André Héléna a publié ce livre aux Éditions Ditis en 1960 sous le pseudonyme de Noël Vexin, rompant ainsi avec la tradition de prendre un nom anglo-saxon, certainement pour être dans le ton de son roman qui est bien franco-français. Toute l'action se déroule dans la région parisienne et les personnages n'ont rien de Yankee.
Héléna nous replonge dans l'atmosphère des années 50 et c'est le principal intérêt à mes yeux de son livre car l'intrigue policière est tout à fait banale.
Même s'il n'est pas ennuyeux, je conseillerai ce livre qu'aux inconditionnels de cet auteur car il a fait mieux.
Ici je ne ferai pas la promotion de l'illustration de couverture (comme à mon habitude). Antonio Parras - l'illustrateur - n'est pas très fort. Son personnage du premier plan a un oeil qui cueille les cerises pendant que l'autre fait le guet et sa main ressemble à une griffe sarcleuse à 4 dents. Rendez-nous Giovanni Benvenuti !
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Dans la littérature populaire, il est des noms qui résonnent plus que d’autres aux oreilles des passionnés. Évidemment, chaque aficionado a ses auteurs favoris, mais certains remportent l’adhésion, si ce n’est par la qualité de sa plume, du moins, pour sa prolixité.
André Héléna est indéniablement de ceux-là.
Né à Narbonne en 1919, mort à Leucate en 1972, il est l’auteur d’un nombre considérable de titres, il s’est spécialisé dans les romans policiers et les romans érotiques (probablement très softs) qu’il signa sous de très nombreux pseudonymes : Andy Ellen, Andy Helen, Buddy Wesson, Maureen Sullivan, Kathy Woodfield, Herbert Smally, Jean Zerbibe, Sznolock Lazslo, Robert Tachet, Clark Corrados, Peter Colombo, Alex Cadourcy, Trehall, Joseph Benoist, Lemmy West, C. Cailleaux… et Noël Vexin, le pseudonyme du jour.
S’inscrivant dans le style du roman noir cher aux années 1950, il mit en scène plusieurs personnages récurrents dans autant de courtes séries mettant parfois en scène des héroïnes : « La môme Patricia », « La môme Murielle », « L’Aristo », « Em Carry »… et « Maître Valentin Roussel », la série du jour, qui compte 18 titres entre 1956 et 1961.
« Diamants d’avril » est le 15e titre de la série.
Alors que Maître Valentin Roussel a sabré le champagne avec sa petite amie journaliste, Roberte et sa secrétaire, Mlle Perlin, pour la fête de cette dernière, le 1er avril, le téléphone sonne. Valentin Roussel décroche. Au bout du fil, un de ses anciens clients qui lui annonce qu’il envisage de « donner » un gars avec qui il doit faire « affaire ». Deux coups de feu, un rire, « Poisson d’avril », entend Valentin Roussel avant que la communication soit coupée.
Drôle de blague, même pour un premier avril. Cependant, la voix qu’il a entendue en dernier n’étant pas celle de son client, Valentin Roussel décide de se rendre chez celui-ci. Il va y trouver son cadavre. Sur une table, un carton d’invitation pour la soirée de la baronne Cuxac, à un nom qu’il ne le connaît pas. Valentin l’empoche avant de prévenir son ami le commissaire Chennier.
Également invité à la soirée de la baronne, Valentin Roussel décide de s’y rendre avec Roberte histoire de voir ce qu’il va s’y passer. Ce qu’il s’y passe, c’est que l’on trouve le cadavre d’un serveur sous une table et que les bijoux de la baronne ont disparu…
Commencer une série par l’un des derniers épisodes n’est pas la meilleure façon de faire connaissance avec les personnages. Cependant, comme je ne savais pas, en débutant ma lecture, que le livre faisait partie d’une série…
Mais, comme les récits sont indépendants et que, bien souvent, dans ce genre de littérature, les personnages, même dans l’œuvre liminaire, ne sont pas présentés outre mesure, cela ne change pas grand-chose.
Je fais donc connaissance avec la plume et le style d’André Héléna que je n’avais jusqu’alors pas encore abordé bien qu’il fît partie des incontournables de la littérature populaire si chère à mon cœur. Mais il faut avouer que je me concentre plus sur les textes d’avant 1955 et sur la littérature fasciculaire contenant des récits de 8 000 à 20 000 mots, plus que sur des romans d’environ 40 000 mots comme celui-ci.
Si le style n’est pas indigent et qu’il est empreint d’un certain humour, il n’en est pas pour autant transcendant ni remarquable comme peut l’être celui de certains de ses confrères de l’époque comme Frédéric Dard, Georges Simenon ou Léo Malet pour ne citer qu’eux (je rajouterai quand même J.A. Flanigham).
Quant aux personnages, là non plus, rien de bien extraordinaire. Si Valentin Roussel est avocat, dans ce récit, cette particularité ne lui sert à rien d’autre qu’à fréquenter des crapules et à connaître le commissaire Chennier. Pour le reste, il œuvre comme un dilettante de l’investigation ainsi que le ferait n’importe quel autre personnage exerçant un quelconque métier.
Les autres personnages sont alors secondaires, aussi bien le commissaire Chennier que sa petite amie journaliste qui n’est ici présente que pour piquer la jalousie de l’avocat ou divulguer quelques informations dans les journaux.
En ce qui concerne l’intrigue, on se doute bien que dans ce genre de littérature, notamment de la part d’un auteur écrivant beaucoup et rapidement, celle-ci ne sera pas de haute volée. On n’est pas déçu puisque, effectivement, l’intrigue est assez simple, bien que débutant sous les meilleurs auspices et le lecteur aguerri aura deviné l’identité du coupable bien avant que l’auteur ne la lui donne.
Il est bien difficile de se faire un avis sur l’auteur (et même sur la série) à partir de ce seul épisode. Pour autant, on peut affirmer que le lecteur assure le minimum en proposant un récit qui se lit sans déplaisir, mais qui ne marquera pas les esprits et qui s’oubliera très vite.
Au final, un récit dans l’air du temps (celui de la fin des années 1950, début 1960) qui a pour principales qualités de mettre en scène des personnages bien français dans le monde du roman noir très inspiré de la littérature américaine. On notera, à ce sujet, que l’auteur signe cette série d’un de ses très rares pseudonymes ne sonnant pas anglo-saxons.
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Un bon moment d'évasion rapide.
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L'agence Securitas tenue depuis peu par Fanfan la Douleur n'attire pas foule.
Dans l'attente, il chasse les mouches...
mais abandonne soudainement la partie
quand Joe les Pieds plats déboule, à bout de souffle, dans le bureau.
On l'accuse du meurtre de Tintin la Boulange
retrouvé occis dans la forêt de Fontainebleau.
Une nature morte digne des peintres de Barbizon
mais il nie être l'auteur du tableau macabre.
Le signataire serait plutôt un gars de la bande de Casse Poitrine
qui veut lui faire porter le béret.
Pas le temps de tout déblatérer
les condés débarquent dans le bureau
et l' embarquent dans le panier à salade...
Fanfan la Douleur enfile son costard de privé
et contacte illico le fidèle Dédé les Belles Pompes
qui connaît le milieu de la mode et des truands
pour éclaircir l'imbroglio...
Le premier de la série des Fanfan la Douleur d'Hélèna
n'est pas mal du tout.
Ce n'est pas un grand cru de 1953
plutôt le genre beaujolais pisse dru
qui se laisse descendre tranquilou
et glou et glou et glou.
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Le film du même nom est sorti en 1955 et le livre, tiré du scénario, et paru au 2ème trimestre 1956.
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Quand un censeur qui considère que le lecteur de polar et/ou de S.F. est le chaînon manquant entre l'homme et le singe, vous déconseille la lecture de J'aurai la peau de Salvador, on a forcément très envie de le lire. Pourquoi tant de haine à l'égard d'André Héléna, "obscur tâcheron du polar", qui aurait écrit le pire roman noir sur la guerre d'Espagne et los "maquis"?
L'idée de départ est plutôt intéressante. Jose Ruiz, Barcelonais un brin anar, marlou à la petite semaine, combattant républicain par opportunisme, voue une haine sans limite à Salvador, qui a eu la mauvaise idée de la lui faire à l'envers au cours d'un braquage, et qui est devenu phalangiste. Entre combats, fuites, escapades, rencontres et repli vers les Asturies avec d'irréductibles "maquis", Ruiz ne peut oublier son ancien complice. Devenu taulier dans un troquet du 18ème, le Catalan raconte son histoire à un Français (Héléna?) qui a bien connu l'Espagne.
Curieusement, la lecture de J'aurai la peau de Salvador s'est révélée plutôt plaisante, et n'était pas sans me rappeler le cultissime Mexicain de Francis Perez Lopez, sorte d'Inglorious Bastards à la sauce républicaine.
C'est vrai que l'Espagne d'Héléna ressemble à celle de Théophile Gautier, que les anars décrits dans le roman n'ont rien à voir avec ceux de la Colonne Durruti, et que l'auteur, qui aurait participé dans sa jeunesse à la guerre d'Espagne, n'y aurait fait qu'un petit tour avant de se faire remonter les bretelles par papa. Les femmes y sont des séductrices manipulatrices ("Mais la garce connaissait ma faiblesse et à quel point elle m'excitait. Elle tendit les bras vers moi, laissant voir à nouveau, entièrement, le côté face de son corps poli. Ah! C'était dur de résister."), les communistes des abrutis, et le héros, un chouïa nihiliste, ne craint rien ni personne avec une paire de cojones de concours. Mais le style est plaisant, l'argot fleuri, avec des phrases bien senties sur les camps de concentration (Ouais! le lendemain il était au camp d'Argelès, un vrai camp de concentration, entouré de barbelés, où l'on dormait en vrac, sur le sable, en plein air, enroulé dans une couverture, devant la Méditerranée, comme consolation, gardés par des mobiles dont il vaut mieux ne pas parler"), la non-intervention, les dictatures, l'anarchisme, le combat des "maquis ("La guerilla, ça a l'air marrant, comme ça, à distance, lorsqu'on la voit au cinéma ou qu'on la lit dans les bouquins, mais lorsqu'il faut se la farcir, c'est une tout autre histoire") et l'exil.
Héléna a la réplique qui fait mouche. Essayer c'est l'adopter, je vais donc lire Les clients du Central Hôtel, ou la Wermarcht Versus Résistance pendant la libération de Perpignan.
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Bon petit polar de derrière les fagots...
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Pierre Lemaitre ayant longuement évoqué André Héléna dans son "Dictionnaire amoureux du polar", je me suis fait un devoir de lire le seul roman dans ma médiathèque de ce romancier qualifié dans le dictionnaire en question de "tâcheron ayant inondé les librairies de gare d'insupportables navets", comme beaucoup d'autres avec lui. Lemaitre justifie ensuite de lui avoir consacré une entrée en avançant qu'Héléna "avait plus de talent qu'il n'en a mobilisé." Ecrit en 1961, "L'Homme de main" se lit sans déplaisir mais ne brille guère par son originalité pour ceux qui ont vu plus d'un film policier des années cinquante. L'homme de main, le Corse Pascal, est chargé par un caïd parisien originaire de Marseille d'éliminer Arlette qui veut venger son "jules" ( tel est le lexique employé ici), victime d'une bavure de l'un des hommes du caïd. Mais voilà qu'entre Arlette et Pascal se tisse une relation sentimentale ... Le tueur ira-t-il jusqu'au bout du contrat pour lequel il s'est engagé ? La principale qualité de ce court roman, qui fait la part belle aux dialogues, c'est qu'il n'est pas ennuyeux, mais les lecteurs friands de complexité psychologique sont priés de passer leur chemin.
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Parmi les 10 volumes de la fresque : "les compagnons du destin il est bien difficile d'en mettre un en avant ".
Tous à lire !
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Félix Froment, évadé de Cayenne, errant, grelottant, trempé jusqu'à la moelle par des pluies diluviennes va trouver refuge dans un bar louche de la ville de son enfance, un lieu glauque à l'image de sa vie sans illusions, la planque idéale à moins que ...
Dans ce roman d'après guerre au titre suggestif, ne cherchez pas de couleurs, d'air sain, d'humour farceur. Tout y est sombre, sordide, poisseux mais narré avec un style et une verve indéniables. Héléna a su trouver les mots justes parfois crus en maniant l'argot des faubourgs. On est englué dans les souvenirs de l'existence pas reluisante du personnage . On le suit avec méfiance dans les ruelles sombres et pluvieuses, dans la pension de famille dégueulasse avec ses gueules d'atmosphère : Raoul, la tordue, Toto et un tas d'autres caves…
Ce roman noir existentialiste colle à la peau comme la mélasse.
Difficile de s'en détacher..ça poisse à toutes les pages.
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Moi aussi si vous passez à côté....
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Je pense que trop de lecteurs (dont je faisais récemment encore partie) sous-estiment bien trop fortement le talent d’André Helena (1919-1972) enfin, du moins ceux qui connaissent cet auteur.
Il faut dire que j’avais découvert cet auteur à travers ses petites séries policières sous pseudonymes et que je n’avais pourtant pas été charmé par la plume proposée.
Sont-ce les contraintes du format court et celles inhérentes à des publications rapides nécessitant d’écrire beaucoup et vite ? Toujours est-il qu’il me semble bien que l’auteur était bien plus à l’aise dans le format roman, comme me l’avait déjà prouvé la lecture de « Massacres à l’anisette » publié en 1955 et comme me le confirme la lecture de son premier roman « Le Bon Dieu s’en fout », publié en 1949, après « Les flics ont toujours raison », mais écrit en 1945.
Pour rappel, André Helena, sous de nombreux pseudonymes (Noël Vexin, Em Carry et bien d’autres), a abreuvé les collections fasciculaires policières durant les années 1950.
Félix Froment, condamné pour le meurtre de sa compagne et de l’amant de celle-ci, parvient à s’évader de Cayenne et revient, sous une fausse identité, dans la ville de son enfance. Il redécouvre, sous la pluie et le froid les quartiers glauques qui le virent grandir. Mais il semblerait que, les pauvres et les miséreux, le Bon Dieu s’en foute.
La 4e de couverture proposée avec la réédition de 1986 (il me semble) fait un rapprochement entre ce roman et ceux de la « Trilogie noire » de Léo Malet.
On pourrait penser, ici, à une démarche commerciale rapprochant un auteur injustement méconnu d’un autre devenu culte avec sa série « Nestor Burma ».
À la lecture de ce roman et des autres, on se rend compte qu’il n’en est rien.
Effectivement, tant dans le style que dans l’ambiance ou dans l’histoire et le nihilisme, André Helena s’élève au niveau de son confrère et, il faut bien l’avouer, parvient même à le dépasser.
« Le Bon Dieu s’en fout » pourrait s’inscrire comme le maillon manquant entre « Il fait toujours nuit » et « Le soleil n’est pas pour nous », du moins dans l’attachement du personnage (j’occulte totalement « Sueur aux tripes » où il est impossible d’apprécier le héros et de trembler pour lui).
Car, Félix Froment, le héros de « Le Bon Dieu s’en fout », malgré le fait qu’il soit un assassin, est un personnage brisé, touchant, auquel le lecteur peut s’attacher, car, malgré son statut, il demeure humain, un humain qui cherche ce que tous les humains cherchent, le confort, l’amour, la sécurité…
Mais, le Bon Dieu s’en fout des types comme lui, contrairement aux lecteurs.
Si « Le Bon Dieu s’en fout » s’apparente donc à la passerelle entre les deux romans cités de Léo Malet dans sa forme, son ambiance et son personnage, on doit reconnaître qu’il s’élève au moins au niveau de « Le soleil n’est pas pour nous » en qualité de plume...
Ce roman, principalement narré à la première personne du point de vue du personnage principal (certaines rares scènes sont narrées à la troisième personne) démontre tout le talent gâché d’André Helena.
Parvenir à un tel niveau de qualité littéraire dès son premier roman est gage d’un grand auteur en devenir, presque déjà à maturité.
Mais alors, qu’est-il arrivé à l’écrivain ? Les postfaces de certaines rééditions sont éloquentes à ce sujet et je vous invite à les lire pour comprendre une partie de l’envers du décor de la littérature fasciculaire mais aussi de certains éditeurs, tous genres et styles confondus.
Un auteur, André Helena, poussé à polir sa plume, à écrire trop vite pour gagner des clopinettes qu’il n’était pas toujours certain de toucher, à voir ses textes parfois retoucher sans son accord… l’alcool, la dépression, la misère… bref, le côté obscur de la force.
Mais quel dommage ! car « Le Bon Dieu s’en fout » est l’œuvre d’un grand écrivain qui, à part quelques fulgurances, par la suite, ne travailla qu’à l’arrache, pour produire des textes, si ce n’est insipides, du moins loin de ce qu’il était capable de proposer.
« Le Bon Dieu s’en fout » est donc à la fois la première et quasiment la dernière pierre (j’abuse, mais pas loin) de la production d’André Helena. C’est, du moins, un roman noir, bien noir, désabusé, bien désabusé, nihiliste, bien nihiliste, et, surtout, un grand roman de la part d’un auteur demeuré petit malgré son immense talent…
Parce que la vie n’est pas toujours juste, les meilleurs auteurs ne sont pas toujours ceux qui atteignent la postérité ou du moins le succès.
Parce que la vie n’est pas toujours juste, il serait temps de redorer le blason de certains auteurs d’hier et d’avant-hier, dont, notamment et sûrement, celui d’André Helena, l’homme qui tutoya les anges dès son premier roman…
Bon, j’en fais beaucoup, mais vous aurez compris le principe.
Au final, s’il n’y avait qu’un récit d’André Helena à lire, c’est assurément son tout premier : « Le Bon Dieu s’en fout ».
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Un évadé de Cayenne revient dans la rue de son enfance pour comprendre ce qui lui est arrivé et mourir. Dans le compte à rebours cruel des derniers jours du condamné, Héléna balance des analepses sur le bagne et l'âge tendre, avec la radicalité de Ravachol et la faconde de Boudard. Je n'ai pas pu lâcher le livre, malgré les emmerdements qui m'appellent, parce que les emmerdements du héros sont tellement plus gros et plus vrais que les miens. Un athée à qui il ne reste plus que le signe de la croix comme bouée de sauvetage. Et pourtant...vers le bagnard traqué par la police et vendu par les pauvres, une main se tend, celle d'une femme qui croit au Bon Dieu.
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Je viens de découvrir André Héléna, sous un de ses pseudonymes, Noël Vexin, avec ce roman.
Un roman incroyable, au style exceptionnel ; il y a des perles littéraires à chaque pages, en plus d'une histoire menée magistralement et la pensée qui anime l'auteur et/ou le personnage principal est d'une extrême noirceur qui tend pourtant sans cesse vers quelque chose de beau ou de bon.
Je suis très impressionnée par ce roman, qui me pose de nombreuses questions sur la littérature en général. Ce genre d'ouvrage, considéré comme du polar, du roman noir, qu'à une époque on a appelé de la para-littérature, est pourtant d'une immense exigence littéraire, du même ordre qu'on retrouve chez de grands auteurs "consacrés", publiés chez des éditeurs "normaux". Il y a un véritable mystère quand je lis des romans de cette qualité qui ne reçoivent absolument pas la reconnaissance littéraire qu'ils mériteraient pourtant.
En tous cas, c'est un très grand roman, que je recommande complètement.
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Des morts, de la tripaille, de la joncaille, une ville qui flambe sous la sérénade des canons et le lamento des blessés. La guerre civile à l'espagnole, la pire, et son cortège d'horreurs. Desperado d'une armée en déroute, chien de guerre sans dieu ni maître, guerrier devenu truand, le héros ira jusqu'au bout de son chemin de mort pour se venger de Salvador, le frère d'armes passé à la sinistre Phalange. Roman libertaire, récit criminel, polar dégoulinant de sang noir, aventure onirique devenue cauchemar récurrent, André Héléna réécrit la guerre civile espagnole, et nous balance son " romancero nero ", entre deux verres de manzanilla, d'une écriture rageuse qui n'a pas fini de retentir à nos oreilles. Encore un chef-d'oeuvre à découvrir !.
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Bien léger malgré la guerre d'Espagne en fond de décor.
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Baltasar a buté moreno en légitime défense. seulement voila il faisait partir de la bande a scipioni. qui veux le venger.
pour s,en sortir il aura pas d,autre choix que de tue a
nouveau. alors qu'il cherche à fuir la bande, voila que la police le cherche pour un meurtre qu'il a pas Connie mais qu'on lui attribue.
c'est une histoire a l,atmosphère assez noire,
avec un héros ordinaire,
pris dans une spirale malgré lui.un solide polar.👍
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Un demi-sel, dans l'argot des truands de l'après guerre, c'est du menu fretin qui veut nager avec les requins.
Un minus qui a un pied chez les "caves", et un chez les "hommes"...
Balthazar (!), lui n'est pas seulement un demi-sel, c'est aussi un poissard, il aurait plutôt un pied dans la tombe, et l'autre sur une peau de banane.
Il s'est mis dans un très mauvais cas, en tuant un des hommes d'un caïd, et le voilà pris dans un engrenage sanglant.
Ce roman paru en 1952, a tous les codes des romans noirs français de l'époque, le paumé, la belle fille (poupée !), le truand tenancier d'un bar, le flic blasé, etc...
On pense à ces vieux films en N & B avec Jean Gabin, mais plus "touchez pas au grisbi", que "le cave se rebiffe".
Autrement dit, pas de parodie, et de répliques savoureuses, du noir encore du noir...
André Héléna, fut un auteur de polar très prolifique, une production à la Simenon, plus de 200 romans publiés...
Mais, il est loin de la notoriété du créateur de Maigret, ou de Frédéric Dard, ou encore de Léo Malet, qui signe d'ailleurs la préface de cette réédition.
Bonus intelligent de l'éditeur, en plus d'une bibliographie selective, quelques repères historiques pour situer le contexte du roman.
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