 8 juillet 1875, Il est reçu au Grand Orient de France en même temps que Jules Ferry, une grande publicité fut faite à l'évenement. A la fin de sa vie il réaffirme ses convictions matérialistes et agnostiques sans jamais chercher à dénigrer la foi

« je suis sans regret d'être en dehors de ces croyances, et ne puis découvrir en moi aucun désir d'y rentrer. »



C'est ce qui rend très suspecte sa soi disante conversion orchestrée par sa femme et sa fille toutes deux ferventes catholiques.

Il fut enterré au cimetière Montparnasse.

Pour les amateurs de mots cette biographie se lit d'une traite. Alain Rey nous dit que Littré avait " une obsession : connaître " et qu'il mérite le beau nom d'humaniste.
Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          100
Mille ans de langue française, histoire d'une..

Histoire de la langue certes, mais aussi histoire tout court et histoire de la littérature. Une somme - qui n'use jamais de jargon mais rend vivante l'évolution de la langue du bas latin parlé jusqu'aux tragédies de Corneille et Racine.

Les auteurs montrent comment le phénomène linguistique est certes dépendant du politique pour une part (extension du domaine royal et du "françois", exil des protestants après la révocation de l'édit de Nantes par exemple) mais aussi indépendant (résistance du basque, communautés francophones dans l'Empire et inversement).

Ils montrent aussi comment la langue française joue avec les langues avoisinantes (anglais, espagnol, italien, néerlandais) dans un monde d'échanges permanents dans un sens comme dans l'autre.

Malgré ses quasi huit cents pages j'ai "dévoré " ce livre comme un roman.
Commenter  J’apprécie          90
Mes émotions en expressions

Je commençais à m'ennuyer comme un rat mort, cet album est arrivé à point nommé avant de me rendre à un rendez-vous chez un ophtalmologiste. Ce fut réussi, je n'ai pas vu le temps passer ! J'ai constaté que je connaissais et utilisais la plupart des expressions ! les explications des auteurs sont très pédagogiques et pleines d'humour. J'ai adoré les illustrations, destinées plus particulièrement à un jeune public... mais elles feront sourire les grands-pères et les grands-mères, même s'ils ne sont plus très jeunes et parfois tristes comme des bonnets de nuit... expression à mettre aux oubliettes, puisque le bonnet est prohibé pour dormir ! Un album à consulter sans modération, et pourquoi pas en famille... idée cadeau pour Noël ? La typo est excellente, j'ai même pu regarder les illustrations sans mes lunettes ! Un grand merci aux organisateurs de Masse critique et aux Editions Le Robert, j'ai passé un bon moment !
Commenter  J’apprécie          90
Le réveille-mots

Je ne connaissais pas la rubrique radiophonique matinale de Alain Rey et j’ai sans aucun doute été privée de bien des moments agréables. Mais je me suis consolée à la lecture de ce petit « Réveille-mots ». Une revue des mots et du jargon de nos politiciens, journaleux et autres sondeurs, notamment en période électorale, ici le millésime présidentiel 94-95. Chaque mot est décortiqué, trituré, mastiqué avec talent, finesse et érudition surtout. Un recueil savoureux et plein de malice. Sa lecture ou relecture, à la veille du nouveau carrousel 2017, ne perd rien de sa saveur, tant la charrette des mots galvaudés dont on nous paye est restée la même.

Je prends date de renouveler ce festin, dès que possible, et j’inscris pour commencer dans mon pense-bête son « Trop forts, les mots ! » car décidément oui, avec Alain Rey, ils sont trop forts les mots.

Commenter  J’apprécie          90
Le Voyage des mots : De l'Orient arabe et p..

Après avoir pris plaisir pendant des années à écouter le ''mot de la fin'' sur France Inter, j'ai eu à nouveau l'impression d'entendre Alain Rey. Ses mots nous font voyager, son érudition nous comble.



Cette fois, il nous transporte en Orient (arabe, persan, turc) pour comprendre comment un grand nombre de mots de cette origine sont parvenus dans la langue française.



Mais ce livre ne serait pas ce qu'il est sans les magnifiques illustrations de Lassaâd Metoui qui croise aussi les cultures: de la tradition de la calligraphie à l'art moderne, Metoui donne du sens aux mots.



Rey-Metoui, Occident-Orient, deux cultures de rencontrent et nous plongent avec délice dans l'étymologie.



Un livre à picorer, et à se faire offrir séance tenante!
Commenter  J’apprécie          90
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

aucune surprise.... malheureusement, cela se déroule par l'ordre alphabétique, aucune expression ignorée, en effet que des expressions de bien tous les jours, quant aux explications, elles n'offrent pas d'étonnement.



Je me suis fait emballer par ce personnage sur des chaines, stations radio... lorsqu'il est mort... j'étais curieuse, mais franchement, il n'y a pas de quoi sauter au plafond, comme on dit, ou comme qui dirait.

Décue, c'est le minimum.
Commenter  J’apprécie          80
La petite encyclopédie de l'art

Un panorama plutôt large de l'histoire de l'art. La présentation suscite la curiosité, et les pages se tournent avec plaisir. Accessible et instructif.



En fin de livre, on trouve de courtes biographies de 100 artistes majeurs. Bien pour une première approche.
Commenter  J’apprécie          80
Dictionnaire Le Petit Robert de la langue f..

Vous recherchez peut-être une idée de cadeau ?

Je vous suggère de penser à l'édition des 50 ans du PETIT ROBERT de la langue française ! Je viens de la recevoir grâce à "Masse critique" et à la diligence de son éditeur que je remercie très chaleureusement. C'est un livre incontournable dans une maison, version papier vous l'avez toujours sous la main ! il est également possible de le consulter version numérique pour les bien connectés !

Le Petit Robert en ma possession depuis 1977 commençait à donner des signes de fatigue, je l'ai tellement compulsé. Bien sûr je ne vais pas vous faire croire que je viens de lire entièrement cette dernière édition ! C'est trop tôt ! Mais j'ai eu la très bonne surprise d'y découvrir une nouveauté : les reproductions, "illuminations", tableaux originaux de Fabienne Verdier, artiste peintre dont j'avais lu "Passagère du silence" publié en 2003. Et je ne voulais pas tarder à vous faire part de mon admiration !

Dans ce dictionnaire préfacé par Alain Rey, on retrouve une langue bien vivante, un outil indispensable à la compréhension et à la communication, le résultat d'une belle et longue collaboration qui nous tiendra compagnie et nous aidera à préciser, clarifier notre pensée et nos écrits pendant de longues années. Encore merci !





Commenter  J’apprécie          82
Le Voyage des mots : De l'Orient arabe et p..

Au fond quel plus beau voyage que celui des mots ? Surtout lorsqu'il a pour guide un spécialiste comme Alain Rey! Cerise sur le loukoum, Lassaad Metoui y ajoute la poésie visuelle du graphisme de l'arabe. Un beau livre à s'offrir et à offrir...
Commenter  J’apprécie          80
Encore des mots à découvrir - Nouvelles chroniq..

Que dire de plus sur le grand Alain Rey qui n'a pas déjà été dit? Qu'on le lise de la première à la dernière page, ou que l'on picore, le plaisir reste permanent et les éclairages apportés par l'auteur sur les mots de l'actualité sont efficaces et pleins d'humilité. Il nous manque terriblement!
Commenter  J’apprécie          70
200 drôles d'expressions que l'on utilise tous..

Je n'allais tout de même pas renvoyer aux calendes grecques la chronique d'un ouvrage aussi passionnant que celui d'Alain Rey! Dès potron minet donc, branle-bas de combat! Notre spécialiste fouille comme un joyeux drille dans la vieille langue française depuis des lustres! On peut dire qu'il fait un tabac avec ses expressions triées sur le volet. Jamais à côté de la plaque, ce linguiste émérite part en goguette sur les sentiers battus du langage et sans coup férir fait florès en nous expliquant l'origine de tournures existant parfois depuis belle lurette. Et ne croyez pas qu'il parle en collet monté : les explications à la bonne franquette abondent. Même si vous êtes bouché à l'émeri ou agité du bocal, vous finirez par en connaître un rayon et épater la galerie lors du prochain dîner mondain! Bon, je ne vais en faire tout un pataquès si vous ne partagez pas mon avis, mais je me suis tout de même cassé la nénette pour intégrer pas mal de ces expressions dans ma chronique. Surtout ne déclarez pas forfait, c'est à juste titre un ouvrage à posséder même si on n'est pas plein aux as. Les autres, à côté, c'est de la roupie de sansonnet. Allez, je regagne mes pénates, je suis à la bourre…
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Rey (472)Voir plus

Quiz Voir plus

200 drôles d'expressions

DÉCLARER FORFAIT Connaissez-vous vraiment cette expression ? Ce forfait n’est ni un crime, ni un prix fixé d’avance. Quel sport lui a donné un tout autre sens ?

Le judo
Les courses hippiques
La natation
La formule 1

8 questions
948 lecteurs ont répondu
Thème : 200 drôles d'expressions que l'on utilise tous les jours sans vraiment les connaître de Alain ReyCréer un quiz sur cet auteur

{* *}