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Critiques de Alix de Saint André (186)
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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

36 auteurs pour autant de nouvelles, illustrés par les dessins de Mako.

36 auteurs engagés, car cet ouvrage polyphonique n'a qu'une seule ligne éditoriale : celle de défendre les services publics, un certain « idéal de solidarité »

concrétisé ici par le train dans la tourmente de cette nouvelle « bataille du rail ».



36 pierres apportées à l'édifice d'une lutte, puisque les droits d'auteurs sont entièrement reversées aux caisses des grévistes contre cette réforme ferroviaire 2018.

À chacun d'en juger la nécessité bien sûr, mais il fallait le préciser, car il ne s'agit pas ici d'un don seulement caritatif, mais profondément politique.



Bien sûr, ces nouvelles sont très différentes, et parfois inégales, mais toutes réussissent la gageure de parler à nous tous, qui avons en commun cet « imaginaire du rail».

Comme Didier Daenincks dont « le sang noir du monde ferroviaire coule dans [s]es veines. »



Lu en juillet 2018.
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Papa est au Panthéon

J'ai été un lecteur actif.

Comme tout le monde, un jour, j'ai choisi un livre en me rendant chez mon libraire, explorant ses rayonnages, papillonnant de titre en titre. J'ai aussi pris mon téléphone pour passer une commande bien précise. J'ai également ouvert mon ordinateur pour visiter Mo--x ou Ra---en à la recherche de la bonne affaire ou de l'oiseau rare...

Mais tout cela c'est de l'histoire ancienne. j'ai accumulé tant et tant d'ouvrages qu'il était urgent que cessent tous ces achats, que je songe à faire maigrir le stock.

Depuis je suis devenu un lecteur passif.

J'attends que le hasard me guide vers un livre que je possède déjà. C'est ainsi que j'ai lu ce livre. Ne pensez pas que c'est un acte prémédité.

Hier encore (coucou Charles A.) ce livre n'avait aucune existence dans mon esprit, dissimulé parmi les étagères il attendait bien sagement un réveil incertain. Il aurait pu faire encore le pied de grue une bonne décennie si le 21 mai dernier le hasard ne s'était manifesté.

Chose exceptionnelle, ce jour-là, j'allume ma télévision à 20 heures. Apparaît François Mitterrand, le regard fixe, la mâchoire carrée, il porte des roses comme le prêtre porte la croix lors d'une procession. Il marche seul au milieu de la rue, en arrière-plan on distingue la foule et le service de sécurité qui bouscule des photographes qui sont dans le champ de vision. Ces cons ! On n'a pas fait toutes ces répétitions pour qu'ils viennent gâcher l'image.

Comme d'habitude je suis plus attiré par le spectacle que par les explications du journaliste. Mais un mot surgit au milieu de ce salmigondis de paroles : Panthéon !

Drrr ! Driiing ! Driiing !

J'y suis ! nous sommes le 21 mai 1981 et François Mitterrand vient honorer trois hommes : Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher : Tonton est au Panthéon.

Le jour se lève ♫ ♪ la nuit pâlit ♫♫♪♫

Je viens de trouver le titre de ma prochaine lecture : Papa est au Panthéon d'Alix de Saint-André. Il a beau patienter depuis des lustres, je n'ai pas oublié la couverture ornée du dôme , agrémentée de deux personnages de Sempé.

Je l'avais acheté sur un vide grenier ou une vente de charité genre Secours populaire ou Amnesty International parce qu'il était comme neuf. Il avait aussi fait l'objet d'une critique lors de l'émission radiophonique "Le Masque et La Plume".

Arnaud Viviant l'avait lapidé avec un mépris qui ressemblait plus à un règlement de comptes qu'a une critique honnête.

A contrario, Frédéric Beigbeder l'avait défendu avec enthousiasme. Ce dernier avait raison, car il faut être insensible à l'humour pour ne pas aimer ce roman. C'est plein d'ironie, de sous-entendus, de croche-pieds exécutés avec panache. J'ai souvent ri. Alix de Saint-André, l'air de rien tacle les bassesses humaines avec enthousiasme.

Avant d'ouvrir ce livre je conseillerai à ceux qui ignorent tout de la vie d'André Malraux de se documenter un minimum afin d'apprécier pleinement ce récit. En effet si le Panthéon est l'un des deux principaux sujets, le ministre de la culture du général De Gaulle en est le second. Sous un nom tout à fait transparent (Berger) il sera celui qui doit rentrer au Panthéon. Mais de nombreux obstacles ralentissent l'exécution du projet pour le plus grand plaisir du lecteur qui savoure toutes les péripéties.

Le comité de lecture de la maison Gallimard ne s'était pas trompé en faisant publier ce roman, n'en déplaise à Monsieur Arnaud Viviant qui trouvait sans doute la romancière pas assez Inrockuptible.



Beigbeder. 1 - Viviant. 0
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L'ange et le réservoir de liquide à freins

Décidément, lorsque les romans déprimants me laissent sur le pavé, je me tourne vers les romans marrants, et ça ne va pas non plus ! J’en ai marre, marre, marre !

Ce livre m’a été prêté par une amie, il a été lu avant moi par une autre amie, elles ont adoré toutes les 2. Je me disais chouette, après la lecture d’Instruments des ténèbres, de Nancy Huston, qui m’avait vraiment fait plonger dans le noir le plus total, voilà que je vais aborder une histoire marrante sur les établissements catholiques du dernier quart du 20e siècle, encore confits de bondieuseries et d’hypocrisies, tout en étant pleine d’humour.



Effectivement, c’est rempli d’humour. Mais tellement à ras bord que j’en ai attrapé une indigestion. Mais qu’ont donc tous ces auteurs à s’efforcer de trouver LA phrase qui tue, grâce à laquelle on se pâme ? Ici, toutes les phrases essaient de se concurrencer pour faire rire. Au début, c’est agréable, après, c’est lourd. D’autant plus que l’histoire me parait franchement très décousue.



L’histoire ? Une deux-chevaux genre celle de la sœur dans un film de Louis de Funès (Le gendarme) a eu un accident, et les deux sœurs qui étaient à l’intérieur sont retrouvées emberlificotées l’une autour de l’autre. Soeur Marie-Claire a la tête qui sort du pare-brise telle un champignon monstrueux, tandis que sœur Adélaïde a pu être extraite encore vivante mais très mal en point. Un mystère plane sur cet accident car cela pourrait être un meurtre… Et nous voilà au pensionnat des demoiselles tenu par la congrégation religieuse.

J’arrête là, tellement ça m’a paru sans queue ni tête.



Je n’ai plus envie du tout de parler de quoi que ce soit. Tellement découragée par cette littérature qui se veut spirituelle mais qui ne l’est pas, je vais essayer de retrouver une lecture qui pourrait m’enthousiasmer, une lecture où la réflexion, la psychologie, la philosophie titillent les contours de l’humour. Rassurez-moi, cela existe encore ?

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Archives des anges

« Des anges, dites-vous ? Je n'en ai jamais vu. Aucun. Même pas un tout petit minuscule. Ni aile, ni plume. Rien. N'insistez pas. » Contre toute attente, on apprend dès les premières lignes qu'Archives des anges ne relate aucune expérience personnelle d'Alix de Saint-André avec des anges – gardiens ou pas. Son livre n'est donc pas un témoignage ni un roman, mais bien un essai qui compile ses recherches sur l'existence des anges dans les textes religieux chrétiens, juifs et musulmans. L'examen est détaillé, trop peut-être, au risque d'embrouiller le lecteur avec les nombreuses sources citées en bas de page.



Alix de Saint-André échafaude des réponses à des questions simples telles que : quand les anges ont-ils été créés ? Mangent-ils ? Ont-ils un sexe ? Quel est leur nombre ? Que font-ils ? Etc. Son style humoristique, servi par un langage familier, conviendrait cependant plus à un article de ELLE qu'à un essai. Un peu d'humour rend le propos plus léger, mais trop de familiarité, sur un sujet aussi vaporeux, en diminue la crédibilité.



Je reconnais toutefois les efforts de documentation déployés par l'auteur. Et si son inventaire ne m'a pas captivée, il a considérablement élevé le niveau de mes connaissances théologiques. Désormais, en regardant les Schtroumpfs avec mes enfants, je pourrai leur demander : savez-vous pourquoi l'affreux sorcier Gargamel a appelé son chat Azraël ? Et, devant leurs petits visages ahuris, leur répondre doctement : parce que « dans l'islam, l'ange de la mort s'appelle Azraël. » Hmm... pas sûr de remporter un franc succès avec ça !
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En avant, route !

Fumeuse compulsive, sportive du « dimanche soir », Alix de Saint-André se fait entraîner sur le Camino par sa cousine et presque malgré elle un beau jour de juillet 2003. Alors, en escaladant les Pyrénées, elle est d’emblée confrontée à ses limites physiques, à la douleur, mais surtout aux doutes quant au simple fait de tenir jusqu’à Roncevaux.



Deux choses lui permettront de ne pas abandonner : sa foi et la rencontre de pèlerins originaux et touchants. Effectivement, Alix prie beaucoup sur le chemin et elle n’a pas honte de le dire : « Dieu, qu’il existe ou pas, restait la question centrale de mon existence. La seule qui m’intéresse vraiment, et le personnage principal qui m’attendait sur la route, si j’acceptais trois minutes d’être honnête avec moi-même. »



Pour une ex-journaliste hédoniste qui est tout sauf une grenouille de bénitier, il fallait oser et l’écrivain l’a fait avec humour et délicatesse ce qui ôte tout prosélytisme à ses propos. Chapeau !



C’est avec beaucoup de tendresse et d’empathie qu’elle narre ses rencontres sur le chemin. Affublés d’un sobriquet ou simplement désignés par leur prénom, des dizaines de pèlerins ont ainsi droit à leur portrait aigre-doux, mais toujours empreint de respect.



Il faut dire qu’avec sa maîtrise quasi parfaite de l’espagnol et de l’anglais, Alix est capable de communiquer sans a priori avec les cultures les plus variées, ce qui lui offre un potentiel de tête-à-tête infini.



Son récit n’est donc pas une description disciplinée et structurée de chaque étape, mais plutôt une série d’impressions récoltées sans a priori : un régal de sincérité et d’authenticité qui sonne juste.



J’ignore ce que j’aurai retenu de ce livre dans une semaine, mais tout ce que je sais c’est que l’écriture de cette fille de Saumur m’aura fait passer un sacré bon moment en sa compagnie ! Muchas gracias Alix.
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Histoire d'une femme libre

Après sa tentative de suicide ratée, Françoise Giroud éprouve le besoin d'écrire. Écrire pour comprendre et se reconstruire, pas forcément pour être lue. De nombreuses confidences, d'une femme hors du commun, digne, courageuse, travailleuse et intelligente. Une femme libre dont l'intelligence et la sensibilité ont façonné notre société pendant des décennies.



Quelle chance d'avoir trouvé cet ouvrage, un week end à la campagne, véritable pépite perdue dans une bibliothèque truffée de mauvais "best sellers" du moment. Merci Françoise d'avoir sauvé mon âme face à l'adverse médiocrité des plumes jetables qui nous harcèlent !



A lire !!
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En avant, route !

Je l'ai lu d'une traite tant j'ai aimé ce qu'Alix de Saint-André nous fait partager ! Un rythme effréné plus que les 4 pages à l'heure !





Ce n'est pas un chemin vide, ni triste, bien au contraire et c'est une vision moderne du pèlerinage !



Elle réussie à nous faire rire et nous entraîne aussi sur des chemins plus intérieurs et tristes.



De plus comme elle a fait le chemin plusieurs fois, ses pèlerinages successifs lui apportent à chaque fois de nouvelles rencontres, de nouveaux défis personnels et même de la sagesse !



Et puis j'ai aimé que ce soit le chemin et non le but qui finalement soit l'essentiel !



Un peu comme la quête du bonheur dont on dit qu'il est le chemin lui même et non un but.



"Arriver n'était pas le but : c'était une illusion. Je n'en avais tiré aucune leçon de sagesse :

de vifs souvenirs et des pans entiers d'oubli"



Page 116, réflexion d'Alix de Saint-André avant de reprendre le chemin avec Raquel un sacré petit bout de femme avec les défauts de ses qualités ;-) et de se mettre enfin à l'écriture concernant le chemin !



Toutes ces rencontres je les ai aimées avec comme Alix quelques sentiments plus tendres pour certains, des connivences se créent sur le chemin.



Raquel bien sur, mais aussi Pascal et son âne Pompom et les 7 maris d'Alix : Paco, Carlos, Rodrigo, Juan, David, Santo et Chris !



Le chemin est vraiment fait de ses pèlerins et ses pèlerins font le chemin !




Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Garde tes larmes pour plus tard

"Dans notre famille on ne pleure pas" a confié Françoise Giroud (journaliste qui fut la fondatrice de l'Express et secrétaire d'état chargée de la Condition féministe) aujourd'hui décédée, à Alix de Saint André journaliste, écrivain et amie (sur le tard).

Une phrase de mère à fille à rapprocher de "Garde tes larmes pour plus tard" (d'où le titre) dite à l'auteur par sa propre mère.

Sois dure, avance sans tenir compte des cruautés de la vie, des rumeurs. Sois forte. Tel paraît être le message de Françoise Giroud, la féministe,transmis par l'intermédiaire de cette biographie.

Encore une biographie de Françoise Giroud!

Pour les amateurs du genre on y apprend de potin en potin, ses goûts littéraires sûrs de Chateaubriand à Verlaine, son "bouillonnement intérieur" ou perturbations psychologiques selon les points de vue, sa judéité gardée secrète, les abandons successifs par "les hommes de sa vie",son statut de "mauvaise mère"..et bien d'autres choses comme son envoi de lettres obscènes et antisémites suite à sa rupture avec Jean-Jacques Servan Schreiber ou les "insultes" par romans interposés avec sa grande rivale Madeleine Chapsal.

Une "belle amitié" ou un règlement de comptes post-mortem de fille psychanalyste par intermédiaire??? Cette "enquête ayant été menée de front avec la Caroline Eliachef (fille psychanalyste et pédopsychiatre de Françoise Giroud).

Si l'on a reproché à Christine Ockrent "sa biographie au vitriol", celle "d'une femme épouvantable", mère et grand-mère laissant à désirer est elle aussi du genre acidulé.

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La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Sortez de votre train-train et prenez avec moi, ce train de nouvelles, d'écrivains solidaires de cheminots en grève. Les droits du livre sont intégralement reversés en soutien aux grévistes.





Prévert écrivait : "Le train m'égare, la gare m'étreint." J'ai aimé le texte de Laurent Binet qui convoque le plus long générique de film, avec l'arrivée en gare, d'un train, d'où descend C.Bronson, dans "Il était une fois dans l'ouest." Tandis que H.Fonda essaie de prendre une locomotive, dans "Mon nom est personne". Cris Evans remonte des derniers wagons, avec des prolétaires révoltés ( les cheminots?) pour " Snowpiercer".



Vous rencontrerez peut être d'autres écrivains, dans les wagons suivants, pendant que "le train sifflera 3 fois". Lisez ce livre, et compostez votre billet " de soutien".
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En avant, route !

Voici un livre parfait pour l’été, qu’il fasse trop chaud pour marcher, ou que la pluie vous contraigne à de longues heures (délicieuses !) de lecture. Je connaissais Alix de Saint-André comme chroniqueuse pour Elle et dans une émission de télévision, il y a une éternité, puis comme auteur de L'ange et le réservoir du liquide à freins, polar sympa mais pas inoubliable. J’avoue que son dernier livre ne m’attirait pas plus que ça, comme l’idée d’accomplir un pèlerinage n’est pas ce qui me tente le plus en guise de vacances. Je ne pensais même pas que l'on puisse faire ce chemin sans motif religieux. Dans ce cas, j’imaginais un truc de journaliste, je marche deux matinées sur le chemin de Saint-Jacques, je discute avec quelques pèlerins, je m'arrête dans un refuge et hop, je ponds un témoignage.

Cela ne s’est pas du tout passé comme ça ! Alix de Saint-André a marché trois fois vers Compostelle, la première fois sans préparation aucune, du pied des Pyrénées au but ultime, plus de cinq cent kilomètres tout de même… Moi, ça me laisse rêveuse… Elle raconte cela avec tellement de simplicité, d’humour, que tout à coup ce périple semble faisable. Ce qui fait le charme du livre, ce sont les multiples rencontres faites sur le chemin, elle qui voulait en profiter pour méditer, penser en marchant, et se retrouve en train de cheminer avec Raquel, une bavarde impénitente qui s’arrête à tout moment et peine à finir les étapes. Raquel sera d'ailleurs la cause de son deuxième pèlerinage. La troisième fois, ce sont sept hommes de tous âges et horizons, qui seront pendant un temps ses compagnons de route. Car même le marcheur qui part seul se retrouve accompagné, comme celui qui part en groupe peut être seul la plupart du temps, selon son rythme de marche.

Les chaussures, les ampoules, le remplissage du sac à dos, la variété des refuges, le rituel de la lessive, les bons repas, les cigarettes, la météo, tout est intéressant et amusant sous la plume d’Alix, avec quelques moments plus douloureux, lorsque la « vraie » vie la rattrape au détour de coups de fils passés chaque soir. Et puis on sourit de nouveau et on éprouve de la tendresse pour l’âne Pompon, compagnon de quelques étapes ou pour Margarito, chat "raté". Une jolie façon de parcourir ce chemin mythique, où l’humain tient plus de place que le paysage, et au final, une découverte très agréable.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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En avant, route !

Saint-Jacques de Compostelle.



Alix de Saint-André a fait trois fois le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Ce livre regroupe ses souvenirs.



Le pèlerinage de Compostelle me fascine. Qu'est-ce qui fait tenir tous ces pèlerins sur parfois plusieurs milliers de kilomètres ? La foi bien sûr, mais les raisons peuvent être multiples.



L'auteure a fait plusieurs fois ce pèlerinage, bien qu'elle se définisse comme "sportive du dimanche soir". Nous la suivons durant ces trois pèlerinages qu'elle raconte avec humour. Elle s'attarde particulièrement sur ses rencontres et donne un surnom à ceux qu'elle croise.



J'ai adoré. L'auteure sait rendre vivant son témoignage. De plus, on sent la sympathie qu'elle a eu pour ses compagnons de voyage. Si le premier pèlerinage reste relativement sobre, son deuxième et surtout troisième pèlerinage montre son bonheur à parcourir le chemin.



En bref, un excellent témoignage sur le pèlerinage de Compostelle. A lire en complément de l'aussi excellent "Immortelle randonnée" de Jean-Christophe Rufin.
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Histoire d'une femme libre

"Je suis une femme libre.J'ai été, donc je sais être, une femme heureuse..Qu'y a-t-il de plus rare au monde?" écrit Françoise Giroud dans son autobiographie Histoire d'une femme libre.

Libre, certes. Heureuse, tout dépend ce que cache le mot bonheur.

Ce récit intime revient sur sa naissance en 1916, son enfance d'orpheline de père pauvre et pensionnaire, son arrêt des études imposé par les dettes contractées par une mère aimante mais fantasque,ses rencontres décisives (Marc Allégret dont elle devient la dactylo,Antoine Eliacheff producteur de cinéma qu'elle épouse, Jean Jacques Servan Schreiber dont elle est la maîtresse et avec lequel elle fonde l'Express), son entrée dans le monde du combat politique et de l'écriture. Il s'arrête sur sa tentative de suicide en 1960 alors qu'elle est "plaquée" par Jean Jacques Servan Schreiber et "virée" de l'Express.

Autant je n'ai pas spécialement apprécié la biographie de fausse "amie" d'Alix de Saint André: Garde tes larmes pour plus tard qui casse l'image forte et casse la femme névrosée qu'était Françoise Giroud, autant j'ai aimé ce portrait de femme forte, travailleuse,intelligente, combattive et passionnée dont le lecteur comprend au fil des pages les failles en lui trouvant des circonstances atténuantes.

L'édition d' Histoire d'une femme libre étant également établie par la journaliste Alix de Saint André à l'occasion des 10 ans de la mort de Françoise Giroud, nous voilà éclairés sur les sentiments ambivalents qui nimbent parfois les relations.
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En avant, route !

Que cette lecture fut laborieuse, on a l'impression d'un empilement de fait, car l'auteur a fait trois fois le chemin pour Compostelle donc on a les trois chemins racontés comme si une fois et un chemin ne suffisait pas pour faire un livre.



Le seul moment ou le livre prend un peu d'ampleur c'est lorsque l'auteur rencontre un pèlerin avec son âne Ponpon, c'est dire si le récit est vide et creux. Et après cette partie là elle nous raconte enfin ses rencontres et sa vie avec les autres pèlerins il faut dont attendre plus de la moitié du livre pour que celui-ci prenne un peu plus d'ampleur.



J'avais adoré Wild et ce récit la ne lui arrive pas à la cheville, une vraie déception.
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L'ange et le réservoir de liquide à freins

ISBN : 9782070406432



Roman policier, soit, puisqu'il y a des meurtres : la soeur Marie-Claire, l'archiprêtre, et Catherine Garraude, une pensionnaire de l'école tenue par les soeurs. Mais les meurtres ne sont que prétexte à nous décrire la société pompidolienne - eh ! oui, je sais, c'est bien vieux ! et certains de vous, lecteurs, ne l'ont pas connue - où s'amorçait la Grande Mutation dont l'aboutissement s'inscrit si sinistrement dans notre France actuelle. Mai 68, les suites de Vatican II, le catéchisme classique que l'on bouscule (là aussi, comme à l'Education nationale, on change toutes les appellations pour faire plus "in", plus "moderne", plus ce que vous voulez, en fait ... ), tout y est. C'est touchant, ridicule ... et inquiétant.



Mais l'opinion de l'auteur sur cette époque qu'elle ressuscite est des plus ambiguës, en particulier en ce qui concerne la religion.



Plus qu'un roman policier, je tiens donc "L'Ange & le Réservoir de Liquide A Freins" pour la critique acérée - mais qui n'a pas l'air d'y toucher - d'une mutation sociétale de très grande envergure qui ne dit pas son nom, critique d'adulte qu'Alix de Saint-André a la finesse de nous retransmettre par les yeux d'une fillette de 4ème, Stella, et de sa grande amie, Hélène, le tout sur descriptions joyeuses et lyriques de la Loire et du Pays d'Anjou. Seulement, entre toutes ces nonnes que ronge l'ambition d'occuper un poste conséquent et de voler surtout le sien à la terrible Soeur Adélaïde, avec ce prêtre béninois - Séraphin - dont on ne sait trop ce qu'il vient faire dans l'histoire sinon sauver l'héroïne à la dernière minute (mais comment peut-il se trouver là à temps, la question demeure irrésolue, à croire qu'il est lui-même un ange ), les familles locales, de la petite bourgeoisie à la plèbe plus classique, dont toutes les mères ne semblent avoir que deux objectifs : le passage du BEPC pour leurs aînées (en 3ème) et la profession de foi, ou communion solennelle, pour leurs benjamines (en 6ème), le lecteur ne sait plus très bien pour quel camp balance le coeur de l'auteur : pour les "progressistes modernistes" dont elle se moque de manière bouffonne (un peu comme Jean Yanne dans "Moi, Y'En A Vouloir des Sous") ou pour les "purs et les durs", adeptes de la messe en latin, etc, etc ...



L'assassin, certes, appartient à la dernière catégorie, et même si l'on peut expliquer ses actes par une sorte de folie religieuse - on connaît bien ça, hein ? de nos jours - il n'en reste pas moins que sa personnalité présente certains côtés attachants. Le troisième assassinat d'ailleurs n'est-il pas une mesure de miséricorde envers un pauvre être que les "progressistes" complotaient de faire interner ?



Sur l'autre plateau de la balance, certains progressistes sont sympathiques (le père Séraphin, par exemple, s'il se veut moderne, n'en oublie en rien les bases de la chrétienté et ses citations latines) et quelques nonnes, plus âgées et plus faibles que d'autres, se voient accusées à tort d'erreurs qu'elles n'ont pas commises, ce qui, bien sûr, les peine profondément.



Durant toute la lecture, on a conscience de ne pas être dans un "vrai" roman policier. On perçoit bien que les meurtres sont ici comme autant d'alibis dont l'auteur se sert pour nous raconter une certaine enfance - la sienne, peut-être ? Le style est vif, débridé, bien loin des lenteurs angevines tant vantées par ailleurs. On s'amuse bien plus qu'on ne tremble et si l'on pense à un tel ou une telle comme à l'assassin, on finit par ne plus vraiment savoir à quel démon se vouer.



Disons que nous sommes en présence d'un roman bien sympathique, qui n'est pas pour autant un chef-d'oeuvre ou même un policier dans le style de Pierre Magnan, mais auquel on se laisse prendre avec une certaine nonchalance parce qu'il ressuscite en nous les souvenirs d'une jeunesse que nous partageons plus ou moins avec l'auteur. Je pense ici aux lecteurs quinquagénaires, voire même quadragénaires, à qui ces paysages évoqués, ces coutumes revenues à la vie, ces pudeurs retrouvées et plus encore cette impression de charnière en mouvement, de plaque tournante entre deux mondes que furent les années Pompidou, parlent un langage qu'ils ont eux-mêmes parlé et qu'ils retrouvent instinctivement devant le clavier de leur ordinateur et dans la noirceur accablante de notre univers banalement "mondialisé." C'est en quelque sorte le Marché commun (vous vous rappelez tous nos rêves ?), tout simple et tout bête, tout sage aussi, face à cette pieuvre gloutonne et sans âme de l'Union européenne.



Les lecteurs plus jeunes n'aimeront peut-être pas ou ne saisiront pas tout le charme, fragile et aussi éthéré que l'Ange du titre, de cet ouvrage tout à fait particulier. Mais qu'ils prennent patience : un jour, eux aussi, avec l'âge, souriront devant un livre du même type qui leur rappellera leur enfance, leur jeunesse - et un monde fatalement meilleur. ;o)
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Histoire d'une femme libre

Autobiographie de l'auteure écrite à la suite de sa tentative de suicide après la rupture avec J.J. Servan-Schreiber. Françoise Giroud revient sur sa vie et les hommes qui ont traversé ou partagé sa vie jusqu'alors. Ecrit posthume retrouvé par une de ses biographes qui faisait des recherches dans ses archives et qui a été publié avec l'accord de sa fille.



J'ai trouvé cette lecture fort plaisante, car l'auteure décrit ses combats de femme, ses combats pour être et demeurer une femme libre et ses combats tout courts. C'est impressionnant.



J'ai bien aimé.
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En avant, route !

Un petit ouvrage qui ne paie pas de mine mais très plaisant et plus profond qu'il n'y parait.

Alix de Saint-André raconte dans le détail ses trois pélerinages à Saint-Jacques de Compostelle. J'ai été plus intéressée par le dernier, celui qu'elle effectue à partir de chez elle, c'est à dire près de Saumur.

Son style est simple, efficace, elle n'est pas dénuée d'humour et d'autodérision. Elle insiste sur le fait qu'un pélerinage est avant tout un effort physique où le corps souffre et ensuite, suivant les personnes, cela peut-être aussi une réflexion spirituelle. Elle ne fait aucun prosélytisme, elle parle davantage du bonheur de marcher, des rencontres agréables, des paysages magnifiques que de la recherche de Dieu.

Elle donne des conseils sur le poids du sac à dos : les choses à emporter, les refuges, la nourriture, le soin à apporter aux pieds, les vêtements à prendre.... Avec beaucoup d'humour.

A lire si on a l'intention de faire soi-même le chemin de saint Jacques de Compostelle, mais si ce n'est pas le cas, on passe quand même un très bon moment.
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En avant, route !

J'ai tout récemment lu Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin, et j'ai la chance d'avoir un ami attentif qui a entendu l'importance de ce texte pour moi. Il m'a offert le livre d'Alix de Saint-André et je suis repartie en lecture sur les chemins de Compostelle, à la suite de cette autrice et de ses trois pèlerinages jusqu'au tombeau de l'apôtre. « Je n'avais rien préparé. Aucun entraînement. Ni sportif ni géographique. Aucune inquiétude non plus : le chemin était fléché et il y avait plein de monde. Je n'aurais qu'à suivre les autres. À mon rythme. Ce n'était pas bien compliqué. Fatigant, peut-être ; dur, mais pas difficile. » (p. 143 &14) Dès les premières pages le ton est donné, désopilant et piquant, surtout envers l'autrice elle-même. Je compatis devant sa capacité sans cesse renouvelée à se perdre, car je partage la même tare, ce qui augure de grands moments de désespoir quand je prendrai à mon tour le chemin... « Le chemin n'est pas un cloître, et si l'on se perd dans ses pensées, on se perd tout court. » (p. 164) Pour autant, l'autrice vante les vertus de l'égarement, car à se perdre, on peut parfois trouver bien plus que ce que l'on cherchait.



Pour mieux endurer la difficulté des étapes, Alix de Saint-André égrène mentalement des Ave Maria. Cette prière répétitive rythme son pas et libère son esprit. Elle marche avec Raquel, une compagne aussi volubile et expansive qu'agaçante. « Parler fait accélérer Raquel, alors que moi, ça m'essouffle ! » (p. 59) Pauvre Alix, elle qui voulait avancer en silence et dans la solitude pour prendre le temps de réfléchir, c'est raté ! Là encore, l'autrice se montre gentiment acerbe envers ses camarades de chemin, mais surtout envers elle-même. « Quand on a fumé au moins trois bureaux de tabac, arrêter flanque le vertige. » (p. 71) Et voilà que les drames du monde et de son entourage rattrapent Alix. La longue marche s'alourdit, se fait moins désinvolte. « Je garde juste l'impression d'une période d'orage, de colère et de chagrin, où je me perdis souvent, même en marchant tout droit sur la route. » (p. 104) Au terme de son premier pèlerinage, Alix de Saint-André le sait, elle devra reprendre le chemin pour s'alléger l'âme et vivre différemment l'expérience de Compostelle. « Nous sommes tous des pèlerins redoublants. L'essence du pèlerin est de redoubler. On a laissé quelque chose en chemin, on veut aller le chercher. Quoi ? Ce n'est pas très clair, mais c'est impérieux. » (p. 134)



Évidemment, impossible d'échapper aux paragraphes sur la crédentiale, les ampoules, les refuges ou les rencontres. « Le chemin est comme la Légion étrangère, on a le droit d'y garder son passé pour soi. » (p. 33) Alix marche avec Pascal et l'âne Pompon, puis avec ses « sept maris » de pèlerinage. Sur le chemin, les interactions semblent plus fortes, plus vraies. J'espère en vivre de telles. Le triple récit d'Alix de Saint-André alimente mon désir de chausser mes godillots et de prendre mon bâton de marche. Je lui reproche un léger ton bobo qui est complètement absent du texte de Jean-Christophe Rufin, très humble. Mais je chipote, ce livre m'a émue et j'en retiens une belle phrase, comme une promesse que je me fais. « Plus on marche, plus on se tait en soi-même. » (p. 214)
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57 rue de Babylone, Paris 7e

Ce roman me laisse sur ma faim, je l'ai trouvé très brouillon et inégal. La partie autobiographique est assez réussie et primesautière quand elle évoque des souvenirs de jeunesse, elle devient un peu plus lourde quand elle touche la vie professionnelle. Mais le sujet du livre n'est pas là, il s'agit de retracer la vie au Home Pasteur, pension de famille tenue par la mère d'une amie de lycée, Pia.



Le Home Pasteur est un établissement comme on n'en fait plus, et ce livre offre une évocation nostalgique et gaie des années 60-70. Si la famille de Pia est pour le moins dysfonctionnelle, l'auteur évoque les troubles avec beaucoup de naturel, comme si rien ne l'avait choqué, et il faut attendre la page 372, dernier chapitre, pour qu'un des personnages parle de parents toxiques.



Ce roman comporte quelques passages légers qui atténuent l'impression de malaise qui peut nous saisir lors de la lecture. On comprends que Pia ait pu être perturbée mais l'auteur n'a jamais un mot aimable ou empathique vis à vis de sa soit-disant amie, je la trouve assez insensible et très égoïste.



J'ai aussi été très gêné lors de la lecture de ce livre par des phrases parfois alambiquées et l'évocation des amies appelées par leur prénom et qui se mélangent toutes, name dropping chic et pédant qui a l'art de nous faire perdre le fil.
Lien : http://jimpee.free.fr/?p=26118
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Ma nanie,

Trouvé dans une boîte à livres, je l'ai lu par curiosité m'attendant à un récit émouvant sur la relation de l'auteure avec sa nounou, sa banque colle on dit dans les classes aisées dont elle fait partie.



Que dire.... L'émotion je ne l'ai pas ressentie peut-être parce qu'Alix de Saint-Andre s'éparpille trop dans ses souvenirs non seulement ceux de sa relation avec sa nourrice, Thérèse, mais également sur sa famille, ses rites et usages.



Des tentatives de style qui ne font que perdre le lecteur qui a eu bien du mal à aller jusqu'au bout....



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En avant, route !

Voilà un récit qui donne envie de marcher et c'est encourageant parce que cela n'était pas gagné pour Alix de Saint-André. Il faut dire que la marche dont il est question dans "En avant, route !" n'est pas une simple promenade mais le chemin de Saint-Jacques de Compostelle soit plusieurs centaines de kilomètres.

La clopeuse non sportive s'en est pourtant donné à cœur joie à trois reprises sur divers parcours. Comme quoi les motivations peuvent être différentes pour ce challenge, elles ne sont pas seulement religieuses ou sportives, elles laissent une grande place aux rencontres humaines.

Au départ elle n'a pas l'intention d'écrire un livre mais finalement elle a bien fait car cela lui permet de parler d'elle et des autres car la route est propice aux réflexions.

Dans le chapitre "tombées comme des pierres" par exemple, elle évoque le décès de ses amies, Nita Rousseau et Isabelle ainsi que celui de Marie Trintignant. Et si elle aime son indépendance, elle fait des bouts de chemin avec des compères comme Pascal et son âne Pompon au rythme des tampons sur la crédentiale, le laissez-passer des pèlerins.

C'est mieux qu'un guide parce qu'elle parle aussi de ses préparatifs et des accès aux nombreux hébergements qui jalonnent les chemins français et espagnols de Saint-Jacques de Compostelle.

Le récit s'arrête un peu brutalement car on reste sur le chemin, comme si le retour était impossible ou pas souhaitable... car Alix de Saint-André sait nous convaincre, souvent avec humour, que l'expérience est inoubliable.





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Détective consultant britannique, je suis connu pour mon sens aigu de l'observation. J'acquiers la célébrité grâce à mon collègue et ami, le docteur Watson, qui aime relater mes exploits dans le Strand Magazine. Quand je n'enquête pas pour arrêter de redoutables criminels comme Moriarty ou le Colonel Sebastian Moran, j'aime jouer du violon ou écrire de « passionnantes » monographies sur les cendres de cigarettes. Je suis... (Indice : c'est presque moi !)

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