Citations de Alejandro Palomas (215)
Pourquoi est-ce que tu voudrais être Mary Poppins ?
Parce qu’elle sait voler.
La maîtresse a fait, puis elle s’est un peu gratter le front.
- Mais les oiseaux savent aussi voler non ?
-Oui.
- Mais tu n’as pas envie d’être un oiseau n’est-ce pas ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Ben… Parce que si j’étais un oiseau, je ne pourrai pas être Mary Poppins.
La vérité.
C’est si vrai ce qu’on dit. Quand on cherche la vérité depuis longtemps, c’est le jour où on la découvre enfin qu’arrive le plus difficile : savoir quoi en faire.
Le plus surprenant, ce n’est pas tant de l’avoir eue constamment sous les yeux et de ne pas avoir su la voir jusqu’à la dernière minutes. Non, le plus surprenant, c’est que quand elle apparaît enfin, la vérité ne permet pas d’attendre longtemps. Elle exige qu’on agisse, généralement dans l’urgence
Assise là, dans l'arôme de café du bureau de Sonia, j'ai senti une vague de profonde tristesse m'envahir quand je me suis rappelée la première fois que j'avais vu arriver Guille à mon cabinet, avec ces yeux d'enfant trop vite mûri et ce sourire si pur et entier. Je l'ai revu debout, hésitant à franchir le seuil de mon bureau, sa main enfouie dans la mienne, et ma gorge s'est nouée parce que pour la première fois depuis toutes ces années, j'ai eu le sentiment d'avoir failli à ma tâche et que désormais le temps manquait.
Il y a une grande différence entre vouloir être comme quelqu'un et vouloir être ce quelqu'un ...
La vérité. C'est si vrai ce qu'on dit. Quand on cherche la vérité depuis longtemps, c'est le jour où on la découvre enfin qu'arrive le plus difficile : savoir quoi en faire.
Quand je l'ai relâché et que je pensais qu'il allait se détourner, il a collé ma bouche à mon oreille et très doucement, presque à voix basse, m'a-t-il dit, s'arrêtant à chaque syllabe, comme s'il me disait un secret très important que je ne devrais pas oublier : Su-per-ca-li-fra-gi-lis-tic-ex-pia-li-do-cious !
Parfois, lorsque toute la famille se réunissait […] grand-mère lâchait une des répliques du film* quand elle trouvait qu'elle allait bien dans la conversation. Elle attendait alors de voir la réaction des autres et, si personne ne s'étonnait et que son intervention semblait passer inaperçue, elle me lançait un clin d'œil, guettant mon sourire pour rire à son tour. Et moi je riais, évidemment que je riais, parce que mon rire était pour grand-mère Ester le signe que le pont qui nous unissait était toujours debout, que tout allait bien, et parce qu'elle aimait autant me voir rire de ses reparties que moi la voir savourer mon rire.
(p. 89)
* 'Eve', film réalisé en 1950 par Joseph L. Mankiewicz
(avec Bette Davis, Anne Baxter)
(...) son frère Adam, qu'on croyait activiste de Greenpeace en mer du Nord jusqu'à ce que les flics le prennent avec deux kilos de cocaïne cachés dans la cale du bateau avec lequel il poursuivait les baleiniers le jour pour les fournir en neige artificielle la nuit.
Maman est la reine pour détourner les conversations qui ne l'intéressent pas. Sa vue basse et la maladresse physique avec laquelle elle évolue dans le monde contrastent avec son agilité quand il s'agit d'esquiver ce qui la dérange.
« Tout dans notre vie a un sens ; toutes les fins sont aussi des commencements. Mais sur le moment nous ne le savons pas. » Mitch Albom
J'ai compris, le coeur serré, que la vérité quand elle surgit n'est souvent qu'une porte s'ouvrant sur une autre vérité plus profonde, qu'on n'aurait jamais soupçonnée et qui souvent explique tout.
Avec elle, les choses sont comme ça, simples, comme si elles étaient là depuis toujours et qu'on n'avait qu'à tendre la main pour les prendre. C'est comme si Amanda comprenait la vie, comme si elle était née avec un mode d'emploi pour faire en sorte que tout se passe toujours bien.
L'imagination est plus importante que le savoir. (A.Einstein)
Quand on cherche la vérité depuis longtemps, c'est le jour où on la découvre enfin qu'arrive le plus difficile : savoir quoi en faire
Nazia et moi on prenait notre goûter chez elle. Sa cuisine, elle est toute petite, elle n'a pas de fenêtres, et c'est aussi la salle à manger, le salon, et là où dorment ses parents, parce qu'ils ont un canapé qu'ils ouvrent le soir, avec le matelas et tout. Nazia ne me l'a jamais dit mais moi je crois qu'il est magique comme un tapis volant, parce que sûrement qu'au Pakistan des fois ils ont des tapis pour quand Aladin vient et d'autres fois ils ont des canapés pour se reposer.
Guille tirait son père. Mais pas comme le fait un enfant qui devance l’adulte parce qu’il est impatient, ou excité, ou parce qu’il est pressé de rentrer chez lui. Non, Guille tirait son père comme un petit remorqueur tracte un navire épuisé et à la dérive pour le ramener au port. Comme on tire un poids mort, ai-je pensé, très précisément. En les regardant de la fenêtre, j’ai soudain compris que Sonia avait vu juste et que son intuition ne l’avait pas trompée : il y avait bel et bien un iceberg et la gaieté affichée de Guille n’en était que la partie visible.
Evidemment: avec elle, les choses sont comme ça, simples comme si elles étaient là depuis toujours et qu’on n’avait qu’à tendre la main pour les prendre. C’est comme si Amanda comprenait la vie, comme si elle était née avec son mode d’emploi pour faire sorte que tout se passe toujours bien.
Je me suis rappelé alors cette phrase qu'Emma dit parfois et qui lui ressemble tant:" Personne ne regarde comme R. le fait." C'est vrai. R.regarde pour parler. Quand il n'a rien à dire, il ne vous regarde pas. Il y a toujours un message dans ses yeux.
"Il y a deux sortes de gens. Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent. Et il y a ceux qui ne font jamais rien d'autre que se tenir en équilibre sur l'arête de la vie. il y a les acteurs. Et il y a les funambules."
Neige, Maxence Fermine.
On ne peut pas trouver la paix en évitant la vie.