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Critiques de Alberto Moravia (266)
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Le Conformiste

j'ai lu "le conformiste" par hasard, trouvé sans doute dans une brocante et qui traînait chez moi ; plus que par la peinture du fascisme, qui finalement ne me semble pas le thème principal, c'est surtout l'interrogation sur l'identité qui m'a frappée : l'homosexualité, masculine et féminine est un fil directeur (étrangement cela n'apparaît pas beaucoup dans les critiques) ; j'ai beaucoup aimé le début, le chapitre sur l'enfance et la "chasse aux lézards" puis l'agression par Lino, et la préparation du mariage avec Luisa, mais à partir du voyage à Paris, les invraisemblances m'ont gênée ; le personnage de Lina, dont Marcel (ou Marcello) tombe amoureux au premier regard, mais qui est au contraire complètement fascinée par sa jeune épouse "sotte", m'a semblé entraîner l'histoire dans une autre direction. La réapparition de Lino à la fin du roman est difficile à accepter, mettons qu'il s'agit d'un "spectre"...

Mais cette lecture m'a donné envie de découvrir Moravia !
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Le Conformiste

Marcello ! Non, ce n'est pas celui qu'Anita Ekberg poursuivait de ses pulpeux atours autour de la fontaine de Trévi, aux grandes heures du cinéma italien. Ce Marcello-là, n'a aucune disposition pour la Dolce Vita. Enfant, il a été persécuté par ses camarades d'école qui le trouvait efféminé. Il se sent différent, fait preuve de cruauté vis-à-vis des animaux et échappe de peu à un pédophile. Quand on se sent différent, que les autres vous le font méchamment comprendre, il est très difficile d'accepter sa différence. Marcello aspire à rentrer dans le rang et à la normalité la plus banale. Il fera tout pour se conformer à la norme, sociale, sexuelle, affective, politique. Et lorsqu'il devient un obscur mais ordinaire fonctionnaire, dans cette Italie de la fin des années trente, cela signifie aussi se compromettre et prêter main forte (ou faible) aux basses besognes d'un régime dictatorial.

« Dans son désir de se soumettre à une norme quelconque, il n'avait pas choisi celle de la religion chrétienne qui défend de tuer, mais bien une autre, toute différente, politique celle-là et de fondation récente, à laquelle le sang ne répugnait pas. »

C'est glaçant, d'autant que le personnage n'éprouve en général, aucune émotion, n'a d'empathie pour rien ni personne, même pas pour le fascisme et ses dirigeants sur lesquels il ne se fait aucune illusion. Il est fasciste parce que c'est la norme et parce qu'il éprouve… «Une aspiration à être normal; une volonté d'adaptation à une règle reconnue et générale; un désir de ressembler à tous les autres puisque, être différent signifiait être coupable. »

Et si nous tentions, cinq minutes, de quitter le conformisme qui cantonnerait ce roman à une énième condamnation du fascisme. Oublions un peu le fascisme, il appartient au passé, même s'il renaît perpétuellement sous d'autres formes, dans d'autres lieux, en se drapant d'autres oripeaux, avec la même bêtise, la même lâcheté et les mêmes bassesses. Ce serait, à mon sens, particulièrement réducteur pour ce roman, à l'écriture fluide et à la lecture facile, qui mérite mieux que quelques larmes de crocodile à verser sur un passé tragique : «C'était donc cela le passé : ce vacarme devenu silence, cette ardeur désormais éteinte auxquels la matière même du journal, ce papier jauni qui, avec les années, s'effrite et tombe en poussière, prêtait un caractère vulgaire et médiocre. le passé était fait de violences, d'erreurs, de duperies, de futilités, extravagantes et qui assourdissent… seules choses que, jour par jour, les hommes trouvaient dignes d'être publiées et transmises à la postérité. La vie normale et profonde était absente de ces feuillets… »

C'est avant tout un roman sur la différence, la culpabilité, le refoulement, le besoin d'être accepté, d'être considéré comme normal, d'appartenir au groupe et, pour finir, sur le manque d'empathie.

« Et se découvrir insensible, c'était se découvrir guéri. » C'est bien souvent, ce manque d'imagination et d'empathie, qui conduit des individus ordinaires, assurés qu'ils sont d'être en conformité avec les autorités ou l'air du temps, à se conduire, vis-à-vis de ceux qu'on leur a désigné comme différents, comme la lie de l'humanité. C'est autant valable pour les sicaires nazis ou mussoliniens, que pour les nervis des goulags soviétiques et les égorgeurs d'otages ou les crucificateurs d'aujourd'hui.

Mais quid de l'homo occidentalus qui écrit ce billet ou qui le lit en cet instant ? Il n'a pas de sang sur les mains, mais est-il, pour autant, prêt à accepter ou à cultiver sa différence. Ne ressent-il pas le même besoin de se conformer ? N'est-il pas ravi de penser ce que la majorité pense (les médias sont là pour penser à votre place), sans s'être trop documenté ni interrogé ? N'est-il pas ravi de porter les mêmes vêtements, de manger les mêmes repas que ses voisins ou de faire un cadeau à son conjoint le 14 février en même temps que tout le monde ? N'est-il pas heureux de s'en aller chanter, hurler, conspuer et insulter dans un stade, qui l'arbitre, qui l'adversaire, qui le joueur qui ne se conforme pas à ce qu'on attend de lui ? Aussi anonyme qu'on peut l'être, perdu dans une foule, ne se sent-il pas assez fort et invulnérable pour ne pas résister à la tentation de se montrer sous un jour dont il aurait honte s'il était tout seul ?

N'accablons pas (trop) le vulgum pecus car l'Epoque est, elle-aussi, à la conformité, si ce n'est au conformisme. Ces normes énormes dont on finirait par se demander si leur seul but n'est pas d'assurer la subsistance d'une armée de normeurs s'acharnant sur le dos de normés redoutant tous de ne plus être conformes. Tout cela est-il bien normal ? Attention, car, dans l'industrie, les produits non conformes vont au rebus. le Conformisme n'est-il pas un des symptômes d'une société totalitaire ?

Allez, je dois vous quitter, on m'attend pour le Contrôle technique. Pourvu qu'ils ne trouvent rien d'anormal.

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Le Conformiste

On aurait grande peine a identifier la fêlure originelle, celle qui entraîne le (anti) héros de Moravia dans cette quête de normalité. L'auteur nous glisse dans la peau du fasciste, ou plutôt, de son bras armé. L'écriture est délicieuse, précise, riche de cette capacité de nous faire appréhender toute la complexité du personnage, pourtant « détestable », qui nous est présenté ; toute la complexité de l'âme humaine, pour ainsi dire.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Le Conformiste



Enfant, Marcel coupait des roses, tuait des lézards et en tirait une grande satisfaction. Il se posait des questions sur son comportement et essayait d'en parler avec ses parents, peu présents et indifférents, et à son petit voisin qui lui renvoyait incompréhension et réprobation. Ce petit voisin, il avait bien envie de le tuer aussi, mais c'est son chat qui mourra.

Un peu plus tard, moqué à l'école du fait de son manque de virilité, il rencontre un chauffeur de maître, ancien prêtre pédophile, qui l'attire dans sa demeure en lui promettant un pistolet. Repoussant ses avances, Marcel le tue accidentellement.

Nous retrouvons Marcel, une vingtaine d'années plus tard, à l'époque de l'Italie fasciste, hanté par ses crimes et rongé par la culpabilité. En proie à ses démons intérieurs et à la crainte de devenir fou, son père étant interné en hôpital psychiatrique, il décide d'accéder à la normalité, et de se fondre dans le collectif. Pour cela il tire un trait sur sa personnalité, tend à se conformer aux normes sociales, et se marie avec une jeune femme simple, qui lui parait correspondre à ses nouvelles aspirations de bien-être matérialiste.

Fonctionnaire dans un ministère, il lui est bientôt proposé de participer à une mission à Paris dont le but est l'élimination d'un ancien professeur, opposant au régime de Mussolini.

Moravia nous offre le portrait d'un homme torturé qui tente de lutter contre ses pulsions, et dont la problématique personnelle épouse parfaitement les valeurs d'un régime dictatorial. Nous ne sommes pas loin de la banalité du mal. L'individu perd ses repères moraux pour viser l'atteinte d'un idéal de pureté qui le laverait de ses pêchés.

Marcel est un être profondément triste, sans affection dans l'enfance, et détaché de lui-même et des autres plus tard. Il tente de prendre en main sa destinée mais il plonge dans le crime pour s'absoudre d'un autre crime qu'il pense avoir commis.

Un beau roman, d'une rare intelligence assortie d'une écriture limpide, dans lequel il faut suivre le raisonnement aux accents philosophiques de Moravia, autour des notions du bien et du mal, de la normalité et de la différence, de la culpabilité, et où apparaissent des éléments autobiographiques, comme l'indifférence et la froideur entre les membres d'une famille dysfonctionnelle.



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Le Conformiste

Le Conformiste nous plonge au coeur de l'Italie fasciste de Mussolini. Une époque que j'avais peu étudié pour ma part, et qui par conséquent m'intriguait. Une seconde raison pour laquelle je souhaitais découvrir ce livre fut d'y voir un parallèle avec la société de 2021. Dans un époque actuelle de conformisme généralisé (comme par exemple le port du masque obligatoire), nous voyons tous les jours à quel point l'individu est prêt à se soumettre à une autorité morale supérieure quitte à renier ses propres convictions. Je m'attendais donc à ce que ce livre m'apporte des éléments de réponses à mes questionnement sociétaux.



J'ai été dès les premières pages séduit par le style d'écriture. Le livre s'ouvre sur l'enfance du personnage principal (dont le nom a été francisé) se lisant comme un roman. Le vocabulaire est riche et les métaphores sont nombreuses. Un autre point fort du livre sont les qualités introspectives des personnages proposées par l'auteur. Le lecteur ne peut être qu'en empathie avec les questions existentielles que se posent le personnage principal faisant écho à ses propres introspections et dissonances morales. Le personnage principale, dont le lecteur va suivre l'évolution de sa vie tout au long du livre, livre à coeur ouvert ses mécanismes de son fonctionnement psychologique donnant des indices et des clé de compréhensions sur la thématique initiale.



Néanmoins aucune interprétation directe n'est faite par l'auteur et finalement 'Le Conformisme' est davantage un miroir ouvert la sur la psychologie humaine qu'un livre de vulgarisation des mécanismes psychologiques.



'Le conformiste' se lit avec plaisir et apporte un regard intéressant sur notre propre condition. Je recommande fortement la lecture de ce livre.

















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Le Conformiste

Il Conformista


Traduction : Claude Poncet





Marcello est un enfant solitaire et intelligent, issu de l'union mal assortie d'un riche quinquagénaire et d'une jolie femme beaucoup trop superficielle et bien peu maternelle. Il n'a pas encore dix ans lorsque se pose pour lui, dans cette Italie pré-fasciste et sur laquelle pèse depuis des siècles la chape plombée de la Sainte Eglise Romaine & Apostolique, l'antique et éternelle question du Bien et du Mal


Comme nous tous, à un moment ou à un autre de notre âge tendre, quand nous cherchions nos repères, Marcello a envie de faire le mal pour le mal et même de tuer. Son problème, qui décidera de son existence tout entière aussi sûrement que les angoisses sexuelles de l'enfance et de l'adolescence peuvent décider d'une perversion fatidique de l'instinct de vie, c'est que, devant ses doutes et ses interrogations, il n'y a personne pour éclaircir les premiers et répondre aux secondes.


Marcello en conclut donc qu'il est foncièrement anormal - et mauvais - et qu'il est de son devoir, s'il veut survivre, de faire coïncider du mieux qu'il peut cet instinct de mort avec une vie de routine où faire le mal et tuer seront sanctifiés par les autorités en place.


Ce piège dans lequel il va s'enfermer sans en avoir conscience va se trouver renforcé par deux événements extérieurs :


1) la folie violente dans laquelle son père va sombrer


2) et le meurtre d'un chauffeur pédophile et prêtre défroqué, Lino, que Marcello se voit plus ou moins contraint d'accomplir.


Avec de telles références, Marcello est prêt à devenir un agent de renseignements impeccable, auquel, un jour, le gouvernement mussolinien confie une mission de confiance.


Ce qu'il y a de proprement admirable dans ce roman au style dense et hautement littéraire, c'est la réflexion à laquelle Moravia, pourtant très orienté à gauche, se livre sur tous les petits, tous les humbles, qui succombèrent aux attraits du fascisme.


Si Moravia ne les excuse évidemment pas, lui qui fut pourtant traqué par les agents du Duce ne les condamne pas pour autant. Avec la froideur voulue et l'habileté d'un très grand chirurgien, il dissèque au scalpel non pas un régime, pas même des individus bien précis comme Mussolini et son premier cercle de favoris, mais un peuple tout entier et, au-delà ce peuple - celui de Moravia - l'Humanité telle qu'en elle-même.


Un livre fascinant, tout à la fois pudique et cynique, une analyse unique de ce moment où, tous tant que nous sommes, nous sommes prêts à basculer dans le Mal et où, pourtant, certains trouvent la force de ne pas céder au vertige. Y a-t-il un facteur "chance" ? n'y en a-t-il pas ? Pour Marcello, en tous cas, le lecteur finit par penser que, quelque part, non, il n'a pas eu de chance ... ;o)
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Le Conformiste

De ce récit,émerge le grand thème moravien du rapport entre l'homme et la société.
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Le Mépris

Le mépris, c'est la fin d'une histoire d'amour, et c'est l'histoire de la transformation de ce sentiment merveilleux en le rejet de l'autre qu'autrefois on adorait. Ricardo partage sa vie avec Emilia tandis qu'il se passionne pour le théâtre. Il vit en écrivant des scenarii de films sans envergure, ce qui lui permet d'acheter un appartement pour son couple. Toutefois, les premiers instants dans ce nouvel appartement augurent de la fin inéluctable qui s'annonce.

Le mépris, c'est le sentiment que commence d'éprouver Emilia à l'égard de Ricardo tandis qu'un tiers, Battista, producteur de film avec lequel travaille Ricardo, s'immisce dans cette relation qui devient orageuse. Le roman pose la question de la possession - symbolique, passionnelle - de l'autre et de l'essence de l'amour, thème, on en convient aisément, sinueux et passionnant à souhait.
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Le Mépris

Moravia a écrit là l'un de ses meilleurs livres. Outre le questionnement circulaire et dramatique du héros, qui cherche désespérément à comprendre pourquoi sa femme, non seulement et soudainement ne l'aime plus, mais aussi le méprise, il y a dans ce roman une mise à nue de l'incompréhension entre les êtres, de leur incommunicabilité et aussi de la dureté des rapports amoureux quand ceux-ci tournent mal. Le héros comprend sans comprendre, se réfugie dans le déni en rejetant toute culpabilité (qui le ronge pourtant), refusant l'explication pourtant soufflée par un autre personnage du roman (le metteur en scène) qui lui fournit une explication psychanalytique des relations entre Ulysse et Pénélope, laquelle se révèle la pierre angulaire de la rupture.

Il faut passer outre la vision de la femme au foyer que Moravia trimbale avec lui, celle d'un homme de son temps (né en 1907) et qui, après la révolution féministe des années 70, paraît bien rétrograde et patriarcale. Mais cet écueil ne doit pas empêcher le lecteur d'apprécier la subtilité des réflexions et la force poignante du roman.

Par ailleurs c'est remarquablement écrit (ou remarquablement traduit...).

Un chef d'oeuvre à mon sens.
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Le Mépris

Ce livre est une référence pour moi. J'ai découvert Moravia en cours de Français en 1ère. Le prof nous a passé un film de Godard, le mépris. M.Piccoli est magnifique, je l'avais vu quelques semaines auparavant dans le Dom Juan ou le festin de pierre de marcel Bluwal. Et puis je suis comme beaucoup tombé amoureux de Brigitte (Bardot).. c'est vrai qu'elle est divine.

Ce film est complexe et je n'ai pas forcément saisi toutes les références distillées par Godard. J'ai donc acheté le livre et depuis de nombreuses années il n'est pas dans un coffre mais bien dans ma bibliothèque, à portée de main..

Moravia excelle dans la description de la complexité humaine, dans l'incommunicabilité des personnes. Emilie va s'éloigner de son mari de plus en plus jusqu'au point ou elle va le mépriser. Il y a de la violence, non pas les mots ni par des scènes mais juste par le fait que ces 2 personnages ne se comprennent plus, ne peuvent plus trouver les mots justes pour se dire les choses. Moltoni, son mari accepte d'écrire le scénario d'un film car il y a de l'argent au bout et il pense faire plaisir à sa femme, qui elle préférerait revivre dans la simplicité d'un amour comme auparavant. Ce livre écrit en 1954 parle déjà d'une société matérialiste, des problèmes de société , de la place de l'homme et de la femme dans un couple... Emilie méprise son mari car il a commencé à la juger, et là ou il y a jugement, il n' y a plus de place pour l'Amour. Lui cherche à savoir pourquoi elle le méprise, elle ne répond jamais ou uniquement par allusions, Ils s'aiment, ils veulent encore s'aimer, ils ont besoin l'un et l'autre de cet Amour et pourtant ils ne se comprennent pas. Le Mépris est totalement d'actualité. Une fois le livre refermé, on ressent une étrange sensation, car c'est un peu de Nous que ce livre dévoile.
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Le Mépris

Une perle! Mon deuxième Moravia et cela a dépassé largement mes attentes. Le paysage pittoresque de Capri contraste magnifiquement avec l'exploration déprimante qu'offre l'auteur d'un mariage qui vacille. Que ce soit le monde du cinéma, des scénaristes et celui de l'Odyssée d'Homère, tout s'imbrique parfaitement avec l'intrigue amoureuse du roman. Je me suis un peu reconnu dans ce narrateur sensible et idéaliste. On est dans la sensualité, le psychologique et jamais dans le spectaculaire (qui plaît tant à ce cher Battista). Lisant ce roman on peut presque s'imaginer à Capri sur une falaise abrupte face à la mer. La fin est digne des meilleurs films de Christopher Nolan. Il me tarde de voir l'adaptation filmique de Godard.
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Le Mépris

J’adore Moravia que j’ai découvert ado avec 1934. Depuis, je me fais régulièrement un petit plaisir en en lisant un nouveau au fil des années. Je m’étais gardé Le mépris, car j’avais en tête les images du film de Godard et je craignais d’être en quelque sorte « contaminé », que mon imagination ne fut pas libre de s’exercer à la lecture des pages de Moravia. Ce ne fut absolument pas le cas, tant est puissant le verbe moravien. Dès les premières lignes, j’ai été emporté par le récit de Riccardo, le narrateur, et quasiment à aucun moment le film n’est venu vampiriser ma lecture. Sinon à de très rares occasions comme lors de la description d’Emilia qui ne ressemble en rien à Brigitte Bardot, j’en vins à m'étonner du choix du casting. Sophia Loren aurait mieux convenu. Mais là n’est pas l’important.

Le mépris est un roman sur les illusions, d’abord celle que se fait le héros sur sa femme, des sentiments qu’elle éprouve à son encontre. Mais aussi illusions d’Emilia à l’encontre de Riccardo. Illusion aussi sur le métier de scénariste, cinéaste, le cinéma qui est l’art de l’illusion par excellence : 24 illusions par seconde, pourrait-on dire. Illusion de cette société petite-bourgeoise, du « civilisé » face au « primitif ». C’est aussi le roman de la mort d’un couple, de leur amour. C’est également un roman qui détaille les méandres de l’âme humaine et même si cela se déroule en Italie (Rome, puis Capri) dans les années 50, il y a une véritable universalité et cela pourrait se passer n’importe où de nos jours.

L’histoire est relativement simple, Riccardo, jeune marié et critique de cinéma, doit devenir scénariste pour pouvoir payer les traites de sa maison qu’il a achetée pour faire plaisir à sa femme. Pour obtenir ce premier contrat, il collabore avec un producteur qui révulse Emilia, la jeune épouse de Ricardo. Dès leur première rencontre, Battista fait des avances à Emilia, ce que Riccardo ne voit pas et cette attitude, Emilia la juge ignoble et digne de mépris. C’est du moins ce que rétrospectivement comprendra Riccardo qui vient alors de perdre l’amour de sa femme.

On évolue donc dans une société petite-bourgeoise des années 50, dans le milieu du cinéma et d’un jeune couple en déliquescence… le tout admirablement écrit par Moravia. Car que dire de son style, à la fois sobre et efficace, poétique et intelligent ? Sinon qu’il est un pur régal. Les descriptions de Capri sont si visuelles qu’on a l’impression de s’y trouver, de même qu’on est dans la tête du narrateur, de ses interrogations, doutes, colère ou abattement. On vit avec lui les séances d’écriture d’un scénario, les interminables balades en voiture ou les affres du malheur conjugal. On a aussi droit, via le metteur en scène Rheingold, à une étrange lecture très psychanalytique de L’Odyssée d’Homère… qui apparaît comme une lecture explicative du mépris d’Emilia envers Riccardo, jugé non plus comme un « homme », car il aurait jeté sa femme dans les bras d’un autre homme, en l’occurrence Battista.

Voici, entre autre, ce qui fait du mépris un roman aussi fort et intéressant, du moins à mes yeux.
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Le Mépris

Seigneur ! On se promet les étoiles & l'envie puis on finit par s'engueuler pour les courses, le ménage & les factures ! L'Amour, ce menteur.



Dans une écriture désarçonnante & une clairvoyance quelque fois cruelle, ce livre véhicule toute l'affliction & l'accablement amoureux de façon sublime.

Molteni nous confie ses souvenirs concernant Émilie, comment leur mariage s'est transformé en enfer.

On vit le calvaire de l’être qui n’est plus aimé, qui soupçonne, qui souffre en se heurtant à des murs d’incompréhension, s’infligeant une torture psychologique dont il est la victime & le bourreau jusqu’à la folie.

Et cela prend du temps dans la vie & des pages dans le roman ! Si puissant & subtil !



Tout se fond & se confond dans sa tête, de soliloques en monologues répétitifs, aucune réponse jaillit. Et l'explication ne vient pas.

Comment accepter le changement soudain de l'autre ? Comment accepter qu'après l'aveuglement de la passion, il n'y ait plus que la réalité de deux êtres différents incapables de se comprendre ?

Tant de questions qui n’appellent de réponses. Et demeurent suspendues, ni émoussées ni oubliées.



Je lis & prends tristement conscience des malentendus qui se rassemblent dans le couple & deviennent une forme de vie, mais surtout qu'il n'est d'amour acquis que lorsqu'il échappe.



Très révélatrice aussi la référence à Ulysse & Penelope, où comment ces œuvres nous influencent, la façon dont nous les reproduisons, leur donnant un nouveau sens, en les projetons sur nos propres vies.



J'ai beaucoup aimé la description d'Émilie, sublimée, sacralisée, qui semblent arracher un temps l'epoux à sa souffrance. J'ai tout aimé !

Ceux qui aiment les longues agonies amoureuses, vous serez servis.

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Le Mépris

Le Mépris me fait penser avant tout au film de Jean-Luc Godard avec Brigitte Bardot, film ayant eu un succès retentissant. J’avais 17 ans lorsque je l’ai vu. L’histoire à proprement parler, ne m’a pas laissé de souvenir.



Dans « Le Mépris » version livre, je trouve le style de l’auteur confus. Pour le comprendre, j’ai été voir ce qu’il a écrit d’autres et constate que le sexe et les relations homme femme, sous différents aspects, prennent une place importante.



Il est question de la relation de couple Richard Emilie. Je remarque dans le texte que Richard ressent un malaise dans son couple et qu’à de multiples reprises, il dit à Emilie : « Il faut qu’on se parle », et Emilie renvoie toujours cette entrevue à plus tard. Elle reste évasive quant aux raisons. Pourtant on sent que Richard cherche à dénouer les nœuds de la situation. Il cherche à faire plaisir à son épouse, bien qu’il la trompe avec la secrétaire qui doit dactylographie son projet de scénariste. Mais en fait, Emilie ne trompe-t-elle pas Richard ?



Le producteur Rheingold, soumet à Richard le projet d’un film qui s’inspire de l’Odyssée d’Homère ou Ulysse après la guerre de Troie met dix ans pour retrouver son épouse Pénélope.



La discussion entre producteur et scénariste dénature le beau récit d’Homère, ce qui ne me plait pas, tant j’affectionne l’Odyssée. Le producteur cherche une transposition du couple Richard Emilie ou Emilie méprise Richard alors que Penelope aime Ulysse et est reconnue comme épouse fidèle.



Je n’ai pu adhérer à l’état d’esprit d’Alberto Moravia tout au long de ma lecture.



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Le Mépris

Partie pour écrire une critique sérieuse du livre, je finis par tout effacer. Le Mépris me fatigue, c’est clair non ? C’est quoi : dissection d’un désamour progressif, nerfs extraits à la petite cuillère, allusions à l’histoire d’Homère et de Pénélope, pour ne pas faire croire au lecteur élitiste qu’on lui livre là une vulgaire soupe à l’eau-de-rose. Comme si la création moderne devait forcément faire circuler l’air vicié des œuvres anciennes pour trouver légitimité.





Quiconque cherche trouvera dans ces pages des éléments pour essayer de comprendre son propre merdier. Et pourtant, qui sait si les sentiments et les comportements sont irrationnels. On ne peut que tendre vers leur compréhension mais cet effort, inhumain et inutile, nous renseigne surtout sur les bonnes raisons que nous avons de mépriser le sentiment.

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Le Mépris

Moravia analyse là encore les signes avant-coureurs d'orages sous-jacents le mépris et ses ravages sur le point d'éclater sur les existences d'Emilia et Riccardo

Amour fidélité le grand bonheur ET PUIS cette peur qui gagne de perdre soi-même et l'être aimé

L'écrivain qu'est Riccardo, il lui faut écrire la vie de son scénario et penser la sienne propre

Il est abordé les thèmes majeurs des impossiblites où se heurter au bout du chemin et de constats amers .ici les choix d'Emilia et son mépris affiché pour son mari qu'elle veut ignorer Émilia intéressée sans doute et dans une quête de reconnaissance et personnelle et sociale aussi

Un mépris pire que la vie qu'il pourrit

Pire que les attitudes d'agressivité déguisée quand l'amour s'effrite et bascule dans une volonté d'ignorance

Et celle ci tue

Plus cruelle que les paroles lancées à la face car elles seraient encore synonymes d'un intérêt porté encore à l'être aimé . Riccardo voudra s'efforcer mais...

Volontés de communiquer tuées dans l'oeuf où le mépris ici l'indifférence glaçante entre en lice.

Les jeux dangereux de vies en suspens
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Le Mépris

J'ai découvert l'histoire du Mépris grâce au film de Godard avec Piccoli. Je me suis ennuyée comme un rat mort devant ce film d'une extrême platitude, rempli de dialogues ineptes.

Mais quand j'ai vu une édition du Mépris de Moravia à cinquante centimes lors d'un marché du livre d'occasion, je n'ai pas résisté à l'envie de découvrir le texte.



Les premières pages ont été une véritable calamité. J'ai eu un mal de chien à entrer dans l'histoire. Il ne se passe pas grand chose, Richard ne me plaît pas et l'étude psychologique me gonfle. En plus le style précieux de l'auteur ne m'enthousiasme pas plus que ça.

J'ai mis quatre jours à lire quarante pages, ce qui est plus que mauvais signe. Je me décide à lire cent pages et à abandonner si je suis toujours dans le même état d'esprit.



Bien avant mon ultimatum des cents pages, j'ai un déclic et, sans être passionnée par le texte, je commence à m'y intéresser un peu. C'est grâce au personnage d'Émilie qui est la seule que je trouve sympathique.

J'ai étrangement envie de savoir si sa destinée sera celle du film ou si Godard a pris des libertés avec le texte.



C'est la seule raison qui me pousse à continuer car le récit est long et pontifiant. Comparer ce couple à celui d'Ulysse et Pénélope est probablement une façon de se démarquer de la « simple » histoire d'amour mais j'ai trouvé le procédé artificiel et ennuyeux. D'autant que Le Mépris n'est rien d'autre que l’histoire de la fin d'un couple mal assorti, qui a vécu ensemble sans jamais se parler franchement et dont les non-dits ont fini par le détruire. Il n'y a pas de quoi faire durer le suspense aussi longtemps ni convoquer Agamemnon, Calypso et les Alcinoos.



Mais le pire c'est tout de même cet imbécile de Richard qui n'entend rien à rien, lui qui se prétend si malin. Dès la scène du départ en voitures, le lecteur comprend d'où vient le malaise. Lui, il lui faudra deux-cents pages de plus, et encore parce qu'il a reçu l'éclairage d'un collègue cinéaste.



J'ai eu envie de le baffer pendant toute ma lecture tant il m'était antipathique. C'est un crétin, il n'y a pas d'autres mots. En plus j'ai détesté la manière dont il parle de sa femme, la taxant de simple et inculte (genre c'est une demeurée mais elle a un beau cul, c'est déjà ça).

J'ai également pris en grippe Battista qui n'est qu'un primate. Riche, certes, mais un primate tout de même.



Cette histoire ne m'a pas parlé, je n'ai pas été émue - même la fin ne m'a pas bouleversée. Le style y est pour quelque chose mais c'est surtout mon antipathie pour Richard qui est fautive.

Je lirai une autre œuvre de Moravia pour voir si je l'ajoute à mes auteurs honnis ou pas.
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Le Mépris

Je rends une fois de plus hommage à Alberto Moravia.Il a dominé les lettres italiennes avec ses romans dont la finesse et la qualité de l'étude psychologique des personnages reste un exemple pour tous les auteurs.Le Mépris comme Agostino sont mes deux préférés.Ils ont été adaptés au cinéma,deux magnifiques films dont je ne me lasse pas.Quand le mépris s'installe dans un couple,c'est le début de la fin et Moravia nous le fait vivre grâce à son talent.
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Le Mépris

Riccardo est marié à la belle Emilia, mais celle-ci ne l'aime plus.

Pire que cela, elle le méprise.

Et Riccardo a beau chercher il ne trouve pas la raison de ce mépris.

Alors il s'interroge, il malmène Emilia, il accepte d'écrire pour le producteur Battista le scénario d'un film tiré de "L'odyssée" de Homère, une histoire en résonance avec les tourments amoureux dans lesquels il se débat, et pour cela part avec Emilia s'installer dans la luxueuse villa de Battista sur l'île de Capri.



Je sais qu'il existe un film de Jean-Luc Godard tiré de ce roman, avec une fameuse scène d'ouverture où une Brigitte Bardot demande langoureusement à Michel Piccoli s'il aime, ses mains, ses fesses, etc., film que je n'ai donc pas vu; mais je sais surtout qu'Alberto Moravia a été pendant quelques années l'un des maîtres de la littérature Italienne, et c'est surtout pour cet aspect que je souhaitais le découvrir à travers "Le mépris".

Choix peu judicieux, je dois bien le reconnaître, car ce n'est pas du mépris que j'ai ressenti pendant ma lecture, mais de l'ennui, et c'est sans doute le pire sentiment que l'on peut ressentir en littérature.

Riccardo m'a foncièrement exaspéré, il est benêt, il ne comprend pas pourquoi Emilia le méprise, il s'interroge, il s'interroge, ça cogite beaucoup (trop) dans sa tête, à tel point qu'il frise bien souvent la surchauffe, mais la solution ne vient pas.

Riccardo est en fait un homme méprisable, il faut bien appeler un chat un chat, et je comprends ce qu'a pu ressentir la douce Emilia.

Riccardo est un homme qui n'a pas su profiter du bonheur qui était plus qu'à portée de sa main, de ses propres aveux : "Plus on est heureux et moins on prête attention à son bonheur.", et c'est effectivement ce qui lui est arrivé.

Il a donc commencé à se pourrir l'esprit en s'imaginant des choses par rapport à Emilia et a fini par lui reprocher la situation dans laquelle il se trouve : écrire des scénarios de films alors qu'il n'aspire qu'à faire du théâtre, car c'est pour faire plaisir à Emilia qu'il a acheté un appartement qu'il lui faut aujourd'hui rembourser.

Sauf qu'Emilia elle n'a jamais rien demandé de tel, au moins elle n'a pas perdu de vue son bonheur, par contre son mari elle ne le comprend plus, persuadée qu'elle est qu'il cherche à la pousser dans le lit de Battista afin de s'attirer encore plus ses faveurs pour de prochains scénarios.

On ne le dira jamais assez, l'un des maîtres mots dans un couple est le dialogue, et dans celui formé par Emilia et Riccardo cette composante manque cruellement.

Riccardo finit même par en devenir violent et méchant, sa vision d'Emilia est bouleversée : "Mais c'était ainsi : je n'avais pas épousé qui pût partager et comprendre mes idées, mes goûts et mes ambitions; j'avais épousé pour sa beauté une dactylo simple et inculte, pleine, me semblait-il, de tous les préjugés et de toutes les aspirations de la classe dont elle était issue.", alors que dans le même temps il continue de lui mettre psychologiquement la pression pour lui faire avouer la source de son mépris (si Riccardo avait pu utiliser un peu plus judicieusement ses neurones ...).

Riccardo finit par se perdre, le scénario de "L'odyssée" tel que le réalisateur souhaiterait qu'il l'écrive est en réalité une transposition du triangle formé par Emilia, Battista et lui.

Alors Riccardo s'englue : "Ce baiser, en réalité, marquait le point culminant de l'équivoque dans laquelle se débattait ma vie, tant au point de vue conjugal que de mon métier.", entraîne avec lui le lecteur, et fort heureusement tout cela a une fin.

Apparemment les traductions de ce roman diffèrent car dans certaines les noms ont été francisés, heureusement pas dans la mienne car cela retire du charme à l'ensemble, et il faut bien reconnaître q'il n'y en a déjà pas beaucoup.

Cette histoire a le mérite de faire voyager le lecteur de Rome à la magnifique île de Capri, avec sa mer d'un bleu limpide, ses criques et sa nature.

Je suis allée à Capri et j'en ai fait le tour en bateau, cela fait partie de mes souvenirs de paysages les plus enchanteurs, même si cette île est devenue trop touristique, ce qui n'était pas encore le cas à l'époque où Alberto Moravia a écrit son roman.

Je n'ai pas été spécialement marquée par son style, il faut dire que l'histoire m'ayant ennuyée j'avais plutôt hâte qu'il y ait un peu d'action voire même d'arriver à la fin, et je me demande si la traduction en Français n'arrive pas à rendre hommage à la plume d'Alberto Moravia qui mérite sans doute de se découvrir dans sa version originale.

Malheureusement mon niveau d'Italien ne me permet pas (encore) de lire Alberto Moravia dans cette langue si belle, mais pourquoi pas ré-essayer une fois que je la maîtriserai mieux.

Dans tous les cas, je ne garderai pas un souvenir ému de cette lecture et j'ai bien peur que le film soit à peu près aussi ennuyeux, même si les paysages sont magnifiques et les acteurs bons dans leur rôle.

Le personnage central de Riccardo m'a déplu, tout comme celui de Battista, à croire qu'Alberto Moravia a cherché à faire une surenchère dans ce que l'homme a de plus méprisable, seule Emilia a pu trouver légèrement grâce à mes yeux.

Et cela ne suffit pas à relever le niveau de cette lecture qui a dormi quelques années sur une étagère avant d'être ouverte.

J'avais essayé une première fois et j'avais reposé le livre, il y avait sans doute une raison à cela, mais cette fois-ci j'ai eu le mérite d'aller jusqu'au bout, de voir, et de l'avoir vaincue.

Maintenant il est temps de passer à autre chose.



Fort heureusement Capri et moi ce n'est pas fini, et j'y retournerai un jour, mais pour "Le mépris" c'est bel et bien fini et l'on ne m'y reprendra plus.
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Le Mépris

On se demande pourquoi, de nos jours, pratiquement aucun écrivain ne sait écrire comme Moravia.

Un auteur qui aurait vu, comme Moravia, autant de ses écrits devenus des films.

Si ce livre force l'admiration, c'est par son style à la fois naturel et fluide, par cette intimité qui se crée entre le lecteur et son auteur, par la qualité des descriptions physiques et psychologiques. La finesse avec laquelle l’auteur analyse chaque personnage, en faisant s’exprimer le héros perdu dans ses réflexions et sa femme qui peu à peu se détache de lui. a quelque chose d’un Flaubert et me touche profondément.



Par rapport au film de Godard, la différence est grande. Les images et le jeu des principaux acteurs rachètent la pauvreté du scénario, sa mauvaise adaptation, en se demandant si Godard a bien compris le roman...

La musique il est vrai, de Georges Delerue, ajoute un peu de grandeur à ce film.



Pour en revenir au roman, il est la signature d'un grand génie littéraire, qui semble être peu lu de nos jours, malgré le succès des nombreux films qui ont été tournés. À croire que les lecteurs n'aiment que les daubes et « méprisent » ce qui est admirable. J’espère me tromper.
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