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Critiques de André Brink (256)
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Un turbulent silence

Un roman historique aussi tourbillonnant qu'Autant en emporte le vent, aussi violent et passionné et qui, mieux qu'un livre d'histoire, nous fait entrer dans la genèse de l'appartheid.
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Au-delà du silence

Un livre très violent, mais que la qualité de l'écriture, absolument magnifique, sauve.
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Au plus noir de la nuit

Joseph Malan est en prison accusé du meurtre de celle qu'il a aimée, Jessica.

Joseph est noir et sud-africain, Jessica était blanche et ce récit se déroule au temps implacable de l'Apartheid.

André Brink, un des grands noms de la littérature sud-africaine, a réussi un roman percutant sur l'histoire de son pays imbriquée avec celle des destins individuels.
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Au-delà du silence

Que de violence dans ce roman! Violence des hommes contre les femmes avant tout mais violence aussi d'Hanna, la protagoniste qui trouve dans la haine de ceux qui l'ont abusée, souillée, martyrisée, mutilée une force de vengeance improbable; une force morale qui lui permet de lever une armée disparate tout comme Jeanne d'Arc à une autre époque, en un autre temps et sans doute avec d'autres motivations mais avec la même intelligence et la même résolution; comme si, telle son modèle, Hanna se sentait investie d'un devoir que nul autre n'aurait le courage d'accomplir, une tâche quasi impossible qui s'apparenterait à celle d'inverser le cours du destin.

La première partie du roman est dure et, même si les exactions sont plus suggérées que réellement décrites, le courage m'a manqué parfois pour continuer cette lecture éprouvante. On s'attache néanmoins à cette Hanna et on n'a de cesse que de savoir à quoi va mener tout ce déploiement de violence. Cette histoire est aussi inscrite dans l'Histoire, celle de l'époque de colonisation dont on a longtemps tu l'inhumanité. Il s'agit ici de la Namibie, un pays de l'Afrique australe, colonisée par l'Allemagne au tournant du siècle dernier. Si on ne peut le qualifier de roman historique, son côté documenté lui donne un attrait supplémentaire.

Somme toute, un roman accompli par un auteur grandement reconnu dont le succès n'est pas usurpé.
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Mes bifurcations : Mémoires

Je dois à cet auteur la révélation de ce qu'a été l'Afrique du Sud: un pays tragique et superbe.





Depuis Une saison Blanche et Sèche , j' ai lu avec passion ses romans: Un turbulent silence, Au plus noir de la nuit...



Il a su avec un talent incomparable entraîner ses lecteurs dans les méandres des passions humaines.









ET ... Il vient à Saint-Malo , aux «étonnants voyageurs» , avec son autobiographie Mes bifurcations .







C'est un des meilleurs conteurs que je connaisse, et c'est, encore une fois, ce talent là qui m'a le plus intéressée dans ce très long récit.







Il y fait le point sur tous ses parcours.



Il a pris tous les chemins des révoltes et là où l'injustice essaie d’étouffer l'esprit de liberté ,André Brink met son talent et sa notoriété au service de ceux qui luttent.











Bien avant d'être un écrivain célèbre dans le monde entier, il a été un petit Afrikaner élevé par des parents aimants mais tout naturellement racistes et cherchant à éviter tout contact avec la population noire qui les entourait.











Jeune étudiant, c'est en France, en côtoyant des étudiants noirs, qu'il prendra conscience de l'horreur de la situation dans son pays .



De retour chez lui il ne cessera , alors, de participer très activement à la lutte contre l’Apartheid, prenant souvent de très grands risques.



Il retourne en 1968 en France et cela m'a amusé de lire ce qu'il a pensé des événements de mai 68 en France.







Le livre mêle ses expériences et évolutions personnelles et les conflits du monde que ses positions courageuses l'ont conduit à connaître. Il le dit lui-même il est plus écrivain que politique. Il a été amené à s'appuyer sur des idées révolutionnaires qui ont provoqué bien des tragédies elles-aussi,la partie critique de ces idéologies me manque un peu.





Il fait , également,la part belle aux femmes rencontrées et aimées pour certaines d'entre elles, à la passion.











Son livre se termine très tristement car l'Afrique du Sud est gouvernée par des incompétents et des corrompus .



La violence y fait, encore, beaucoup de victimes , la seule différence , c'est qu'aujourd'hui elle est exercée par des noirs contre les blancs ou des noirs riches.



Entre le chef d'une police dépassée ou totalement corrompue, une ministre de la santé qui veut lutter contre le Sida avec de l'ail et des décoctions de plantes, on se dit, hélas! que ce pays est bien mal parti.



Dans ce chapitre on peut lire ce qu'il avait déjà écrit dans un article du Monde paru en 2006.











Par soucis d’honnêteté , André Brink cite tous les noms des personnes qu'il apprécie où qu'il critique , on est parfois un peu submergé par tant de noms inconnus et de précisons sur les circonstances de ces rencontres . Cela alourdit son récit et je dois avouer que j'ai parfois sauter des pages.







Ses mémoires fourmillent de moments très différents. Comme le dit le titre, André Brink a bifurqué souvent.. mais sa ligne de conduite a toujours été : un fil rouge tendu entre la liberté et le respect de l'être humain.




Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Un instant dans le vent

Dans les premières pages, l'auteur nous parle de l'expédition et des circonstances dans lesquelles vont se rencontrer deux êtres aux antipodes socialement parlant l'un de l'autre, Elisabeth, femme blanche de bonne famille, mariée à Alexis Larsson, explorateur et Adam, esclave noir en fuite. Il va donc nous dévoiler cette histoire à travers les voix d'Adam et d'Elisabeth. La narration se fait donc essentiellement à la première personne du singulier, avec quelques interventions éparses de l'auteur. Par contre, aucune indication sur qui prend la parole, ce qui pose souvent problème mais, au bout d'un moment, la difficulté s'amoindrit... J'ai aimé le style de l'auteur, très imagé. Moi qui ne suis pas friande de descriptions car j'ai beaucoup de mal à me représenter les lieux décrits, ici, je me suis surprise à « voir » les paysages défiler sous mes yeux.

Le livre peut être divisé en trois grandes parties : la rencontre plutôt houleuse au départ entre Adam et Elisabeth, le répit sur leur île, avant le retour au Cap. On se rend assez rapidement compte qu'il s'agit également pour nos deux héros d'une quête initiatique, à la recherche d'eux-mêmes et à la découverte de l'autre, celui que l'on craint ou que l'on méprise parce qu'il n'a pas la même couleur de peau. Ils ont finalement beaucoup de points communs tant au niveau de leur statut social : l'esclave et la femme ont une condition très proche, prisonniers tous d'eux de leur statut qui les enferme, les fait dépendre d'un autre qui leur est supérieur mais aussi au niveau du caractère. Ce sont des rebelles qui luttent pour retrouver la liberté dont on les a privés et petit à petit, ils vont se rapprocher. La deuxième partie marque une évolution dans leurs relations mais également en eux-mêmes : ils sont désormais libres de vivre comme ils l'entendent, loin des convenances et du qu'en-dira-t-on, libres d'être enfin eux-mêmes. Ils vont se redécouvrir intérieurement. C'est le retour à la nature (dans tous les sens du terme d'ailleurs), un instant de répit avant le grand départ, le retour vers la civilisation. Le tout est vraiment très long, finalement assez « statique » : ils avancent vers leur but, font des pauses et repartent, et cela du début à la fin du récit. J'ai décroché à la troisième partie, là je n'en pouvais plus, ça devenait ennuyeux.

Une fois que l'on sait où l'auteur veut en venir, je trouve que le récit n'a plus d’intérêt et qu'il aurait gagné à être écourté ! J'abandonne donc à la page 252 (sur 318).
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Une saison blanche et sèche

Je ne remercierai jamais assez ma prof de français de 3ème de m'avoir fait découvrir cet auteur.

LE livre m'ayant réconcilié avec la lecture.

Vous voulez découvrir l'Afrique du Sud, ses habitants, ses villes, ses régions, ses dialectes? Et bien "Une saison blanche et sèche" est pour vous.

La puissance de ce texte, écrit par un blanc, nous montre à quel point l'Afrique du Sud est complexe, belle et violente.

Courez chez votre libraire, et découvrez cette culture, ces cultures!
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Une saison blanche et sèche

Un roman très prenant, très sombre, ce qui a constitué le seul obstacle à ma lecture. J'ai beau savoir qu'il s'agit là du passé, de l'Histoire, que l'Afrique du Sud est aujourd'hui une puissance importante, parfois même plus en avance que la France sur certains sujets de société, cette période me semble trop proche pour lire de façon détachée. Je me suis sentie pensive et triste durant toute ma lecture.



J'ai particulièrement aimé la manière dont Ben nous est présenté. Son évolution. Sa nonchalance, son paternalisme inconscient du début face à Gordon. Oui, il veut bien l'aider, mais il n'y a pas à s'inquiéter, tout va rentrer dans l'ordre. Sa foi aveugle, sa confiance totale en la justice, car la justice est sienne, au fond, une justice de sa couleur, blanche, donc infaillible. Puis, le temps qu'il lui faut pour comprendre, pour se réveiller et se révolter. Le combat qu'il mène ensuite, que l'on devine voué à l'échec, qui va l'arracher à toutes ses certitudes, à son équilibre... (suite sur Talememore)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Une saison blanche et sèche

Un très grand livre d'André Brink, très politique.
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Une saison blanche et sèche

'avais lu d'André Brinks : Au plus noir de la nuit. J'avais aimé son écriture et son engagement.



Encore une fois je suis sous le charme. Voilà un livre qui peut se lire comme un roman policier mais qui devient petit à petit bien plus que ça: une dénonciation du système d'apartheid d'une effrayante clarté et un manifeste humaniste.



Une écriture fluide, un texte sans hésitation, une réussite.



Le narrateur, blanc, embarqué un peu à son insu dans une affaire qui l'amènera à remettre en cause, seul contre tous, tout un système clôt le roman en disant : « Ecrire, raconter... pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : je ne savais pas. » : Tout est dit!



Un livre à lire.
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Une saison blanche et sèche

Lecture marquante de mon adolescence, ignorant presque tout à l'époque de l'Apartheid en Afrique du sud.

Bouleversée, révoltée, écoeurée par l'abus de pouvoir des Afrikaners, qui ne reculeront devant rien (intimidation, torture, trahison, assassinat) pour étouffer l'affaire sur la mort du fils de Gordon, un jardinier noir, tombé lors d'une manifestation d'étudiants contre les lois raciales.



NB : j'avais apprécié le film (1989) tiré du roman, avec Donald Sutherland et Marlon Brando.
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Un turbulent silence

Ce livre met en lumière tous les contrastes, voire les contradictions de ce pays magnifique qu’est l’Afrique du Sud.

L’histoire se déroule vers 1806, sous domination hollandaise (Boer donc) et juste avant que les Anglais ne s’installent dans le pays. Nous sommes au début du grand partage des territoires africains au bénéfice des pays européens. Ceux-ci y cultivent les riches terres en employant les autochtones réduits à l’esclavage.

Mais avec l’avènement des républiques, un vent de liberté vient à souffler sur ce petit monde et les esclaves se mettent à rêver. Les nouvelles de ce changement arrivent via les bateaux accostant au Cap et via les journaux que les esclaves parviennent à dérober et à déchiffrer.

Dans la ferme de Niklaas van der Merwe, Galant prend en charge d’accélérer les choses. L’ensemble des esclaves de la ferme entre petit à petit en ébullition. La fièvre gagne les fermes environnantes, jusqu’à l’acte final, tragique.

Brink donne tour à tour la parole à tous les protagonistes de la situation, par le biais de chapitres très courts. Ce roman choral est bien écrit, patiemment construit, bien que parfois un peu redondant, il y a un vrai souffle littéraire. Comme avec un épisode de Colombo, tout est dévoilé dès le premier chapitre, le but n’est pas de faire du suspense, mais de décortiquer le cheminement vers une issue fatale, que de toute façon aurait été facile à deviner.

Maîtres et esclaves, à cette époque où la productivité à outrance ne fait pas encore loi, vivent dans une relation plutôt bon enfant, blancs et noirs grandissent même ensemble sans que les clivages raciaux soient trop marqués. Mais ceci n’enlève rien à la condition d’esclave des Noirs: ceux-ci sont considérés comme êtres inférieurs et la relative bonté ne remplace les velléités de liberté de Galant, Ontong, Abel et consorts.

C’est donc un récit tout en nuances, sans manichéisme primaire. Brink a su parfaitement mâtiner son propos, en ne rendant pas les Blancs ultra mauvais ou les Noirs ultra bons. Cela a en effet suscité quelques longueurs, mais l’auteur tenait à la pleine intégration de ces rapports maîtres/esclaves par le lecteur. Et c’est un pari gagné.

Voici une belle réflexion d’André Brink sur la colonisation de l’Afrique par les Occidentaux:

“Nous, nous n'avons jamais pensé que ces montagnes et ces plaines, ces immenses pâturages et ces marécages étaient des endroits sauvages qu'il fallait dompter. Ce sont les Blancs qui les ont appelés sauvages et qui y ont vu des animaux sauvages et des hommes sauvages. Pour nous, ce pays a toujours été amical et domestiqué. Il nous a fourni de quoi manger, de quoi boire et de quoi nous abriter. Ce n'est que lorsque les Blancs sont arrivés et ont commencé à creuser, à briser et à tirer, à repousser les animaux, qu'il est devenu sauvage. “



Une très belle lecture, par un auteur au style épuré, sans grandes fioritures, mais efficace.

Je l’ai largement préféré à son grand classique “Une Saison Blanche et Sèche”, lu il y a très longtemps.





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Un turbulent silence

Relecture. 1824. Dans une ferme isolée d'Afrique du Sud éclate une rébellion d'esclaves. Galant, l'enchaîné, va se dresser contre ses maîtres : Nicolaas, qui est en fait son frère de lait, et Barend, l'époux de la belle Hester. Dans cette révolte vouée à l'échec, Hester la blanche finira par rejoindre l'esclave noir. Galant, repris, sera pendu. Dans un style sensuel inimitable, propre à Brink dans tous ses livres, il fait vivre ses personnages avec une intensité incroyable. Passion, violence, sexe et haine, animent des personnages durs, aux passions exacerbées. Il brosse un tableau saisissant de l’Afrique du Sud à l’époque de l’esclavage. Un roman puissant et inoubliable. Un chef d’œuvre. Quelques mois après les faits, l’esclavage sera aboli.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Au plus noir de la nuit

Pur chef d'œuvre, description abrupte de la violence, de l'inhumanité de l'apartheid, et histoire d'amour et de théâtre. A lire et relire, et transmettre.
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Un turbulent silence

Voici l'histoire d'une famille, en Afrique du Sud, dans les années 1850.

Est-on plus heureux dans la condition d'un homme libre ou d'un esclave?

Voici l'histoire des sentiments que chacun exprime, chacun son tour, au fil des pages, jusqu'à arriver à l'inévitable, l'irréparable.

Personnellement, j'ai eu un choc en fin de livre, c'est tellement beau, fort. Tout le monde n'aurait pas le courage... un style magnifique, sensuel, sans concession, André Brink brosse un tableau saisissant de l’Afrique du Sud à l’époque de l’esclavage.

Avec en apothéose les derniers moments passés ensemble pour Hester et Galant. Un roman puissant et inoubliable.

Quelques mois après les faits, l’esclavage sera aboli.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Dans le miroir suivi de Appassionata

André Brink est un écrivain sud-africain (1935-1985), d’expressions afrikaans et anglaise. Après six ans d’études à l’Université de Potchefstroom en Afrique du Sud, il part terminer son cursus à Paris, à l’Université de la Sorbonne. A l’occasion de ses rencontres avec des étudiants noirs, il commencera à s’engager dans sa lutte contre la politique de l’apartheid. Ami de Nelson Mandela, il devient un grand défenseur des droit de l’homme et un des grands romanciers sud-africains. Il décède en 1985, dans un avion qui le ramenait de Belgique au Cap.

J’ai lu, il y a 30 ans son roman “Une saison blanche et sèche” qui lui a valu le Médicis Etranger en 1980 et que j’ai beaucoup apprécié. Je n’en dirai pas autant des deux nouvelles que je viens d’achever…

“Dans le miroir”, A. Brink met en scène un Afrikaner, Steve, qui est architecte au Cap, un personnage particulièrement antipathique, imbu de sa personne et qui ne cesse de mettre en avant sa réussite professionnelle, sa somptueuse villa, sa Porsche, sa splendide épouse et ses deux filles très intelligentes. Tout va basculer lorsqu’il se lève un matin, entre dans la salle de bain et voit dans le miroir l’image d’un homme entièrement noir, son image ! S’en suit une série d’interrogations, de remises en causes, de doutes sur qui il est, envahi par la peur du regard des autres, de ses amis, de sa famille, de son entourage, et qui déclenche chez Steve beaucoup de colère et de violence. Le soir de ce changement, Steve et sa femme se retrouve dans un restaurant qui subit l’attaque violente d’un groupe armé.

Appassionata, raconte l’histoire d’un pianiste et d’une soprano qui dînaient dans le même restaurant que Steve et sa femme. Choqués par la violence de cette soirée, ils décident de partir quelques jours en dehors de la ville. Ils se mettent alors à éprouver des sentiments forts et très bizarres… Ces deux récits en parallèles sont étranges, parfois très dérangeants et montre le malaise des relations en Afrique du Sud. Tout un questionnement sur la question raciale et l'apartheid auquel on attend des réponses qui n’arrivent pas. A la fin de ce livre, je suis réellement restée sur ma faim…

L'écriture est simple, parfois sarcastique, que je ne trouve pas à la hauteur du problème. Mais ceci n'est que mon ressenti de lectrice connaissant l'histoire de l'Afrique du Sud. Pour ceux et celles qui l'ont lu, leur impression m'intéresse !


Lien : https://mesailleurs.wordpres..
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Une saison blanche et sèche

Magnifique roman d'amour sur fond d'apartheid !
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Un instant dans le vent

Cette histoire part sur un fait divers, ou du moins une anecdote historique.

Une expédition est menée en Afrique du Sud en 1749 par un groupe d'Européen, mais elle tourne au désastre... Rapidement, la femme du commandant de l'expédition de retrouve seule survivante. Elle croise alors le chemin d'un esclave en fuite et commence pour eux deux une longue marche vers Le Cap. Ils mettront presque 2 ans à atteindre leur but. Voilà l'anecdote dont s'empare André Brink pour construire son roman.

Pendant ces deux années se noue alors une étrange relation entre les deux personnages que pourtant tout oppose: la couleur de peau (rappelons que nous sommes en 1750); la culture; l'ascendance;... Mais cela ne suffit pas à les empêcher de s'aimer, et finalement de réaliser dans ce voyage incroyable un chemin énorme vers la connaissance de soi et de l'autre.

Une très belle écriture, dont j'ai beaucoup aimé la poésie et les fidèles descriptions.
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Une saison blanche et sèche

J'ai lu ce livre il y a fort longtemps. J'en ai peu de souvenirs, mais je sais que j'avais adoré !
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Philida

Le samedi 17 Novembre 1832, la jeune esclave Philida part avec son bébé dans le dos déposer une plainte auprès du protecteur des esclaves à l'encontre de son propriétaire Cornelis Brink et de son fils François Gerhard Jacob Brink, communément appelé Frans. Elle accuse celui-ci de lui avoir promis de l'affranchir si elle acceptait de coucher avec lui. Quatre enfants plus tard (dont 2 sont morts), non seulement il n'est plus question d'affranchissement, mais Frans doit épouser une jeune fille de la bonne société du Cap dont la dot devrait renflouer les caisses du domaine et son père Cornelis a l'intention de vendre aux enchères Philida, tricoteuse hors pair, et ses enfants avant l'arrivée de la nouvelle Madame Brink.

Le protecteur après avoir consigné la plainte de l'esclave, la fait mettre en prison en attendant la version de Frans. Evidemment la version de Frans ne sera pas tout à fait celle de Philida.......Dans un premier temps il va prétendre que ses enfants ne sont pas les siens en l'accusant d'avoir couché avec d'autres hommes pour finalement reconnaître que peut être un jour............et prononcer cette phrase sibylline : tout ce que dit cette meid (terme afrikans péjoratif pour désigner une femme noire ou de couleur) est aussi vrai que faux. Quand le protecteur lui demande de préciser ses dires, Frans explique que Philida dit vrai, mais qu'en aucun cas sa parole d'esclave ne peut avoir autant de valeur que celle d'un blanc, à fortiori s'il s'agit du fils du propriétaire de celle-ci, donc ce qu'elle dit ne peut être la vérité. Le protecteur voudrait bien s'en tenir là et faire emprisonner Philida, mais celle-ci le menace d'aller jusqu'en Angleterre qui a aboli l'esclavage pour faire reconnaitre ses droits. Pour avoir la paix le protecteur la laisse partir et Philida est contrainte de retourner au domaine des Brink sans avoir rien obtenu. Le père de Frans préfèrerait la voir morte, mais l'intervention de Philida l'en empêche et il ne lui reste plus qu'à la vendre le plus loin possible du domaine. Son nouveau maître se montrera plus humain et le 01 Décembre 1834 elle sera affranchie comme tous les esclaves. Commencera alors pour elle une vie de femme enfin libre de son corps avec aux pieds des chaussures qui lui permettront d'aller et venir comme tous les gens libres.

Pour écrire ce roman, André Brink s'est inspiré d'un fait réel : Frans était le frère de l'un de ses ancêtres. Cependant on pourrait dire de ce roman ce que dit Frans au protecteur des esclaves : il est vrai et il n'est pas vrai. Tout ce qui concerne Philida tant qu'elle est sur le domaine des Brink est basé sur les solides recherches d'une historienne du domaine où tout était consigné, du prix des esclaves à celui d'une petite cuillère. Par contre ce qu'il advint d'elle une fois qu'elle a été vendue relève de l'imagination de l'auteur.

Ce roman parle d'une esclave rebelle mais aussi d'un amour impossible entre maître et esclave. Frans n'oublie pas Philida, la mère de ses enfants, celle qui, s'il le pouvait serait son épouse "de coeur", et pour laquelle à plus de vingt ans il a tenu tête à son père pour la première fois.

Le style employé est un peu déroutant au début, parce qu'il est écrit dans la langue parlée de l'époque tant celle des maîtres que celle des esclaves, et beaucoup de termes africaners n'ont pas été traduits (il y a un glossaire en fin de livre) ce qui rend le texte d'autant plus vivant et n'empêche pas après un temps d'adaptation de deviner le sens des mots sans en connaître la signification exacte.

Chacun des personnages auquel André Brink donne la parole exprime à sa façon son amour pour ce pays, même s'ils n'en n'ont ni la même perception ni le même vécu.Certains passages sont dramatiques, mais d'autres sont réellement poétiques voire oniriques, notamment ceux où s'expriment l'imaginaire et les croyances dont les esclaves ne pouvaient pas parler devant leurs maîtres.

J'ai beaucoup aimé ce roman un peu long dans sa deuxième partie. Il retrace la vie d'une femme libre dans sa tête alors que son corps ne l'est pas. Philida sait très bien que l'émancipation ce n'est pas la liberté, mais ce dont elle ne veut plus c'est que chacun puisse disposer de son corps comme il l'entend. Sujet encore actuel qu'il s'agisse des femmes, des enfants ou des migrants entre autre.

André Brink dont le nom signifie paix en néerlandais et afrikaans, est né en 1939 d'un père magistrat et d'une mère institutrice, eux mêmes descendants de colons boers installés depuis plus de trois siècles dans l'état libre d'Orange. En 1959 après une double maîtrise en Afrikaans et en Anglais il vient étudier à la Sorbonne et découvre que des étudiants noirs y côtoient des étudiants blancs, et c'est là qu'il va prendre conscience de "l'abomination" de l'apartheid. Il traduit Camus en Afrikaans et en 1968 il fait le choix de revenir en Afrique du Sud où il deviendra l'un des plus farouche opposant de l'apartheid, accompagnant le combat de Nelson Mandela. Il est mort en Février 2015 et Philida est son dernier roman.
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