Citations de Alice Quinn (130)
Sabrina trouve l'idée inachevée. Bon, c'est une puriste. Elle ne sait pas encore que le pays des adultes, c'est celui du compromis.
Ne pas lutter contre son destin ? Mais pour moi, c’est tout le contraire ! Je veux lutter contre lui. Je m’y oppose de toutes mes forces. Jamais je ne me laisserai faire. Jamais je n’autoriserai mon destin à décider à ma place ce qu’il doit m’advenir.
Je ne veux plus me forcer. Faire semblant d’y croire. Que la vie est belle. Qu’elle vaut la peine d’être vécue. Qu’on va réussir à sauver l’humanité. Que le fond de l’homme est bon. Qu’on va tous s’en sortir. Que les chats c’est trop mignon. Un chat c’est juste égoïste et profiteur.. Pour ne pas dire hypocrite.
Pour qu’un haïku soit bon, il faut qu’il saisisse la légèreté irrémédiable du temps, qu’il célèbre un moment particulier, et à travers lui, l’évanescence des choses, si possible en évoquant une saison. S’il parvient à faire sourire, en même temps qu’il provoque une émotion plus grave, tout en effectuant une césure, il touche à la perfection.
Quand on est jeune, on a de magnifiques réveils, avec la peau fraîche, l'œil luisant, les cheveux brillants de sève.
Quand on vieillit, on a des réveils lamentables. L'œil terne, la joue rouge et bouffie, la bouche épaisse, les cheveux en bouillie et la barbe mêlée donnent au visage un aspect vieux, fatigué, fini.
"Oh ! que je suis heureuse."
Elle sait pourtant qu'elle va mourir, qu'elle ne verra point le printemps, que, dans un an, le long de la même promenade, ces mêmes gens qui passent devant elle viendront encore respirer l'air tiède de ce doux pays, avec leurs enfants un peu plus grands, avec le cœur toujours rempli d'espoirs, de tendresses,de bonheur, tandis qu'au fond d'un cercueil de chêne la pauvre chair qui lui reste encore aujourd'hui sera tombée en pourriture, laissant seulement ses os couchés dans la robe de soie qu'elle a choisie pour linceul.
Elle ne sera plus. Toutes les choses de la vie continueront pour d'autres. Ce sera fini pour elle, pour toujours. Elle ne sera plus. Elle sourit, et respire tant qu'elle peut, de ses poumons malades, les souffles parfumés des jardins.
Et elle songe.
Elle se souvient. On l'a mariée, voici quatre ans, avec un gentilhomme normand. C'était un fort garçon barbu, coloré, large d'épaules, d'esprit court et de joyeuse humeur.
On les accoupla pour des raisons de fortune qu'elle ne connut point. Elle aurait volontiers dit "non". Elle fit "oui" d'un mouvement de tête, pour ne point contrarier père et mère. Elle était Parisienne, gaie, heureuse de vivre.
Lola savait de quoi il retournait. Elle connaissait si bien sa Clara. De tout temps les autres l’avaient trouvée un peu pimbêche, mais c’était dû à son intelligence supérieure. Elle était comme paralysée en face de ses camarades, car elle ne savait jamais de quoi parler avec elles. Elle ne s’intéressait qu’aux livres.
Les colifichets, les magasins, les rubans, les garçons, rien de tout cela ne la captivait.
Comme Dumas fils en a fixé les règles, il existe un demi-monde, n’est-ce pas, et nous en faisons partie toutes les deux. (…) [C]ela vaut dans les deux sens. La femme du ruisseau qui s’élève, mais qui ne pourra jamais pénétrer le monde, c’est vous. Mais la femme qui était dans ce monde et qui en est déchue se retrouve aussi dans le demi-monde. Et c’est moi.
Jalousie
Ton nom envahit mon coeur
Comme la nuit tombe
Sur un jardin solitaire
Jalousie
Tu me tortures et mes pleurs
Comme la pluie tombent
De mes yeux sans lumière.
Ça fait du bien de pleurer. Il y a des antidépresseurs dans les larmes.
On n'est pas ce qu'on est. On est ce qu'on fait. Est-ce qu'on est ce qu'on mange ?
Elle m'a prise dans ses bras pour me consoler. Ça m'a dégoûté de sentir son ventre chaud et ses seins. Mais je me suis laissée faire. Elle me berce quelquefois comme ça. Elle défait ses fringues et elle me fait sucer ses seins, comme si j'étais un bébé qui tète..... Je sais que ma mère est folle....
Le temps répare. Il répare tout, si on lui laisse le temps. Et à la fin, il répare définitivement dans un grand trou. Un trou noir. Dans la terre.
Mais ses yeux m'ont de nouveau effleurée. Comme une caresse. La caresse de Leonardo Di Caprio dans Titanic, à qui on aurait rajouté un costume de clodo. Vous avez beau le déguiser, le diamant dessous est brut, éclatant, magnifique. Fait pour transpercer le cœur des filles trop tendres comme moi.
C'est pas de leur faute, après tout. C'est juste des gens normaux avec des petits problèmes normaux, qui viennent voir une psy normale pour aller un peu plus normalement dans leur tête. C'est tout !
D'ailleurs, vous n'êtes pas vraiment guéri. Et puis, guéri, ça ne veut rien dire ! Vous avez jamais remarqué qu'on est tous un peu fou ? Toujours ?
Si j'avais été seule, je lui aurai donné un coup de pied quelque part, mais je ne voulais pas apprendre aux enfants que la plupart des problèmes se résolvent par la violence.
C'est le moment qu'ont choisi les jumelles pour se mettre à hurler. Je les ai prises dans mes bras, il n'y a que ça qui les calme quand elles pleurent sans raison. J'ai une technique bien au point où elles sont positionnées ensemble sous mon bras droit - je n'ai aucune force dans le gauche. Elles adorent ça parce qu'elles sont pelotonnées l'une contre l'autre.
La nuit est finie, le rêve aussi et avec lui le bonheur s'est envolé. Le monde est inversé. La vie normale se déroule la nuit alors que dans la journée, c'est le cauchemar qui s'installe. Jo éprouve ce matin une sensation qui ne va pas le quitter avant longtemps. Le réel pour lui est devenu illusoire, effrayant, vidé de ceux qu'il aime. Alors que ses nuits seront un refuge protecteur où il retrouvera les siens.