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Critiques de Alfred de Musset (591)
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Fantasio

Petite comédie rapide à lire, mais pour ma part pas très marquante. Je relève quelques belles répliques de la part de Fantasio principalement. Il y a de déguisements, des tromperies, de fourberies, mais les personnages sont superficiellement dépeints et cela m'a fait défaut.
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Fantasio

Fantasio est un jeune homme intelligent mais terriblement cynique et blasé. Il passe son plus grand temps à boire et à philosopher. C'est une pièce très courte qui se lit en une triste et qui bien de vous faire marrer! Et c'est un très bon moyen pour découvrir ce superbe écrivain (cynique et drôle aussi, étonnant, non?).
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Fantasio

Dans Fantasio, le personnage principal ne sait que faire de son existence, il semble déjà en avoir fait le tour sans avoir trouvé ce qu'il cherchait. Alors il saisit les opportunités, rencontre la princesse et comprend mieux que personne ses sentiments.

Je l'ai vu à la Comédie française mis en scène par Podalydès, c'était magnifique. Il y a une scène où Fantasio est ivre, il est sur un manège qui tourne indéfiniment, comme pour accompagner son état.
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Fantasio

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu de théâtre. En fait, ce n'est pas tout à fait vrai, l'année dernière j'avais lu "Ubu roi" qui avait été une déception et ne m'avait pas donné envie de m'y remettre. Disons donc plutôt que j'avais oublié combien il pouvait être facile et agréable de lire du théâtre.



J'ai passé un très bon moment avec "Fantasio" de Musset. C'est une lecture fraîche et divertissante tout en étant impertinente et intelligente.

Le personnage de Fantasio est excellent. Loin de tout simplisme, il est à l'image de la pièce, oscillant entre légèreté et gravité. "Fantasio" est en effet une comédie mais qui a une tonalité particulière. Son héros est à la fois drôle et mélancolique. Extrêmement pertinent et observateur, il porte sur le monde un regard à la fois lucide et amusé. Tout en voyant le monde et les Hommes tels qu'ils sont, injustes et n'inspirant pas vraiment l'optimisme, Fantasio prend le parti d'en rire, n'hésitant pas à se moquer aussi bien de lui-même que des autres, d'autant plus si ce sont des puissants. Ce n'est pas pour rien qu'il va revêtir le costume de bouffon, le seul qui offre la liberté de rire de tout et de tout le monde. J'ai d'ailleurs trouvé très audacieux le jeu de miroir entre les travestissements de Fantasio et du prince. En créant un parallèle entre Fantasio se déguisant en fou du roi et le prince prenant l'identité de son aide de camp, l'auteur se permet, l'air de rien, de comparer le prince à un bouffon. D'ailleurs le ridicule et la fatuité de ce personnage seront révélés à travers une plaisanterie bien irrévérencieuse.



La pièce est très vivante, dynamique et se lit vite et très facilement grâce à un rythme soutenu et au fait qu'il y ait très peu de didascalies.



J'ai donc beaucoup apprécié ma lecture. J'ai trouvé cette pièce savoureuse et cela m'a réconciliée avec la lecture du genre théâtral.

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Fantasio

Une jolie pièce sur les apparences et les rôles que chacun d'entre nous joue en dissimulant la vérité. Fantasio se fait passer pour un bouffon et observe les choses - mais il n'a pas la dimension tragique de Lorenzaccio. Quand les masques tombent, les défauts humains apparaissent - hypocrisie, ambition... La princesse est émouvante, avec la réflexion sur les jeunes filles sacrifiant leur bonheur au nom de leur famille. Dommage presque que Musset ne soit pas aller jusqu'au bout en la faisant amoureuse de Fantasio.
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Fantasio

Une comédie en deux actes très courte : à peine est-on entré dans l'intrigue que la comédie se termine… ou pas…



C’est une proposition de LC de Bazar qui m’a poussé à découvrir ce texte. J’ai fait le choix de le lire directement sans revoir le contexte de l’époque afin de profiter pleinement du texte lui-même. Mon avis sera mitigé, je ne suis pas forcément emballée par l’écriture. Si l’on retrouve de nombreux codes du théâtre classique, de nombreux autres éléments s’en démarquent.

Le thème de départ est amusant, je pensais trouver le personnage de Fantasio proche de celui d’Arlequin par exemple que j’aime particulièrement : le serviteur qui se travestit et fait des farces. Or ici Fantasio n’a de fantasque (ou fantaisiste) que son nom… j’ai trouvé ce personnage plutôt fade et vide. De même que les autres personnages du reste qui manquent à mon goût de saveur.

Il y a de bonnes idées mais rien n’est vraiment approfondi et je reste sur ma faim. Les travestissements ne donnent lieu à quasiment aucun jeu sur scène, tout se jouera en dehors et nous sera raconté par la servante…quel dommage !

La fin m’a d’autant plus déçue qu’il n’y a pas de fin à proprement parler sans vouloir dévoiler les détails à de futurs lecteurs.



Cette pièce ne me laissera pas de grand souvenir. Je tenterai toutefois de lire d’autres textes de l’auteur dont les titres sont très connus, vous savez : ces fameux classiques qu’on ne lit que rarement…

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Fantasio

J'adore se livre
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Fantasio

Je ressors très mitigée de cette pièce de Musset.

On nous explique qu'elle doit être relacée dans son contexte pour être appréciée. Sans cela...

L'histoire est ultra basique et peu développée, les personnages ne sont pas franchement attachants, l'enjeu nous échappe sans explication annexe. Franchement, quel intérêt de ce genre d’œuvre si on ne peut pas la comprendre par elle même.
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Fantasio

Etant féru de théâtre depuis que j'ai découvert les œuvres de William Shakespeare et de Molière, c'est tout naturellement que je me suis plongé dans cette pièce théâtrale avec grand plaisir. Cette dernière relate l'histoire de fantasio, un "bourgeois de Munich" vaguement bohème qui est menacé de la prison pour dettes. IL veut saisir l'opportunité de prendre la place du buffon du roi qui est décédé afin d'échapper à ses créanciers car en même moment, dans le royaume, la fille du roi s'apprête à célébrer ses noces avec le prince de Mantoue.

Alfred de Musset, le célèbre dramaturge français du XIXe siècle nous offre à travers cette oeuvre plus qu'une comédie, mais une réflexion sur le théâtre pour suggérer une nouvelle voie, celle d'un théâtre magique combinant tendresse et ironie.
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Fantasio

Le théâtre de Musset n'était pas destiné à être joué car après un échec retentissant, Musset ne destinait plus ses oeuvres à la scène. Pourtant, Fantasio s'inscrit dans une tradition théâtrale très précise, pour mieux s'en jour.

D'abord, la règle des trois unités est quasiment respectée. L'action dure vingt-quatre heures tout au plus, et s'articule autour d'une seule question : la princesse épousera-t-elle le prince ? Seule l'unité de lieu est un peu bousculée, mais pas plus que ne l'avait fait Corneille dans Le Cid : toute l'action a lieu à Munich.Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, personne ne s'oppose au mariage et même si la princesse est malheureuse, même si son père, un roi bourgeois, lui demande son accord, elle se sacrifie à la raison d'état pour éviter une guerre. Pour cette intrigue, Musset s'est fortement inspiré du mariage entre Louise d'Orléans et Léopold de Belgique (pour l'histoire, leur fille Charlotte deviendra la belle-soeur de François-Joseph).

Si dans les comédies de Molière, l'obstacle était extérieur, dans cette comédie de Musset, il est intérieur. Si Elsbeth est un personnage de tragédie, son fiancé, tout prince qu'il fut, est un personnage de comédie. Il a trop lu, trop consommé d'ouvrage romanesque, et décide de se travestir pour gagner le coeur de sa belle princesse. Le stratagème peut fonctionner quand on est un héros de Marivaux, tendre et subtil. Quand on est le prince de Mantoue et que l'on est bien moins intelligent que le cheval que l'on monte....

Et Fantasio, me direz-vous ? Fantasio est un enfant du Siècle, revenu de tout. Il n'apparaît qu'à la seconde scène, et comme tous les vrais héros, il a droit à une entrée retardée, alors que tous ses amis sont déjà en place. Rien ne semble pouvoir le retenir et s'il devient bouffon (clin d'oeil au Roi s'amuse de Victor Hugo ?), ce ne sera que pour un temps. De même, sa dernière scène n'est pas sans me rappeler l'une des scènes de l'Illusion comique.

Comédie qui finit mal ou drame qui finit bien ? Récriture de l'histoire ou parodie d'oeuvres connus ? Fantasio est tout cela à la fois. Cette oeuvre courte mérite d'être lue et relue.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Fantasio

Le XIXème siècle a fait émerger de grands noms de la littérature française tels que Zola, Hugo, Baudelaire ou encore Musset dont il est difficile de ne connaître quelques écrits, ceux-ci se révélant le plus souvent très réalistes et inspirants. Avec les Confessions d’un enfant du siècle et diverses pièces que j’ai pu déjà lire de lui, Alfred de Musset est devenu l’un de mes auteurs favoris de ce siècle. Particulièrement prolifique dans la dramaturgie, j’ai voulu découvrir encore davantage son travail. Après Les Caprices de Marianne, Il faut que la porte soit ouverte ou fermée et Un caprice, me revoilà aujourd’hui avec Fantasio, une pièce comique jouant sur les apparences qui fondent la société du XIXème siècle et la manière dont l’homme y évolue. Le roi de Bavière est prêt à marier sa fille avec le prince de Mantoue, mystérieux homme d’une autre contrée. La ville est alors en pleine effervescence autour de la prochaine rencontre entre la princesse Elsbeth et le prince.



Néanmoins, il y en a un qui ne peut partager ces réjouissances. Fantasio, un jeune homme de la ville, est criblé de dettes. Alors que le mélancolique Fantasio se lance dans une conversation avec Spark, son ami en perpétuel émerveillement, il va trouver la solution à son problème. Saint-Jean, le bouffon du roi, est mort depuis peu et la princesse le pleure. Fantasio a alors l’idée de se grimer et de devenir le nouvel objet de drôlerie et de spectacle au sein du château. À l’intérieur du domaine du roi de Bavière, Fantasio va découvrir qui n’est pas le seul à ne pas se réjouir du prochain mariage. La princesse Elsbeth ne souhaite épouser cet inconnu mais elle sait que pour que la paix soit entretenue dans le royaume de son père, elle doit accepter son sort. Perçue comme fantasque par son peuple, caractère qui rejoint déjà celui de Fantasio, le prince de Mantoue se sent obliger de se grimer pour comprendre au plus vite le caractère de sa fiancée. Énième comédie de travestissement, le prince de Mantoue choisi donc d’inverser les rôles entre lui et son aide de camp pour évaluer au mieux le roi et sa fille.



Mais cette pièce ne souhaite pas placer en son centre une nouvelle romance. Elle met plutôt en lumière un personnage qui campe un rôle privilégié au château tout en restant au même rang que les domestiques. Fantasio va alors devoir cacher son identité pour que ses créanciers ne le retrouvent pas, mentir à ses nouveaux compagnons pour rester le plus longtemps possible à son poste. Les dialogues qu’entretient alors Fantasio avec les différents protagonistes sont le plus souvent passionnants, ce personnage alliant richesse de la prose et intelligence de l’esprit. Ce jeune mélancolique offre la parfaite image du mal du siècle propre à la génération romantique, incapable de se projeter dans le monde, dans l’avenir. Musset construit sa pièce intelligemment, proposant une intrigue très intéressante et offrant des références bibliques ou contemporaines qu’il s’amuse à transformer afin d’apporter le sourire et le rire à la fin de la plupart des répliques du personnage central. Le dramaturge présente une nouvelle fois une pièce de théâtre complète avec de réels enjeux, de l’humour, de l’ironie bien placée, du secret et du mystère. Avec ce nouveau rôle de bouffon, Fantasio contemple lui-même un spectacle dans la comédie. Véritablement face à du théâtre dans le théâtre, Musset joue sur les règles, les bienséances de la société et nous montre leurs limites, leurs absurdités, leurs importances.
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Fantasio

— Driiiing !

— Allo ?

— Salut, c’est le petit diablotin de ton épaule gauche.

— Tu m’appelles depuis mon épaule gauche ?

— Naan, je suis en vacances, au frais dans le désert du Sahara

— C’est pour ça que je me sens léger je suppose. Si tu es en vacances, pourquoi tu m’appelles ?

— Ben je te rappelle qu’on doit jouer en duo pour une critique de théâtre. C’est dans mon agenda.

— Ah oui, la critique de Fantasio, c’est vrai. Tu joues le méchant contradicteur ?

— D’après toi ? L’angelot, il est sur ton épaule droite et il pionce tel que je le connais.

— Ok, c’est parti alors.

— Humm, humm ! Bon, alors, ça cause de quoi ta pièce ?

— C’est une comédie d’Alfred de Musset.

— Stooop ! « Comédie » et « Musset » sont inconciliables. Musset n’est pas un farceur, c’est un bonnet de nuit.

— Je te jure, c’est vendu comme une comédie. Et la forme, le premier degré, est plutôt légère. C’est l’histoire d’un bourgeois de Munich désargenté qui décide au pied levé de remplacer le bouffon du roi de Bavière qui vient de passer, et qui va tout faire pour sauver la fille du roi d’un mariage de raison avec l’affreux et stupide prince de Mantoue.

— Il n’y avait pas de princes à Mantoue, mais un duc.

— Tu chipotes là. Tu n’es pas très en forme.

— Hé, je suis en vacances je te rappelle. Laisse-moi le temps de m’échauffer. Bon, je parie que ta présentation tout en « légèreté » cache quelque chose.

— Il y a des scènes assez burlesques. Comme celle où le bourgeois-bouffon – c’est Fantasio – cueille la perruque du prince avec un fil et un hameçon ou quand le prince échange ses habits avec son aide de camp, coup classique au théâtre. Les nombreuses tirades de Fantasio sont amusantes… dans la forme.

— Aha !

— Quoi, « aha ! »

— Tu as hésité. Tu parles de premier degré, de la forme. Ça veut dire que le fond est moins marrant, pas vrai ?

— Ben… disons que le fond est plus sérieux. Musset utilise un peu Fantasio comme son héraut, l’interprète de ses pensées.

— Ouais, je vois. Il lui fait cracher son propre venin pas vrai ?

— Disons que l’histoire m’a l’air d’être un prétexte à l’exposition d’un grand nombre d’opinions qui égratignent. La mélancolie des jeunes de sa génération, qui suit la chute de l’Empire, apparaît clairement. J’avais une boule au ventre en lisant. Son dégoût du théâtre moderne à la Dumas et Hugo aussi s’exprime dans des sarcasmes. On le sent envieux de leur succès aussi, lui qui n’est pas beaucoup joué de son vivant.

— Oui, je vois le genre. Ouiiinn ! Pourquoi les auteurs minables ont-ils du succès et pas moi ? Un jour je leur montrerai que j’ai du talent.

— Non, ce n’est pas geignard. Mais on sent un peu le dépit.

— Bon, pour résumer, ton Musset est bien un bonnet de nuit pleurnichard et déprimé qui a mis un nez rouge pour raconter ses malheurs. C.Q.F.D, quod erat demonstrandum, belote, rebelote et dix de der !

— Ah, tu es chaud là ! Le mélange de comédie et de pamphlet est plus réussi que ce que tu dis. Mais c’est vrai que c’est plutôt le côté grave qui a retenu mon attention. Il faut dire que j’ai été influencé par la préface que j’avais lu avant la pièce. On doit recevoir la pièce avec plus d’entrain si on ne fait pas ça.

— Si je n’avais pas été en vacances, je t’aurais incité à ne pas lire la préface et à plonger tout nu dans le texte. Ça t’apprendra.

— J’ai l’impression que l’angelot de mon épaule droite sourit, comme s’il t’avait joué un mauvais tour.

— L’enfoiré !

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Fantasio

Elsbeth, princesse de Bavière, doit épouser le prince de Mantoue selon les accords signés par son père. Elle évitera ainsi la guerre.

Fantasio, criblé de dettes, ne sait plus à quoi dédier son existence. Alors que Saint-Jean, le bouffon du roi, vient de mourir, il envisage de devenir son remplaçant afin de pouvoir se cacher au palais. C'est ainsi qu'il croise la princesse dans les jardins, tandis qu'elle se désespère de son mariage.

Qu'adviendra-t-il d'eux?



J'ai une fois de plus apprécié le style d'Alfred de Musset dont, au final, je n'ai pas encore lu grand-chose.

Si j'ai une chose à dire au sujet de cette pièce, c'est bien que j'ai été très surprise par la fin. Je ne m'attendais pas à ce que cela se clôture à ce moment-là ni de cette manière. Je n'en dirai pas plus afin de ne rien dévoiler.
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Fantasio

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, je vais vous parler de Fantasio…



-Aaaaaah, enfin quelque chose d’intéressant ! J’adore Gaston Lagaffe !



-Euuuh… Le Fantasio d’Alfred de Musset et non d’André Franquin. Or donc, Fantasio, jeune homme endetté, se déguise en bouffon de la princesse pour fuir ses créanciers. Pendant ce temps, un prince voisin se déguise pour approcher ladite princesse incognito et la courtiser comme dans une pièce de théâtre.



-Voilà qui promet maintes situations désopilantes et quiproquos !



-Oui. Mais non.



-Non ?



-Non.



-Mais ça t’a plu, ça t’a déplu, ça t’a quoi ?



-Déplu. Comment dire ? Fantasio est une pièce de théâtre, une comédie, paraît-il. Hélas, la morosité de Fantasio me voile l’aspect comique. En parlant de comédie, j’attendais… de l’humour drôle, des répliques qui fusent, de la vivacité, un rythme prenant, et… j’ai trouvé des déclamations fades, un rythme lourd, trop déséquilibré entre les deux actes, trop lent au début, trop rapide à la fin. Quant à la meilleure blague, elle se déroule complètement hors de la scène !



-Moi, les petites allusions à d’autres œuvres m’ont bien amusée.



-Mais ses vitupérations contre le théâtre moderne, quel ennui ! J’avais envie de lui répondre « Alfred, tu es bien gentil, mais quand je te lis, j’comprends pourquoi on enseigne Ruy Blas… »



-C’aurait été de mauvaise foi, Déidamie. On enseigne aussi Lorenzaccio et Les caprices de Marianne. Antony, en revanche, ce n’est plus trop à la mode.



-Ah, Antony ! Quelle pièce intéressante ! De Terribles Souffrances, d’affreux dilemmes, du vice, de l’héroïsme, de l’amour, de la Société qui est méchante, bref, du sentiment, de l’intensité enfin ! Ici, tout nage dans une mélasse collante de sinistrose.



-T’exagères, Déidamie. De l’intensité, tu en as avec la princesse.



-Mouais…



-Ah si. Son déchirement entre l’intérêt collectif et individuel rend son texte poignant. Et j’ai beaucoup aimé comment sa tristesse la pousse vers le bas matérialisme pour toute consolation : elles sont là, nos copines Satire et Provocation ! Le texte du stupide prince de Mantoue est réussi, lui aussi. Quelle bonne idée de tourner en dérision les stratagèmes du théâtre de Marivaux ou de Beaumarchais !



-Certes, mais cela reste insuffisant pour sauver la pièce. Je crains bien d’être restée de la vieille école (ou plutôt de l’école « moderne » selon l’auteur) en matière de théâtre et de ne pas apprécier plus que cela la patte d’Alfred.



-Ce monsieur a quand même du mérite ! Tu ne peux pas dire que c’est tout mauvais !



-Non, en effet. Tu es là pour le rappeler. »
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Fantasio

L'intrigue est très peu développée et les jeux de scène… presque inexistants, ce qui justifie que cette pièce n'est pas destinée à la scène mais au « théâtre dans un fauteuil ». Les jeux qui auraient pu avoir lieu sur scène (la perruque pêchée, les quiproquos dus à l'échange de vêtements) sont finalement davantage racontés. Ils laissent la place à un resserrement autour de la princesse, qui se lamente, prise d'un dilemme, encadrée d'un côté par Fantasio, de l'autre par le prince de Mantoue. Les deux se déguisent, s'abaissent. L'un choisit le subterfuge décrit par Marivaux dans « Le Jeu de l'amour et du hasard », désirant comme Dorante observer secrètement la princesse qui lui est destinée et s'en faire aimer. L'autre se déguise en fou, en jongleur du Moyen-Âge, dont les paroles sont à la fois réjouissantes, énigmatiques, pertinentes, impertinentes. Le prince de Mantoue est un personnage ridicule, imbu de sa personne et de son rang. Tandis que Fantasio est un caractère romantique (on y voit les souvenirs littéraires du Moyen-Âge, ici magnifié), porteur d'une parole à la fois désabusée mais pleine de gaieté.

Le dilemme cornélien – ici entre un rôle politique du sacrifice pour préserver la paix, et le bonheur individuel – penche largement à l'avantage du droit à la quête individuelle de bonheur, donc de l'amour et peut-être de Racine.

Si cette pièce est sans doute une comédie, assumée surtout par le ridicule du prince et de son travestissement – incapable d'oublier son statut et sa fierté quand il est traité comme un valet de peu. Mais la scène est surtout prise par ce face à face entre la princesse, personnage tragique, et le personnage de Fantasio, représentant en puissance de l'auteur romantique, portant le costume d'un personnage de bossu et de fou (renvoyant à Hugo), mais surtout débitant des élans d'expression romantique, porte-parole de l'auteur.

Il y a quelque chose presque d'un manifeste romantique dans cette pièce. L'homme, déçu par le monde, enfile le déguisement et le masque du fou, qui redonne de la magie et lui permet de parler sans être raisonnable. Le fou est libéré des conventions et peut dire son mal, dire la vérité avec sa violence ou affirmer le mensonge à sa fantaisie.
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Fantasio

Petite pièce agréable et légère en deux actes.



Elsbeth, la fille du Roi, est résignée à épouser un Prince pour assurer la paix à son pays. Le Roi, quant à lui, n'est pas non plus ravi de marier sa fille, mais bon, le devoir, c'est le devoir...



Le promis, lui, bien que prince, est un assez odieux et grossier personnage, qui décide de se faire passer pour son valet, et vice-versa, pour observer sa future promise plus librement.



Quant à Fantasio, criblé de dettes et poursuivi par les usuriers, quand il apprend la mort de Saint-Jean, le bouffon du Roi, il réalise qu'il n'y pas mieux comme cachette et se fait embaucher à la Cour comme bouffon.



Mais voilà, il surprend à plusieurs reprises la jeune Elsbeth triste ou pleurant de devoir épouser ce prince et quitter son pays, et il fait au noble une farce tout à fait puérile : il parvient à lui voler sa perruque.



Enfin, c'est à son valet, qu'il la vole, mais, comme tous le prenaient pour le prince, celui-ci considère que l'humiliation s'applique quand même à lui et demande la mise à mort de Fantasio. Puis, il rompt les bans, et repart chez lui, bien décidé à reprendre la guerre.



Le Roi se contente d'emprisonner Fantasio, et Elsbeth, lui rendant visite dans sa geôle, aura l'occasion de lui prouver sa gratitude.



En le libérant, bien sûr, on n'est pas chez Sade !
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Gamiani ou deux nuits d'excès

Dégoûtant, répugnant, sans rythme et confus, si la paternité de ce roman est discutée, pour ma part je suis persuadée qu'il n'est pas écrit par le poète immense qu'est Musset et qui manie le rythme et le beau avec la plus naturelle aisance du monde. Ce livre n'a aucun intérêt dans sa langue, son contenu, sa construction en plus d'être tout à fait immoral. A fuir !
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Gamiani ou deux nuits d'excès

les aventures érotiques de la comtesse gamiani et de fany au cours de deux nuits de débauche.ou rien ne sera épargné au lecteur

mais sans jamais être vulgaire. avec un fond historique.Alfred de Musset nous dévoile une autre facette de son talent.

pour adultes 😈.
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Gamiani ou deux nuits d'excès

Mon Dieu que c'est ennuyeux ! Imaginer qu'on se soit excité là-dessus me laisse rêveur.
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Gamiani ou deux nuits d'excès

J'ignorais que Musset avait écrit ce genre d'histoire, mais la plume qui les exprime est habile, le dessin en noir et blanc le restitue bien. Quelle audace de la part de cet homme de se cacher dans la chambre de la comtesse Gamiani dont il a entendu parler des excès. Et vite devant les amoures dont il est témoins , il ne peut plus se retenir et rejoint le couple de femmes. Entre chaque ébats, chacun raconte son histoire.
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