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Citations de Amadou Hampâté Bâ (231)


Mais ce sont les excréments des Blancs que les prisonniers transportent là!
Et effectivement, nous voyons les prisonniers vider à tour de rôle le contenu de leur seau - comme ils le font d'ailleurs chaque jour - dans le grand trou aménagé spécialement pour recevoir les excréments des Blancs, sans doute trop précieux pour être mélangés à ceux des Noirs.
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Je ne me marierai jamais avec un homme dont les mains ont été noircies et empuanties par de la poudre à fusil, et qui de surcroît est un poltron. Seul un poltron peut accepter de se battre avec un fusil. Se cacher derrière un arbre et tuer à distance, ce n'est pas se battre ! La bravoure, c'est le combat à la lance ou au sabre, les yeux dans les yeux, poitrine contre poitrine ! Je n'accepterai pour époux qu'un homme qui ne s'est jamais servi d'un fusil. D'ailleurs dans l'initiation féminine peule, je suis Reine de lait, et le lait et la poudre ne vont pas ensemble. La poudre salirait mon lait ...
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On peut vaincre physiquement son ennemi et le réduire en esclavage, mais on ne pourra jamais domestiquer son âme et son esprit au point de l'empêcher de penser.
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Chez la gent non ailée, ce sont les narines qui aspirent le tabac, mais ce sont les yeux qui versent des larmes.
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Je ne saurais décrire le processus par lequel les nouveaux élèves parvenaient à parler rapidement le français, car le maître ne traduisait absolument rien en langue locale des leçons qu'il nous dispensait. À moins d'une nécessité particulière, il nous était d'ailleurs strictement interdit de parler nos langues maternelles à l'école, et celui qui était pris en flagrant délit se voyait affublé d'un signe infamant que nous appelions 'symbole'
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Amadou Hampâté Bâ
Destin
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"Si on lave une culotte le soir, alors qu'on l'a mise propre sur soi le matin, ce n'est sûrement pas pour rien.. "il doit bien y avoir une raison, nous la connaîtrons un jour .attendons...
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Quand la pauvreté dit à son sujet : énumère moi tes besoins afin que je t'en prive lamentablement, la fortune chuchote à l'oreille de son maître :exprime tes désirs, je les exaucerai dans l'instant.
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Au temps où les créatures de la terre se comprenaient encore entre elles, un chef de famille aisé vivait dans un petit village, au sein d'une contrée fertile.
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Mon commandant, répondis-je, je suis profondément ému par la bonté de votre intention. Je sais que, si vous le voulez, vous pouvez me faire nommer chef de la province de Louta. Malheureusement, il m’est impossible de briguer cette place, et cela pour deux raisons. D’abord, l’ancien chef de la province, mon père adoptif Tidjani Amadou Ali Thiam, est encore vivant ; il réside chez moi, à Bandiagara. Je ne puis prendre sa place alors qu’il encore de ce monde et jamais le gouvernement de Haute-Volta ne consentira à lui redonner son poste. Ensuite, mon maître et père spirituel Tierno Bokar, de Bandiagara, m’a recommandé de servir les hommes avec dévouement, mais de ne pas chercher à les commander ; et je me suis promis de faire de son conseil ma devise.
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A partir de ce jour, les filles de Ouagadougou me laissèrent en paix. Pour elles, j’étais devenu un fonctionnaire pas tout à fait comme les autres : « le fonctionnaire marabout ». Plutôt que de me proposer leurs charmes, elles venaient me demander des prières ou des conseils. Je prenais très au sérieux cette qualité de marabout qu’on me prêtait, et que je préférais de beaucoup à celle de « commis expéditionnaire ». La preuve ? Je marchais, parlais, mangeais, regardais, riais et m’habillais comme je l’avais vu faire aux grands marabouts. En un mot, je les singeais avec beaucoup de sérieux et d’application. A l’époque, Tierno Bokar ne m’avait pas encore suffisamment pris en main ; je n’avais pas appris à faire la différence entre « paraître » et « être ».
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Njeddo Dewal fit sortir un coq de sa poitrine. Le coq saillit l'oiseau qui pondit un nouvel oeuf entre terre et ciel. Njeddo attrapa l'oeuf au vol et le plaça dans sa bouche pour le chauffer. Quand il fût brulant, elle le jeta sur l'ouragan. L'oeuf s'y écrasa et l'inonda de son liquide gluant. Aussitôt , la tempête s'apaisa comme par enchantement
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L'écriture est une chose et le savoir en est une autre. L'écriture est la photographie du savoir, mais elle n'est pas le savoir lui-même. Le savoir est une lumière qui est en l'homme. Il est l'héritage de tout ce que les ancêtres ont pu connaître et qu'ils nous ont transmis en germe, tout comme le baobab est contenu en puissance dans sa graine .
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Il fut obligé d'admettre comme un fait accompli ce qui la veille encore lui paraissait être un incident fantastique. Le serpent noir de l'amour propre ulcéré lui avait toute la nuit mordu le cœur.
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Il n'existait qu'une seule religion, une en son essence, éternelle, immuable dans ses principes fondamentaux mais qui au cours des temps pouvait varier dans ses formes d'expression pour répondre aux conditions de l'époque et du lieu ou était descendue chaque grande révélation.

Il n'y a qu'un seul dieu. De même il ne peut y avoir qu'une voie pour mener à lui, une religion dont les diverses manifestations dans le temps sont comparables aux branches déployées d'un arbre unique. Cette religion ne peut s'appeler que Vérité. Ses dogmes ne peuvent être que trois : amour charité fraternité
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Je ne crois point au hasard mais plutôt à une loi des coïncidences dont nous ne connaissons pas le mécanisme. Certaines coïncidences sont parfois si heureuses et si à propos - surtout si elles se renouvellent souvent et à bon escient - quelles semblent être l'effet de quelque intelligence qui nous dépasse. Or on peut tout dire du hasard, sauf qu'il est intelligent.
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Je vais te dire tout de suite comment je vais refaire de toi un incirconcis et remettre à sa place le prépuce qui recouvrait le glan de ton penis
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Si le métier de berger était supprimé, il ne faudrait pas de longs jours pour que les peuples se rendent compte que c'est une voyelle essentielle parmi les consonnes des métiers.
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Chaque fois que l'on entend une discussion ou une querelle, c'est qu'un bienfait à été payé en mal. Mais chaque fois que cela arrive, c'est que l'auteur du bienfait ne s'est pas mis suffisamment en garde.
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(Le cercle du bienfait et de la gratitude, p. 64)
Après un certain temps, il déboucha inopinément sur une crapaudière. Les anoures, qui se rendaient à une foire, sautaient de tous côtés. Découvrant la présence de Bâ Wâm’ndé, ils s’écrièrent :
« Que t’arrive-t-il, homme au mouton ? Où t’en vas-tu comme cela? Est-ce la trame de tes jours qui a touché à sa fin ? Sinon il ne te viendrait jamais à l’idée d’aller à Wéli-wéli, et surtout d’emprunter le chemin qui passe chez nous. Tu vas payer de ta vie ton audace et ton étourderie. »
Une jeune femelle crapaud s’approcha de Bâ Wâm’ndé en sautillant.
« Ne me reconnais-tu pas ? lui dit-elle. Un jour tu m’as fait crédit d’un bienfait. C’est à mon tour de te le payer.
- Je ne me souviens plus de t’avoir rencontrée, fit Bâ Wâm’ndé.
- Il est habituel que l’auteur d’un bienfait oublie sa bonne action et cela est admissible, répliqua la jeune crapaude. Ce qui est condamnable et inqualifiable, c’est que le bénéficiaire de ce bienfait l’oublie. Tel n’est pas mon cas.
« Un jour où la chaleur était écrasante, mourant de soif, je fus mise au supplice. J’aperçus en effet, posé à l’ombre d’un arbre, un canari rempli d’eau fraîche. Pleine d’espoir, je m’en approchai pour m’y désaltérer, mais l’ouverture était trop haute et trop étroite pour moi. Chacun de mes bonds pour l’atteindre se terminait par une glissade. Je dégringolais, roulais et me renversais sur le dos à ne plus voir que le ciel.
« C’est alors que survint un gros gamin, sans doute le fils du propriétaire du canari. Il me trouvait épuisée, gisant à terre, presque morte. Je haletais comme un chien altéré. Le gros gamin se saisit de mes pattes, les attacha avec une corde et serra si fort que mes oreilles en bourdonnèrent. Il souleva la corde à laquelle je me trouvais suspendue la tête en bas, et se mit à courir en me balançant. Et, croyez-moi, ce balancement n’avait rien d’un bercement à faire s’endormir un bébé, c’était plutôt des secousses à faire vomir ses entrailles ! Mon ventre s’emplit d’air à en éclater, mes pieds entravés enflèrent. Le gamin se plaisait fort à me voir dans cet état misérable.
« C’est alors, Bâ Wâm’ndé, que tu intervins et me délivras. Tu me détachas et réprimandas le gamin, lui interdisant de récidiver. Je ne me souviens plus de ce que tu lui as donné pour mon rachat, mais je sais que tu lui as donné quelque chose. Ce que je ne puis oublier, c’est l’action que tu as accomplie en ma faveur et qui m’a empêchée de périr. »
La maman de la jeune crapaude sortit des rangs et, chain-caha, s’approcha de Bâ Wâm’ndé. Elle vomit entre ses pieds une pierre blanche arrondie de la grosseur d’un oiseau mange-mil.
« Ô bienfaiteur des bêtes et des bestioles, compatissant même pour les têtards des eaux fétides et des mares bourbeuses ! Dit-elle. Les animaux terrestres et aquatiques, les bêtes des cités et des forêts te sont reconnaissants et tous les oiseaux des champs gazouillent tes louanges dans les branches des arbres de la haute brousse !
« Ôbâ Wâm’ndé ! Prends cette pierre et range-là dans ton sac, elle te servira à quelque chose dans un jour difficile vers lequel tu t’avances sans t’en douter, car aller à Wéli-wéli, c’est aller à la mort ! »
Bâ Wâm’ndé rangea la pierre dans son sac.
« L’adage veut, dit-il, que celui qui est reconnaissant est autant de mérite, sinon davantage, que celui qui a fait le bien, car l’ingratitude est le propre de l’homme.
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