Dans un premier temps, j’ai trouvé l’intrigue de ce roman assez lente. De fait, ce tome permet surtout de présenter et développer les divers personnages, ainsi que les liens qui les unissent. Nous allons ainsi de fêtes en essayages de robes, en passant par les visites dominicales que les bonnes familles se rendent visite les unes aux autres. La midinette en nous trouve son compte dans ces évènements, mais cela manque un peu d’action.
Ainsi, la lecture a d’abord été un peu laborieuse, l’intrigue ne décollant véritablement que dans le dernier quart du roman. Mais finalement, ce tome a atteint son but : j’ai appris à connaître cet univers et ses acteurs, jusqu’à me soucier de leur sort et être très curieuse de savoir ce qui va leur advenir par la suite ! Tous les ingrédients sont là : des complots, des affrontements de personnalité, des amours romanesques…
Plusieurs personnages sont développés par Anna Godbersen. Elizabeth, qui est au centre de ce tome, est une jeune fille lisse et ennuyeuse en apparence, mais en laquelle couve la passion et un véritable courage. Mais sa petite sœur, Diana, est plus attachante : impétueuse et extrêmement vivante, elle a du mal à se plier au carcan du monde dans lequel elle évolue. C’est la plus vraie de tous les personnages, celle qui m’a le plus plu.
Il y a aussi Penelope Hayes, celle que l’on adore détester. J’aurais aimé qu’elle soit une méchante un peu plus fine, alors qu’elle se montre ici assez prévisible et grossière. Du côté des personnages antipathiques, il y a aussi Lina, la servante d’Elizabeth qui se supporte plus sa condition de domestique et voue à sa maîtresse une haine sans bornes.
Quant à Henry, je ne sais pas encore quoi penser de lui : d’abord désinvolte et insouciant, le lecteur lui découvre peu à peu des failles et une sensibilité. J’ai hâte de le voir évoluer par la suite.
Anna Godbersen a une écriture agréable, sans être extrêmement complexe. Elle parvient à restituer le contexte de la fin du XIXe siècle dans l’expression des personnages, les tenues arborées, les loisirs, les bonnes manières déployées… Je me suis trouvée plongée dans l’atmosphère de l’époque, comme si j’avais voyagé dans le temps. Les dialogues mondains sont crédibles et en accord avec les personnalités de chaque personnage. Cette auteure a su créer un univers et lui donner vie. Enfin, j’ai beaucoup apprécié les petites extraits mis en avant au début de chaque chapitre : extrait de journal intime, petit mot, lettre, ou extrait de manuels de bienséance, ils donnent le ton de chaque chapitre de manière assez ludique.
Ainsi, c’est un tome d’introduction pour cette saga, qui comporte quelques longueurs mais nous donne le temps de nous immerger dans le New-York de l’année 1899 et d’apprendre à connaître et à apprécier les personnages. J’ai aimé la fin, et je suis maintenant très curieuse de voir l’évolution de cette histoire.
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