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Citations de André Maurois (304)


Mais vous aviez raison tout à l'heure aussi : vous êtes un drôle de peuple, par certains côtés, et vos jugements sur les hommes ne laissent pas parfois de nous surprendre. « Browne... dites-vous, on le croirait idiot, mais c'est une erreur : il a joué au cricket pour Essex » Ou encore : « A Eton, nous l'avions pris pour un imbécile, mais à Oxford, il nous a bien surpris ; figurez-vous qu'il est « quatre » au golf, et qu'il fait cinquante-trois pieds en plongée ! »
– Eh bien ? dit le colonel.
– Ne croyez-vous pas, sir, que l'intelligence...
– Je hais les gens intelligents... Oh! je vous demande pardon, messiou.
– Ça, c'est très gentil, sir, dit Aurelle.
– Heureux que vous le preniez ainsi, grogna le colonel dans sa moustache.
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Il y a des hommes qui viennent au monde tout faits et qui n'ont pas de lutte à soutenir contre les écueils où les autres s'engagent et se choquent : ils passent au travers sans savoir seulement qu'ils existent, et parfois ils s'étonnent de voir tant de débris flotter autour d'eux.
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De ce lieu élevé, mélancolique,nous regardions la Seine, couleur de plomb, et les grands bateaux qui remontaient le fleuve. Des nuages noirs bouchaient l'horizon. De vagues lambeaux de brume, arrachements diffus, nous enveloppaient lentement. Soudain l'orage éclata, d'une incroyable violence. La foudre et le tonnerre se succédaient avec une effrayante rapidité. Des torrents ruisselaient entre les tombes et nous étions cloués sur place par des traits de feu incessants. Le voisinage de Hugo dispose l'âme au mystère. Une dernière fois, il nous sembla que le vieux dieu, maître des vapeurs et des nuées, avait voulu, en frappant aux murs du ciel ces coups monstrueux, nous montrer qu'absent par la chair de ce cimetière familial, il en demeurait, par l'esprit, le génie puissant et redoutable.
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Le Padre demanda ce que c'était qu'un polytechnicien.

- Un polytechnicien est un homme qui croit que tous les êtres, vivants ou inanimés, peuvent être définis avec rigueur et soumis au calcul algébrique. Un polytechnicien met en équation la victoire, la tempête et l'amour.

J'en ai connu un qui, commandant une place forte et ayant à rédiger des ordres pour le cas d'attaques aériennes, commença ainsi :

« On dit que la place forte de X... est attaquée par un engin aérien lorsque le point de rencontre avec le sol de la verticale passant par cet engin se trouve à l’intérieur de l'enceinte de la défense. »
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- Nous sommes un drôle de peuple, dit le major Parker. Pour intéresser un Français à un match de boxe, il faut lui dire que son honneur national y est engagé ; pour intéresser un Anglais à une guerre, rien de tel que de lui suggérer qu'elle ressemble à un match de boxe.

Dites-nous que le Hun est un barbare, nous approuverons poliment, mais dites-nous qu'il est mauvais sportsman et vous soulèverez l'Empire britannique.
- Par la faute du Hun, dit tristement le colonel, la guerre n'est plus un Jeu de gentlemen.
- Nous n’imaginions pas, reprit le major, qu’il pût exister au monde de pareils goujats. Bombarder des villes ouvertes, c’est presque aussi impardonnable que de pêcher une truite avec un ver. ou de tuer un renard d'un coup de fusil.
- II ne faut pas exagérer, dit le colonel froidement, ils n’ont pas encore été jusque-Ià.
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Thîs happy breed of men, this little world...
this land of such dear souls, this dear, dear land,
thus blessed plot, this earth, this realm, this England…

La Brigade Ecossaise fit disputer ses championnats de boxe dans une belle grange flamande voisine de Poperinghe.

Quand tout fut fini, le général monta sur une chaise et d'une voix qui portait bien :

- Gentlemen, dit-il, nous avons vu aujourd'hui des combats remarquables, et je croîs que, de ce spectacle, nous pouvons retenir quelques leçons utiles pour la lutte plus importante que nous allons bientôt reprendre. Restons calmes ; gardons nos yeux ouverts ; frappons peu, mais fort, et combattons jusqu’à la fin.
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André Maurois
En 1870, lorsque Dickens mourut, on raconte qu'un petit garçon demanda : "Mr. Dickens est mort ? Est-ce que le père Noël va mourir aussi ?"
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[Balzac s’inspire de la vie réelle en la transfigurant]
Rastignac n’est pas Thiers ; Joseph Bridau n’est pas Delacroix ; la marquise de Castries n’est pas la duchesse de Langeais ; Mme de Berny n’est pas Mme de Mortsauf. Mais de traits de Thiers, des frères Delacroix, entrent dans la composition de Rastignace et des Bridau. Rastignac, comme Bridau, épouse la fille de sa maîtresse. Sandeau n’est ni Lousteau, ni Rubempré ; chacun de ces deux personnages lui doit une étincelle de vie. Camille Maupin n’existerait pas sans Georges Sand, mais Camille Maupin n’est pas Georges Sand. [ ] La nature propose des éléments ; l’artiste en dispose. P492
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André Maurois
On n'aime pas une femme pour ce qu'elle dit ; on aime ce qu'elle dit parce qu’on l'aime .
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Les hommes croient tout conduire, mais c'est le travail qui les mène.
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Il ne faut jamais avoir peur de la banalité d'un sujet s'il vous émeut réellement.
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Non, mon ami Bernard, non, rien n'est plus difficile à réfuter que ce qui est entièrement faux... C'est une très sale histoire, très embêtante... vous ne connaissez pas l'aventure du soldat Vibulénus ?... Non ? Ah ! ces jeune gens n'ont pas le "pied d'indigo"... Eh bien, mon ami, lisez-la dans Tacite ce soir avant de vous endormir... Et vous verrez comment un général romain eut les plus grands ennuis pour avoir fait mettre à mort un légionnaire qui n'avait jamais existé !
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André Maurois
La sérénité est une conquête.
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27 avril - Tous les dix ans, on devrait effacer à son esprit quelques idées que l'expérience a prouvées fausses, dangereuses.
Idées à effacer :
a) Les femmes peuvent être liées par une promesse ou par un serment. C'est faux. "Les femmes n'ont pas de morale, elles dépendent pour leurs mœurs de ceux qu'elles aiment."
b) Il existe une femme parfaite, avec laquelle l'amour serait une suite de joies sans mélange des sens, de l'esprit et du cœur. C'est faux. Deux êtres humains amarrés l'un près de l'autre sont comme deux vaisseaux secoués par les vagues; les coques se heurtent et gémissent.
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- Mais qui vous dit, mon pauvre petit, de ne pas avoir de vie sentimentale ? Naturellement j'aime beaucoup mon neveu et ce n'est pas moi qui vous conseillerai de prendre un amant... Non, bien sûr... Mais tout de même, s'il plaît à M. Philippe de courir ailleurs quand il y a une jeune et jolie femme, ce n'est pas moi non plus qui vous en voudrai si, de votre côté, vous chercher à meubler votre vie... Je sais bien qu'ici même, avenue Marceau, il ne manque pas d'hommes à qui vous plaisez...
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Un autre fait qui me frappa au cours de ces quelques visites de François de Crozant chez nous, ce fut que souvent Odile y brilla en racontant des anecdotes et en énonçant des idées que je lui avais jadis enseignées au temps de nos fiançailles. Elle ne m'en avait jamais reparlé ; je croyais qu'elle avait tout oublié, et voilà que ma pauvre science ressuscitait pour étonner un autre homme par la netteté masculine d'un esprit de femme. Je pensais en l'écoutant qu'il en avait été ainsi jadis avec Denise Aubry et que, presque toujours, quand nous prenons grand soin de former une âme, c'est pour un autre que nous travaillons.
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Tu n'as pas osé, malgré mes prières "perdre ta vie pour la gagner" (...). Tu te marieras, mon chéri, avec quelque enfant simple, qui ne demandera qu'un bonheur facile, une existence vide et de beaux enfants. Moi je remonterai sur ma bête et je chercherai encore, toujours, une pureté libre qui peut-être n'existe pas. Puis quelques années encore passeront, et l'un comme l'autre, nous tomberons dans l'éternel sommeil ou dans un monde plus terrible encore que celui-ci.
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Quel plaisir ! L’histoire de Denise Herpain, traumatisée dans son enfance par les infidélités de sa mère, blessée par la faiblesse de son père et bien décidée à mener une autre vie, loin de cette ville de province, industrieuse et étriquée qui l’a vue naître. Elle bâtit sa vie en ligne droite, fait des études, renonce à un mariage qui l’aurait ramené dans la ville de son enfance et, ne croyant pas à l’amour, épouse un banquier, bien décidée à lui être fidèle. Elle est, à ses côtés, comme une coéquipière attentionnée et solidaire. Elle le trompe, cependant, une première fois et s’en rend physiquement malade. Par la suite, elle le trompera encore mais de manière « bourgeoise » et non ostensible. Parallèlement, elle multiplie les amitiés masculines, en toute liberté, chastement mais sans égard pour sa réputation. Elle est une femme libre pour son milieu et son époque. Elle est progressiste dans un milieu qui l'est peu. Mais lorsqu’elle voit dans les yeux de ses enfants un regard qui évoque le sien, petite, elle éprouve le besoin de revenir dans la ville de son enfance. Elle constate qu’elle a cessé d’haïr sa mère. Elle est, enfin, en paix et, o grand paradoxe, elle constate que sa mère - qui a épousé son amant de l’époque - vit précisément ce grand amour qu’elle n’a pas connu. Un magnifique roman d’époque, prémisse du féminisme. Il témoigne de la manière dont les blessures de l’enfance orientent une vie. Il révèle aussi que le bonheur n’est possible qu’en dépassant, qu’en digérant ces blessures. Celles-ci sont la vérité d’un moment et il faut oser le comprendre et l’assumer, pour donner à son existence la liberté et l’espace qui seuls peuvent en offrir la réussite. Comme dans « Climats », André Maurois livre, avec une très belle écriture, le portrait intimiste d’une époque tout en brossant des sentiments qui demeurent universels.
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Rien ne donne plus de sottise apparente que la jalousie inavouée. Au lieu d'attaquer franchement l'adversaire, ce qui aurait du naturel et serait sans doute assez touchant, on en vient alors à critiquer avec aigreur des paroles inoffensives, des actions banales et l'on donne maladroitement un air d'insupportable mesquinerie à ce qui est en vérité un sentiment vif et légitime.
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Le bonheur c'est le répit dans l'inquiétude.
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