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Critiques de André Gorz (89)
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Lettre à D.

Lettre d'amour de l'auteur envers sa femme avec qui il a passé sa vie.

Ode à l'amour ? C'est en tout cas de cette façon qu'il est vendu, j'avais plutôt l'impression d'une ode à lui même avec de temps en temps, un peu d'amour pour son épouse.

C'était bien, pour le contexte historique mais pour l'amour, non.
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Lettre à D.

André Gore écrit cette lettre à la femme qui a partagé sa vie. Sur le livre il est inscrit « histoire d’un amour », mais je pense qu’il ne parlait pas de sa femme mais plutôt de son égocentrisme, tout le livre se rapport à lui.

De plus, il fait beaucoup de références à un autre de ses livres : « Le Traitre », il est donc important de lire ce dernier avant de lire « Lettre à D. » afin de tout comprendre.

Je n’ai pas apprécié ce livre, que j’ai trouvé décevant par rapport aux critiques que j’avais lues!

On y fait l’éloge d’un homme qui regrette d’avoir été exécrable avec sa femme, et qui ne l’a pas assez « aimée ».

Je suis relativement déçue!
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Bâtir la civilisation du temps libéré

Dans les 3 articles présents dans ce petit livre, André Gorz nous livre ses réflexions, des pistes pour une vie meilleure. Et c'est extrêmement enthousiasmant !



Le 2ème article : " Pourquoi la société salariale à besoin de nouveaux valets" m'a ouvert les yeux sur l'absurdité (et la honte) de payer quelqu'un pour faire les corvées que l'on peut parfaitement exécuter soi-même, le ménage, la tonte de la pelouse, ...



Je n'ai jamais envisagé de "prendre " quelqu'un pour faire mon ménage (pas envie de dire "une femme de ménage ". J'ai toujours trouvé que c'était terriblement "petit bourgeois ". Mais André Gorz le dit tellement mieux que moi !



Dans le 3ème article "Bâtir la civilisation du temps libéré " , le philosophe nous présentait, en 1993, la réduction du temps de travail comme la voie vers une société différente, celle de la libération du temps , où nous aurions davantage de temps pour notre quête du sens que de temps passé au travail.



1993, plus de trente ans déjà, qu'est-ce qu'on attend pour travailler à la construction de cette nouvelle société ? Quand est-ce qu'une nouvelle gauche, digne de ce nom, va s'emparer vraiment de cette idée et du social en général... ?
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Lettre à D.

Très court récit d’André Gorz – une longue lettre écrite pour sa bien-aimée –, un amour enfin déclaré à l’écrit. D. qui n’a pas eu la place qu’elle méritait dans Le Traître (premier livre de l’écrivain, paru en 1958,éditions du Seuil).

Une lettre dense. L’essentiel est dit : l’amour.

Sur le blogue
Lien : https://dusoirenete.wordpres..
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Lettre à D.

Dans ce court écrit, André Gorz déclare son amour à Dorine, sa femme. Il décrit comment elle a transcendé sa vie mais aussi son oeuvre.



A la fois philosophe, journaliste ou écologiste, André Gorz est un homme de convictions et d’engagements. Dans ce texte, il décide de réhabiliter cette femme, trop longtemps dans l’ombre de son oeuvre. Il va lui redonner la place centrale qu’elle occupe dans sa vie depuis le premier jour de leur rencontre.



Séduisante et intelligente, Dorine par son aura a tout de suite charmé André. Son accent britannique et sa prestance étaient indéniables.



L’éclat de cet amour fusionnel est mis en lumière dans cette déclaration d’une grande sensibilité qui émeut jusqu’aux larmes.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Lettre à D.

Lettre à D. est un magnifique texte d'André Gorz écrit pour sa femme Dorine. Il lui dit " je t'écris pour comprendre ce que j'ai vécu, ce que nous avons vécu ensemble. "

J'ai également ressenti son besoin de rendre grâce à son grand amour, de lui rendre justice,de réparer sa traîtrise qu'il se devait d'analyser pour ,peut-être, se pardonner lui même.

Dans son premier livre Le Traître, il trace un portrait de Dorine bien différent de ce qu'elle est, de ce qu'il aime tant d'elle. C'est presque une projection de ses propres fragilités, et sept ans plus tard ,il réitère cette humiliation par " onze lignes de poison en trois doses,sur vingt pages ; trois petites touches qui t'abaissent et te defigurent..."

Si ce n'est une excuse, sa réflexion lui permet de comprendre comment, par une loyauté inconsciente à une idéologie communiste il s'est fourvoyé au point de trahir Dorine. "Je parlais de toi sur un ton d'excuse,comme d'une faiblesse ".

Alors,par cette lettre, il se raconte tout autant qu'il lui raconte leur merveilleuse histoire. Il lui confirme qu'elle est ce qui lui a permis d'exister. " Tu es l'essentiel sans lequel tout le reste, si important qu'il me paraisse tant que tu es là, perd son sens et son importance. "

Le six juin 2006 ,il termine sa déclaration d'amour éternel par du commun : "Nous aimerions chacun ne pas avoir à survivre à la mort de l'autre..."

Le 22 septembre 2007 André et Dorine se donnent la mort ensemble.
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Lettre à D.

André Gorz l’homme aux milles vies, milles noms mais un seul amour : Doreen.

De son vrai nom Gerhard Hirsh, pseudonyme de Michel Bosquet co fondateur du Nouvel Observateur.

Dans ce court récit écrit en 2007, il écrit une longue lettre à l’amour de sa vie avec qui il a partagé 58 années de sa vie.

Il retrace toutes les années d’amour, de rencontres, de changement, leur amour reste intacte jusqu’au dernier moment puisqu’ils décidèrent de se suicider ensemble dans leur maison de campagne.

Doreen est condamnée par la maladie et André ne se voit pas vivre sans elle.

« Je ne peux m’imaginer continuant à écrire si tu n’es plus. Tu es l’essentiel sans lequel tout le reste, si important qu’il ne paraisse tant que tu es là perd son sens et son importance » page 80

Page 64 il cite Kafka : »Mon amour de toi ne s’aime pas » Je ne m’aimais pas de t’aimer



@emiliefreche dans son livre « Les amants du Lutetia » cité quelque fois ce livre, c’est ce qui m’a donné envie de le lire et je ne regarde pas.
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Lettre à D.

J'ai trouvé ce livre très imposant de son contenu et son contexte si bouleversant. Je le recommande totalement ; il explore le point de vue de l'auteur, raconte la rencontre et la relation qui s'est développée entre les deux amoureux. Ses mots sont puissants, vibrant et touchant.
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Lettre à D.

Ce récit, à la fois court et dense, est l’histoire d’un amour de cinquante huit ans entre André Gorz (de son vrai nom Gérard Horst) et son épouse, Dorine au travers d’une lettre écrite par le philosophe. « Tu m’as donné toute ta vie et tout de toi; j’aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu’il nous reste. »

Cette lettre, que Gorz raconte avoir écrit en pleurant, dit toute la passion et la reconnaissance qu’il a pour Dorine.

C’ est une déclaration d’amour, une réflexion également d’un homme qui a compris - un peu tard - que l’essentiel lui avait échappé.

Néanmoins, cette lettre est avant tout une lettre sur lui, écrivain, journaliste mais elle, qui est-elle ? A part flatter son ego, demander pardon, ce n’est qu’un « ego trip ».

Ce roman ne m’a guère émue.



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Lettre à D.

André Gorz, de son vrai nom Gérard Horst, est un journaliste, traducteur et philosophe s'intéressant à la sociologie et à l'écologie politique. Né en Autriche de parents juifs, il part étudier en Suisse durant la guerre pour éviter toute mobilisation et déportation. Il s'installe à Paris quelques années plus tard et il rencontre Dorine, celle qu'il épousera. Après cinquante-huit ans de vie commune, les époux se suicident ensemble dans leur maison en 2007.



Un an avant, André Gorz publie “Lettre à D., histoire d'un amour”, un roman écrit sous la forme d'un longue lettre dans laquelle il parle de toute l'affection qu'il porte à sa femme.



“Tu vas avoir quatre-vingt deux ans ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seul comble la chaleur de ton corps contre le mien."



Dans ce texte, publié aux éditions Folio, l'auteur revient sur plusieurs décennies de vie commune. De leur rencontre, leurs premières sorties, leur premier appartement, les voyages, les projets de vie, il évoque toutes les années décisives qui ont marqué leur mariage.



Dans cette lecture, on entre dans l'intimité d'un couple qui s'est profondément aimé. André revient sur la force de caractère de Dorine qui a toujours encouragé son époux dans l'écriture.



Et, quand Dorine tombe malade, c'est André qui la soutient de tout son cœur.



Ils n'ont jamais cessé de s'aimer, ils ne se sont jamais quittés et sont partis ensemble, cela n'aurait pas été possible autrement.



“Tu m'as donné toute ta vie et tout de toi, j'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste.”



Coup de cœur absolu pour ce livre dans lequel un homme se livre avec justesse et pudeur en toute sincérité sur l'histoire d'un amour.



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Lettre à D.

Ce texte intime aussi court que bouleversant, l’écrivain, philosophe et journaliste né à Vienne s’adresse à Dorine, celle qui fut sa femme pendant plus d’un quart de siècle.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Lettre à D.

Livre lu en mai 2007. Relu en aout 2023 suite à la parution du dernier livre de Emilie Frèche « les amants du Lutétia » qui traite du suicide d’un couple d’octogénaires, dont l’acte déstabilise la fille. Livre que je n’ai pas lu, et je me pose la question : ne s'est-elle pas inspirée du suicide de André Gorz et son épouse Doreen. Ils n'avaient pas d'enfant. Dans son roman, elle se serait appropriée le rôle de l'enfant dont le deuil à faire est rendu compliqué à cause de la liberté qu'ont pris ses parents de se donner la mort ???

En septembre 2007, André Gorz -philosophe, écrivain, journaliste, écologiste- né à Vienne en 1923, de famille juive, doit changer son nom en Gérard Horst ; il se réfugie à Lausanne avec sa mère durant les années d’occupation allemande. Se suicide à l'âge de 84 ans avec sa femme Doreen 83 ans, atteinte d'une maladie incurable. Quelques mois plus tôt, se rendant compte qu'il n'avait jamais écrit l'essentiel, soit sa relation avec sa femme, il lui a écrit cette lettre, déclaration d’amour après près de 60 années passées ensemble. Face à elle et au monde, il s'interroge avec délicatesse et avec pudeur sur les fondements secrets de son amour et sa continuité.

Dans ce court récit de 75 pages, il revisite les années passées, de sa rencontre à Lausanne en 1947 avec Doreen, de leur amour, leur mariage, et leur vie à Paris, très désargentée jusqu’en 1955 date de son emploi dans le magazine l’Express où JJSS lui offre une tribune sociale et politique. Ce récit est avant tout une déclaration d’amour à sa femme et une autocritique sur sa vanité durant les années professionnelles où il était très autocentré, peu communiquant avec elle, angoissé quant à sa propre capacité à « être » et à écrire. Il s’en fait le reproche et lui rend l’hommage qui lui est dû quant à son aide intellectuelle et logistique pendant ses années à l’Express puis au Nouvel Obs avec Jean Daniel, et dans la vie intime, en tant que femme gaie, libre, autonome et indépendante.

« Cela fait cinquante huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais ».

Cela devait être dit !





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Lettre à D.

Joli témoignage d’une époque et qualités d’écriture indéniable dans cette lettre que je pensais être une déclaration d’amour et qui s’avère être bien plus autocentrée sur son auteur qu’il ne le faudrait pour ça. A défaut d’émotion, un peu d’ennui. C’est très court (80 pages) mais ça suffit.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Lettre à D.

J'ai simplement adoré ce livre. A lire quand on sent un certain vague à l'âme, rempli d'incertitude d'être aimé.

Cette œuvre littéraire est rempli de douceur, de tendresse, d'un Amour inconditionnel, ce qui du baume au petit cœur.



J'ai apprécié la plume de l'auteur, son écriture est, pour moi, limpide.



Ce fut un de mes coups de cœur de 2023.
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Ecologica

Regroupement de 7 articles extraits de publications allant de 1975 à 2007, reprenant et résumant la philosophie de l’écologie politique telle que André Gorz l’a développée dans les années 70.



De fait, dès l’introduction du livre la problématique est posée, à savoir la remise en question du capitalisme à travers l’écologie politique et la reprise en main de son destin par le sujet (référence sartrienne) dans un processus de dé-consommation.



Les 6 articles suivants vont développer des points plus spécifiques mais qui relèvent tous d’une vision prémonitoire qui est encore applicable de nos jours car elle met en évidence les dérives du capitalisme d’une part mais aussi la mauvaise mise en œuvre de ce que devrait être une écologie politique.



Il démontre comment le capitalisme est passé de l’asservissement du monde ouvrier par la consommation de sa propre production à un stade où la surproduction de biens inutiles a nécessité la création de besoins et de services non productifs et enfin avoir recours à la financiarisation et la création de bulle spéculatives, lorsque le besoins de croissance ne peut plus être réalisé par une production de biens réels. Sujet on ne peut plus actuel.



Développer une politique écologique au sein cette société est impossible sans rupture fondamentale car les « dévastations de la Terre » sont « clairement les conséquences d’un mode de production ».

L’écologie politique lorsqu’elle se confine à une logique de marché par une extension du pouvoir techno-bureaucratique créé une « expertocratie…érigeant l’État et les experts d’État en juge des contenus de l’intérêt général » et ne sert donc qu’à renforcer l’appareil de pouvoir.



Il s’agit donc pour Gorz de rétablir la « culture du quotidien », l’ensemble des savoirs et des conduites permettant à l’individu de comprendre le monde vécu et de s’y insérer. Autrement dit d’élaborer à travers la notion de « suffisant » et dans une confrontation dialectique la mise en œuvre d’une véritable démocratie auto-suffisante et auto-organisatrice.



Ceci passe évidemment par une décroissance nécessaire, pour passer d’une « richesse sans valeur à une valeur sans richesse » créatrice de nouvelles solidarités à travers « toutes choses qui ne peuvent prendre la forme de marchandise, qui ne sont échangeables contre rien d’autre, qui n’ont pas de prix mais une valeur intrinsèque ».



Tout ceci pourra sembler utopique à certains car manifestement André Gorz n’avait pas anticipé la puissance de réaction et de nuisance du néo-capitalisme. Mais, il faut absolument lire cet auteur visionnaire pour comprendre un peu mieux notre époque et l’impasse dans laquelle elle nous entraine.

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Lettre à D.

Gorz a pris une retraite à 60 ans, pour prendre soin de Doreen, son épouse depuis 1950, malade. Une vingtaine d’années plus tard, ses souffrances augmentant, il écrira "Lettre à D", où il annonce à mi-mots leur suicide commun, pour ne pas « avoir à survivre à la mort de l’autre ».



Livre d’hommage à la femme aimée d’une rare tendresse, et récit autobiographique, Lettre à D est aussi une critique très subtile de l’ambivalence masculine envers l’amour et l’attachement, sur un tempo écologique. Pourquoi, se demande Gorz, ai-je tant négligé l’importance pour moi de notre relation dans "Le Traître", alors qu’elle m’a permis de me réconcilier avec la vie ? Parce que, répond-il, j’étais moi aussi porteur de cette déconsidération du sensible, de la nature, des valeurs dites «féminines», au profit exclusif de la rationalité promue par la modernité européenne. Une manière sensible de rappeler, dans ce dernier livre paru de son vivant, que l’écologie politique est aussi un combat culturel.



André Gorz semble désormais parler depuis un temps révolu. En même temps, à considérer la vitalité des mouvements sociaux et le foisonnement des initiatives citoyennes, on se demande parfois si son écologie sociale n’aurait pas plutôt pris de l’avance.



Par Catherine Marin

dans Reporterre, 9 février 2023

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Leur écologie et la nôtre

Il est consternant de constater que le constat d'impasse écologique dans lequel nous nous retrouvons aujourd'hui était déjà celui d'André Gorz au début des années 70. De nos modes de vie, de notre utilisation de l'énergie, des orientations économiques et politiques induites par le capitalisme, tout y est. Convaincant sur l'analyse, il l'est un peu moins sur les solutions, car il imagine une humanité gouvernée par la raison, capable de s'extraire des modèles économiques qu'on lui imposerait quand ses instincts la poussent souvent à se cacher les problèmes au profit de son confort individuel.
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Bâtir la civilisation du temps libéré

Dans trois articles parus dans Le Monde diplomatique et compilés dans un petit opus de la collection "Les liens qui libèrent", André Gorz livre une analyse éminemment intéressante sur l'évolution du travail et surtout l'évolution du temps de travail dans nos sociétés occidentales dominés par le capitalisme néolibéral qui pousse à la réalisation sans cesse plus importante de gains de productivité. Il en résulte un besoin en force de travail moindre ce qui, logiquement, devrait conduire à libérer du temps pour autre choses, que le travail. Mais, et c'est là tout le paradoxe, au lieu d'y voir une évolution positive de la condition humaine, les dirigeants, à la solde des grands propriétaires du capital industriel, y voient au contraire une calamité réduisant les masses populaire à une inactivité néfaste pour la société. Et donc, au lieu de produire moins pour produire mieux, en partageant de façon plus équitable les richesses produites, ce qui préserverait l’environnement, il y a une recherche effrénée pour inciter les gens à consommer toujours davantage, à leur faire croire qu'ils doivent travailler toujours plus, pour gagner plus, pour consommer plus. Il en résulte une augmentation des emplois de service sous-payés, sous-considérés, et une augmentation criante des inégalités parallèlement à une destruction incessante de l'environnement par la production de biens générant des tonnes de déchets et qui n'apportent pas pour autant un supplément de bien-être. Gorz lance un plaidoyer qui va à l'encontre de cette tendance et préconise au contraire de travaille moins mais mieux, c’est à dire des biens vraiment utiles, pour préserver la nature et vivre mieux.
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Leur écologie et la nôtre

« On ne dépassera ces limites ni en pratique, ni par la pensée aussi longtemps qu'on se place sur le terrain de la production des marchandises, des rapports d'achat et de vente, aussi longtemps qu'on confond la production de richesse avec la production de valeur ; aussi longtemps que les mêmes personnes seront divisées contre elles-mêmes comme consommateurs et comme producteurs, comme acheteurs de marchandises et comme vendeurs de travail ; aussi longtemps que les premiers ne verront pas la possibilité de et n'auront pas un intérêt vital à soustraire progressivement leur consommation et leur travail à la forme marchandise, à la forme valeur, et de se soustraire au capitalisme pour prendre le pouvoir sur la détermination de leurs besoins et sur leur vie. » (p. 369)



Auteur de textes d'écologie politique dès la fin des années 60-début 70, durant les « 30 glorieuses » et avant les crises pétrolières, André Gorz peut certainement être considéré comme un précurseur. De plus, son divorce précoce du communisme productiviste pour formuler une théorie de la décroissance avant la lettre, plutôt anarchiste, fondée sur l'autogestion et l'autoproduction, et profondément critique du salariat, de la technique et du centralisme étatique rend à son anticapitalisme un aspect fondamentalement actuel. C'est dans ce cadre, et seulement dans celui-ci, qu'il faut placer sa pensée écologiste. Bien que soient parus posthumes des ouvrages d'entretiens principalement consacrés à l'écologie en 2015 (Le Fil rouge de l'écologie...), en 2019 (Penser l'avenir...) et ce dernier (en 2020), alors que le penseur a disparu en 2007, on ne peut s'abstenir de remarquer que Gorz, tout en ayant été un précurseur, ne parlait sans doute pas d'écologie dans les termes qui sont désormais les nôtres – quoi qu'implique le titre... L'heure est davantage à l'urgence, l'optimisme de la gratuité et du partage des savoirs renfermés dans la technologie numérique et autres « immatériels » n'est plus de mise, l'écologie politique dans sa version la plus radicale-démocratique peut être fait valoir comme une revendication en soi, l'anthropocène peut être dénoncé contre l'« écologie anthropocentrique » de Gorz, le capitalisme a su surmonter des crises inédites, telle celle de 2008 à laquelle l'auteur n'a pas assisté... Si certaines des ses analyses sont certainement visionnaires, cette tension explique sans doute le fait que sous ce titre et sous-titre (Anthologie d'écologie politique) il ait fallu rassembler des textes qui dépassent l'unique thème écologique pour le contextualiser à l'intérieur d'une pensée où il n'occupe pas une place prééminente. L'admirateur de ce penseur original et encore si moderne se trouve ravi d'apprendre ou de revisiter sa critique de la domination du travail, du capitalisme du gaspillage et de la destruction de l'autonomie, de « l'expertocratie » qui rappelle Ivan Illich. Mais le lecteur qui a nourri ses attentes sur le titre uniquement peut se sentir floué sur la marchandise...







Table [et appel des notes]



Introduction : « Leur écologie et la nôtre », une distinction toujours pertinente.



Première partie : André Gorz par lui-même :



1. Où va l'écologie ?

2. Parcours intellectuel

3. Pour une convergence entre Marx et la décroissance



Deuxième partie : Une écologie anthropocentrique :



4. La vie, la nature, la technique

5. Edgar Morin et le paradigme des organisations vivantes

6. L'écologie politique entre expertocratie et autolimitation [cit. 1 et 2]



Troisième partie : Un écosocialisme



7. Le superflu avant le nécessaire [cit. 3]

8. Les besoins collectifs

9. Pour une critique des forces productives [cit. 4]

10. Leur écologie et la nôtre

11. Le réalisme écologique

12. Quand la richesse rend pauvre [cit. 5 et 6]

13. Pour un bon usage de Mansholt

14. Écologie et capitalisme

15. Socialisme ou écofascisme



Quatrième partie : Critique de la technique et de la science



16. Écologisme et autogestion [cit. 7]

17. Nucléaire : un choix politique par excellence

18. Nucléaire et liberté

19. Technologie et logiques sociales de dépossession

20. Quelles connaissances pour quelle société ?



Cinquième partie : Pour la libération du temps et contre la domination du travail



21. La crise de la société de travail

22. La multiactivité, un enjeu de société

23. De l'aptitude au temps libre

24. Le travail de production de soi

25. Valeur et richesse : le divorce

26. Penser l'exode de la société du travail et de la marchandise [cit. en exergue]
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Lettre à D.

Oscillant entre la philosophie, la littérature et la politique, proche de Jean-Paul Sartre et de l’existentialisme, André Gorz a longtemps exercé le métier de journaliste et plus particulièrement pour Le Nouvel Observateur dont il fut l’un des cofondateurs.

C’est en 2006 qu’il publie ce petit livre dans lequel il se replonge dans son passé afin d’analyser et de décrire la relation extraordinairement belle et forte qui l’a lié à son épouse, Dorine, dès le début de leur couple.

Bien loin de toute mièvrerie, il revient également sur son parcours professionnel, sur son évolution en tant qu’homme et en tant qu’intellectuel, en soulignant à chaque époque, le rôle essentiel qu’a joué sa compagne à ses côtés.

Ce livre est une superbe déclaration d’amour à cette femme qui a tant compté et, à postériori, les dernières phrases de cet ouvrage, se lisent sans doute comme étant annonciatrices de leur destin.

Comment mieux résumer cet hommage qu’en citant cet extrait qui résume si bien son essence: « Tu es l’essentiel sans lequel tout le reste, si important qu’il me paraisse tant que tu es là, perd son sens et son importance. »
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